La question : "Comment vivre sans plaisir ?" est absurde.
Car elle implique que le plaisir est désirable et que je me prive du plaisir. Pas du tout. La vie spirituelle est une recherche intense de plaisir. C'est même l'expérience la plus compète du plaisir, car cette expérience aboutit immanquablement à la découverte de la souffrance. Le chercheur aboutit à la conclusion vécue et non pas seulement pensée que "tout plaisir est source de souffrance" alors la recherche de plaisir tombe d'elle-même. Il n'y a pas à éviter le plaisir. Le plaisir est à la base même de la vie, de toute action.
Vous dite : "Je vois la rose, je me sens séparé, je souffre". Non, vous ne voyez pas la rose, c'est votre rose que vous voyez. "Je" (ou l'égo) ne peut pas connaître un objet parce que "je" et l'objet sont des choses différentes. Tant que vous ne devenez pas l'objet, il ne peut y avoir de connaissance de l'objet...
Vous ne pouvez pas tolérer la séparation. L'advaita est partout. Il ne peut y avoir de séparation. La séparation ne peut jamais être tolérée. Et votre ego non plus ne peut tolérer la séparation maintenant. Vous ne pouvez tolérer la séparation, aussi vous projetez immédiatement votre rose à cet endroit, et ainsi vous ressentez de la peine et du plaisir. Vous essayer d'annihiler le sens de la séparation physique dans le temps. Mais vous êtes dans le temps et l'espace.
Aussi vous ne pouvez pas le faire. Et vous vous sentez malheureux. Cette conscience de séparation est à la racine de toutes les difficultés. L'égo est une conscience conditionnée, limitée. Et pourtant, il a le sentiment qu'il y a "un sans-second". C'est en lui. Alors que fait-il ? Il ne peut que chercher à s'établir partout. Aussitôt que vous sentez que toute forme n'est autre qu'elle-même, vous devenez sans forme. Dès que vous sentez cette séparation, vous atteignez l'au-delà de la séparation. L'égo étant limité, conditionné, essaye de sentir l'inconditionné.. Comment ? Il essaye de rendre son état inconditionné.
Aussi il essaye de se projeter partout.
Par le refus, l'homme se trouve plongé dans la dualité.
Celle ci exprime la vérité de sa situation présente.
La vérité n'est pas séparée de son expérience.
C'est pourquoi la vérité est partout, toujours, dans toutes les circonstances.
Mais il y a des degrés dans la vérité, comme il y a des variétés d'expériences.
Être toujours dans la vérité signifie qu'il n'y a pas d'opposition entre le relatif et l'absolu, le matériel et le spirituel.
Ma vérité relative ici et maintenant est la vérité absolue, car une vérité absolue coupée séparée de la vérité relative ne serait plus absolue.
Il n'y a pas d'absolu au delà du relatif.
L'absolu, c'est voir le relatif comme relatif.
C'est à dire voir, accepter le changement et la différence.
C'est pourquoi l'unité est un mode de conscience qui consiste à être un avec ce qui est.
Le désir est la forme active du mental.
Il est ressenti comme un manque, une sensation d'incomplétude.
Il est fondé sur le sentiment que quelque chose est inconnu, et reste à connaître.
C'est parce que nous nous sentons séparés que nous cherchons à compléter ce qui nous manque par quelque chose d'extérieur.
Mais en réalité, nous avons tout à l'intérieur de nous-même.
La pacification des désirs, c'est cela qu'on appelle la libération.
Soyez d'abord convaincu que toutes vos souffrances viennent de vos attirances et de vos répulsions. Ensuite apprenez à connaître l'ennemi : quelles sont ces attirances et ces répulsions ? D'où viennent-elles ? Elles viennent du désir de faire un absolu de quelque chose de relatif.
Vivre heureux avec la maladie d'Alzheimer.