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Christelle Bertrand (Collaborateur)
EAN : 9782350760957
336 pages
Editions Privé (09/04/2009)
4.19/5   24 notes
Résumé :
Je m’appelle William, j’ai trente-trois ans et je suis infirmier dans une belle maison de retraite, renommée, au cœur de Paris. Un matin, cet hiver, en plein travail, j’ai été victime d’une intoxication au monoxyde de carbone. On ne peut pas parler d’accident. J’ai simplement failli mourir parce que le groupe qui m’emploie est prêt à tout pour faire des économies. Même à risquer la vie de son personnel. Même à sacrifier les personnes âgées qui le font vivre. Même à ... >Voir plus
Que lire après Maman, est-ce que ta chambre te plaît ? : Survivre en maison de retraiteVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Encore william Rejault? Oui, oui je sais... J'avais promis que... Mais je suis un menteur pathologique... Et puis, surtout, depuis quelques temps WR a enfin reconnu qu'il n'écrit pas de littérature mais des témoignages et surtout il a arrêté de donner des conseils d'écriture alors... Alors en plus son passage sur RMC m'a intrigué/ titillé et je me suis dit, qu'après tout, puisque c'est un témoignage et que le sujet m'intéresse, je ne voyais plus de raison de rester sur mon rocher confortable d'auto-sufisance...

Le dernier livre de William Rejault donc (lu entièrement et acheté avec mes sous, oui je sais: je vis dans un autre monde ;)) )

Histoire : WR raconte son expérience d'infirmier en maison de retraite, en particulier dans une grande maison chic de Paris. Entre acidité, amertume et sucre il fait un bilan de son expérience personnelle, de ses doutes, de ses envies et revient en particulier sur la notion de maltraitance.

Style: On peut (j'ai) tout reprocher(é) a WR mais pas la fluidité de son ; mais pas la facilité et le plaisir (disons le mot) qu'il y a le lire. Ses textes sont rapides, malins, accrocheurs...et les 300 pages passent très vite. Bien sûr ce n'est pas du Baudelaire, ce n'est pas Céline mais ce n'est pas ce qu'on lui demande non plus alors pourquoi bouder son plaisir?

Note : Pour les blagues, je vous conseille en particulier la page 32 ou il est écrit "l'infirmier prés de ses sous (ou asocial, ou les deux) choisit le domicile" qui m'a déclenché un vrai fou rire : c'est tellement, tellement juste ;))))

Oui : Dans ce texte WR revient enfin posément et précisément sur la notion de maltraitance en maison de retraite. Après l'hystérie provoquée par la fameuse émission de France 2, cela fait vraiment du bien d'entendre décortiquer calmement comment les soignants, même animés par les meilleures intentions du monde, peuvent devenir maltraitants parce qu'écrasés par la pression de la charge de travail; comment les soignants en viennent à déraper parce qu'ils sont animés par les meilleures intentions du monde dans un système qui les exploite.
C'était confusément ce que je venais chercher dans ce livre et je ne suis pas déçu : le constat est clair, clinique, argumenté et ouvre enfin le débat sur des bases saines pour les non initiés... On sent que William sait de quoi il parle, qu'il a réfléchi la dessus et ça fait un bien fou d'entendre formuler clairement ce qu'on ressent confusément.

Mais malheureusement ce niveau d'exigence, n'est pas présent partout dans le livre...

Non: Très honnêtement, en plus de la voix de William, j'entendais tout le long du livre, en arrière plan, celle de son éditeur : " bon coco l'émission de France 2 a fait un buzz énorme en octobre alors tu ne pourrais pas nous pondre quelque chose sur le sujet hein? Toi qui bosses la dedans ça doit être facile non?... Par contre hein coco, pas de blague, en mai c'est cannes, après c'est la vacances, après c'est la rentrée de septembre donc ton texte on le sort en avril dernier carat, sinon hein, c'est pas la peine, aucun média ne s'y intéressera parce que le buzz sera mort... Et moi les livres qui n'interressent personne j'en ai déjà plein mes tiroirs " (comment? Ca sent le vécu ce que je raconte? noooon pensez vous...)

En clair, même si le coeur de la réflexion sur la maltraitance est intéressant (et répond bien à France 2) le reste du texte est franchement brouillon, pas très clair, sans direction affirmée, naviguant allègrement entre approximations (il ne dit même pas clairement quel est le statut de sa maison de retraite : est ce une ehpad oui ou non? Privée ou semi publique? je sais que ce genre de détails semblent obscurs aux non initiés mais ils sont pourtant fondamentaux quant aux attentes minimales que l'on peut exiger de la dite maison) et jugement de valeurs à la louche...( "les kinés sont des boites à fric") . Ainsi, vers la fin du livre c'est même très honnêtement carrément du n'importe quoi entre les pages 243 et 244 qui n'ont pas été relues et sont pleines de coquilles (oui, c'est bien mister dysorthographie 1976-2009 qui dit ça, j'assume ;)) )et le chapitre "des solutions possibles" qui accumule des approximations énormes (en particulier le chapitre sur les soins à domicile est totalement faux, désolé William là tu ne sais pas vraiment de quoi tu parles et tu tires des généralités à partir d'exemples pas très "exemplaires", évidemment on ne peut pas tout savoir mais quand un pro du domicile te lis ça ne passe pas) et des paradoxes fabuleux (le même qui a tiré à boulets rouge sur l'installation de wii dans sa résidence vante les mérites d'une super maison gay avec salle de sport, sauna, salon de coiffure et café internet... Les Alzeihmer apprécieront;)) ). A la fin du livre il n'écrit même plus et donne en vrac des relevés de conversations téléphoniques ou cite in extenso les textes des autres...

En bref et pour faire court ce livre sent donc vraiment le bâclé, le vite fait, vite emballé pour rester dans le buzz... Et honnêtement je trouve ça profondément dommage. Avec du temps, avec du vrai temps pour une vraie réflexion saine et argumentée, William Rejault avait les moyens de faire un vrai texte d'utilité publique, profond et humain... alors c'est vraiment dommage.

Note: Comme je suis une parfaite salope et que William confirme à demi mots mes impressions sur son blog ou dans le livre... Je ne peux m'empêcher de remarquer que totalement paradoxalement, le même qui écrit un livre pour dire que le manque de temps a gâché sa vie professionnelle d'infirmier accepte d'écrire un livre sous la pression du temps de son éditeur au risque même de gâcher à nouveau son propre travail...Donc à la fin, William, on va finir par croire que tu y prend goût à te faire marcher dessus ;)) (ah ben oui quoi, je reste yann frat tout de même, j'ai une boutique à faire tourner moi aussi ma bonne dame... ;))) )

Conclusion: "Maman est ce que ta chambre te plait?" est un livre écrit sur des bases saines. William a eu raison de vouloir écrire ce livre, raison de recentrer le débat des maisons de retraites en pointant les vrais responsables de la difficulté d'y vivre... (Qui ne sont pas forcement ces salaud de feignasses de soignants surpayés grassement pour taper sur les vieux). Cependant il a été écrit trop vite et manque cruellement de hauteur, de réflexion apaisée et surtout d'une direction claire et limpide... Intéressant mais bâclé donc.

Oui ou non : Pour tous (soignants ou non) la lecture de ce livre peut apporter quelque chose, changer en particulier le regard sur les vieux et sur les maisons de retraite... Cependant, à cause de son coté un peu vite fait, si vous n'êtes pas dans l'urgence, il me semble que la version de poche trois fois moins chére suffira amplement...
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Pour poursuivre avec le billet précédent, je tiens à revenir sur le bouquin de William Réjault, infirmier. Son job, c'est de s'occuper de toutes ces personnes âgées.

Les différences de standing d'établissements, il a pu les découvrir de l'intérieur. Rien à voir avec l'EHPAD de mon père. C'est un témoignage implacable de ce qui peut se passer dans certaines maisons même très "Ahh, ah…!". Comment, il y a des méchants qui maltraitent nos vieux…? Oui sauf que tout le monde peut être coupable…
Des gérants ou directeurs de ces établissements qui ne voient dans les vieux qu'un business relativement lucratif dès lors que l'on optimise le temps consacré à la toilette, à l'entretien. William Réjault raconte quelques anecdotes glaciales à rapprocher de brèves lues ci et là.
Des équipes de soignants qui font involontairement de la maltraitance car pas ou peu formés. Voire des infirmiers pervers.
À une moindre degré, des petits vieux qui n'ont parfois pas la force de raconter ce qu'ils vivent. Mais, le plus souvent, qui ne sont pas entendus et c'est cela le plus grave. Tellement facile de penser que le vieux déraille, radote alors qu'il ne fait qu'exprimer une souffrance bien réelle.
Sans oublier les familles, vous, moi, qui n'ont que peu de temps à consacrer à l'ancêtre perdu à des kilomètres. Entre ceux qui ne viennent pas et ceux qui s'imaginent être plus compétents que les équipes sur place, la palette est large. Sans oublier ceux qui n'attendent qu'une chose, s'offrir une rolex avec le pognon à venir.

Les petits vieux abandonnées et en maltraitance ne sont pas des cas isolés. William Réjault liste toutes les cas de maltraitance possibles et nous — les enfants de ces personnes âgées — ne sommes pas épargnés.

À vous, à nous de les accompagner, de les assister, leur consacrer du temps autant que possible. Je suis loin d'être irréprochable mais je sais qu'une visite surprise, c'est un vrai plaisir. Et un coup de téléphone aussi.

Pensez qu'un jour, nous seront à leur place à attendre que nos propres mouflets viennent nous rendre visite. Bref, plus nous agissons aujourd'hui pour nos parents, plus nous pourrons huiler le système pour l'instant où cela sera… notre tour…!

En résumé, un excellent bouquin qui dérange. Eh oui, cessons de ne voir les vieux qu'au travers des pubs pour seniors bronzés en voyage, mangeant bio, faisant du sport, habillés comme des mannequins, liftés, reliftés…!!

William nous décrit l'envers, le job des équipes et raconte aussi les moments de plaisir, les rencontres, les trajectoires de certains qui sont des témoins de l'histoire, pourquoi il a chialé quand certains ont passé l'arme à gauche

Souvent, la seule et véritable famille de ces pensionnaires sont ces équipes de soignants. Eh oui, les enfants ou conjoints ont démissionné depuis longtemps.

Bref, si vous ne devez lire qu'un seul bouquin sur ce qui se passe en maison de retraite, n'hésitez-pas. le sous-titre aurait pu servir de titre : Survivre en maison de retraite.
Lien : http://www.urbanbike.com/ind..
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Etant soignante , ce livre m a, tout de suite, paru très intéressant .
Il aborde un sujet "tabou" encore en France, la vie en maison de retraite.
le ressentit coté résident et soignant est abordé( avec humour parfois) toujours avec l envie de démontrer que les choses peuvent évoluer dans le bon sens .
L approche psychologique apporte quelques pistes et c est motivée que je referme ce livre qui m a permis d y voir un peu plus clair...
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Une lecture qui nous emmène dans une réflexion nécessaire puisque nous pourrions tous être concernés un jour par cette situation. Un style vivant, ponctue d'expériences vécues, de remarques pertinentes, qui font qu'il est difficile de sortir intact ou insensible de cette ouvrage.
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
je les ai vues utiliser une serviette quand il n'y avait plus de papier toilette pour essuyer un vieux ,je les ai vues faire boire l'eau du verre a dents pour ne pas aller chercher une bouteille ....quand elles accompagnent les résidents aux toilettes ,c'est toujours aux pas de course ,s'il restent trop longtemps ,elles les pressent : bon ça y est , on peut y aller ? ,les repas ,c'est au lance pierre ,les toilettes idem ,tout ce qu'elle fait ,elle le fait vite parce qu’après elle a encore tout le linge a repasser ,elle n'essuie pas les femmes sous les seins ,ce qui occasionne des mycoses ,elle n'essuie pas les fesses non plus ;humidité ,compression , frottement ?escarres ,,,,,,les escarres pour moi c'est le symptôme de négligence ,des vieux dont on s'occupe bien n'ont pas ce genre de problèmes....
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Les familles peuvent devenir maltraitantes par culpabilité. Elles veulent qu'on perfuse, qu'on gave, qu'on masse…alors que les vieux ne rêvent que de mourir. Elles veulent qu'on agisse pour se donner le sentiment de ne pas abandonner leur parent.
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Les familles ont le fantasme, en plaçant leur parent dans un institut, qu'il va être encadré, surveillé, choyé. Qu'il va y avoir quelqu'un dans sa chambre en permanence. C'est d'ailleurs un peu comme ça qu'on le leur vend, à l'accueil.
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Toutes les personnes qui entrent en maison de retraite ont du mal à s'adapter. Elles se retrouvent du jour au lendemain dans un endroit anonyme, dans lequel elles n'ont aucun souvenir, presque aucun effet personnel. Tous sont partis en laissant derrière eux leurs habits, leurs meubles, leur maison, leurs photos...leur vie. Ils arrivent avec le sentiment qu'il viennent chez nous pour attendre la mort. Ils s'y préparent. Nous somme l'antichambre avant le grand saut, ils s'arc-boutent sur leur fonctionnement d'adultes, leurs heures de lever, de repas,leurs façons de faire.
Quelques mois après leur arrivée, on les retrouve changés. L'institution les met au pas. Il faut se confronter aux horaires, réapprendre à vivre en collectivité. Ils ont baissé les bras : nous gagnons à chaque coup.
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Tous les soignants pestent contre les familles et moi le premier. Trop présentes, pas assez, elles " ne font jamais rien de bien".
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