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EAN : 9782360132379
Riveneuve éditions (10/04/2014)
4.29/5   7 notes
Résumé :
« J’aime ce livre. Profondément. Peut-être parce que le cirque me fascine depuis toujours. (…)
Et puis c’est bien ; c’est très bien écrit. Souvent en le lisant on a la gorge serrée. Le personnage de Cagole nous émeut et son drame est un peu le nôtre ; celui de ceux qui ne sont pas rongés par l’eczéma, mais c’est tout comme. Notre eczéma, c’est d’être seul, avec nos rêves que personne ne partage. (…) Les rapports avec tous ces êtres écorchés réunis dans des r... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
On ne va pas tourner autour du pot: je n'ai pas aimé ce livre. Vraiment pas. Je le regrette d'autant plus que le résumé m'intriguait, et que j'ai eu la chance d'être sélectionnée pour le recevoir lors de la dernière opération Masse Critique de Babelio.

Ce qui m'a principalement déplu, c'est l'absence de vraisemblance. Un personnage raillé depuis toujours pour son épouvantable eczéma qui lui donne un aspect repoussant décide, après la mort de son cheval, d'aller prendre un verre dans un bar. Bon. Je pensais que quand on craignait le regard des autres, un bar bondé n'était pas le meilleur endroit pour se sentir mieux, mais soit, il est "épuisé et assoiffé", après tout. La radio diffuse l'annonce d'un cirque cherchant un palefrenier.

Attendez. Je vis peut-être en pleine cambrousse, mais je capte la radio. Jamais je n'y ai entendu de petites annonces, encore moins d'offres d'emploi, et certainement pas en boucle. Mais soit, je fais un effort. C'est sans doute une radio locale, "Job FM", qu'on diffuse dans un bar parce que ça met de l'ambiance... Ah bah non. Disons que c'est juste à côté de Pôle Emploi et que tous les chômeurs viennent y prendre un verre après leur rendez-vous de suivi.

Sur un coup de tête, notre personnage décide de postuler tout de suite pour ce poste.

Eh merde. Il est rentier, son cheval vient de mourir, il est terriblement complexé et évite le regard des gens, donc il se dit que la solution serait de changer de vie en devenant palefrenier dans un cirque? Ok. Il appelle donc à 20h15, parce que c'est une heure normale pour postuler à un emploi dans un cirque. Et il est embauché de suite. Après tout, c'est un grand cavalier, ça, c'est presque logique. Il croise les artistes du cirque, et un petit garçon en profite pour l'inviter à son anniversaire.

- Eh! Cet après-midi, c'est mon anniversaire, viens, on va le fêter!

Sans attendre ma réponse, je le vis se glisser sous le grand chapiteau.

Quoi offrir à José? Les chevaux abreuvés, je suis allé dans la forêt, j'ai ramassé des brindilles, et des plumes.

Il ne se demande même pas s'il va accepter. Il ne manifeste aucune crainte à l'idée de se retrouver en plein milieu d'une fête, avec des gens qu'il ne connaît pas. Ou bien peut-être que si. Peut-être qu'il a dû faire un énorme effort pour s'y rendre. Peut-être que c'était un déchirement pour lui. Je n'en sais rien, l'auteur ne le dit pas.

Le style n'est pas désagréable à lire, mais les dialogues souffrent de ce manque de vraisemblance. La relation tumultueuse de l'auteur avec la ponctuation n'aide clairement pas.

- Alors, comment as-tu commencé? Comment as-tu commencé le cheval? me demanda-t-il.

- Par hasard, lui répondis-je.

- Par hasard? répéta-t-il interrogé.

Oui, ."répéta-t-il interrogé", tout à fait. Et si un jour vous croisez un mec qui vous dit ça: "Elle m'a donné un baiser sur mon crâne. Un baiser léger, doux, saisissant, comme un flocon de neige. Un baiser sur mon crâne nu, apeuré.", je vous en prie, appelez-moi, j'aimerais le rencontrer.

Le cirque est décidément un endroit magique: tous les personnages sont philosophes. Ils sont réfléchis, profondément humains, partagent des réflexions profondes sur leur rapport à l'amour, construisent des métaphores sur leur art. Ils sont parfois maladroits, mais toujours bien intentionnés. Il n'y a pas un seul con. Pas un seul! Si vous cherchez Casimir, je parie qu'il est planqué là-bas.

Laissons tomber la vraisemblance: disons que c'est une fable. Vu comme ça, ça passe tout de suite beaucoup mieux. Il y a de très belles tirades, des envolées, des rêves qui sont agréables à lire même s'ils sont décousus (après tout, c'est le propre des rêves!): ce sont d'ailleurs les meilleurs moments de ce livre. Il y a aussi une jolie morale, pertinente, même si elle est mal amenée.

Ce n'est pas un gâchis total. Je serais curieuse de lire des poèmes en prose de Karol Rouland, qui a une vraie liberté de plume et un pouvoir d'évocation intéressant. Peut-être que son côté fantasque s'y épanouirait davantage. Mais malgré tout l'amour de l'auteur pour l'univers du cirque qu'elle décrit avec passion, la sauce n'a pas pris.



Merci à Babelio et à Riveneuve éditions pour cette lecture!
Lien : http://cequejenlis.canalblog..
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Il en va des livres comme des rencontres, certains vous amusent sur le moment puis sombrent rapidement dans les oubliettes de la consommation ordinaire, du ronron quotidien médiatique. A l'inverse, d'autres créations moins tapageuses vous entraînent dans des univers inattendus, dans des situations, des confrontations improbables, des tragédies invisibles qui hanteront longtemps notre imaginaire.
C'est le cas de "Monsieur Cagole", un roman, presque une fable que l'on reçoit comme une claque, un cri d'espoir qui dénonce le regard des autres, le jugement des gens ordinaires qui vous toisent du haut de leur médiocrité.
La force de cette histoire est de nous projeter dans une société quasi antinomique de la notre, dans un monde où les animaux comme les individus les plus modestes ont la place qu'ils méritent : l'univers du cirque, un milieu que connaît bien l'auteure Karol Rouland.
Sa qualité d'écriture et sa passion nous plongent dans un récit fantasmagorique où tout paraît possible. Bravo l'artiste !!!!
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Également reçu grâce à 'Masse Critique, je n'ai pas du tout le même avis que Aelyse! C'est là la richesse de Babelio, avoir des avis différents pour pouvoir se faire une idée.

Je concède à Aelyse qu'il y ait des invraisemblances par rapport à la vie quotidienne que nous connaissons tous, mais je n'ai pas ouvert ce livre en attendant un reportage sur le milieu du cirque. Dès le départ le ton est donné, le cirque c'est magique, poétique, c'est une aventure humaine, avec la poudre aux yeux qui va avec.

Monsieur Cagole est un conte pour tous, par le biais duquel le lecteur peut ressentir toute la sensibilité qui est rattachée à ce milieu.
J'y ai retrouve la même grave légèreté que dans Métamorphose en bord de Ciel, de M Malzieu.

Un seul regret, la longueur, beaucoup trop court !
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Karol Rouland est issue du monde du cirque (elle a été formée chez Annie Fratellini) et c'est dans ce monde, finalement assez méconnu, qu'elle nous entraîne avec ce premier roman.
On y suit un personnage mal dans son corps, mal dans sa tête qui va trouver dans ce cirque une famille et une raison d'être. Il y rencontre des personnages, liés par une même passion, qui vivent en ces lieux comme dans un petit village. Entre passions, amitiés ou encore déceptions, ce microcosme est un parfait reflet de la société où tout est vécu plus intensément.
Loin des idées reçues et de traits caricaturaux, c'est un monde enchanteur mais bel et bien réel que l'auteure nous décrit avec ce cirque.
Monsieur Cagole est aussi et surtout le portrait d'un homme qui se transforme, telle une chrysalide en papillon. A travers Claude Dupont qui devient Monsieur Cagole, c'est tout un monde de solitude, de mal-être qui résonne et éclate pour permettre à un homme d'exister.
La plume de Karol Rouland est poétique et a su m'emmener dans un monde que j'ai découvert en même temps que le personnage principal. J'y ai trouvé comme lui beaucoup d'amour et d'amitié, une forte humanité et une profonde foi en l'être humain, qui m'a fait beaucoup de bien au fil de ces pages. Une lecture très agréable qui amène beaucoup d'espoir et de confiance…
Merci à Babelio pour cette lecture, ainsi que les Riveneuve Editions!
Lien : http://lalydo.com/2014/07/mo..
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On écrit pour toucher le coeur de l'être, qui n'a pas d'âge ou les a tous. En parlant de la même façon aux uns et aux autres. Adolescents, adultes, les deux mots ne sont jamais que deux temps différents du verbe latin qui signifie grandir. Un participe présent, un participe passé. Deux façons de participer, donc. A quoi ? A la vie. Ce roman valide cette pensée. C'est un conte philosophique, qui sous une apparente simplicité et naïveté fait réfléchir sur des thèmes graves. Une réflexion sur de grandes questions humaines. Sa portée est symbolique. Sous les apparences d'une histoire simple, il nous livre un message profond. Ce livre est une petite pépite, une histoire humaine magnifique. C'est merveilleusement écrit, très touchant. Et c'est à découvrir absolument.
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
La tristesse n'a pas de fond, me dit-elle. Avec le désespoir, on se cogne. Avec l'amour on se croise, avec la vie on se heurte. Mais avec la tristesse, on glisse. La tristesse n'a pas de fond.
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... Lorsque le fil se montrera plus docile, fais attention, ce n'est qu'apparence, car c'est lui qui mène la danse, et au moindre faux pas, à la moindre défaillance, au moindre rapport de force, il t'exclura de son jeu. Le fil ne supporte pas l'erreur. En cela il est cruel et dangereux.
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Une fée se pencha sur son berceau et lui donna un don, celui d'aimer.
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A toi Papa, qui m'a appris à donne des ailes à mes rêves.
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Video de Karol Rouland (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Karol Rouland
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