El temblor del héroe

Le tremblement du héros est le titre de ce livre que j'ai apprécié malgré la complexité du texte et la surabondance de références philosophiques et littéraires, mais c'est un livre intéressant sur l'insubstantialité des êtres.
On dit que c'est le roman le plus philosophique de Pombo, étiqueté par la critique comme conte moral, fable moralisante, drame philosophique ou tragédie psychologique. Chacun verra au mieux ses propres références.
L'auteur a défini son livre comme étant de la psycho-fiction.

Un texte qui nécessite presque une relecture pour comprendre ce qui se cache derrière une trame plutôt linéaire et peu de personnages.
Mais ces personnages sont intéressants avec une profondeur et une bonne étude de leurs états d'âme et de conscience.
L'auteur s'auto-cite dans ce livre qu'il veut d'une trascendance philosophique et morale, une oeuvre avec un jeu de miroirs. Les chapitres sont courts et traités comme des séquences. Il y a de l'humour malgré le sujet. Mais c'est une lecture réflexive, introspective.
Déjà le titre du livre est un paradoxe parce que, en principe, un héros ne tremble pas et peut s'approcher du divin par sa nature extraordinaire.
Alors, de quel héros parle-t-on?

Voici les personnages :
ROMAN est un professeur de philo de 60 ans, à la retraite depuis peu. Il a une crise existentielle depuis qu'il n'a plus de public pour l'écouter. Il ne sait pas se lier avec les gens, il est solitaire et sans amis. Selon A. Pombo, Roman n'a pas de « fureur héroïque ».

BERNARDO est aussi professeur à la retraite, homosexuel promiscu, manipulateur, il cultive la pratique du patinage comme « terrain de chasse ». On peur dire que Bernard patine dans sa vie car il glisse entre ses proies pour en duper beaucoup et soutirer des choses matérielles.

Pour Pombo, Roman et Bernard sont des jumeaux opposés.

HECTOR est un jeune journaliste en formation, il a été abandonné par ses parents et élevé par une grand-mère. Il sera violé à l'adolescence par un professeur (Bernard) qui l'a mis sous son emprise. Hector va s'approcher de Roman pour l'interviewer pour un journal digital. Au fil de l'entrevue, Hector va se glisser dans la vie de Roman et va lui présenter son ancien professeur. Bernard voudra très vite profiter de l'aisance économique de Roman.

Ainsi, il va se former un triangle amoureux platonique entre ces trois personnages, chacun avec un énorme sentiment de culpabilité.

ELENA ET EUGENIO sont un couple de médecins, autrefois élèves de Roman, ils ont gardé le contact car ils aiment discuter avec lui, ils représentent le monde adulte « normal ».

Roman, Bernardo et Hector sont des personnages perdus, déphasés, impotents devant un monde qui change et accepte le mal.
Qui est le héros alors?
Pas Roman qui manque de fureur héroïque, pas Bernardo qui est l'anti-héros. C'est peut-être Hector, qui se sent responsable de certains actes.

Dans ce livre les rapports humains sont tortueux avec interdépendance des uns par rapport aux autres.
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Vues sous un angle psychologique et philosophique, les relations qu'entretient un professeur à la retraite, solitaire et qui ne fait confiance à personne, deviennent avec la plume d' Alvaro Pombo une analyse extrêmement fine des rapports humains. L' auteur semble, au passage régler ses comptes avec Quiros, un des personnages des "Des crimes insignifiants".