La mare aux diams étend son récit en deux temps assez dissociables : d'abord la vie à terre (avec notament une formidable bagarre sur un quai) et ensuite la survie en mer. Deux parties d'un même roman qui prend pour base un sujet au combien éculé dans la piraterie : la chasse au trésor. Bizarrement, c'est au Faucon Maltais d'Hammett que j'ai d'abord pensé : qui a les diams (ou du moins les informations sur ceux-ci) pouvant légitimement se confondre avec le "qui détient le faucon" du roman
D Hammett. de même, Mme Macaulay est surtout une grand manipulatrice qui intervient dans la vie du narrateur par un mensonge (rappelez-vous la construction du Faucon Maltais : la même).
Voici donc
La mare aux Diams, roman qui verra dans un premier temps le narrateur et une magnifique blonde d'origine nordique tenter d'échapper aux malfrats qui acculent le mari de cette dernière. Pour autant, les raisons de cette traque semblent pour le moins nébuleuses et il faudra au narrateur un poil plus de perspicacité qu'affichée pour s'en rendre compte.
La second partie verra une fine équipe s'envoyer en mer dans le golfe du Mexique, mais il est difficile d'en parler sans contrarier le fil de l'histoire.
Au final un assez bon roman de
Charles Williams qui savait visiblement parfaitement où il amenait ses personnages (en effet le roman commence par 'une' fin). Bien entendu les archétypes propres au genre hard-boiled sont invariables : il y a forcément la blonde pulpeuse, le voyou méchant mais un peu bêta, le héros qui prend autant de coups qu'il en rend, etc etc. Mais
Charles Williams introduit une dimension nouvelle en envoyant ses personnages en mer pour une tentative plutôt réussie de roman à suspense, ou comment meler dans un roman policier des années cinquante deux sous-genres : hard-boiled et suspense, ce dernier prendra d'aileurs beaucoup d'ampleur par la suite, détronnant un hard-boiled qui s'étiolait en même temps que les feuilles de choux qui le publiaient.