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231 pages
Gallimard poesie nrf (05/05/1971)
3.87/5   15 notes
Résumé :
124pages. in4. broché. Un vol. couv. imprimée, illustrée, rempliée, int. frais. Dessins en noir de Roger Brielle. Tirage lim. un des 2000 exemplaires sur vélin. EDITION ORIGINALE
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Sources du vent...un appel pour moi irrésistible, une invite si magnifiquement formulée à découvrir un autre recueil de Pierre Reverdy, dont j'aime tant " Ferraille, Plein verre" et " Plupart du temps". Cette oeuvre a été publiée en 1929, ce sont des poèmes écrits à la quarantaine.

J'y retrouve le sens inné des associations de mots qui créent un univers riche et très évocateur, le rythme irrégulier provoquant des ruptures textuelles et sémantiques symboliques, j'y retrouve surtout l'angoisse humaine, ses interrogations existentielles qui nous touchent car ce sont aussi les nôtres...

Une fois encore, les vers du poète m'ont cueillie au vol, m'ont fait vibrer, et ces vibrations me traversent, infiniment...

Écoutez cette " voix dans l'oreille":

" Le temps est clair comme une goutte d'eau
Des oiseaux migrateurs passent dans mes rideaux
La plaine est entraînée par le souffle des ailes
Et la fumée des champs est pleine d'étincelles"...

Écoutez le chant profond et aérien du poète, plongez-vous dans les sources mouvantes du vent..Ecoutez ces mots, brises ou rafales, qui s'engouffrent dans le coeur...
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Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
Jour éclatant
  
  
  
  
Un mouvement de bras
       Comme un battement d’ailes
Le vent qui se déploie
            Et la voix qui appelle
Dans le silence épais
            qu’aucun souffle ne ride
Les larmes du matin et les doigts de la rive
        L’eau qui coule au dehors
L’ornière suit le pas
            Le soleil se déroule
            Et le ciel ne tient pas
L’arbre du carrefour se penche et interroge
La voiture qui roule enfonce l’horizon
Tous les murs au retour sèchent contre le vent
Et le chemin perdu se cache sous le pont
        Quand la forêt remue
            Et que la nuit s’envole
Entre les branches mortes où la fumée s’endort
L’œil fermé au couchant
            La dernière étincelle
Sur le fil bleu du ciel
            le cri d’une hirondelle
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LA PAROLE DESCEND


Tous les coquelicots ou les lèvres des femmes
            reflétés dans le ciel
Il a plu
Les enfants se noient sur le trottoir
Et le flot de la rue
La ville en entonnoir

De profil la journée glisse vers le couchant
Le pavé se descelle
Et les bêtes craintives
au bruit que fait le vent
          s’en vont
             Et elles s’appellent

Sur les balcons les vitres tremblent
             — un moment —
La maison a la fièvre
5 heures
à part la nuit qui se mêle au tournant
Les arbres en prières
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Les traits du ciel


Le feu qui danse
L’oiseau qui chante
Le vent qui meurt
Les vagues de la glace
Et les flots de rumeur
Dans l’oreille les cris lointains
du jour qui passe
toutes les flammes lasses
la voix du voyageur
Toute la poudre du ciel
Le talon sur la terre
L’œil fixé sur la route
Où les pas sont inscrits
Que le nombre déroule
Aux noms qui sont partis
Dans les plis des nuages
Le visage inconnu
Celui que l’on regarde
Et qui n’est pas venu
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Il n’y a plus rien qui reste
entre mes dix doigts
Une ombre qui s’efface
Au centre
un bruit de pas
Il faut étouffer la voix qui monte trop
Celle qui gémissait et qui ne mourait pas
Celle qui allait plus vite
C’est vous qui arrêtiez ce magnifique élan
L’espoir est votre orgueil
qui passait dans le vent
Les feuilles sont tombées
pendant que les oiseaux comptaient
les gouttes d’eau
Les lampes s’éteignaient derrière les rideaux
Il ne faut pas aller trop vite
Crainte de tout casser en faisant trop de bruit
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Quand les feux du désert s'éteignent un à un
Quand les yeux sont mouillés comme
des brins d'herbe
Quand la rosée descend les pieds nus sur les feuilles Le matin à peine levé
Il y a quelqu'un qui cherche
Une adresse perdue dans le chemin caché
Les astres dérouillés et les fleurs dégringolent
A travers les branches cassées
Et le ruisseau obscur essuie ses lèvres molles à peine décollées
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Videos de Pierre Reverdy (27) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Pierre Reverdy
Robert Bober Il y a quand même dans la rue des gens qui passent - éditions P.O.L où Robert Bober tente de dire comment et de quoi est composé son nouveau livre "Il y a quand même dans la rue des gens qui passent", et où il est notamment question de son précédent livre "Par instants la vie n'est pas sûre" et la poursuite de sa conversation avec Pierre Dumayet, d'identité indéterminée et d'identités, d'innocence et de bonté, d' enfance et de rencontres, du yiddish et de Georges Perec, de Seth et de Julien Malland, de Martin Buber et de Gaston Bachelard, de Cholem Aleikhem et du film "Tevye le laitier" de Maurice Schwartz, de Zozo et de la rafle du Vel d'hiv, d'images et livres, de Robert Doisneau et de la photographie, de Pierre Reverdy et de la librairie du Désordre à la Butte aux Cailles, à l'occasion de la parution de "Il y a quand même dans la rue des gens qui passent" en octobre 2023 aux éditions P.O.L, à Paris, le 10 janvier 2024

"– Alors, toujours aussi gros ? – Et toi, toujours aussi con ? C'est comme ça que j'ai compris qu'ils étaient copains. le gros, derrière son comptoir, c'était le patron du bistrot-guinguette « Chez Victor » situé derrière la place des Fêtes au fond de l'impasse Compans. le con était accoudé au zinc en attendant d'être servi. Plus tard, bien plus tard, je suis retourné voir le bistrot « Chez Victor », je ne l'ai pas retrouvé. Tout le quartier avait été détruit."
+ Lire la suite
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