Dans ce récit graphique - et autobiographique -
Leslie Plée croque avec humour le quotidien d'une libraire dans une grande surface de produits culturels.
Sa narratrice - appelons-la Leslie - fraîchement débarquée à Rennes, décroche son premier boulot et pas n'importe lequel : Un poste de libraire pour une grande enseigne ! Cependant, la fierté et l'enthousiasme d'embrasser ce beau métier de libraire seront de courte durée. Les conditions de travail sont difficiles. Leslie se retrouve aussi à faire de l'étiquetage, de la manutention, du ménage. Les clients sont exigeants, impatients, et leurs questions sont souvent désolantes pour l'amatrice de littérature qu'elle est. Entre collègues c'est souvent tendu. Quant aux directeurs, ils veulent du chiffre, pas de la politique culturelle. On applique à la vente de livre les mêmes stratégies que pour du commerce de bière. Et on remballe sans scrupule ce qui ne se vent pas. Au final un métier peu gratifiant, à mille lieues de l'idée qu'elle pouvait s'en faire initialement.
Le graphisme des dessins est simple mais plaisant, il se prête très bien à la succession des scènettes et anecdotes qui ponctuent le récit. Mais le livre laisse aussi une bonne part au texte qui retranscrit avec finesse l'état d'esprit de notre libraire néophyte en plein désenchantement dans ce climat souvent adverse
La lecture de Moi vivant, vous n'aurez jamais de pauses est instructive mais elle est aussi très drôle. Car si
Leslie Plée dénonce une réalité, celle du commerce des livres dans les grandes surfaces soi-disant dédiées à la culture, elle le fait avec autodérision ce qui rend son propos moins pesant. On se régale et on en vient presque à regretter que l'ouvrage ne soit pas plus dense.
Un grand merci à Pocket et à Babelio qui m'ont permis par le biais de l'opération Masse critique de découvrir ce livre.