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sur 860 notes
Contrainte et forcée de le lire. Je rigole. Livre choisi par le club lecture auquel j'appartiens. Partie quand même à reculons au vu du titre à rallonge (je changerai d'avis). Et à l'arrivée ? Eh bien j'ai aimé l'humour noir, façon Joël Egloff, qui s'en dégage. Je préfère parler de mon ressenti et non de l'histoire car le risque d'y dévoiler un indice est grand. En gros, un jeune inspecteur est chargé de mener l'enquête sur le meurtre de Joël, retrouvé dépecé dans une cuve à confiture dont le patron de l'usine n'est autre que le maire. Il devra faire équipe avec le gardechampetre, habitué à traquer plutôt les braconniers. de plus, la ligne téléphonique a été coupée. Euh nous sommes en 1960, alors on oublie internet et on se laisse porter par les rebondissements jubilatoirs. À ceux qui l'ont lu, je pose la question : - Jusqu'où vous êtes-vous fait avoir ? Moi ? Je dirai au trois-quarts.
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A l'été 1961, un officier de police de la ville de M. est envoyé par la procureure de la République dans le village de P. où il a pour mission d'enquêter sur le meurtre atroce de Joël, seize ans, dont on a découpé le corps en huit morceaux emballés dans des sacs Galerie Lafayette et retrouvés dans une cuve de l'usine de confitures de Basile Boniteau, qui est aussi le maire. L'inspecteur va être secondé dans sa tâche par le garde-champêtre en chef Jean-Charles Provincio. Il va rencontrer différents habitants de cette petite commune, comme Félicien Nazarian, chez qui vivait Joël, sa voisine Martine Moinard ou encore la fleuriste Elvire Puget. Les lignes téléphoniques ayant été coupées par un gros orage, l'inspecteur et la procureure sont obligés de communiquer par courrier postal : ce sont leurs lettres que nous lisons, ainsi que les transcriptions d'enregistrements du policier, qu'il place en annexe à ses lettres. ● Je dois être particulièrement bouché car contrairement à d'autres lecteurs qui se sont exprimés sur Babelio je n'ai absolument pas anticipé la fin que l'auteur nous annonce, en début de livre et avec une certaine fatuité, « époustouflante » et comparable à celle du film Sixième Sens. du coup, la surprise a été totale et le dénouement m'a cueilli. L'auteur a réussi son coup, même si je trouve que le dialogue introductif est maladroit et vantard. ● Cependant, tout le roman est construit autour de cette chute, à la manière d'une nouvelle. Il traîne en longueur, il aurait pu être bien plus bref, cela lui aurait donné plus de force. On a l'impression d'une dilution, d'épisodes superfétatoires (comme la scène de sexe tout à fait inutile à l'économie du récit ; on a l'impression que l'auteur s'est lui-même imposé un passage obligé ; la scène est pénible, scolaire). ● L'humour est souvent proche de la niaiserie ; ne fait pas une farce paysanne à la Marcel Aymé ou à la Maupassant qui veut. Je rejoins les lecteurs qui parlent d'un roman pour la jeunesse, d'une sorte de Club des Cinq – avec une fin améliorée, certes. ● Il y a aussi de nombreux anachronismes, comme l'utilisation en 1961 de l'expression « zone de non-droit » ou encore les personnages qui demandent à tout bout de champ qu'on les appelle par leur prénom, ce qui ne faisait pas du tout à l'époque. ● En conclusion ce fut pour moi une lecture mitigée, je suis loin de l'émerveillement de certains babeliotes.
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La police des fleurs, des arbres et des forêts, en voilà un joli titre.
Et puis, cette couverture dans l'air du temps, ça sent la chlorophylle toutes ces petites feuilles bien vertes et ces petites fleurs rouge et jaune...
Mais bon, on n'est pas là pour parler botanique.
C'est du sérieux là. (Enfin, chez Puertolas, c'est pas trop sérieux quand même)
Bref, revenons à nos confitures. Ah oui, parce qu'il faut que je vous dise, tout commence dans une usine à confitures, dans une cuve, on découvre le corps de Joël, découpé en de nombreux morceaux et emballé dans des sacs de chez les fameuses Galeries L.
Pas courant dans ce petit village de P (bon, il m'a agacé Romain avec ces villes et villages sans nom) ce genre d'emballage.
Le procureur de la République de M (oui, je vous l'ai dit, c'est agaçant) envoie, sur demande du maire et patron de l'usine de P, son meilleur limier, un tout jeune officier de police.
Une malencontreuse panne de téléphone oblige les principaux protagonistes à correspondre par courrier.
Roman épistolaire donc,  nous voici plongé en 1961 (grande année s'il en est) au côté de ce flic qui découvre,  en même temps que l'affaire, les moeurs et coutumes de la campagne.
Et le moins que l'on puisse dire c'est que l'auteur,  nous régale de la naïveté de son personnage qui s'étonne des moindres faits et gestes des gens qu'il croise, qui s'émeut de certaines pratiques, qui fait connaissance avec une certaine cuisine, qui a du mal à supporter les "parfums" campagnards (tiens, ça me rappelle une actualité récente... Ah ! Ces gens de la ville...).
Et l'enquête me direz-vous ?
Pour ne rien oublier, notre flic possède un instrument révolutionnaire que les moins de trente ans ne peuvent pas connaître (sourire). Un magnétophone.
Bon je vois déjà des regards ébahis.
Un quoi ?
Un magnétophone, c'est un appareil à bande sur lequel on enregistre, entre autres des conversations, ici, les interrogatoires.
Et ainsi, il peut rédiger ses missives pour le procureur sans omettre le moindre détail (pour le plus grand bonheur du lecteur aussi).
Notre inspecteur se voit associé à un homme de terrain. le représentant de la fameuse police  des fleurs des arbres et des forêts, j'ai nommé Jean-Charles Provincio. Lui, il sait tout des fleurs, des arbres, des forêts, bien sûr, mais il connaît aussi le moindre secret de ses concitoyens. Il connaissait très bien Joël et celui qui l'a élevé notamment. Il va lui en apprendre des choses à notre jeune fonctionnaire de la ville...
Romain Puertolas s'est sans doute bien amusé en écrivant ce roman, surtout qu'il joue avec le lecteur. D'ailleurs, il a tellement bien joué avec moi que je lui en veux.
Oui, parce que l'écrivain, il bosse comme un malade pour sortir un bouquin de 350 pages qui, il l'espère fera se lever les foules de lecteurs.
Mais le lecteur qui, comme moi, doit sortir une chronique de 20 lignes, qu'est-ce qu'il croit Mr Puertolas, qu'il y a pas du boulot derrière ?
Alors que tout était en place dans ma tête (les neurones au bord de l'implosion quand même)
Voici que l'auteur se permet un dernier rebondissement. le truc que vous n'avez pas vu venir. Enfin, que... moi... je n'ai pas vu venir. Je me suis fait balader dans cette campagne, dont on ne sait rien d'ailleurs, et pourtant, bon sang mais c'est bien sûr...
Et vous, saurez-vous résoudre l'énigme ?
Un roman trompe l'oeil jubilatoire et un polar pas comme les autres.
À consommer sans modération.





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Je déteste qu'on me dévoile la fin d'un film. Je ne supporte pas les critiques de lecture qui racontent tout. Et là, franchement, dans ce livre, c'est l'auteur lui-même qui nous annonce, dans les premières pages, que la fin est comme un coup de théâtre, comme dans le film « le Sixième Sens », où on apprend que le personnage principal (Bruce Willis) est en fait un fantôme.

Donc, vu que j'ai été avertie, j'ai fait attention aux indices, et j'ai découvert le pot-aux-roses après quelques pages. Imaginez ma déception ! Je me faisais une joie d'accompagner l'inspecteur de police dans son enquête sur la mort d'un certain Joël, 16 ans, égorgé et démembré dans l'usine de confitures d'un bourg français perdu, dans les années 60.
Et puis là, plus rien à découvrir ! Si ce n'est l'assassin, mais ça, c'est du roman policier classique, même pas bien écrit, selon moi.

Des ficelles grosses comme des maisons, des clichés nombreux, l'auteur y est allé avec ses gros sabots. Et à la fin, parlons-en ! Il nous explique qu'à telle page, telle autre page etc. on aurait dû comprendre… Mais j'avais compris, monsieur ! Nul besoin de me le réexpliquer ! Et même pour les lecteurs qui n'auraient pas deviné, il aurait mieux valu les laisser refeuilleter le roman, pour qu'ils aient la joie de trouver !

Bref, si j'ai revisionné le « Sixième Sens » maintes et maintes fois, jamais je ne relirai ce roman, Romain Puértolas l'a fait à ma place.
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Livre policier a l'écriture simple.
Un enquêteur est appelé au village de P pour enquêter sur le meurtre de Joël, 16 ans.
Son corps a été retrouvé découpé en 8 morceaux dans des sacs galeries lafayettes, placés dans une cuve de broyage de l'usine a confiture du village.
Lecture simple, facile comme l'enquête avec un revirement bien trouvé : A mourir de rire.
Une fin bien trouvée qui transforme un livre banal en un livre surprenant.
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J'ai été agréablement surprise. J'avais choisi ce roman dans le rayon de la librairie en ayant reconnu le nom de l'auteur et sur le conseil de la libraire pour l'offrir. Je cherchais un roman policier léger ou drôle.
D'abord agréablement surprise que ce soit un roman épistolaire. En 1961, à la campagne, lorsque les lignes téléphoniques sont coupées il ne reste que la plume pour communiquer avec la grande ville à plusieurs kilomètres de là.
Ensuite, le roman commence sur un crime sérieux, violent et horrible. Il n'est pas question d'une querelle entre voisins mais d'un vrai crime. Joël, 16 ans est retrouvé découpé en morceaux et jeté dans les cuves de l'usine du village.
L'humour repose sur la personnalité des personnages et leurs relations. le style épistolaire apporte un plus au décalage humoristique. Il n'y a pas que le garde champêtre, policier des fleurs, des arbres et des forêts qui soit comique mais aussi l'officier, Michel qui prend des libertés dans ses lettres à Madame la procureur.
Bref, une chouette lecture que j'ai aimée lire. Et alors le retournement final ! Original, hilarant. On a envie de découvrir d'autres histoires de ces personnages.

Ça m'a donné envie de relire d'autres livres de Romain Puértolas.
Lien : https://leslecturesdecallie...
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Dans cette petite ville d'ordinaire très calme et paisible, c'est l'effervescence suite au meurtre de Joël 16 ans! Mais, à P. où rien n'arrive jamais, c'est "La police des fleurs, des arbres et des forêts" qui s'y colle sous entendant que chacun s'occupe du meurtre à sa manière... Ce roman est vraiment original dans sa construction car le tout est sous forme d'échanges de lettres, d'auditions... Tout le monde peut être coupable. Aidé du policier local (le garde-champêtre), le policier en charge de l'enquête n'est pas au bout de ses surprises. Les rumeurs et les on-dits vont bon train dans ce petit bout de campagne. Alors, quelle police élucidera en premier ce crime? La police criminelle ou celle des fleurs, des arbres et des forêts? Autopsie par le docteur généraliste qui est aussi vétérinaire, enterrement illégal... l'affaire s'avère compliquée! Prise par ma lecture, je n'ai pas vu venir le dénouement et j'ai terminé ce livre en explosant de rire! (...)

Ma page Facebook au chapitre d'Elodie
Lien : http://auchapitre.canalblog...
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Le titre de ce roman révèle déjà toute la fraîcheur et l'originalité de son essence ! L'introduction nous prévient,ce n'est pas un polar ordinaire et il faut nous attendre à un coup de théâtre. C'est donc la curiosité bien aiguisée que j'ai suivi c't'inspecteur d'la ville venu enquêter sur le leurre horrible " d'un certain Joël, aimé de tous, égorgé et démembré à l'aide d'une scie à métaux..." J'ai tout de suite été séduite par le ton bon enfant, l'ambiance rurale et le côté Vintage de l'enquête dans ce village en 1961. le décalage entre les gens d'la ville et d'la campagne,les valeurs qui semblent si différentes qu'on se demande s'il n'y a pas des lois spécifiques pour ces deux mondes. Sous certains aspects ma lecture m'a rappelé Les nymphéas noirs de M.Bussi...mais ce n'était qu'une impression ! Je dois avouer que j'ai péché par prétention et me suis crue plus finaude que l'inspecteur en croyant avoir découvert avant lui l'assassin et ses mobiles...Mais que nenni! Romain Puertolas m'a infligé une leçon cuisante d'humilité ! Je ne lui en veux aucunement car il m'a surtout offert un moment de lecture jouissif!
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En 1961, dans le village de P., Joël a été tué, découpé et transporté dans une cuve à confiture. Glauque , me direz-vous ...eh bien, pas du tout, vous répondrai-je.
Un officier de police parce qu'on ne dit plus inspecteur,venu de M. est chargé de l'enquête dans ce village où cette mort crée l'émoi chez les habitants. Il ne se passe jamais rien à P. alors, imaginer un meurtre aussi ignoble alors que la victime n'avait que seize ans, c'est impensable. Cet officier se demande bien où il est tombé. Plus il interroge de personnes, plus il est abasourdi par les moeurs des habitants. En effet, ceux-ci acceptent que la victime ait été frappée , attachée à un piquet dans le jardin pour ne plus fuguer. Seul l'officier est offusqué par ce comportement. Par contre, les habitants et même le prêtre, trouve que cet officier venu de la ville pose de drôles de questions.
Un régal de lecture. On est dans une comédie de boulevard avec des personnages bien campés. Les personnages sont leur propres caricatures. C'est plein de drôlerie, de fraîcheur. J'ai bien aimé cet officier qui enregistre tout sur bandes son et qui doit soit changer la bande ou les piles en cachette de ces interlocuteurs. Et alors la lecture des lettres adressées à Madame le Procureur ou Madame la Procureur où il faut rayer la mention inutile sont succulentes.
Seul bémol, j'ai capté trop vite l'ambiguïté et ma lecture aurait été totalement différente sans cet indice découvert trop tôt. Mais bon, cela n'a pas gâché mon plaisir. Un bon moment passé sans prise de tête et avec beaucoup de sourires sur les lèvres. J'attends de voir le film.... Précipitez-vous pour découvrir ce tandem original formé par l'officier de police et le garde - champêtre des fleurs, des arbres et des forêts. Belle lecture!!
Juste une question, c'est moi qui suis tordue (vous pouvez être franc) mais l'Affaire Joël est un clin d'oeil ou une pique à l'Affaire Harry Québert de Joël Dicker ou pas?.. J'ai trouvé la coïncidence bizarre, pas vous?
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Coup de maître ou ... coup d'épée dans l'eau ?

Romain Puértolas a pris un sacré risque en écrivant le prologue.
Annoncer d'emblée que son histoire n'est pas seulement un roman policier avec un crime, une enquête, un coupable, mais qu'elle réserve un final digne du film Sixième sens.
"- Un coup de théâtre époustouflant ?"
D'ailleurs, si vous ne souhaitez pas connaître la fin du film de M. Night Shyamalan, ne lisez pas ce roman. Parce que niveau spoil, l'auteur s'en donne à coeur joie, comme pour comparer son tour de force aux plus grands romans policiers d'Agatha Christie ( le meurtre de Roger Ackroyd, le crime de l'Orient-Express ).
Et même chose, si vous n'avez pas lu le roman de Steinbeck Des souris et des hommes, la fin vous sera également révélée.

Le problème, quand on annonce à son lecteur que l'histoire comportera une chute inattendue, c'est que ledit lecteur ne lit pas le roman de la même façon.
Il cherche l'astuce.
Il est sur le qui-vive.
Il remarque mieux certains détails, certaines entourloupes, ce qu'on essaie de lui faire croire.
Je ne savais pas quand je l'ai vu pour la première fois que Sixième sens réservait un final particulier, et je me suis donc totalement fait avoir.
Je pense vraiment qu'il était trop prétentieux de la part de Puértolas de dire d'emblée au lecteur que la fin de son roman allait totalement le bluffer.
Si vous ne voyez pas "le truc", vous allez sûrement trouver le livre époustouflant.
Sans cette mise en bouche, je n'aurais pas su qu'il y avait quelque chose à chercher et je serais probablement moi aussi tombé dans le panneau.
Et j'aurais également pu me régaler avec un final qui finalement est retombé comme un soufflet.
Je trouve vraiment dommage que l'auteur ait gâché sa propre surprise par excès d'assurance.
Une fois qu'on sait qu'il cherche à nous piéger, difficile de ne pas remarquer les indices gros comme des maisons.
En même temps, l'auteur n'a jamais été réputé pour sa finesse.

Ceci dit, l'humour reste bien plus subtil que dans les précédents romans.
On sourit toujours, sans que l'auteur ait à forcer la démesure ou la caricature comme dans Re-vive l'empereur ou La petite fille qui avait avalé un nuage grand comme la tour Eiffel.
Et même si le lecteur a trop d'indices pour deviner rapidement de quoi il retourne exactement, le livre continue à être drôle.
Il est juste drôle ... autrement.
Comme on s'amuserait d'un quiproquo entre deux personnages qui ne parlent pas du tout de la même chose.

Et puis il reste de toute façon cette fameuse enquête à résoudre, ce meurtre sordide qui a été commis dans le petit village champêtre de P.
En effet, le corps de José, 16 ans, a été retrouvé démembré dans l'usine à confitures appartenant au maire de P.
D'abord égorgé, sa tête et ses membres ont été découpés à la scie à métaux avant d'être mis dans des sacs et transportés.
Un jeune officier de police, Michel, est envoyé sur place par Madame le procureur afin de faire la lumière sur l'horrible crime qui a mis tout le village en émoi.
Qui a pu commettre un crime aussi violent et dénué d'humanité ?
Sophie Masala, la démembreuse de Toulouse ?
Elle n'était pas encore née.
Est-ce que ça pourrait être un des habitants ? Quelqu'un de passage ? José était pourtant apprécié de tous. Tout le monde semble sous le choc.
A commencer par Félicien, son tuteur, qui a pris soin du petit après la mort de ses parents.

Ce n'est pas la première fois que Romain Puértolas s'adonne au genre policier, s'éloignant par ailleurs de plus en plus ( et fort heureusement ) du fakir qui avait fait sa renommée d'incompréhensible façon.
Il avait déjà fait une tentative ( avortée ) avec un policier très très très spécial, un court roman jeunesse, et également avec le loufoque mais ô combien jubilatoire Tout un été sans facebook.

Cette fois, son intrigue se déroule en 1961.
Et confronte un flic de la ville aux méthodes résolument modernes ... aux culs-terreux du coin.
Rat des villes et rat des champs, la célèbre fable De La Fontaine, revue et corrigée par Romain Puértolas. .
Parce qu'il faut dire qu'entre le policier citadin et le policier campagnard - ici représentée par le garde-champêtre Provincio, ça fait des étincelles.
"On n'a pas l'habitude de ce genre d'horreurs. Ici, c'est plutôt la police des fleurs, des arbres et des forêts."
Et que l'enquête, pas encore commencée, est déjà compromise.

"J'ignorais qu'il existait un code des procédures pénales de la campagne !"
En effet, notre enquêteur va être mis sacrément en difficulté puisque les bouseux du trou du cul de la France profonde, aussi gentils et serviables soient-ils, semblent vivre dans un vase clos, à l'écart de toutes les règles de la civilisation.
En effet comment mener l'enquête quand le corps de la victime a déjà été enterré ?
Quand l'autopsie a été réalisée par le médecin / vétérinaire de P. ?
Quand le père de José ne peut pas même justifier de son adoption par un document administratif officiel ?
Michel a beau être brillant, comment faire correctement son travail dans des circonstances aussi farfelues, comme s'il était tombé dans une zone de non-droit ?
Avec pour seul indice des pétales de fleurs rouges à la pointe jaune.
"J'ai l'impression que personne ne peut m'aider dans ce village, ou ne le désire vraiment."

Alors attention, même si je n'ai pas aimé le côté trop présomptueux de l'auteur, pas plus qu'un court chapitre érotique qui arrive vraiment comme un cheveu dans la soupe en détonant totalement avec le reste du contenu, il ne s'agit pas du tout d'un mauvais roman, loin de là.
Même pour les lecteurs qui devinent, certains dialogues absurdes font vraiment sourire. Tout autant que l'aspect décalé voire surréaliste de certaines scènes ou de certains interrogatoires.
Disons juste que pour ces lecteurs-là, aucune relecture ne sera de mise.
"J'aime relire les livres. On y trouve toujours un détail que l'on n'avait pas remarqué la première fois."

Pour autant, le livre vaut le détour.
Pas seulement pour son humour, mais aussi pour l'originalité de sa narration.
Tout en suivant un ordre chronologique et cohérent, celle-ci prend la forme d'une retranscription de ces lointains évènements, sous forme de correspondance avec Madame le procureur.
Correspondance écrite puisque, curieusement, une tempête est responsable de la coupure du réseau téléphonique.
Mais pour autant, le côté épistolaire n'est pas prépondérant. Très organisé, le jeune officier a en effet enregistré chaque interrogatoire à l'aide d'un magnétophone, et ce sont chacune des bandes audios de ces enregistrements qui permettent au procureur comme au lecteur de suivre le déroulé des évènements comme s'ils se déroulaient en direct.

Difficile donc d'avoir un avis tranché sur cette lecture.
La plume de Romain Puértolas continue à s'améliorer, son humour omniprésent a énormément gagné en finesse, et il nous propose malgré tout son second degré un vrai roman policier dans lequel le lecteur dispose exactement des mêmes éléments que l'enquêteur pour trouver le coupable et le mobile.
La police des fleurs, des arbres et des forêts est un roman bien écrit, bien construit, original, intelligent et audacieux auquel on peut pardonner quelques maladresses.
Ce que je ne peux pas pardonner en revanche, c'est cette sensation amère d'arrière-goût parce que j'aurais voulu tomber dans le panneau comme tant d'autres lecteurs mais que l'auteur lui-même m'a privé de ce plaisir.
Par excès de confiance ou péché d'orgueil.

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