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EAN : 9782070442270
224 pages
Gallimard (16/11/2012)
3.34/5   16 notes
Résumé :

Dans un club miteux de La Nouvelle-Orléans, Lew Griffin fait la connaissance d'une femme blanche d'un certain âge qui se présente comme journaliste. A peine sortent-ils du bouge qu'une fusillade éclate : Lew se prend plusieurs balles dans le corps et tombe dans le coma. Quelques mois plus tard, privé de la vue, Lew se réveille sur un lit d'hôpital, et les questions se bousculent dans son crâne. Qui a tiré ? Eta... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Lew Griffin rencontre dans un bouge de la Nouvelle-Orléans une femme blanche, une journaliste. Une fusillade éclate, Lew est touché et devient aveugle. Pour trouver la raison de cette fusillade, Griffin devra s'allier à d'étranges personnages et déterrer les racines des traumatismes de la société américaine. Avant-dernier ouvrage de la série des Griffin, avec Lew Griffin vu dans sa jeunesse.

Maître incontesté de l'ellipse et des flash-backs, James Sallis continue avec brio son parcours de funambule du roman noir
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
« Tu te rappelles ce qui s’est passé, Lew ? »
De la tête, je lui ai signifié que non. « Des bribes. Des fragments qui ne s’emboîtent pas. Des images. Une partie de ce que je me rappelle ressemble plus à un rêve qu’à la réalité.
— T’as rencontré une femme dans un bar du centre-ville. Elle t’a raconté qu’elle était journaliste. »
Des visions fugaces ont surgi. Jupe en jean, veste en soie. Un œil qui m’observait à travers un verre de scotch. Verre pas trop propre, scotch aussi râpeux que de l’alcool à 90o ; ce genre de bar, quoi.
« T’es resté là-bas un peu plus de trois heures, a poursuivi Don. Buster Robinson jouait. La dame avait pris goût à la musique, apparemment. Elle avait pris goût à quelque chose, en tout cas. Depuis à peu près un mois, c’était devenu une habituée de Poydras.
— Mais elle n’y avait jamais mis les pieds avant.
— Pour autant qu’on le sache, personne ne l’avait vue jusque-là. Et pas un seul journal ne la connaît à cent cinquante kilomètres à la ronde. »
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« Tu te souviens de mes précédentes visites ? »
De la tête, j’ai répondu non.
« Je suis passé tous les jours, a expliqué Don. On est jeudi. T’es là depuis plus d’une semaine. On a eu plusieurs conversations, dont certaines vraiment bizarres. Une fois, t’as déliré plus d’une heure sur le souverain en or du capitaine Achab et sur Rashomon. Ensuite, il a fallu que tu me parles de ce bouquin intitulé Viande de crâne. Intrigue, personnages, à quoi ressemblait le voisinage… Ça se situait à Algiers. Mais impossible de savoir si t’étais censé l’avoir lu ou écrit ; j’arrivais pas à trancher. Tu m’as dit qu’à la fin le héros du livre en avait marre et se tirait — qu’il sortait de la page. T’as ajouté, ça, c’est un vrai héros.
— C’est sans doute à cause des médicaments qu’ils me donnent.
— Mouais. Sans doute.
— Le passage du personnage qui s’en va, c’est une idée fauchée à Queneau, évidemment.
— Évidemment. »
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J’ai encore avalé une gorgée de café. Dans L’Être et le Néant, Sartre évoque longuement le fait de fumer au cœur de l’obscurité et souligne combien l’expérience est différente. Plongé désormais dans mes propres ténèbres, j’étais bien obligé d’admettre que pour une fois il semblait avoir mis le doigt sur un point important. Le café ordinaire, le simple fait de le boire, était devenu une sorte de sacrement. Des indices visuels manquaient, d’accord. Sartre a insisté sur l’incapacité de voir la fumée, de distinguer le mouvement du souffle. Mais quelle que soit la perte, le gain la compensait largement : le monde physique, avec ses odeurs, ses fluctuations de température et ses attentes, vous assaillait avec une intensité insoupçonnée.
« Les coups de feu lui étaient destinés », ai-je affirmé.
La chaise de Don a grincé.
« C’est une éventualité qu’on a envisagée. »
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« Restez tranquille, monsieur… » Elle a tourné la tête. « Quelqu’un connaît son nom ? »
Une réponse venue de l’autre bout de la salle : « Lewis Griffin.
— Restez tranquille, monsieur Griffin. S’il vous plaît. Soyez coopératif. Nous savons que vous souffrez beaucoup. »
J’ai formé une bouillie de mots qui n’a pas réussi à franchir la distance entre mon esprit et mes lèvres, avant de faire une nouvelle tentative moins ambitieuse : « Oui. » Quand j’étais gosse, mes copains et moi, on s’entraînait à chanter des airs de doo-wop dans les toilettes carrelées de l’école. Ma voix rendait à présent un son semblable.
« Je vais vous donner quelque chose pour vous soulager. » Elle s’est adressée au-dessus de moi à un interlocuteur de l’autre côté de la civière. Bla-bla, bla-bla, cinquante milli-bla-bla.
« Voilà. La douleur devrait se calmer très vite… C’est mieux ?
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« On vous a tiré dessus, monsieur Griffin. On ne peut pas se prononcer sur la gravité de la blessure, c’est encore trop tôt. Soyez patient. Vous sentez une pression, là ? »
Un objet est remonté le long de ma voûte plantaire droite, puis de la gauche.
« Oui.
— Et là ? »
Piqûres d’aiguille sur les deux mains. D’abord une, une pause, puis deux, comme du morse. Baguettes sur une batterie. Aiguilles de tatouage. Queequeg1. Habitants des îles Fidji. Gauguin à Tahiti, tous ces corps bruns. Tatouage sonore de la pluie sur le toit.
« Monsieur Griffin ?
— Mmm.
— Je vous ai demandé si vous sentiez cela.
— Oui, m’dame. » Mais j’avais l’impression d’être entraîné vers quelque chose d’autre, quelque chose de distinct — corps et esprit portés par des courants différents, sur le point de s’échouer sur des rivages différents.
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Vidéo de James Sallis
Dans cet épisode, c'est Annaïk, libraire au rayon polar de Dialogues, qui nous partage ses coups de coeur du moment.
Bibliographie :
- Les Survivants de Jane Harper (éd. Calmann-Lévy) https://www.librairiedialogues.fr/livre/18784055-les-survivants-jane-harper-calmann-levy
- Trompe-l'oeil d'Anne Mette Hancock (éd. Albin Michel) https://www.librairiedialogues.fr/livre/19502072-trompe-l-il-roman-anne-mette-hancock-albin-michel
- Sarah Jane de James Sallis (éd. Rivages) https://www.librairiedialogues.fr/livre/18909747-sarah-jane-james-sallis-rivages
- La Consule assassinée de Pierre Pouchairet (éd. Filatures) https://www.librairiedialogues.fr/livre/19623734-la-consule-assassinee-pierre-pouchairet-filatures
- L'Espion français de Cédric Bannel (éd. Robert Laffont) https://www.librairiedialogues.fr/livre/18782115-l-espion-francais-cedric-bannel-robert-laffont
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