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EAN : 9782356540492
96 pages
Ypsilon éditeur (10/10/2014)
4.75/5   12 notes
Résumé :
Sous le titre TEXTES D'OMBRE - DERNIERS ECRITS sont réunis les derniers projets d'Alejandra Pizarnik, c'est-à-dire les derniers recueils ou ensembles de textes composés ou rassemblés par elle en vue d'une publication. Pour la plupart inédits en français, ces écrits ont été rédigés pendant les deux dernières années de sa vie, entre 1970 et 1972. Extrémités d'une recherche désespérée de l'autre par l'écriture, beaucoup de "Textes d'Ombre" se présentent comme des dialo... >Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Parler de poésie m'est quasiment impossible et complètement étranger. En ces jours de deuil et de révolte, les vers d'Alejandra Pizarnik me sont une réponse pour adoucir ma colère, et hurler l'invisible. Avec Textes d'Ombre, la poétesse argentine compile des bribes de projets non aboutis sur la thématique de l'Autre, ombre de soi-même, autre soi-même. Invisible à formuler. Délire schizophrénique ou quête d'un plus grand ?

Ces textes, traduits par Etienne Dobenesque, ont été écrits au cours des deux dernières années de la vie de leur auteur, entre 1970 et 1972. Ils me parlent par leur révolte, leur aspiration impossible à autre chose, par la capacité qu'ils ont d'exprimer l'informulé, de le constater et de le transmettre. En lisant, je crie. Et ce hurlement transcende les décibels de ma voix. Il exprime le mutisme auquel je suis contrainte par ignorance des mots. Certains poèmes sont des instants suspendus, le moment où le cri va sortir mais ne sort pas encore. L'entre-deux. La minute étouffée. Où ce qui doit advenir ne l'est pas encore, ou ne le sera pas. D'autres vers s'apparentent d'avantage à un baume déposé sur une déchirure avortée.

Linda Lê, avec son essai Par ailleurs (exils), m'avait donné envie de découvrir Alejandra Pizarnik. C'est chose faite avec ce recueil et grâce aux éditions Ypsilon qui s'attachent depuis 2012 à retraduire cette grande auteur, dont les publications françaises étaient épuisés, pour le plaisir des yeux, du coeur et de l'esprit.
Lien : https://synchroniciteetseren..
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Quel masque mettrai-je quand j’émergerai de l’ombre ?
Je parle de cette chienne qui dans le silence tisse une trame
de faux silence pour que je me confonde de silence et chante
comme il convient pour s’adresser aux morts.

Indiciblement je tombe en ceci qu’en moi je trouve plus
ou moins présent quand quelqu’un formule mon nom.
Pourquoi ma bouche est-elle toujours ouverte ?
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Je veux exister au-delà de moi-même : avec les apparitions.
Je veux exister comme ce que je suis : une idée fixe. Je veux
hurler, non célébrer le silence de l’espace auquel on naît.
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je pleure, je regarde la mer et je pleure.
je chante un peu, très peu.

il y a une mer, il y a la lumière.
il y a des ombres, il y a un visage.

un visage aux traits de paradis perdu.
j'ai cherché.

sauf que j'ai cherché,
sauf que j'agonise.
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cette nuit j'ai vu
mais non.

nul n'est de la couleur
du désir le plus profond.
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Je suis la nuit et nous avons perdu.
C’est ainsi que je parle, lâches.
La nuit est tombée et on a déjà pensé à tout.
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Videos de Alejandra Pizarnik (4) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Alejandra Pizarnik
« […] « La poésie est parole dans le temps », Machado (1875-1939) n'a pas cessé de l'affirmer. Encore fallait-il que le temps ne se résumât pas à la pression immobile du passé sur la circonstance, ni la parole au simple ressassement de l'irrémédiable. Certes Machado […] a éprouvé une manière d'attirance étrange devant la négativité et la noirceur du destin de l'Espagne. Il ne s'y est point abandonné. Ou plutôt, avec une véhémence souvent proche du désespoir, une tendresse mêlée de répulsion et de haine, il a tenté, longuement, d'en sonder les abîmes. […] La poésie - Machado, seul de sa génération, s'en persuade - n'a plus pour tâche de répertorier pieusement les ruines ; elle se doit d'inventer le futur, cette dimension héroïque de la durée que les Espagnols ont désappris dans leur coeur, dans leur chair, dans leur langue depuis les siècles révolus de la Reconquête. […] […] Nostalgique de l'Inaltérable, à la poursuite du mouvant… Par son inachèvement même, dans son échec à s'identifier à l'Autre, la poésie d'Antonio Machado atteste, et plus fortement que certaines oeuvres mieux accomplies, la permanence et la précarité d'un chemin. Hantée par le néant, elle se refuse au constat de l'accord impossible. Prisonnière du doute et de la dispersion, elle prononce les mots d'une reconnaissance. Elle déclare la tâche indéfinie de l'homme, la même soif à partager. » (Claude Esteban.)
« […] “À combien estimez-vous ce que vous offrez en échange de notre sympathie et de nos éloges ? » Je répondrai brièvement. En valeur absolue, mon oeuvre doit en avoir bien peu, en admettant qu'elle en ait ; mais je crois - et c'est en cela que consiste sa valeur relative - avoir contribué avec elle, et en même temps que d'autres poètes de ma génération, à l'émondage de branches superflues dans l'arbre de la lyrique espagnole, et avoir travaillé avec un amour sincère pour de futurs et plus robustes printemps. » (Antonio Machado, Pour « Pages choisies », Baeza, 20 avril 1917.)
« Mystérieux, silencieux, sans cesse il allait et venait. Son regard était si profond qu'on le pouvait à peine voir. Quand il parlait, il avait un accent timide et hautain. Et l'on voyait presque toujours brûler le feu de ses pensées. Il était lumineux, profond, car il était de bonne foi. Il aurait pu être berger de mille lions et d'agneaux à la fois. Il eût gouverné les tempêtes ou porté un rayon de miel. Il chantait en des vers profonds, dont il possédait le secret, les merveilles de la vie ou de l'amour ou du plaisir. Monté sur un Pégase étrange il partit un jour en quête d'impossible. Je prie mes dieux pour Antonio, qu'ils le gardent toujours. Amen. » (Rubén Darío, Oraison pour Antonio Machado)
0:00 - Titre 0:06 - Solitudes, VI 3:52 - du chemin, XXII 4:38 - Chanson, XLI 5:39 - Humour, fantaisies, notes, LIX 7:06 - Galeries, LXXVIII 7:54 - Varia, XCV, Couplets mondains 9:38 - Champs de Castille, CXXXVI, Proverbes et chansons, XXIX 10:14 - Champs de Castille, idem, XLIII 10:29 - Prologues. Art poétique. Pour « Champs de Castille » 12:17 - Générique
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