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EAN : 9782253258131
480 pages
Le Livre de Poche (07/11/2018)
3.53/5   45 notes
Résumé :
Dans ce roman noir où la ville de Lisbonne est un personnage à part entière, Pedro Garcia Rosado dresse un portrait au vitriol de la société lisboète où défilent la jet-set des beaux-quartiers et des environs chics avec son ancien capitaine d'industrie et ses deux rejetons tout puissants, des fonctionnaires municipaux corrompus et des policiers véreux (ou pas), des immigrés russes et des prostituées et, surgi des sous-sols inexplorés de la ville aux remugles fétides... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Une espèce plutôt rare, un polar portugais. Avec des histoires de famille, des meurtres violents et des crimes impunis.

On n'y découvre pas beaucoup l'âme portugaise d'autant plus qu'une partie de l'intrigue tourne autour de la mafia russe. Mais on est quand même à Lisbonne, avec la corruption et les privilèges des grandes familles associées au régime Salazar, et même, avec des souterrains vestiges du grand tremblement de terre de 1755.

Un polar de qualité moyenne, avec malheureusement quelques coquilles, mais une lecture qui en vaut quand même la peine, ne serait-ce que pour sortir du polar nordique et encourager la traduction des autres romans de l'auteur qui en aurait pondu une dizaine.
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Bouquin acheté un peu par hasard lors du salon Polar du Sud en octobre 2018, à Toulouse. Placé sur la pile, mais bon, pas l'inspiration. Une tentative pour le commencer, mais là aussi, pas la flamme. Sans doute une certaine flemme intellectuelle. Et puis, avant le salon 2019, je m'y suis mis, et j'en suis très content.

Des immigrés russes à Lisbonne, la misère. Une famille "possédante", comme on dit, avec des anciens enfants gâtés. Et tout ceci part en sucette, pour rester poli.

Un roman policier sans quasiment de policiers, ça arrive, mais ce n'est pas fréquent. L'ensemble du récit est assez original, et cette fraîcheur est bien agréable.

Une bonne surprise.
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Un livre aussi dur à lire qu'a en faire sa critique. Quel drôle d'ouvrage!

Dur à lire car moi qui ai l'habitude d'engloutir les romans que j'ouvre, j'ai mis un temps anormalement long à finir Mort sur le tage, en dépit d'un contexte favorable. J'habite au Portugal et j'ai choisi ce livre complètement au hasard dans le maigre rayon francais d'une Fnac locale. Hasard qui m'a suivi jusqu'à une soirée en déplacement à Lisbonne, sur les lieux du crime donc, coincé avec "le meilleur polar portugais de l'année".

Connaissant et appréciant cette ville un peu particulière, c'est avec grand plaisir que j'ai retrouvé certains lieux et ait pu en imaginer d'autres sous un angle bien sombre qu'il est difficile de soupçonner en tant que touriste ou simple habitant. Une partie des personnages, la famille Teles, est aussi très intéressante car représente ces huiles lisboètes que la réussite sociale a libéré de toutes contraintes (et lois?)
Bref, s'annonce une plongée tout a fait excitante dans un Lisbonne criminel.

Le plaisir, reste pourtant mitigé en tant que lecteur, et ce pour deux raisons selon moi :

- La 2ème partie des personnages, différents russes dont Oulianov notre héro, un ancien militaire-criminel-prisonnier de l'ex URSS, ainsi qu'une floppée de migrantes rattrapées par la désillusion et la prostitution. Cette ambiance m'a moins intéressé, pour ne pas dire carrément ennuyé à de nombreuses reprises. La proposition narrative n'est pas inintéressante mais ça m'a paru très arbitraire et peu représentatif d'une quelconque situation sociale portugaise réelle (qui doit pourtant bien exister mais que je ne connais ou n'estime pas vraiment.) et cela n'a pas bien marché sur moi.

- L'autre problème et pas des moindres que je n'ai pas compris est l'écriture. La seconde partie du livre, plus ancrée dans l'action est le suspens, se prête bien à l'utilisation exclusive du présent et se lit avec envie, en revanche, les 2 ou 3 cent premières pages sont parfois assez lunaires dans le style. Je ne sais pas si c'est du à la langue portugaise que je ne maitrise pas assez bien (mais je ne pense pas, ça reste une langue latine), à des largesses de la traductrice ou à une incompréhensible volonté de l'écrivain mais certains passages semblent presque écrits par une intelligence artificielle, voire parfois par un enfant. Présent de l'indicatif exclusif, y compris pour parler du passé. Mono rythme : que ce soit pour fermer la porte d'une voiture ou tuer une personne, l'intensité de l'écriture est identique. Fade.
Au delà du fait que cette première partie me fut très pénible à lire, cette particularité diminue aussi grandement la possibilité d'attachement que nous avons pour Oulianov qui parait être un robot sans sentiment qui se fout de tout et dont l'identification au personnage est rendue particulièrement difficile.

Pourtant, au fil du récit, les ingrédients finissent par faire recette! La situation terrible dans laquelle se retrouve notre Russe tout autant que les agissements des sombres merdes que sont les fils Teles, eux, parfaitement retranscris, nous prend aux tripes.
La construction de l'histoire surprend, la présence de O Diablo dont je ne révèlerai pas grand chose ici prend tout son sens en révélant finement différentes caractéristiques de certains personnages. La forme de l'enquête est aussi très originale, et comme notaient différents lecteurs, il n'y a presque pas de police dans ce policier!

Finalement et même si j'ai pesté plusieurs fois "mais comment on peut accepter de sortir un tel truc à la vente?" sur le début avant de finir le livre avec un plaisir global restant tout relatif, je me rend compte que Mort sur le Tage a de grandes chances de rester bien ancré dans ma mémoire et dans mes réflexions comme un roman atypique et intéressant.
Ce paradoxe rend la notation délicate et je met 2.5 étoiles, partagé entre le plaisir que j'ai eu à lire (1/5) et les traces que ce livre laissera en moi (4/5)
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Une femme cherche à fuir d'une embarcation sur le Tage. Poursuivie par deux hommes, elle est finalement battue à mort sur la rive et abandonnée là. Dans la nuit, cependant, une ombre a tout vu.
Evgueni, immigré russe de Lisbonne recherche désespérément sa petite amie, Irina. Il finit par s'adresser au frère de cette dernière, Sergueï, dit Oulianov, ancien du KGB et des spetsnatz, ex-membre d'une petite bande mafieuse russe qui a vainement tenté de s'implanter à Lisbonne, sorti depuis peu de prison.
Lourenço et Alberto, sont les fils de Salvador Teles, richissime homme d'affaires lisboète. La quarantaine bien sonnée tous les deux, ils ne sont que des faire-valoir pour leur père, deux fils à papa sûrs de leur impunité. Lancés avec leur cousin dans des tournages de films pornographiques sado-maso, leur dernière production a cependant dérapée. Une femme est morte. Une russe.
Mort sur le Tage, on l'aura compris, n'est pas un whodunit. Pas question ici de chercher les coupables du crime, ni même la victime ; nous les connaissons depuis le début. La question est plutôt de savoir si et comment les assassins vont tomber et quel rôle jouera précisément Oulianov dans cette éventuelle chute.
Surtout, cette traque doublée des efforts des deux frères pour effacer leurs traces et ne rien laisser deviner de leurs exactions à leur père, est l'occasion pour Pedro Garcia Rosado, de montrer l'envers du décor de la capitale portugaise. le monde des immigrants d'Europe de l'Est exploités, celui des nantis et de leurs formidables capacités de corruption d'une administration peu regardante, celui aussi d'une ville souterraine que ses habitants ignorent, comme une métaphore d'un passé enfoui que les caprices du fleuve font cependant parfois ressurgir de force.
C'est là, plus que dans une intrigue linéaire, bien menée mais sans grandes surprises, que réside le grand intérêt de Mort sur le Tage, et aussi dans la façon dont Pedro Garcia Rosado s'emploie, d'Oulianov aux frères Teles, en passant par l'inspecteur Moura et son temps de retard qu'il ne parvient jamais à rattraper, à camper des personnages complexes, tiraillés entre leurs pulsions et leur raison, écrasés parfois tout simplement par ce qu'ils sont ou ce que leurs vies ont fait d'eux.
C'est peu dire que le roman noir portugais est rare chez nous. Aussi ne peut-on que saluer les éditions Chandeigne de lui faire une place dans leur Bibliothèque lusitane et, ce faisant, de nous offrir un autre éclairage sur la société portugaise contemporaine.
Pour toutes ces raison, Mort sur le Tage mérite d'être lu.

Lien : http://www.encoredunoir.com/..
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Comme un son, au loin. le cliquetis des vaguelettes qui disparaissent contre les bords du Tage, que surplombe le grand pont de Lisbonne, d'acier et de câbles. Sur cette rive, a été agressée mortellement une jeune russe, prénommée Irina. Ces assassins, deux frères issus d'une famille aisée de la ville lisboète, ne sont autres que Lourenço et Alberto ; des « fils à papa » que la famille sustente, que les parents protègent, comme déjà une première fois par le passé.
Une ombre plane aux alentours, une ombre qui croise le regard froid et au bord de la mort d'Irina, une ombre qui l'emmène avec elle, dans son monde noir, caché dans les sous-sol de la ville.

La disparition d'Irina intrigue et inquiète son entourage : d'abord son fiancé, puis son frère, Oulianov, ex-agent du KGB, puis ex-prisonnier à Lisbonne. Au fur et à mesure de ses recherches, Oulianov va mettre en exergue les fréquentations de sa soeur, son entourage, ses activités licites et illicites. Sa quête de la vérité va gêner et provoquer des vagues de violence, d'autres morts.

C'est alors qu'Oulianov décide de mener l'enquête, lui, se soustraire à la police, en partie corrompue ; il veut savoir ce qui est arrivé à sa soeur, qui a osé lui infliger un tel châtiment… Aussi surprenant que cela puisse paraître, l'ombre souterraine va le guider, l'assister, après un apprivoisement somme toute assez musclé. Au coeur des dessous de la ville, il a été ce témoin, celui qui a vu, celui qui sait… Lui, dit « le Diable »…

Il est ici question de corruption, de trafics en tout genre, de violence, d'abus de pouvoir. Les personnages, aussi bien centraux que secondaires, sont très bien dessinés ; qu'ils soient lâches ou courageux, leurs profils psychologiques sont remarquablement étudiés. Et c'est en plein coeur de Lisbonne que ces différents milieux sociaux se côtoient, se heurtent, se piétinent...

Tel un « Columbo » à l'ancienne, la victime et ses assassins sont connus dès les premières pages. Toute l'intrigue tourne autour du déroulement de l'enquête, qui n'est pas menée par un policier mais par le frère de la défunte, ex-membre du KGB. Cette inversion des valeurs marque dans ce roman policier une véritable cassure avec le concept habituel.
Une ambiance lourde et mystérieuse plane autour de cette histoire et de ces personnages, accrue par la présence fantomatique de cette ombre qui rôde…

La découverte de la belle Lisbonne ne sera pas à attendre de ce polar, qui n'a rien à envier aux autres oeuvres policières « classiques ». Pedro Garcia Rosado nous raconte ici une grande et remarquable histoire, qui nous balade du Cais Do Sodre au Parc Eduardo VII…, noire, labyrinthique. Une plume qui vous marquera au fer rouge…

Je remercie très chaleureusement les Editions Chandeigne ainsi que la librairie Portugaise et Brésilienne, qui m'ont donné la chance de découvrir Pedro Garcia Rosado. Et même si les lecteurs portugais font encore preuve de quelques réticences vis-à-vis des écrivains de polars lusophones, celui-ci mérite une belle place en tête de podium.

Lien : https://littelecture.wordpre..
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Il calme l’excitation qui s’empare de lui en regardant le fleuve sombre, comme s’il cherchait à renforcer sa motivation. Il avait appris que toute mission doit avoir un sens et ne pas être accomplie uniquement par obéissance aveugle aux ordres reçus.

(Poche, p. 424)
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- Comment tu sais tout ça, Oulianov ?
- J'étais flic, j'ai fait ce que font les flics : j'ai fait une enquête, inspecteur Moura.
« Je me serais bien passé d'entendre ça », se dit Moura.
Il se lève, les photos à la main et regarde Oulianov.
- Je vais chercher à savoir qui sont les trois hommes de la photo, dit-il. Tu m'attends, mais dans une autre pièce.
Oulianov se lève, sans rien dire, inquiet. Il a échappé à un piège, mais il a pu tomber dans un autre.
Moura l'a toujours traité avec respect, mais il est flic et obéit à qui commande.
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Un mort non identifié n'est pas chose étrange ni peu courante. Ils sont nombreux les morts et les mortes qui entrent à la Morgue de Lisbonne et qui y reste avec quelques notes circonstanciées en annexe, dans l'attente d'un meilleur sort, quand rien ne peut les identifier, quand personne ne les recherche ou quand on pense que l'identification n'en vaut pas la peine.
Ils restent entreposés là au cas où se présenterait une demande subite d'organes encore utilisables ou bien, lorsque les installations sont surpeuplées, ils sont évacués, sans que personne ne sache ni ne veuille savoir vers quelle destination.
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Dans le sous-sol, il n’y avait ni règles ni hiérarchies. Seuls les plus forts survivent. Et en survivant, ils règnent.

(Poche, p. 300)
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Lourenço se regarde dans la glace et n'aime pas ce qu'il voit : un homme de petite taille, plus gonflé qu'obèse, pas vraiment blond, avec l'air d'un enfant pris en train de faire une bêtise. Qu'est-ce qu'on fait quand on a tué quelqu'un ? C'est la première fois : et donc, il ne sait que faire.
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Videos de Pedro Garcia Rosado (5) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Pedro Garcia Rosado
Pedro Garcia Rosado l'auteur de "Mort sur le Tage", nous parle de son polar, "Le club de Macao".
Résumé du livre : Macao, 1984 : un juge – futur procureur-général de la République –, trois policiers, un médecin et un présentateur de télévision créent une maison de passe clandestine qu'ils nomment le « Club de Macao ». Ses membres recourent à des adolescentes chinoises qui paient le prix fort dans l'espoir de rejoindre l'Europe. Lorsque l'une d'entre elles est assassinée le club est dissout.
Vingt plus tard, à Lisbonne, les anciens membres du club se retrouvent lorsque le procureur-général de la République souhaite se présenter à la présidentielle. Son ambition se voit empêchée alors par des scandales qui font surface. Leur mission à tous : faire en sorte que les fantômes du passé ne viennent pas troubler le présent.
Une plongée en apnée dans les méandres des réseaux mafieux et des conflits d'intérêts entre politique et média avec pour décor l'histoire singulière du territoire de Macao, portugais pendant plus de 400 ans avant d'être rendu à la Chine en 1999. Inspiré par le célèbre procès « Casa Pia » au Portugal (2001 à nos jours), le Club de Macao est le troisième roman de Pedro Garcia Rosado.
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