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EAN : 9781401082390
168 pages
St. Martin's Griffin (10/09/2013)
3.95/5   725 notes
Résumé :
Une passion : l'écriture.

Cath ne vit que pour et par l’écriture. Elle est une fan inconditionnelle de la série de romans à succès Simon Snow… au point de rédiger elle-même les aventures de son héros préféré, en attendant la parution du dernier tome ! Elle vit dans une bulle qu’elle ne partage qu’avec Wren, sa soeur jumelle, loin de toute vie sociale.
Pourtant, c’est désormais en solo qu’elle devra affronter le monde extérieur. Wren vient de ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (248) Voir plus Ajouter une critique
3,95

sur 725 notes
C'est difficile de savoir quelle note mettre à Fangirl. J'y ai trouvé énormément de points intéressants mais ils ont tendance à être un peu noyés dans la masse de la romance, mignonne comme tout, certes, mais prenant une place trop importante par rapport à d'autres thèmes sous-tendant le livre. Qui plus est, je lisais en parallèle une oeuvre dont les qualités d'écriture sont largement à classer dans la grande littérature, si tant est que ça existe et ne soit pas une dénomination snob, ce qui a sans doute desservi Fangirl., dotée pourtant d'une écriture largement au dessus de la moyenne dans la catégorie un peu fourre-tout de la chick-lit.

Fangirl, c'est l'histoire de Cath, principalement, et un peu de sa jumelle, Wren. Après des années à se passionner pour la série de livres des aventures de Simon Snow, sorte de parodie affectueuse d'Harry Potter, Wren s'est un peu détaché de cela, alors que Cath continue d'écrire une très longue fanfiction, avec la volonté de terminer avant la sortie du dernier tome. Autant dire que la masse d'écriture que cela lui demande, les chiffres ne sont pas précis mais à plusieurs milliers de mots par chapitre, et un chapitre par jour dans les grands moments, le calcul se fait assez vite, n'aide pas à la sociabilisation dans cette première année d'université pour une jeune femme qui est déjà d'une grande timidité et qui a du mal à créer des liens depuis que leur mère les a abandonné à leur père sans jamais les revoir....

Voilà pour le décor. le thème de la fanfiction est rarement traité dans un roman,entre autre parce que son essor actuel est mine de rien assez récent, trop pour être tout à fait un sujet courant et connu, j'avoue, j'étais curieuse. C'est un peu là que ça pêche: cela parle plus de la nécessité pour Cath de passer à autre chose que du phénomène en lui-même et jamais des thèmes que je trouve intéressant, comme les raisons poussant fanficeuses et fanficeurs à écrire ainsi, parfois des oeuvres très longues, à partir d'une oeuvre d'autrui, par exemple. Ce qui pousse les gens à écrire n'est d'ailleurs jamais vraiment évoqué, même quand Cath prend des cours d'écriture créative. La créativité, la masse de ce qu'on appelle les fandoms, couvrant moult formes de médias, de l'écriture au dessin aux fan-films en passant par la comédie musicale et l'organisation d'événements regroupant parfois des foules, est un sujet très intéressant mais là, ça passe à la trappe au profit de la découverte de Cath du monde réel et c'est dommage.
Ensuite, il y a des tas d'autres points que je trouve intéressant, comme le fait que l'auteur aborde les violences faites aux femmes sur les campus, un phénomène dont la médiatisation croissante aux USA permet de découvrir l'ampleur mais qu'on voit rarement dans ce type d'oeuvre (pas de panique, il n'y a aucune scène qui peut blesser un lecteur fragile, c'est juste sous entendu dans les précautions prises par Cath et un ami qu'elle se fait pour les soirs où elle sort très tard de la bibliothèque). Il y a aussi une intrigue secondaire sur les problèmes de l'alcool chez les étudiant, quand cela n'est plus festif mais une manifestation d'autre chose et d'autres thèmes qui sont évoqués en passant mais rendent Fangirl plus profond que la chick lit moyenne.
C'est dommage qu'ils soient, comme le thème de l'écriture, noyé dans cette romance. Alors oui, c'est mignon tout plein, Cath et son petit ami sont charmants et le petit-ami est un personnage très positif, mais le ratio des thèmes dans le livre m'aurait plu s'il avait été inversé!
Dernier point, il y a , intercalés dans le romans, des extraits de cette série de romans imaginaires et des extraits des fanfics écrites par Cath. Ce sont des extraits trop courts pour qu'on se fasse une vue autre que générale de cette oeuvre imaginaire et du fandom qu'elle a engendré dans le roman, mais moi, ça m'amuse, je sais il m'en faut peu, et je viens d'aller vérifier sur le net: à partir de ces bribes, des fanfics Simon Snow ont déjà été écrites...quand je disais que les fandoms étaient créatifs!!
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C'est mon deuxième Rainbow Rowell, totalement différent d'Eleanor & Park, sauf peut-être sur certains thèmes, et je suis totalement conquis.
Le thème central c'est l'écriture, et plus spécifiquement la fanfiction, mais de là l'auteure parle surtout d'attachement : à un univers, à des personnages, puis à la famille, aux amis et bien sûr aux amours.
La romance est ici autant un sujet de réflexion qu'un genre intelligemment exploité. Eleanor & Park faisait déjà référence à Roméo & Juliette, ici il est question d'antiromance et de fantasmes qui peuvent sembler absurdes (les filles qui inventent des idylles gay entre leurs héros préférés, les hommes qui rêvent de jumelles lesbiennes...) et Rainbow Rowell ré-affirme que le coeur n'a rien à voir avec tout ça : tout commence dans l'estomac, tout s'accomplit de manière tactile, engendrant des scènes chastes d'une sensualité affolante.
A tout ce charme unique s'ajoute des crescendo très nerveux, un humour naturel et frais, et pas mal de geekeries sympathiques encore trop peu présentes dans les romans actuels.
Rainbow Rowell fait donc évoluer la romance, en la ré-inventant et en l'ancrant dans le réel, se posant comme une élève de Meg Cabot, elle-même élève de Nora Roberts et de Jane Austen. Comme quoi ce genre souvent pris de haut a encore beaucoup de choses à raconter.

En bref :
Vous n'aimez pas les livres sentimentaux ? Lisez Rainbow Rowell !
Vous aimez les livres sentimentaux ? Lisez Rainbow Rowell !
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J'ai lu ce livre car ça a été un coup de coeur pour Milady Romance et du coup, je me suis laissée tenter par ce roman. le résumé m'a de suite plu et la couverture est simple mais belle.

Cath et Wren sont jumelles. Elles ont été abandonnées par leur mère et du coup, c'est leur père qui les a élevées. Cette année, elles rentrent toutes les deux à l'université. Mais voilà, Wren a annoncé qu'elle ne voulait pas partager la chambre avec Cath. Wren prend son envol toute seule alors que Cath, n'aime pas le changement. Elle est réservée et n'aime pas trop parler. Sans sa soeur, Cath commence petit à petit à déprimer…

Cath et Wren sont fans de Simon Snow et de Baz depuis des années, tellement, que Cath écrit une fanfiction sur cette saga. Wren participe à certaines, mais depuis qu'elles sont entrées à l'université Wren n'aide plus du tout sa soeur. Cath écrit toujours car ça lui permet de s'évader et surtout, elle adore ça. Cath est intelligente, douée, belle, mais elle ne le montre pas, elle a eu beaucoup de mal à quitter sa vie tranquille en Omaha avec son père. On s'attache facilement à elle, surtout on se met à sa place facilement, une nouvelle vie, une colocataire, un nouvel endroit, des cours, personne qu'elle connaît… Mais voilà, passer à l'âge adulte n'est pas chose facile, on doit prendre des décisions nous même, savoir ce qu'on veut faire plus tard…
Reagan est la colocataire de Cath. Je l'ai apprécié dès le début, je me doutais qu'elle allait être d'une grande aide à Cath pour se repérer. Heureusement qu'elle est présente pour Cath.
Ensuite, il y a Lévi. Il est sexy, beau, musclé et à un caractère très spécial, pour lui, il faut qu'il rende heureux les autres personnes pour qu'il soit bien. Il a toujours un sourire aux lèvres, il est très positif.
Wren est une fille qui a toujours vécu avec sa soeur. Je peux la comprendre qu'elle a envie de nouveauté sans sa soeur mais de là à ne plus lui parler du tout, j'ai trouvé ça excessif.

J'ai adoré suivre Cath dans son évolution. On suit sa première année à l'université et on voit le changement entre le début et la fin de l'année. J'avoue qu'il n'y pas spécialement d'actions dans ce livre, soit on accroche de suite et on se laisse emporter soit sa passe mal… Moi j'ai bien aimé. J'ai trouvé les rebondissements intéressants et je voulais absolument découvrir le dénouement des deux histoires.
Oui, dans ce livre, il y a deux histoires, la vie de Cath, mais aussi celle de Simon Snow et de Baz. A chaque fin de chapitre, on a des extraits des livres écrits par Gemma T Leslie et des fanfictions de Cath. J'avoue qu'au début, j'ai eu du mal mais à force j'ai été prise et je voulais savoir pourquoi les filles étaient tellement à fond. Simon Snow et Baz est un peu comme nous avec Harry Potter. Je n'ai jamais cherché sur Internet mais j'imagine très bien qu'il existe des fanfics sur Harry Potter.

Ce roman est simple et léger. Rainbow Rowell m'a entraîné dans son univers. le début a été assez long je trouve, mais une fois lancé, ça a été dur de m'arrêter. Je voulais absolument découvrir comment Cath allait s'en sortir, si les deux soeurs allaient se reparler, comment ça allait se passer pour leur père, ect…
Ce fut une lecture très sympathique, la romance a mi du temps à venir et ça j'ai bien aimé. Ca change des lectures romantiques où les personnages s'aiment de suite, où ils sont attirés l'un par l'autre dès le premier regard.
Personnellement, je conseille ce roman. Il faut avoir son propre avis dessus !
Lien : http://livres-films-series.b..
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J'ai adoré ce roman parce que je l'ai trouvé très juste, tendre et abordant des sujets intéressants. Cath entre à la fac et pour la première fois, sera séparée de sa soeur jumelle Wren qui réclame son indépendance. La voilà donc confrontée au monde étudiant, au partage de sa chambre, elle qui n'est pas sociable et préfère passer son temps à écrire des fanfictions sur ses héros préférés d'une saga connue. Mais son cocon va rapidement s'effriter face aux frasques de sa soeur, à sa colocataire et à son ami Lévi....
Cath est une jeune fille auquel on peut facilement s'identifier, ses peurs sont assez banales au final même si j'avoue que ça va quand même loin parfois, notamment en matière de garçon. Mais c'était vraiment bien de la voir s'ouvrir, évoluer, se confronter à ses problèmes familiaux, tomber amoureuse ! On s'attache très vite aux personnages ( Lévi notamment) et on tourne la dernière page un peu triste de ne pas en avoir plus et de devoir imaginer la suite. Beaucoup de thèmes sont abordés mais certains restent un peu en suspens à la fin du roman. Néanmoins j'étais complétement dedans, j'ai trouvé cette lecture un peu doudou, toute mignonne.
Challenge coeur d'artichaud 2021
Challenge USA
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J'ai découvert Rainbow Rowell tout recemment, et tout à fait par hasard je dois dire.

Le premier roman que j'ai lu a été Carry On, et je pense sincèrement que je n'aurais pas plus tombé davantage sous le charme d'un livre que celui-ci. La façon qu'avait RR de faire évoluer ses personnages dans Carry On m'a absolument convaincue. A la fin de ce livre, j'ai appris que les personnages avait été tiré d'un de ses précédents livres car l'auteure ne pouvait se détacher du personnage de Simon aussi facilement que celui de Cath.
C'est tout naturellement que je me suis jetée sur Fangirl après avoir terminé Carry On.

Et sincèrement je ne regrette vraiment pas d'avoir lu Carry On avant Fangirl.

Je m'explique.
Fangirl raconte l'histoire de Cath, une jeune fille qui rentre en première année de fac, avec sa soeur jumelle, Wren. Elles sont diamétralement opposé et pourtant elles sont les mêmes.
Wren est une fille qui cherche l'indépendance, à sa perte parfois. Elle est déterminée, fonceuse, et quand elle a un garçon en ligne de mire, elle l'obtient. Mais voilà, Wren se montre parfois égoïste et têtue vis à vis de sa famille, et on le comprend rapidement : essentiellement envers sa soeur.

Cath, elle, est introvertie. Excessivement introvertie. Elle préfère la routine à la nouveauté. Mais lorsqu'elle rentre en fac, elle fait face à son pire cauchemar. Sa vie est chamboulée, et Dieu sait que ce n'est pas ce que Cath préfère. Quand Lévi et Reagan entre dans sa vie, Cath est obligée d'apprendre à faire des concessions. Ce qui nous promet une belle évolution de son personnage au cours de la lecture.

J'avoue avoir eu énormément de mal dès le début avec Fangirl. Je ne trouvais pas les personnages cohérents. Surtout Lévi et Reagan en réalité. Ce sont deux personnages totalement opposé au caractère de Cath, ce qui est un excellent point en soit, mais ici la différence était selon moi trop marquée pour être réaliste. Je me suis posée des millions de questions sur leur trio comme : Comment Lévi et Reagan avait-il pu avoir une relation par le passé sachant que eux aussi sont loin d'être semblables (Je regrette le fait que l'auteure n'est pas davantage développé la relation qu'avait Reagan et Lévi à l'époque, car là, ça semblait sortir de nulle part) ?
J'en avais des milliards d'autres pendant que je lisais, ce qui rendait la lecture insupportable au final. J'ai quand même essayé de terminer le livre, voir si j'y trouverais des réponses, mais rien. Je me suis même demandée si Lévi n'étais pas gay à un moment, tellement je n'arrivais pas à le comprendre, c'est pour dire combien j'étais à côté de la plaque. Mais en même temps il n'a jamais fait comprendre à Cath qu'il l'aimait, il a même tout fait pour brouiller les pistes (malgré lui). Pourtant au début de ma lecture je me suis tout de suite dit qu'il se passerait quelque chose entre eux, mais au fur et à mesure que j'apprenais à connaitre Lévi, je me suis dit que ça donnerait un étrange duo Cath/Lévi ensemble.

Et puis, comment Cath pouvait-elle être si différente, autant réservée dans la vie de tous les jours, faisant pratiquement d'elle une handicapée sociale, alors que sur le net, on retrouve une jeune femme pleine de vie ? Par l'écriture ? Certes. Cela reste tout de même un poil exagérée pour ma part.

De mon point de vue, je pense que Lévi est un personnage qui aurait eu le mérite d'être mieux élaboré. Tout comme Reagan, qui me fait pensé à Steph dans After, en plus cynique.
En gros, je regrette que RR n'est pas plus développé Reagan et Lévi, qui sont pourtant deux personnages majeurs dans la développement de la vie sociale de Cath...

En revanche, le trio père/filles m'a beaucoup touché. Et ça, par contre, l'auteure a parfaitement su nous transmettre le message. J'apprécie le fait que Rainbow ne soit pas tombés dans le cliché absolu qu'on trouve souvent dans les fictions amateurs, et qu'elle n'est pas fait vraiment revenir la mère dans la vie des jumelles, car cela aurait été parfaitement pathétique. Il fallait absolument que la mère reste fidèle à elle-même, et ne pas faire subitement d'elle une mère exemplaire.
Si je devais reprocher quelque chose dans la relation entre Cath et Wren par contre c'est que je n'apprécie pas que Wren soit une petite peste, qu'elle juge Cath par rapport à sa passion alors qu'elle a la même qu'elle au final. Je trouve ça tout à fait contradictoire et incompréhensible.

Les petits passages des aventures de Simon Snow m'ont beaucoup plus, mais je pense qu'ils m'ont plus parce que j'ai lu Carry On avant de lire Fangirl, et que j'ai pu m'imprégner totalement de l'histoire. Si je n'avais jamais lu Carry On avant, je sais que cela m'aurait dérangé, et que ça n'aurait eu aucun sens et que j'aurais considéré comme une perte de temps dans l'histoire de faire lire à Cath des passages de sa fanfiction à Lévi.
Mais je n'en pense rien, car j'ai adoré Carry On !

Quelque chose que j'ai retrouvé dans Carry On et dans Fangirl et que j'ai regretté de ne pas avoir trouvé : une fin moins "rapide". Je ne reproche rien de mal à la fin de Fangirl car je l'ai trouvé adorable et elle m'a beaucoup ému (elle représentait à merveille le livre dans son ensemble), mais pour moi il aurait fallu parler un peu de sa fanfiction vers la fin, comment ont réagi les lecteurs de Cath à la fin de sa fanfiction, comment a réagi Cath... Car à part la phrase "Je n'arrive pas à croire que se soit déjà terminé..." en réalité, il n'y a pas grand chose. Pourtant, sa fanfiction a occupé la majeur parti du temps de Cath. J'aurais aimé savoir ce qu'elle a ressenti quand elle a posté son dernier chapitre, quand elle a mit un point final à "toute cette histoire".


Bref. J'ai quand même aimé lire ce livre pour son message, et pour la plume de Rainbow Rowell. Malgré des personnages trop différents faisant parfois "clichés de films pour adolescents".
Si je devais résumer ce livre : Un peu exagérée par moment, mais une belle morale qui nous ramène sur Terre et nous fait oublier toutes les petites imperfections.
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Cath venait de casser trois œufs quand Lévi tira sur sa queue-de-cheval.
— Hé…
— Oui ?
— Pourquoi est-ce que ta sœur ne m’aime pas ?
— Tout le monde t’aime, Lévi, dit Cath en battant les ingrédients avec une fourchette.
— Dans ce cas, pourquoi est-ce que tu traînes avec elle que quand je ne suis pas là ? [...]
Comme il ne la lâchait pas des yeux, elle finit par répondre.
— Peut-être que je veux te garder pour moi toute seule…
— Peut-être…, dit-il en se passant une main dans les cheveux. Ou peut-être que je t’embarrasse. [...]
— Qu’est-ce qui serait susceptible de m’embarrasser chez toi ? Que tu sois mince et élancé, ou ta personnalité irrésistible ?
— Alejandro est brillant, dit Lévi à voix basse, et sa famille possède la moitié des Sand Hills.
— Attends un peu, dit Cath [...] Tu crois vraiment que tu m’embarrasses ? Pour de vrai ?
Lévi sourit avec douceur, puis haussa les épaules.
— Je ne t’en veux pas, ma puce.
— Non, mais ça ne va pas la tête ? D’une, je ne savais même pas ce que tu viens de me dire sur Jandro, et de deux, qu’est-ce qu’on s’en fiche ?
Cath tendit une main vers le torse de Lévi et empoigna son sweat-shirt noir.
— Regarde-toi, Lévi. Tu es… Tu es… [...] Tu es magique.
Lévi lui offrit un si grand sourire que ses yeux s’en fermèrent presque. Elle embrassa le coin de sa bouche, et il pivota pour saisir ses lèvres entre les siennes. [...]
— Pourquoi, alors ? lui demanda-t-il. Pourquoi est-ce qu’elle ne m’aime pas ? Je te prive de tes moyens quand je suis là ? Je sens que tu ne veux pas qu’on soit tous les trois dans la même pièce.
Cath repoussa son torse, se libéra de son étreinte [...]
— Ça n’a rien à voir avec toi.
Lévi se pencha pour essayer de capter le regard de Cath.
— Comment est-ce que je peux en être sûr ?
— C’est juste… Tu n’y peux rien, c’est étrange. Tu comprendrais si tu avais grandi avec nous ou si tu nous avais rencontrées en même temps.
— Qu’est-ce que ça changerait ?
Cath secoua la tête et gratta le dessous de l’omelette avec une spatule en bois.
— Dans ce cas, j’aurais su que tu m’avais choisie, moi, en toute connaissance de cause. [...]
— Je t’aurais choisie de toute façon…
— Tu ne connaissais pas Wren quand tu m’as choisie.
— Cath… [...]
— Je sais que tu la trouves jolie…
— Tu le sais, parce que tu sais que toi, je te trouve jolie.
— Tu as dit qu’elle était canon.
— Quand ça ?
— Quand tu l’as rencontrée.
L’espace d’une seconde, Lévi sembla troublé et courba harmonieusement l’un de ses sourcils.
— Tu as dit qu’elle était Superman et moi Clark Kent, précisa Cath.
— Cather, dit-il, se rappelant soudain le fâcheux épisode. J’essayais d’attirer ton attention. Je tentais de t’avouer que je te trouvais canon sans avoir à te le dire directement.
— Eh bien, tu t’y es pris comme un manche.
— Je suis désolé.
Lévi posa de nouveau les mains sur la taille de Cath. [...]
— Je sais que tu m’aimes bien, dit-elle.
— Que je t’aime, tu veux dire.
Cath ne pouvait détacher ses yeux de la poêle.
— Elle me ressemble tellement que certains de nos amis n’arrivaient pas à nous différencier. Et puis, le jour où ils y parvenaient, c’était parce qu’ils venaient de se rendre compte laquelle des deux jumelles était la seule à être digne d’intérêt : Wren souriait plus, parlait mieux…, faisait plus attention à elle.
— Je n’ai pas de mal à vous différencier.
— Cheveux longs, lunettes.
— Cath, hé, regarde-moi…
Il tira sur les pans de sa ceinture[...]
— Je n’ai aucun mal à vous différencier, répéta-t-il.
— On a la même voix, on parle de la même façon, on bouge de la même façon…
— C’est vrai, acquiesça-t-il en soulevant son menton d’un doigt. Et c’est ce qui rend vos différences encore plus marquées.
— Qu’est-ce que tu veux dire ?
— Que parfois ta sœur dit des choses qui m’étonneraient si elles sortaient de ta bouche. C’est un exemple, bien sûr…
Cath le regarda dans les yeux, hésitante : ils étaient grands ouverts, remplis de sincérité.
— Quelles choses ?
— Je n’ai rien en tête, là, mais il n’y a pas que ça. Par exemple, elle sourit plus que toi, mais, d’une certaine manière, elle est plus froide, je trouve. Plus distante.
— Pourtant, c’est moi qui ne quitte jamais ma chambre.
— Je ne trouve pas les bons mots… J’aime bien Wren. Ce que je connais d’elle, en tout cas. C’est juste qu’elle est moins… douce que toi.
— Elle manque moins de confiance en elle.
— C’est peut-être pour ça, oui, en partie. Et puis elle a aussi l’air de savoir ce qu’elle veut, et elle fonce pour l’obtenir. Peu importe ce qui se passe autour.
— Je ne vois pas ce qu’il y a de mal à ça…
— Pas grand-chose, mais ça ne te ressemble pas. Tu es moins fonceuse, plus vigilante. Tu prends beaucoup sur toi… J’aime ça, chez toi… Je préfère ça.
Cath ferma les yeux et sentit des larmes perler le long de ses joues.
— Et j’aime tes lunettes, dit-il. J’aime tes tee-shirts Simon Snow, et j’aime que tu ne souries pas à tout le monde, parce que, du coup, quand tu me souris à moi… Cather…, regarde-moi.
Il l’embrassa, et elle leva les yeux vers lui.
— Je t’ai choisie, parce que c’est toi que je préfère… À toutes les autres femmes.
Cath prit une respiration presque douloureuse et effleura d’une main le menton du jeune homme.
— Je t’aime, Lévi.
Le visage de ce dernier s’illumina, et il l’embrassa de nouveau.
Quelques secondes plus tard, il se détacha légèrement d’elle.
— Dis-le encore une fois.

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Elle s’était figée parce qu’à l’instant même Lévi se trouvait exactement là où il n’aurait jamais dû se trouver : devant la porte de sa chambre ; preuve irréfutable qu’elle ne s’était pas suffisamment inquiétée.
Lorsqu’il vit Cath, Lévi se leva d’un bond. Au grand soulagement de Cath, il ne souriait pas : elle n’aurait pas eu la force d’affronter ses sourires.
La jeune fille avança prudemment vers la porte.
— Reagan est en cours, lança-t-elle, alors qu’elle était encore à plusieurs portes de sa chambre.
— Je sais, dit-il. C’est pour ça que je suis ici.
[...]
— J’avais besoin de te parler, expliqua Lévi.
— Je n’ai aucune envie que tu rentres, dit-elle.
— Pas de problème. Je peux te parler ici.
Cath croisa les bras et acquiesça.
Lévi hocha la tête à son tour, puis mit les mains dans les poches de sa veste.
— Je t’ai dit n’importe quoi… l’autre fois. J’ai déconné.
Elle acquiesça : parce que, déjà, cela ne faisait aucun doute, et parce qu’elle attendait encore de savoir ce qu’il attendait d’elle.
Il enfonça un peu plus les mains dans ses poches et secoua la tête.
— Cath, dit-il, solennel, ce n’était pas juste un baiser.
— OK.
[...]
— Lequel ? lui demanda-t-elle.
— Pardon ?
— Quel baiser ? précisa-t-elle d’une voix fragile, presque inaudible.
— Le premier, répondit Lévi après quelques secondes de silence.
— Et le second l’était ? Juste un baiser, je veux dire.
La voix de Lévi se fit plus proche.
— Je ne veux plus parler de ce baiser-là.
— Dans ce cas, cette discussion est terminée.
— OK, alors oui, dit-il. Ce n’était qu’un… Ce n’était rien du tout.
— Et le troisième ?
— C’est une question piège ?
Cath haussa les épaules.
— Cath, j’essaie de te dire quelque chose, là…
[...]
— Qu’est-ce que tu essaies de me dire ?
— Que ce n’était pas juste un baiser, Cather. C’était un baiser. Un vrai.
— Un vrai ?
— Un vrai.
— Et ?
— Et…, commença Lévi nerveux en passant ses deux mains dans ses cheveux, avant d’émettre un son de gorge d’un autre monde. Et je suis désolé. Je ne sais pas pourquoi j’ai dit ça à l’hôpital. Enfin, si, je sais pourquoi, mais je n’aurais jamais dû : c’était faux. Je n’aurais même rien pu dire de plus faux. J’aimerais pouvoir revenir à ce matin où je me suis réveillé ici, pour pouvoir avoir une vraie conversation avec moi-même. On aurait peut-être évité toute cette merde…
[...]
— Ce que je veux te dire, Cath…, c’est que tu me plais, lui avoua Lévi qui n’avait plus qu’une main dans les cheveux. Beaucoup, en fait. Et j’aimerais que ce baiser soit le début de quelque chose…, pas la fin.
— Ça en avait vraiment l’air, non ? Du début de quelque chose, dit-il.
Il remit les mains dans ses poches et avança d’un pas vers Cath qui se plaqua aussitôt contre la porte de sa chambre.
Elle acquiesça.
— OK.
— OK ?
— OK, répéta-t-elle en se retournant pour déverrouiller la porte. Tu peux entrer. Pour tout le reste, je suis encore un peu perdue.
— OK, dit Lévi à son tour.
Dans sa voix perçait l’esquisse d’un sourire, et Cath eut l’impression de recevoir une flèche en plein cœur.
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— Est-ce que tu t’inquiètes pour ton père au point de ne pas pouvoir me dire pourquoi tu m’en veux ? lui demanda-t-il, la bouche pleine.
— Ça n’a pas d’importance, marmonna-t-elle.
— Pour moi, ça en a, répliqua-t-il, avant d’avaler. Dès que j’entre dans une pièce, tu en sors.
Comme Cath ne fit aucun commentaire, il poursuivit.
— C’est à cause de ce qui s’est passé l’autre soir ?
Comment répondre à cette question ? La vérité, c’est qu’elle ne voulait pas y réagir. Elle leva les yeux vers le haut du mur, là où aurait dû se trouver un écran de télé si cet endroit n’avait pas été conçu comme une prison.
Elle sentit Lévi se pencher contre elle.
— Parce que, si c’est ça, je suis désolé, dit-il. Je ne voulais vraiment pas te mettre mal à l’aise.
Cath se pinça le nez juste entre les deux yeux, se maudissant de ne pas savoir où se trouvaient exactement ses canaux lacrymaux.
— Tu es désolé ?
— Je suis désolé de t’avoir mise mal à l’aise. J’ai peut-être mal interprété ton attitude à mon égard, et je m’en excuse. Je lisais peut-être dans ton regard quelque chose qui ne s’y trouvait pas…
Cath se creusa l’esprit pour trouver une pique blessante à propos de Lévi et de la lecture, puis abandonna l’idée.
— Tu as très bien interprété mon comportement, avoua-t-elle en secouant la tête.


Se sentant soudain davantage envahie par la rage que par la honte, elle décida de se lancer…
— Je suis venue à ta fête.
— Quelle fête ?
Elle tourna les yeux vers lui, et ce, même si elle pleurait, que ses lunettes étaient à moitié recouvertes de buée et qu’elle ne s’était pas coiffée depuis la veille au matin.
— La fête, répondit-elle. Chez toi. Jeudi soir. Je suis venue avec Reagan.
— Ah oui ? Je ne t’ai pas vue…
— Tu étais occupé. Dans la cuisine.
Lévi perdit aussitôt son sourire, et il se redressa lentement. Cath déposa son sandwich sur le siège d’à côté et serra ses mains entre ses cuisses.
— Oh, Cath…, lâcha-t-il, penaud. Je suis navré…
— Ne t’excuse pas. Vous aviez l’air de passer du bon temps, c’est le principal.
— Tu ne m’avais pas dit que tu comptais venir.
Elle riva de nouveau son regard au sien.
— En gros, si je t’avais dit que je venais, tu n’aurais pas fricoté avec une autre fille dans ta cuisine, c’est ça ?

Pour la première fois depuis que Cath avait fait sa connaissance, Lévi ne trouva rien à répondre. Il posa son sandwich, puis passa ses deux mains dans sa chevelure blonde et clairsemée. Ses cheveux étaient plus fins que ceux de la jeune fille. On aurait dit de la soie…, des pistils de pissenlits…
— Cath, finit-il par dire, je suis vraiment désolé…
Cath n’était pas bien sûre de comprendre de quoi s’excusait Lévi. Lorsqu’il leva les yeux vers elle, il avait l’air sincèrement navré… Navré de l’avoir fait souffrir.
— C’était juste un baiser, dit-il en haussant les sourcils.
— Duquel est-ce que tu parles ? l’interrogea-t-elle.
Il replaça ses mains sur sa nuque, et ses cheveux retombèrent sur son front.
— Des deux.
Cath prit une inspiration profonde et saccadée, puis expira par le nez.
— OK, dit-elle. C’est… bon à savoir.
— Je ne pensais pas que t…
— Lévi, l’interrompit-elle, avant de le fusiller du regard, s’efforçant de paraître sévère, malgré ses larmes. Je ne te remercierai jamais assez de m’avoir conduite ici, mais écoute-moi bien : j’aimerais que tu partes, maintenant. Pour moi, un baiser, ce n’est pas anodin… Voilà pourquoi je t’évite, et pourquoi j’aimerais que tu partes. Compris ?
— Cath…
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- Pourquoi écrivons-nous de la fiction?
L'un des étudiants les plus âgés décida de se lancer.
- Pour nous exprimer, proposa-t-il.
[...]
- Parce que la voix que nous préférons, c'est la nôtre, suggéra une fille dont la coupe de cheveux ressemblait à une variante, mais plus cool encore, de celle de Wren.
Elle avait des airs de Mia Farrow dans Rosemary's Baby... avec des Ray-Ban en plus.
- De fait! s'exclaffa Mme Piper.
Une fée n'aurait pas ri autrement, pensa Cath.
- C'est pour cela que j'écris, en tout cas. Et pour cela que j'enseigne, également, poursuivit-elle, provoquant l'hilarité de l'amphithéâtre entier. Pour quelle autre raison écrivons-nous?
Pourquoi est-ce que j'écris? Cath chercha une réponse sincère à cette question, tout en sachant que, quelle que puisse être la pertinence de sa remarque, elle n'en ferait jamais profiter l'assistance.
- Pour explorer de nouveaux mondes, lança l'un des étudiants.
- Et des anciens, ajouta un autre.
Mme Piper acquiesça à chacune des remarques.
Pour être ailleurs qu'ici, pensa Cath.
- Bon, ronronna Mme Piper. Pour nous situer peut-être?
- Pour nous libérer! offrit une fille.
De nous-mêmes..., pensa Cath
[...]
Pour que tout s'arrête, pensa Cath. Pour ne plus être qui que ce soit... où que ce soit...
- Pour laisser une trace de notre passage, lança Mia Farrow. Marquer l'histoire. Créer une œuvre qui nous survivra.
Le garçon devant Cath reprit la parole.
- C'est un type de reproduction asexuée.
Cath s'imagina devant son ordinateur: elle tenta de mettre en mots ce qu'elle ressentait lorsque le vent de l'écriture la portait sur de bonnes eaux, lorsque les mots jaillissaient d'elle avant même d'avoir un nom, surgissaient directement de ses tripes, comme un scat, comme un rap, comme ce sentiment de plénitude que l'on ressent en sautant à l'élastique, juste avant que les nœuds, en suppliciant nos chevilles, nous ramènent au réel.
[...] Cath baissa les yeux vers son carnet de notes.
Pour disparaître...
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Pour autant, je suis auteure, moi aussi, et je sais combien on peut être aisément distrait quand on écrit. Parfois, on recherche même la distraction: tout est bon, jusqu'à la plus insignifiante des tâches, pour nous empêcher d'affronter l'horreur de la page blanche.(Elle sourit à l'un des étudiants.) Ou de l'écran blanc.
[...] Toutefois, je vous en conjure: [...] jetez-vous à l'eau. Isolez-vous du monde extérieur, coupez Internet, barricadez portes et fenêtres, écrivez comme si votre vie en dépendait. Comme si votre futur en dépendait.
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