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EAN : 9782957102556
302 pages
MAVY Editions (01/08/2023)
4.88/5   4 notes
Résumé :
En prenant la défense d’une inconnue lors d’un jogging en forêt, une jeune femme, ex-championne olympique de pentathlon moderne, est violemment frappée par l’agresseur et perd l’enfant qu’elle porte. Acculée au désespoir, Lilie Baldran de Graff, descendante de la pirate du 17e siècle Anne Dieu-le-veut, décide, à l’instar de sa terrible aïeule, de jeter aux oubliettes les règles de bonne conduite et de morale. Son désir de vengeance l’entraîne dans une spirale infern... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Grâce à la plume virevoltante de Jean-Pierre Rumeau, déjà bien apprécié avec le vieux pays, j'ai suivi Eulalie Baldran de Graff, son héroïne, qui préfère être appelée Lilie, c'est plus simple et plus efficace.
Personnage hors du commun, Lilie est une championne de Pentathlon moderne (escrime, équitation, course et tir à l'arc). Son père a tout fait pour son unique fille en la soumettant à un entraînement maximum. Il lui a permis d'être trois fois Championne du monde mais aussi Championne olympique. Hélas, il s'est tué à moto, à 53 ans, et Lilie a mis fin à sa carrière, à 28 ans.
Au début de Ni Maître, thriller passionnant, Lilie est enceinte de vingt-trois semaines. Son compagnon se nomme Christian mais ils ne vivent pas ensemble… Ni Maître ! Marie-Hélène, mère de Lilie, repose au Père-Lachaise.
Lilie ne se ménage pas. Elle court, nage, roule à vélo dans Paris, gardant en elle son agressivité, sa grossièreté et sa violence. Son modèle est une illustre ancêtre : Anne Baldran de Graff.
De son style percutant, avec beaucoup d'humour et des formules qui font mouche, Jean-Pierre Rumeau m'emporte, me passionne, m'intrigue souvent. Après la présentation de l'héroïne, arrive la première scène fondatrice de l'histoire. Au péril de sa vie, Lilie sauve une jeune femme agressée par un homme d'une violence extrême.
Ni Maître est lancé, bien lancé et je m'accroche pour suivre Lilie qui se fait flasher à 175 km/h sur sa moto, une Indian Scout, puis éprouve beaucoup de tendresse pour Belle, celle qu'elle a sauvée. Plus tard, ce sera pour Valentine, Séraphine et Aby.
Les descriptions proposées par Jean-Pierre Rumeau sont précises, réussies. Les dialogues sont vifs et s'insèrent bien dans un récit qui m'amène auprès des huskies de Lou et Léo. Ces chiens de traîneau sont des personnages importants au Moulin, structure qui organise des sorties dans la forêt voisine mais surtout accueille les femmes victimes de violence, en lien avec l'association le Foyer d'Olympe.
Jean-Pierre Rumeau me fait aussi déguster le haggis, la fameuse panse de brebis farcie qu'un certain Jacques Bodoin avait popularisée, il y a longtemps, dans un sketch fameux…
L'action étant toujours sur un flux tendu, très difficile de poser Ni Maître dont la couverture est une oeuvre d'Esther Martinez-Banque, une artiste espagnole. Avec du sang, du punch, de la volonté, celle-ci rend hommage aux femmes combattant pour leur dignité.
Chaque page tournée, je me demande ce qui va arriver et l'auteur me fait passer par tous les états. Certaines scènes sont haletantes, terribles. La tension est souvent au maximum mais Jean-Pierre Rumeau maîtrise bien son récit, offrant tout de même de précieux moments de tendresse et de solidarité.
Ni Maître, titre bien choisi, m'a fait découvrir un monde où rien n'est épargné à certaines femmes, où la légitime défense ne peut pas être assimilée à de la vengeance. Les caractères de chacune comme de chacun sont bien analysés.
Je précise enfin que chaque nouveau chapitre débute par une citation qui permet de rencontrer Lao Tseu, Blaise Cendrars, Louis-Ferdinand Céline, Emil Cioran, Rémy de Gourmont, Robert Ardrey, Christiane Rochefort ou encore Alexandre Dumas.
Je remercie Jean-Pierre Rumeau pour sa confiance et je ne peux que recommander la lecture de Ni Maître, roman addictif au possible.

Lien : https://notre-jardin-des-liv..
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Une écriture au scalpel. Qui découd la chair. le bien pensant. Pour en extraire une radicalité. Une expérience qui ne tient qu'à soi. A savoir le fait de vivre. de se lancer. Et de retomber parfois. Tout entier dans le geste. La démesure peut-être aussi. Un enjambement. On passe des frontières. On dépasse le regard. On fusille le jugement. Mort debout. Un don surtout. Souffle court. Sans hésitation. Et l'intrigue nous prend avec son lasso. Noeud coulant qui nous serre la gorge. Un pendu se balance. Figure emblématique donnée dès le départ. Cet enfant avorté. Sexe en bandoulière, l'héroïne crève les contrefaçons. C'est sa seule marque de fabrique. Une fidélité à soi-même. Qu'importe le prix. Un honneur de vivre. Dans son silence intérieur. Nul bravo. La bravoure signe son actualité. Son indépendance. le front posé sur la dalle. Un marche pied céleste a contrario. Et l'abîme sonde des profondeurs. Y goûte son propre écho. Se cherchant dans le noir. Un trait de feu pour consumer les pages écrites. Les consommer pour finir. Cette blancheur étale. Qui vient poser sa main sur l'épaule du lecteur. Si douce, si fraîche, si féminine. Pour lui ouvrir un horizon de neige. le découdre. Et le rendre à lui-même au seuil de la dernière page. Et, en retournant le livre, se remettre à l'endroit. le seul. Celui du visage de J.P. Rumeau au dos de la couverture. Pour la tirer sur soi. Dans le secret d'un mystère à mi-voix. Qui retombe en pétales. Une beauté. Arrondie en chien de fusil. Qui recommence l'histoire. La commente. Et dit qu'on a rien compris. Que ce n'était qu'un jeu. Qu'une farce habitée. Qui a pris au piège celui qui l'a lue. Et qui se prenait bien au sérieux. Comme celui qui essaye de faire un commentaire, ici. Et qui se retrouve avec un sourire en miettes. Une déconfiture entre les doigts. Un os à ronger. Un orgasme peut-être.
Lien : https://www.babelio.com/livr..
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Je viens de terminer « Ni maître »
Je suis essoufflé ! C'est magnifique !
C'est d'une violence exquise
C'est d'une poésie féroce
C'est une dévastation salutaire.
J'ai pleuré et j'ai ri avec une alternance rythmique que je n'avais pas éprouvée depuis longtemps.
Et, en plus, dans une lecture parallèle, je tombe sur la phrase de Emil Cioran : « le bon dramaturge doit posséder le sens de l'assassinat ; depuis les Elisabéthains, qui sait encore tuer ses personnages ? »
Réponse : Jean-Pierre Rumeau !
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
À 19 ans, elle en paraît seize et ressemble à une adolescente qui a trop fêté la nuit précédente. Elle a des jambes musclées, des seins petits, portés haut, de grosses lèvres sensuelles et un nez en trompette. Seuls ses grands yeux bleus en amande ne vont pas avec la fraîcheur du reste. Ils sont glauques comme un marécage, appuyés sur des cernes violets et surmontés d’une paupière lourde.
(page 56)
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C’est un de ces moments miraculeux où l’eau s’ouvre devant elle. Elle respire une fois sur quatre sans jamais se désaxer, son gainage est parfait, ses battements de jambes rapides et réguliers, elle glisse en jouissant de la glisse, encore un peu et toute résistance aura disparu, seul son nombril effleurera la surface.
(page 1)
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- Je suis devenu un bon musher.
- Un quoi ?
- Un conducteur de chiens. À l’époque, les Canadiens français disaient « marche » pour faire avancer les chiens. Avec l’accent du XVIIIe siècle ça devait ressembler à « mach » ou « mech ». Voilà comment c’est devenu « mush » en anglais !
(page 81)
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Lilie a un beau visage ovale au menton volontaire, un nez fort, légèrement retroussé, des lèvres fines, un front haut, des cheveux noirs et courts en bataille. Ses traits respirent la vivacité, l’intelligence et la détermination. Seuls ses grands yeux gris contredisent la désinvolture élégante de sa dégaine. Ils sont remarquables par leur intensité permanente.
(page 3)
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J’ai été excisée au Sénégal à l’âge de 4 ans. Ce sont mes tantes qui m’ont maintenue au sol pendant qu’on me coupait le clitoris, conformément à la volonté de mon père et de ma mère et selon la tradition chez les Soninkés. Je ne me souviens que de la brûlure horrible et de l’alcool à 90° versé pour me désinfecter.
(pages 200-201)
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