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EAN : 978B07TW915ND
(30/06/2019)
4.5/5   9 notes
Résumé :
On ne va pas vous mentir. Ceci n'est pas une œuvre à vocation caritative. Aucun des quatorze auteurs ayant commis ce recueil n'a vraiment la fibre philanthropique.
Les recettes générées par cet ouvrage ne serviront pas à équiper en prothèses un cul-de-jatte ou à financer la recherche contre l'acné juvénile. Non, les quatorze salopards dont les noms figurent sur cette couverture ne se sont alliés que pour la plus noble des causes : l'appât du gain. Ce qui n'ex... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Drôle et féroce

Dans les recueils thématiques, la contrainte est souvent stimulante. Mais parfois, si elle ne correspond pas au tempérament d'un auteur, elle peut se révéler appauvrissante, un carcan. C'est le risque.
De plus, on ne peut éviter la compétition: ferai-je mieux que les autres? Plus malin? Plus noir? Plus puissant? Plus subtil? La surenchère est l'autre risque.
Du point de vue du lecteur, un auteur se démarque par un ton, un regard qui sortent de l'ordinaire - denrées rares. À l'intérieur d'un recueil à auteur unique, on trouve en gros deux nouvelles excellentes, deux faibles et six moyennes, alors qu'ici, le fait de comparer les nouvelles revient à comparer les auteurs entre eux. C'est cruel… et absurde: aujourd'hui inspiré, demain non, comment juger?
Donc, je vais arpenter au gré de ma fantaisie ce jardin extravagant dont je prélèverai certains specimens en toute subjectivité. Attention! Cela ne veut pas dire que je n'ai pas apprécié le reste.
La préface est un gloubi-boulga rabelaisien qui peut dissuader le lecteur de poursuivre, ce qui serait dommage. Je salue la virtuosité lexicale, mais elle détourne de l'essentiel.
Morgano pond une histoire subtile et savante, c'est l'un des auteurs les plus littéraires de la bande.
G. C. m'a agréablement surprise avec sa fable historique.
Le Bian et Quélard se sont beaucoup documentés pour traiter leurs sujets, impressionnée je suis.
Nadaco a écrit une nouvelle plutôt noire que bête et méchante, mais qui est très bien et témoigne d'une belle sensibilité.
Lewis construit une situation inattendue et balance une chute à double détente. C'est la nouvelle qui correspond le mieux au genre et c'est pour moi une réussite totale. (Il y a dans ce recueil plusieurs biographies complètes qui sortent du cadre du genre. Mais ce n'est pas grave.)
Bouffanges a le don de créer des personnages très vivants en quelques lignes.
Soulier pratique la critique sociale et la satire avec un humour féroce, sans oublier son style imagé et ses personnages émouvants dans leur différence.
Grisard possède un humour dévastateur et un style truculent, fils illégitime de Frédéric Dard et de Céline. Une réserve: sa fin à tiroirs est de trop, de même que la conclusion dans le métro chez Soulier et la longue introduction sur le personnage chez Quélard.
L'ensemble du recueil est d'une excellente facture et j'ai pris grand plaisir à m'y balader pendant quelques jours. J'invite tous les curieux à m'y rejoindre. Vous aussi, adhérez au club Bête et méchant!
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Rédiger un retour sur un roman n'est pas toujours tâche aisée, mais alors sur un recueil, c'est déjà plus ardu (beaucoup plus ardu), si, si, je vous assure.
Ces nouvelles donc, qu'en dire... J'en ai adoré certaines, d'autres un peu moins, mais ce qui caractérise ces auteurs, c'est le talent. Force est de constater qu'ils en ont tous à revendre.
Ce recueil a précédé "Contrefaçons", sorti en 2020 et je me surprends à en relire des passages de temps en temps, pour savourer quelques prouesses stylistiques dont je ne me lasse pas.
Le meilleur étant que chaque fois, je découvre un petit quelque chose de plus.
Donc, je le sais, je me répète, mais comme à la fin de mon retour sur Contrefaçons, je dirai : vivement le prochain.
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Retour ambiguë pour ces nouvelles, j'ai découvert quelques auteurs, ce qui fut intéressant, j'en connaissais déjà quelques-uns de par leurs écrits. J'ai eu envie à plusieurs reprises de tordre le coup aux personnages d'où le titre très approprié du recueil. Certains textes m'ont fait rire, d'autres m'ont touchée, un : "ha mais c'est dégueu…" et aussi réfléchir… 14 auteurs mais bien 15 noms dans le descriptifs! Et oui la préface bien sûr. j'aurais dû noter à chaque nouvelles qui je lisais car je me suis sentie un peu perdue par moment. Mais bon qu'importe, maintenant je ne saurais dire si j'ai beaucoup aimé, un peu ou pas beaucoup, je peux simplement dire que j'ai été attirée par les noms des auteurs cités et ce qu'ils avaient à dire sur ce thème. Que l'écriture de chacun est différente et intéressante, que la curiosité l'a emporté et que je me suis bien amusée à lire ces nouvelles. Voilà pour ces textes acidulés, touchants, grinçants, déjantés, acérés, colorés, humoristiques, tordus, tranchants, rythmés, explosifs, lumineux, pointus et caustiques…
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J'ai lu « Bêtes et Méchants », un recueil de nouvelles écrites par 14 auteurs.
14 excellentes plumes, qui ont appliqué leur art dans cet exercice hors des champs habituels de la littérature.

Au début, j'avais pensé « bien me marrer » en lisant ses textes, m'attendant à un humour noir bien tranchant. Alors oui, j'ai parfois souri, jaune, mais j'ai surtout été étonné par la qualité de ces histoires. J'y ai reconnu les comportements de certaines personnes et des envies inavouables, même si cela peut paraitre dérangeant par moment.

Je ne rentre pas dans les détails des histoires, mais on y retrouve bien les archétypes des connards de base, ou au contraire, des gens bien qui pètent un plomb. Ils sont bêtes et méchants, mais c'est si bien amené...les histoires sont tellement cohérentes avec leur état d'esprit qu'on ne peut que souligner le talent et l'intelligence des auteurs.

Voici mes deux préférées « Qualis pater » et « la revanche du kakapo » et puis 3 en fait « Tagada ».
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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
La revanche du kakapo - Bouffanges

— Quoi ? barrit White.
Camouflé dans son sempiternel nuage de fumée, le visage de mon agente littéraire devait sans doute virer à un rouge soutenu, en passe de franchir le rubicond.
White était un petit bout de femme d’un demi-bûcheron de haut, et d’un bûcheron et demi de large, elle fumait comme un virage nord-est d’ultras du PSG fraternellement enlacés autour d’une grenade fumigène. À vrai dire, elle vapotait. Mais pour garder ses habitudes et cette ambiance étouffante qu’elle disait propice à la concentration (dans ses jours de lyrisme, elle appelait son bureau son camp de concentration), elle avait opté pour une cigarette électronique qui produisait plus de fumée que la pire des Gitanes maïs. Malgré quarante années de tabagisme scrupuleux, elle conservait des dents d’une étincelante blancheur, ce qui lui avait valu son surnom de White. L’état civil s’obstinait à vouloir l’appeler Suzanne, mais personnellement je ne m’y serais jamais hasardé. Elle jurait tenir la recette de sa blancheur miracle de sa grand-mère, qui avait vécu 123 ans, après avoir fumé pendant plus d’un siècle plus de 30 cigarettes par jour, totalisant une étourdissante centaine de milliers de clopes, de quoi justifier la déforestation massive de la moitié du Brésil pour y cultiver du tabac. Elle affirmait garder sa recette secrète « pour ses vieux jours ». Le jour où je la commercialiserai, je vais palper du Pascal à ne plus savoir qu’en foutre. Que l’on pût lui objecter que les Pascal ne valaient plus tripette depuis vingt ans ne défrisait nullement ses belles certitudes. Pas plus que de douter de l’innocuité de ladite recette. White considérait l’héritage grand-maternel comme son plan d’épargne retraite, et somme toute sa belle confiance n’était peut-être pas moins aveugle que celle des masses laborieuses envers les banques qui semblaient pourtant n’éprouver aucune lassitude à faire n’importe quoi de leur argent.
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Memento mori - Patrice Quélard

De l’avis général, on est toujours le con de quelqu’un. Mais à ce jeu, certains sont « meilleurs » que d’autres, réussissant à être le con du plus grand nombre. Il y en a même pour qui cela fait quasi con… sensus.
Gilles est un de ceux-là.
Ce n’est pas la moitié d’un con. Pas vraiment non plus ce qu’on a coutume d’appeler un pauvre con, ni un petit con. Pas le con qu’on invite à un dîner pour rigoler à ses dépens, hein.
Oh, que non.
On n’invite pas un connard comme Gilles, car on passe forcément une mauvaise soirée. Loin d’être candide, il est vicieux, il est mauvais. Il a, chevillée au corps, une véritable volonté de nuire. Gilles, c’est plutôt du genre sale con, gros con, tête de con. Le tout beau, le tout grand, l’authentique connard, le champion du monde, la pointure olympique.
Il faut dire qu’il s’entraîne tous les jours, avec une assiduité remarquable.
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La-la-la-la-la – Luca Tahtieazym

— Bien, vous êtes tous là, je crois. Je suis très heureux qu’on passe ce petit moment ensemble. Avant toute chose, je vais me présenter, je suis le docteur Philibert. Vous avez très certainement entendu parler de mon père, le docteur… Philibert.
— …
— Non ? Personne ? L’éminent spécialiste. Le docteur Philibert. Non ?
— Il est spécialiste en quoi ? osa John-Marcel.
— En médecine générale. Non ? Bon. Pas grave. On reprend. Je suis ici pour vous permettre de vaincre vos angoisses. J’ai pratiqué à l’étranger, ce qui est plutôt rare dans ma spécialité. Ces deux mois à Monaco m’ont permis de développer de nouvelles techniques et j’espère que je pourrai vous en faire profiter. Je vous ai donc réunis ici pour que vous puissiez tous témoigner. Vous allez raconter à vos camarades ce que vous vivez. Osez vous confier, il n’y a pas de honte à ne pas être normal…
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En rond dans la nuit – Raphaël Morgano

Ses yeux restaient fixés sur le dernier vers. En une seconde, l’intégralité du récit qu’elle venait d’entendre défila dans sa tête : l’alcool, la danse envoûtante du péché, la terrifiante solitude des catacombes, les messages codés. Jusqu’à cette énigmatique phrase que Luca lui avait laissée en partant. Le tout sur fond d’obsession nervalienne, de beauté extatique, de bascule dans la démence, de rêverie phonétique. Rêverie dans laquelle fusionnaient Odehia et Aurélia, les prénoms de l’aimée réelle et de l’héroïne onirique. Comme son propre prénom, se dit-elle toujours dans cette même seconde, dont le trait central marquait l’union dans sa chair entre Marie, mère de Dieu, sainte parmi les saintes, et Joséphine, une fée jadis maléfique, dont elle venait d’entendre parler pour la première fois ce soir.
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Take a ride (on the wild side) – O. Nadaco

D’abord il faut sentir le soleil qui réchauffe la peau, pénètre chaque pore du visage, lumière puissante et brûlante. Puis, sous les cuisses, le bitume froid du trottoir que les rayons, coupés par les immeubles, n’ont pas atteint. Les jambes nues étendues devant soi, les baskets noires de crasse hydrocarburée au bout, posées l’une sur l’autre, se balancent lentement au rythme interne. Et puis il y a le livre, ce roman dans vos mains qui envahit vos pensées. Et cette bulle d’ailleurs, d’aventures frappées sur les pages blanches, sans risques ni conséquences. Elle éclate brusquement dans un claquement de mâchoires qui vous font vibrer la boîte crânienne. Un ballon de netball vous a frappé les jambes avant de rebondir contre votre menton. Clac ! Et le bruit de chaussures qui courent sur la terre sèche. Des jambes couleur chocolat, striées de petites cicatrices noires, se plantent devant vos pieds. Ses baskets à lui ont l’aspect rigide du neuf.
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