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EAN : 9782875990389
150 pages
Deville (11/03/2021)
4.88/5   8 notes
Résumé :
Je savais que grand-père était mort pendant la guerre, mais j’ignorais les circonstances de son décès. La famille n'en parlait jamais. Pour l'enfant que j'étais, il était le monsieur de la photo posée sur la table de chevet de ma grand-mère. Longtemps, j'ai ignoré son prénom.

Les mots « Déportation » et « Résistance » jaillissaient parfois du silence qui entourait son destin. Très vite, la pudeur reprenait ses droits. Le silence couvre la honte, la p... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Ce récit se lit comme une enquête, celle de la disparition de Fernand Legros, un résistant belge pendant la Seconde Guerre mondiale. Des bribes d'information retracent le parcours de cet homme réputé pour son audace face à l'ennemi. Mais pourquoi ceux qui l'ont connu se sont-ils tus après la libération?

Suite à de patientes recherches et l'accès à des documents rares, l'auteur, petit-fils du résistant, fait revivre le parcours de son aïeul : arrestation, emprisonnement, déportation, disparition.

Ensuite, c'est le silence. Celui d'une famille mutilée, blessée au plus profond, qui préfère s'abstenir de tout commentaire, comme si elle se refusait à admettre la réalité : un séjour fatal dans le camp de Neuengame, celui des saboteurs et des résistants aux nazis. L'anéantissement ne se raconte pas. Il se dissout dans le silence.

L'auteur n'a pas connu le héros. Il a toutefois subi la lourdeur du silence d'après guerre. Il s'interroge. Et par respect pour ses proches, se refuse à leur faire mettre des mots sur des faits et des sentiments qu'on devine insupportables. Seuls restent des documents officiels, des bribes de témoignages, des recoupements qui donnent le relais à la réflexion.

Il en ressort un récit digne et émouvant, émaillé de petites touches qui peu à peu dévoilent les pans de l'histoire d'un résistant, un homme d'honneur qui est allé au bout de ses convictions.
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Didier Robert rend hommage à Fernand Legros, son grand-père. Un homme qui était dans son enfance une photo sur la table de nuit de sa grand-mère...

Un homme mort pendant la guerre dont on ne parlait jamais dans la famille, entouré d'un silence lourd. Honte? Peur?

Cela a toujours intrigué l'auteur qui sur base de quelques documents a mené l'enquête pour comprendre qui était son grand-père.

Un bel hommage pour rendre justice à cet homme arrêté à Jambes le 12 août 1944 par la Gestapo. Fernand Legros était résistant, père de trois enfants. Un père arrêté et envoyé dans un camp en Belgique puis en Allemagne. Il n'est jamais revenu. C'est ce qui a rendu le deuil impossible.

Des mots comme "déportation" et "résistance" n'ont jamais été prononcés.

L'auteur a reconstitué bribes par bribes la vie de son ancêtre pour comprendre la raison du silence et rendre l'existence de cet absent qui avait été vécu par ses proches comme un abandon car l'anéantissement, la réalité des camps ne se racontent pas.

Ce qui est trop difficile à admettre et à raconter est tu comme le déni du séjour de Fernand à Neuengamme. L'indicible ne se raconte pas, à la place il y a le silence et la douleur de l'absence.

Vibrant hommage émouvant bien écrit.


Ma note : 8.5/10
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Un magnifique récit sur le silence qu'impose une famille sur la déportation d'un héros, le grand-père. Écrit avec beaucoup de pudeur, Didier Robert livre beaucoup d'émotions.
On ne peut que s'attacher à ce héros de la Résistance dont le souvenir ne tient que sur une photo conservée par la grand-mère.
Touchant.
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Il est des non-dits qui font du bruit, qui s'installent au coeur d'une famille dans l'acquiescement général. Dans le roman de Didier Robert, le voile du silence a recouvert le destin d'un grand-père résistant, déporté et assassiné par la poigne nazie.
L'omerta règne jusqu'à ce que le petit-fils de ce héros ordinaire gratte la carapace du secret pour pointer pudiquement la lumière vers ce destin tragique.

Un récit à souffle court, aux émotions fortes.

Un roman puissant qui pose un regard neuf sur les meurtrissures laissées par la folie du IIIe Reich.
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Le but importait peu. Seul le plaisir du récit, celui de la parole qui roule, se déroule, nage, fluctue, abonde en cascades, était l'enjeu de ces monologues que j'interrompais parfois pour demander des nouvelles de tel personnage abandonné sur la route. Une fois le pauvre hère récupéré, il repartait immédiatement vers un autre lieu et une autre aventure. Je m'endormais ébloui, les sens nourris par des visions colorées, des bruits de forêt, des cris d'animaux, de plaintes minérales, et autant de sensations qui finissaient par avoir raison de ma capacité à demeurer éveillé.
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Dans ma mémoire, qui s'imbrique dans leur mémoire, je ne trouve pas d'élément construit, aucune architecture qui permette de donner un semblant de corps à la disparition. Je n'ai trouvé qu'un silence lourd, une absence de mots à laquelle donner un sens reste une gageure, la part immergée du vacarme que le mutisme a recouvert m'est inaccessible.
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Grande, Seconde, celle de Trente Ans, l'enfance n'a que faire de ces détails alors qu'elle passe l'après-midi à jouer à la guerre, à mourir cent fois et à renaître autant de fois pour se lancer dans d'héroïques assauts, toutes armes confondues dans son arsenal, de l'épée au char d'assaut.
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La difficulté consiste à demeurer un homme au-delà de ce que les bourreaux vous infligent. La capacité à quitter le vertige de la souffrance et de l'humiliation, de résister à la tentation de supplier, est une des conditions de la survie.
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Ce que l'enfant ne pouvait mesurer, l'adulte pouvait le ressentir à l'aune des mots. Je percevais avec plus de netteté et de justesse la béance laissée par la disparition d'un père.
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