Avant de nous lancer dans la philosophie (voire dans la poésie), rinçons d'abord notre verre :
... Ce qui m'importe ici est de restituer la démarche de mon esprit à partir du moment où nous avons décidé, mon ami (mon nouvel ami) le peintre Kermadec et moi, que notre livre (celui que notre nouvelle amitié nous invitait à composer ensemble) aurait pour sujet ou pour thème le Verre d'Eau.
Ainsi montrerai-je peut-être comment l'esprit s'exerce à propos d'un sujet fort commun et fort simple.Un peu comme certains musiciens (il en est parmi les plus grands) ont écrit des exercices : Clavecins bien Tempérés, Gradus ad Parnassum.
Si je le fais, c'est aussi pour montrer à chacun qu'il peut devenir poète, pour ouvrir à chacun le voies et les moyens, les difficultés et les plaisirs de la poésie. (Méthodes, Le Verre d'eau, p. 589)
Cette sensibilité aux choses comme telles, si vous voulez. (…) Ainsi, il y a cette sensibilité au monde extérieur. Et puis il y a une autre sensibilité à un autre monde, entièrement concret également, bizarrement concret, mais concret, qui est le langage, les mots. Je crois qu’il faut les deux sensibilités pour être un artiste. C’est-à-dire avoir la sensibilité au monde et avoir la sensibilité à son moyen d’expression. Je me rappelle, quand j’étais tout enfant, mon père avait les dictionnaires dans sa bibliothèque, jet j’étais là-dedans comme dans une malle avec des trésors, des colliers, des bijoux, comme la malle du maharadjah, le coffre à bijoux, plein de bijoux. (Méthodes, La pratique de la littérature, p. 675)
L'on devrait pouvoir à tous poèmes donner ce titre : "Raisons de vivre heureux". Pour moi du moins, ceux que j'écris sont chacun comme la note que j'essaie de prendre, lorsque d'une méditation ou d'une contemplation jaillit en mon corps la fusée de quelques mots qui le rafraîchit et le décide à vivre quelques jours encore. (Proêmes, Raisons de vivre heureux, p. 197)
Du fait de ma condition sociale, parce que je suis occupé à gagner ma vie pendant pratiquement douze heures par jour, je ne pourrais écrire bien autre chose : je dispose d'environ vingt minutes, le soir, avant d'être envahi par le sommeil. (Proêmes, préface aux "Sapates", p. 168)
Le sujet, le poème de chacune de ces périodes correspond évidemment à l'essentiel de l'homme à chacun de ses âges ; comme les successives écorces d'un arbre, se détachant par l'effort naturel de l'arbre à chaque époque. (Proêmes, Raisons de vivre heureux, p. 199)
Blanche Cerquiglini vous présente "La rage de l'expression" de Francis Ponge aux éditions Folio+Lycée.
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Note de musique : © mollat
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