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EAN : 9782283035764
416 pages
Buchet-Chastel (25/08/2022)
3.76/5   19 notes
Résumé :
Au coeur d'un été étouffant dans la campagne hollandaise, alors que plane la menace de la grippe bovine, un vétérinaire se rapproche d'une adolescente de quatorze ans, fille d'un exploitant agricole. Dans son journal relatant les faits, ce dernier décrit avec un lyrisme glaçant la relation qu'il entretient avec la jeune adolescente. Au-delà de la citation « feu de mes reins », invoquée à plusieurs reprises, et du mot « nymphette », on retrouve dans ce texte de nombr... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Truffé de références bibliques, de paroles de chansons, de Pokémon et des Sims ou d'extraits de littérature enfantine, ce roman de 400 pages extrêmement denses, n'est pas d'une lecture facile.
D'abord, il s'agit d'un long monologue avec peu de ponctuation que l'on lit parfois à bout de souffle.
Ensuite, ce long monologue est celui d'un pédophile de 49 ans, un vétérinaire qui tombe éperdument amoureux de la fille d'un fermier de ses 10 ans à ses 14 ans. Avec ces points communs avec le roman de Nabokov, le risque d'une mauvaise interprétation est toujours possible.

C'est en termes de possession que s'exprime le plus souvent la passion amoureuse pour la fillette :"Je rampais insensiblement sous ta peau, à la manière de la grande douve du foie dans un bovin, une plus belle métaphore ne m'est pas venue : j'étais un parasite."
Jamais à court de métaphores, l'auteur dissèque la passion amoureuse avec une grande inventivité mais sans la moindre animosité. Bien qu'il soit coupable et qu'il en ait conscience, bien qu'il soit en prison pour cet acte criminel, le vétérinaire n'est pas décrit comme un terrifiant pervers. C'est sans doute pour cette raison que le livre est considéré avec suspicion. Après les récits de Vanessa Springora ou de Camille Kouchner, après les débats nécessaires sur le consentement, comment peut-on encore donner la parole à un pédophile ?
L'auteur déclare : "Je n'avais pas envie de dire si c'était bien ou mal. La littérature est faite pour explorer ! Si elle ne le fait pas, qui va étudier ces sujets si délicats ?

Né en 1991 Marieke Lucas Rijneveld est déjà considéré comme un très grand écrivain néerlandais. Plutôt que transgenre, il préfère se déclarer non binaire mais souhaite qu'on parle de lui au masculin.
Dans un interview, il confirme la part autobiographique du roman et la raison pour laquelle il a choisi la voix du prédateur.
"Le roman est en partie basé sur mon vécu avec bien entendu beaucoup de choses ajoutées. J'ai connu une situation plus ou moins similaire, mais je ne pensais pas écrire sur le sujet. Cependant, l'histoire m'habitait, était déjà présente en moi. J'ai choisi le vétérinaire comme narrateur, car il aurait été trop difficile pour moi, trop proche, de devenir la narratrice, d'expliquer que la jeune fille a laissé les choses se passer…"

Si l'auteur ne cache rien des fantasmes sexuels du vétérinaire, de ses mensonges et de ses machinations, il révèle également les attouchements incestueux dont il a été victime par sa mère et la rigueur de son éducation religieuse. A sa décharge, les hallucinations qu'il subit et ses délires paranoïaques apparaissent comme le symptôme d'une folie qui pourrait atténuer sa culpabilité. de même que
l' apparente sincérité de son amour tend à amoindrir la gravité de ses actes. N'oublions pas cependant qu'il est lui-même le narrateur de son crime !!!
Tout aussi énigmatique, le portrait que l'auteur fait de lui-même enfant-victime, questionne.
D'une imagination débordante et d'une sensibilité exacerbée, elle a une personnalité atypique. Elle rêve de voler et fait des tentatives en ce sens, elle, dialogue avec Hitler et Freud, rêve d'avoir un zizi ( dit ramure), a une culture musicale exceptionnelle et connaît parfaitement Stephen King. D'abord amoureuse du fils du vétérinaire, elle finit par se laisser séduire sans que l'on comprenne si elle était sous emprise ou si on se laisse abuser par le regard du narrateur.

Ce roman ne peut laisser indifférent, tant par l'intensité du sujet abordé que par l'intensité de son écriture.
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Roman tout à fait étonnant, sulfureux, intrigant, peut être monstrueux, et tout à la fois fascinant, envoûtant, magnétique, dans son fond et sa forme. Écrit par un auteur dont la personnalité n'a de cesse d'interroger.

De quel genre est Marieke Lucas Rijneveld ? Est-il un garçon, est-elle une fille ? Sur sa photo, on voit un visage d'ange, dont on dirait qu'il tire sur le féminin. Dans un interview, l'auteur(e) se présente comme “non-binaire“ et demande d'être désigné au masculin. Tout cela n'est pas satisfaisant, et l'énigme persistera.

Le cadre est celui d'une ferme et l'action se déroule à l'été 2005. Kurt - c'est le nom qu'il se donne - est un vétérinaire de 49 ans. Fasciné par une adolescente de 14 ans, fille d'un fermier chez qui il soigne les bovins, il en tombe amoureux fou et entreprend de la séduire. Lui-même est marié à Camillia, a deux garçons adolescents, un fourgon Fiat dans lequel il peut installer un matelas. Elle, est une illuminée qui se voit chanteuse célèbre, est férue de chansons anglo-saxonnes, et son rêve est de voler, ce à quoi elle s'essaie avec au résultat quelques fractures. Elle s'imagine responsable du choc qui fit s'effondrer les Twins Towers de New York le 11/09/01. Hitler et Freud lui rendent de fréquentes visites, et elle aspire plus que tout à avoir un pénis d'angelot (pudiquement nommé petite ramure). le vétérinaire lui a d'ailleurs promis qu'il lui en pousserait un si elle avait des relations sexuelles avec lui !

La jeune vie de l'adolescente a déjà été émaillée de drames, qui la secouent fort, semble-t-il, la mort accidentelle d'un frère (le disparu) et l'effacement mystérieux de sa mère (l'abandonnée) dans les suites de ce décès. Est-ce à partir de cette trame que se développe chez elle ces manifestations d'une imagination débordante puisée dans la situation d'emprise exercée par l'adulte, mais s'exprimant aussi dans les chansons, les citations d'écrivains, les aventures amoureuses, une certain fétichisme (les objets précieusement conservés), voire une certaine perversion (« Dissèque-moi, Kurt »).

En fait elle comme lui sont des êtres en recherche d'eux-mêmes, et cela les conduit à une forme de folie. Passive chez elle. Fiévreuse chez lui, avec son amour insensé, fou, délirant son aliénation frénétique d'enragé du vice, son impossible maturité (il est resté l'adolescent frustré qu'il fut), ses incessantes références à des citations bibliques qui ne sont pas les plus apaisantes. Il gère en réprouvé les conséquences de sa transgression.

Le vétérinaire-narrateur s'adresse à des juges à plusieurs reprises et on apprend vers la fin qu'il purge une peine de prison et a écrit là son texte.

Roman magnifique, a-t-on envie d'écrire, écrit envoûtant dont la beauté repose en grande partie sur la passion vécue, mais plus encore sur l'écriture : monologue continu, discours ininterrompu, flot spéculatif obsédant d'un état obsessionnel, rythme haletant, coqs à l'âne vertigineux, pensées jamais développées, on dirait que ce livre a été écrit d'une traite, des virgules mais peu de points, sans retour à la ligne, sinon entre deux chapitres. Comme dit l'auteur(e), « cette manière d'écrire montre l'incapacité du personnage à s'arrêter. »
Nabokov, dans son Lolita, avait retracé l'itinérance forcenée d'un pédocriminel. Mon bel animal, qui surfe sur ce thème, me paraît pourtant fort éloigné dans son fond et dans sa forme.
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Un vétérinaire presque quinquagénaire subjugé par une adolescente de 14 ans dans une hollande très rurale.

Toute l'attention du lecteur est aspirée par les pensées de cet homme de 49 ans qui se rapproche d'une adolescente habitant la ferme de l'un de ses clients.

Il relate et dissèque cette relation crue et s'affranchissant des conventions dans un journal intime écrit en prison (où il purge une peine pour cette relation avec une mineure), ses émois amoureux de l'été 2005.

Lauréat de l'International Booker Prize 2020 pour son roman "Qui sème le vent", le néerlandais Marieke Lucas Rijneveld sort un roman aussi puissant que très déconcertant.

Un flot de pensées ininterrompu sur 400 pages, il n'y a qu'un seul et unique point qui montre l'incapacité du personnage à s'arrêter. et qui réussit à rendre le côté obsessionnel du vétérinaire dans l'écriture elle-même.

. L'écriture est crue et les aspirations, notamment sexuelles, du vétérinaire sont décrites en détail. le lecteur assiste au parcours, remarquablement écrit, de cet homme qui dépasse les limites morales et légales.

Mon bel animal ou comment écrire un Lolita des temps modernes à l'ère post-#Metoo, pas étonnant que ce décapant et fulgurant texte fut très controversé à sa sortie aux Pays-Bas.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Le thème de la pédophilie occupe une place prépondérante dans ce roman. Second roman que j'ai lu de cette jeune autrice.
À l'été 2005, un vétérinaire de 49 ans a une relation sexuelle avec une jeune fille anonyme de 14 ans. La jeune fille et le vétérinaire vivent dans un village où la foi réformée est un facteur environnemental important. le vétérinaire et la fille sont seuls dans leur vie et sont attirés l'un par l'autre. Les deux luttent avec leur sexualité. La fille n'est qu'une adolescente montrant toujours ses jolis orteils et de cette position a une curiosité anormale pour le sexe. L'absence d'une mère dans sa famille peut être un facteur. Mais d'un autre côté, elle voudrait aussi avoir un pénis.
le vétérinaire n'a jamais grandi sexuellement à cause de son éducation et il a toujours eu une fascination pour les jeunes filles.
Maintenant qu'il en a l'occasion, il approche la fille sans nom. Il profite avec elle des tactiques de toilettage connues dans les cercles de pédophiles et de loverboys. La fille est, pas à pas, enveloppée de belles promesses comme les pénis des garçons qu'elle voudrait avoir aussi, les voyages en Norvège et en Islande qui lui sont promis quand elle fera avancer les choses le vétérinaire lui permet d'être importante et dans leur sexualité, ils compensent leur solitude, car ils attirent l'attention de l'autre.
Un roman auquel j'ai donné 5 étoiles, que je conseillerais donc.
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Roman en partie autobiographique de la jeune écrivaine et poétesse non-binaire Néerlandaise qui a remporté le Booker International Prize en 2020 après la parution de son 1er livre "Qui sème le vent".
Le pitch /Un vétérinaire de 49 ans prend pour proie une adoledcente de 14 ans et tout le livre se passe... dans la tête du prédateur.
J'ai plongé en eaux profondes dans ce roman à la forme flamboyante, aux nombreuses références culturelles et bibliques et à la liberté absolue de l'écriture poétique et crue qui décortique la prédation et les complexités humaines tant du point de vue du prédateur que de la proie et de leur entourage.
Je reprends tout juste mon souffle en émergeant de ce tourbillon macabre.
Je mets 4 coeurs
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critiques presse (3)
LeMonde
05 septembre 2022
Le deuxième roman de la jeune autrice néerlandaise est propre à susciter le malaise.
Lire la critique sur le site : LeMonde
LaLibreBelgique
24 août 2022
Partiellement autobiographique, "Mon plus bel animal" va à contre-courant de la vague MeToo. Sulfureux, le roman de Marijke Lucas Rijneveld donne voix au prédateur. Rencontre avec celui qu’on surnomme "le nouveau prodige des lettres européennes".
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
Culturebox
24 août 2022
Truffé de références à la fois culturelles et bibliques, le roman agit comme le balancier d'une pendule en faisant des va-et-vient constants sans pourtant jamais perdre le lecteur. L'écriture est crue et les aspirations, notamment sexuelles, du vétérinaire sont décrites en détail.
Lire la critique sur le site : Culturebox
Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Je rampais insensiblement sous ta peau à la manière de la grande douve du foie dans un bovin une plus belle métaphore ne m'est pas venue : j'étais un parasite.
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$age 42

Il était parfaitement normal que tu t'asseyais avec le livre au-dessus de ta tête et que tu mettes tes pieds nus sur mes genoux sur mon pantalon d'écurie sale, puis que doucement je touche tes orteils un par un puis presser doucement les petits os de ceux-ci.
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Nous avions commandé deux fricadelles, deux croquettes de viande et un cornet de frites débordant de mayonnaise, je parquai la voiture qui commençait très fort à sentir la frite, les vitres embuées, et tu semblais à l'aise avec moi dans cette odeur de friture, même que tu plaças tes orteils à plat contre le tableaux de bord puis tu me regarda avec ton air coquin.
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page 198

Je lui dit que si elle aimait vraiment quelqu'un elle aimerait être touchée par cette personne partout, de ses cheveux sur sa tête jusqu'à à ses orteils.
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Vidéo de Marieke Lucas Rijneveld
20 déc. 2021 Marieke Lucas Rijneveld wrote a poem about a work by David Hockney. Curious about how the British painter inspired the Dutch writer?
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