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Jacques Ancet (Traducteur)
Editions Unes (12/12/1983)
3.67/5   3 notes
Résumé :
Il y a d'abord une blessure - la naisance: la perte de la plénitude. De cette plénitude nous saurons peu de choses - c'est le centre, le jardin, l'autre rive - sauf qu'elle ne cesse d'aimanter la poésie d'Alejandra Pizarnik. Si tous nous nous sommes plus ou moins bien accomodés de l'angoisse de naître au point de l'avoir oubliée, Alejandra Pizarnik n' jamais pu. La naissance, pour elle, est une mort - "un acte lugubre". Expérience qui marque l'existence d'un signe f... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
“Lorsque s'envole le toit de la maison du langage et que les mots ne protègent plus, moi je parle” la poésie de Pizarnik se débat dans un tourment sans fin.

Colette écrivait, “vivre sans bonheur et n'en point dépérir, voilà une occupation, presque une profession”, et de fait, un peu comme les athées font le bien sans attendre des anges séraphins leur récompense divine, les gens qui vivent sans espoir (extra-lucides ou du moins le croient-ils car tout n'est-il pas affaire de perception…) ont une forme de mystère et de courage aussi. Ainsi Alejandra Pizarnik, poétesse argentine, tente de dominer l'assourdissant silence, le silence du temps qui fane les souvenirs.

Elle sait le combat perdu d'avance et pourtant “même si le poème n'a aucun sens, aucun destin” elle “doit le dire”, sans toutefois s'attendre à une quelconque vertu thérapeutique de l'écriture : “des oiseaux gris à l'aube sont à la fenêtre close ce qu'à mes maux est mon poème”.

Ses racines juives, son âme russe que l'on reconnait dans sa filiation poétique (qui rappelle à la fois l'abîme brûlant de Tsvetaieva et sa modernité dans l'écriture), son amour des femmes, son internement psychiatrique tout cela c'est le carburant de sa poésie. Elle “restaure”, “reconstruis” tout cela “sans grâce, sans auréole, sans trêve”. Pizarnik qui mis fin à ses jours à trente-six ans n'a sans doute pas survécu à la pénibilité du “métier de vivre” comme l'écrit, sans coïncidence, un autre poète, Cesare Pavese.

Son hypersensibilité au monde est un atout réel pour la création poétique mais sans doute un poison pour la vie sociale, un paradoxe inconciliable que l'écrivaine consigne : “tu pleures funestement et tu évoques ta folie et tu voudrais même l'extraire de toi comme si c'était une pierre, elle, ton seul privilège.” Finalement, est-ce vraiment le silence que veut dominer Alejandra Pizarnik ou seraient-ce les voix harcelantes de la folie ?

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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
“non
les mots
ne font pas l’amour
ils font l’absence
si je dis eau, est-ce que je la boirai ?
si je dis pain, est ce que je mangerai ?”
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"Écrire c'est chercher dans le tumulte des corps brûlés l'os du bras qui correspondrait à l'os de la jambe. Misérable mixture. Moi, je restaure"
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Videos de Alejandra Pizarnik (5) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Alejandra Pizarnik
INTRODUCTION : « Le siècle qui commence trouve une Argentine confiante en l'avenir. le positivisme à la mode met une foi illimitée dans les avancées du progrès et de la science, et la croissance de la jeune république autorise une vision optimiste du destin national. La classe dirigeante a bâti son programme sur la base d'une instruction publique et gratuite pour tous, destinée à réaliser l'intégration culturelle de la deuxième génération d'une masse énorme et hétérogène d'immigrants à peine débarqués d'Europe. Cette Argentine, qui est à l'époque une toute jeune nation - sa guerre contre les Indiens n'est terminée que depuis vingt ans -, dépend économiquement de l'Angleterre, est fascinée par la culture française et admire autant l'opéra italien que la technologie allemande. Ce qui ne l'empêchera pas de tâtonner à la recherche de sa propre identité, à la faveur d'un sentiment nationaliste exacerbé dès 1910 […]. L'avant-garde poétique porte le sceau du modernisme, largement diffusé à Buenos Aires par Rubén Darío qui […] marquera d'une empreinte durable la vie culturelle du pays. […] La quête de la modernité inscrite dans le nouveau courant anime déjà ce pays avide de rallier un monde qui ne jure que par Le Louvre, la Sorbonne et Montparnasse. […].  […]  La seconde décennie du siècle […] marque un tournant décisif dans la réalité argentine. […] Hipólito Yrigoyen accède au pouvoir. Avec lui surgit une nouvelle classe sociale, issue de l'immigration et amenée, pour un temps, à prendre la place de la vieille oligarchie qui a dirigé le pays depuis les premiers jours de l'indépendance. […] Cette modernité, qui relie les poètes argentins à l'avant-garde européenne, se concrétise avec le retour au pays de Jorge Luis Borges, en 1921. […] Dans un article polémique paru dans la revue Nosotros (XII, 1921), Borges explique : « Schématiquement, l'ultraïsme aujourd'hui se résume aux principes suivants : 1°) Réduction de la lyrique à son élément fondamental : la métaphore. 2°) Suppression des transitions, des liaisons et des adjectifs inutiles. 3°) Abolition des motifs ornementaux, du confessionnalisme, de la circonstanciation, de l'endoctrinement et d'une recherche d'obscurité. 4°) Synthèse de deux ou plusieurs images en une seule, de façon à en élargir le pouvoir de suggestion. » […] […] les jeunes poètes des années 20 se reconnaissent au besoin qu'ils éprouvent de revendiquer une appartenance et de se trouver des racines. […] Il faut attendre une dizaine d'années encore pour que, dans le calme de l'époque, de jeunes créateurs, avec l'enthousiasme de leurs vingt ans, apportent un élan nouveau et de nouvelles valeurs poétiques. Prenant leurs distances par rapport à l'actualité, ils remettent à l'honneur le paysage et l'abstraction, ainsi qu'un ton empreint de nostalgie et de mélancolie. […] Les années 60 correspondent en Argentine à une période d'apogée culturel. le secteur du livre est en plein essor ; de nouvelles maisons d'édition voient le jour et, conséquence du boom de la littérature sud-américaine, la demande d'auteurs autochtones augmente, ce qui facilite l'émergence de noms nouveaux. […] La génération des années 70, à l'inverse, est marquée au coin de la violence. Plus se multiplient les groupes de combat qui luttent pour l'instauration d'un régime de gauche, plus la riposte des dictatures militaires successives donne lieu à une répression sanglante et sans discrimination qui impose au pays un régime de terreur, torture à l'appui, avec pour résultat quelque trente mille disparus. […] » (Horacio Salas.)
CHAPITRES : 0:00 - Titre
0:06 - Alejandra Pizarnik 2:30 - Santiago Kovadloff 3:26 - Daniel Freidemberg 4:52 - Jorge Boccanera
5:51 - Générique
RÉFÉRENCE BIBLIOGRAPHIQUE : Horacio Salas, Poésie argentine du XXe siècle, traduction de Nicole Priollaud, Genève, Patiño, 1996.
IMAGES D'ILLUSTRATION : Alejandra Pizarnik : https://universoabierto.org/2021/09/27/alejandra-pizarnik/ Santiago Kovadloff : https://www.lagaceta.com.ar/nota/936394/actualidad/santiago-kovadloff-argentina-pais-donde-fragmentacion-ha-perdurado-desde-siempre.html Daniel Freidemberg : https://sites.google.com/site/10preguntaspara1poeta
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