Daté de 1983, c'est le deuxième et dernier Pacush blues publié en noir et blanc, après ça
Ptiluc passera définitivement à la couleur. Il faut reconnaître cependant que le noir et blanc convient particulièrement au sujet : le cafard, la déprime, le spleen, le suicide.
Après avoir expérimenté le gag monopage ou sur quelques pages dans le tome 1,
Ptiluc passe également à l'histoire complète sur un volume, ce qui est beaucoup mieux et bien plus profond. Il progresse également très nettement dans l'enchaînement des cases, dans l'alternance des bulles, et de façon générale, dans la clarté narrative, ce qui peut sembler assez logique pour un gars qui a toujours revendiqué être un autodidacte.
Il y a quelque chose de terriblement inventif et drôle dans la façon qu'a l'auteur de customiser toutes les saletés qu'on peut trouver dans une décharge, de la boîte de sardine qui se transforme en plumard au livre qui se transforme en chapeau. On saluera au passage la belle évocation de Don Quichotte et
Sancho Pança avec une tortue et un stylo plume.
Drôle aussi, ce personnage imaginaire de Jefferson que le rat-antihéros recherche partout, en appelant tout le monde par ce nom.
Et derrière cet humour sombre et désabusé, la philosophie n'est jamais loin.
Un album très réussi.