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EAN : 9782918490449
96 pages
Wildproject Editions (28/03/2015)
3.7/5   5 notes
Résumé :
Par un matin de printemps, Jean-Sébastien Bach annonce à sa famille qu'il s'absente quelques semaine dans un pavillon de chasse en Saxe, pour composer au calme.
En réalité, il emmène avec lui Eva, une élève exceptionnellement douée, afin de lui transmettre sa science de la musique --et de la gastronomie.

Cette initiation musicale, esthétique et culinaire se prolonge pour devenir une éducation de la sensibilité et de tous les sens. Dieu et chai... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Une Paulaner à écouter en buvant une sonate, une fugue de Jean-Sébastien à la mousse particulière. Je ferme les yeux et je l'écoute. Une onde sensuelle qui flotte comme un parfum enivrant, mélange de houblon et de jasmin. J'ai envie d'une bonne choucroute quand je perçois Bach poindre ses mélodies. Je fais genre je m'y connais, mais pourtant, je m'y connais pas du tout. C'est juste pour emballer les grosses teutonnes aux avantages gracieux à l'Oktoberfest. J'avais faim, j'avais soif, je suis rentré dans cette taverne qui sentait le graillon. le genre de lieu bruyant où la ripaille s'entasse sur les tables et où la bière coule à flot des tonneaux. le tavernier, d'ailleurs, parlons-en, Jean Salmona, à la fois musicologue et gastronome. Moi j'aime bien la musique, j'aime bien ripailler, j'aime beaucoup les ondes sensuelles, surtout celles d'Eva, élève particulière du grand Johann Sebastian Bach. Et j'aime aussi bien boire. du coup, il m'est offert, c'est la tournée du patron, des choppes de bière, des bouteilles de Riesling et même de Bourgogne, un beau côtes-de-nuit et une longue chevauchée de Jean-Sébastien à la poursuite de sa walkyrie.

Je m'installe donc, à table et ripaille, et lis… Une longue liste exhaustive de plats, des mets qui s'enchainent, pour apprendre à Eva le plaisir de la chair. Bien manger, bien boire, pour comprendre la musique, comprendre Dieu. Mais pour cela il faut une bonne sauce, tout est dans la sauce, c'est elle qui lie les sensations, qui les relie et les bonifie. Mais voilà, la serveuse, malgré la flamboyance de ses charmes, a renversé la sauce dans la poussière de la taverne, ne m'en laissant qu'un fonds à mon plus grand regret. Et sans sauce, pas de liant, pas d'histoire. Heureusement qu'il me reste la bière, sa mousse. Et la musique de Jean Sébastien avec ses interprètes, Kathia Buniatishvili et Hélène Grimaud. Et l'envie d'ouvrir Riesling et Côtes-de-Nuit… Quand à la fugue de Bach…
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‌J'ai découvert @Une fugue de Bach , récit en deux temps de @Jean Salmona publié aux @éditions Wildproject, dans le cadre de la "masse critique fiction adulte" organisée par @Babelio.com
Jean-Sébastien Bach y est présenté comme un épicurien, qui "fugue" avec une jeune et talentueuse élève à qui il souhaite faire découvrir l'art d'assembler les mets comme on compose un morceau de musique, d'assortir les saveurs aux instruments de musique, d'écouter ses sens pour ressentir pleinement la beauté de ce qui l'entoure. Il l'éveille aux plaisirs des sens pour l'aider à élever son âme et l'amener à composer une musique divine.

Le vocabulaire est précis et riche. Si on est gourmand et gourmet, qu'on est amateur de Bach, on salive en découvrant le défilé des plats et on ne peut s'empêcher d'accompagner la lecture de ce récit de la musique qui lui est associée, histoire de tenter l'expérience, une fourchette à la main et un verre de bon vin dans l'autre... Les 5 sens en éveil.
On aime à imaginer que " L'art de la fugue", chef d'oeuvre inachevé du compositeur allemand, serait effectivement le fruit de cette rencontre.
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Merci à Babelio pour m'avoir permis de participer à cette masse critique et ainsi offert l'opportunité de découvrir le récit de Jean Salmona publié aux éditions Wildproject.
Une fugue de Bach ou l'histoire qui pourrait être à l'origine de " L'art de la fugue", chef d'oeuvre inachevé du compositeur allemand. C'est le postulat de cette fiction qui narre la parenthèse esthétique et sensuelle du musicien et de sa brillante élève Eva, en Saxe, durant laquelle il l'initie à son art musical et à l'art culinaire. Bach fait de cette demeure, perdue dans un écrin naturel, un temple épicurien qui permet à Éva de s'ouvrir aux sensations et ainsi de laisser éclater son talent. Cette ode aux sens et aux plaisirs repose sur un jeu de correspondances dans lequel la musique et la gastronomie se répondent en harmonie. Ainsi, les notes flattent l'oreille, les mets qui se succèdent enchantent le palais et cette symbiose des sens transcende le génie. le ravissement du lecteur tient aussi à la plume élégante et synesthésique de l'auteur qui magnifie la musique et souligne sa magie notamment dans ce passage :" C'est un moyen d'être en symbiose avec le monde qui nous entoure, d'en pénétrer les mystères [...] et ceux qui t'écoutent doivent [...] dans les moments de grâce verser des larmes, en même temps qu'ils sont transportés hors d'eux-mêmes, vers un espace Intemporel." Ce livre est une véritable déclaration d'amour à la musique qui parlera à tous les passionnés, à ceux qui vibrent et vivent pour l'émotion.
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Livre génial. La rencontre de Bach avec une élève, musicienne surdouée, est tellement bien racontée qu'on se met à espérer que l'Art de la Fugue ait été écrite effectivement de cette façon, sous l'emprise d'un amour fou et la rencontre avec une géniale musicienne. le récit mélange l'apprentissage de la musique et celui de la cuisine, dans un crescendo digne, justement, des compositions de Bach (j'ai pensé aux variations Goldberg).

Quant aux 18 contrepoints écrits dans la seconde partie du roman, Salmona les présente comme une oeuvre composée de manière fébrile, dans une course éperdue, dans une conception géniale, entièrement neuve . En effet, l'Art de la Fugue fut entièrement une oeuvre neuve, qui a profondémment influencé la musiqe. Et salmona penche pour dire que le 19ème conterpoint, dont l'appartenance à cet ensemble est très controversée, ne fait partie de ces 18 oeuvres à l'architecture impeccable.
LIvre bien écrit que j'ai lu presqu'entièrement dans un avion, les écouteurs dans les oreilles diffusant les Fugues de Bach jouées par Tinberghien. J'ai passé un moment de grâce, hors du temps.
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Mais nous ne pouvons dissocier notre âme de notre corps, la musique nous le démontre comme une évidence : elle est sublime et immatérielle, mais elle ne peut exister que par nos mains, nos doigts, notre bouche, notre souffle. Quand tu joues du clavecin, ton doigt infiniment sensible, caresse l’ivoire ou l’ébène tiède de la touche et, au moment où la touche s’enfonce et soudain cède sous la pression, la corde, excitée par la plume, émet ce cri qui est en même temps un appel à Dieu et un hymne de gratitude envers Lui. Le musicien qui reste extérieur à cela n’est qu’un automate, semblable à un bûcheron qui, en maniant la hache, ne ressentirait pas dans ses muscles la fibre qui s’ouvre et ne percevrait pas le parfum qu’elle recélait et qu’elle libère à cet instant pour lui seul. Et ceux qui t’écoutent, s’ils ne sont pas des brutes, doivent éprouver cette jouissance physique que tu suscites chez eux au moment où tu la ressens toi-même, et qui les fait frissonner, soupirer, et même dans les moments de grâce, verser des larmes, en même temps qu’ils sont transportées hors d’eux-mêmes, vers un espace intemporel, plus proches de Dieu qu’ils ne le seront jamais, même pendant la prière. De tous les arts, seule la musique, qui remplit tout l’espace sonore au moment où on l’écoute, permet ce miracle.
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En attendant, il allait meubler ses soirées dans les auberges en travaillant. Il se fit monter une table, une bouteille de Riesling vendanges tardives, un chandelier à plusieurs bougies et de l'encre. Il sortit des plumes et des feuilles de papier à musique de son portefeuille en maroquin. Pas de clavecin, pas de clavicorde ni d'épinette ; une fugue pure, abstraite, indépendante de tout instrument - clavecin, orgue, ensemble de cordes - serait parfaite pour ce soir.
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Le repas fut servi dans des assiettes de faïence au décor de chasse. Il y eut des perdreaux rôtis et désossés dont le jus, réduit, avait été relevé d’un trait de verjus et de quelques épices, parmi lesquelles Bach apprit à Eva à distinguer poivre gris et coriandre. Ils avaient commencé par un bouillon fait à partir des os concassés des perdreaux et de quelques brins de cerfeuil, dans lequel avaient été pochés des knödel confectionnés avec de la mie de pain, des œufs et de la moelle de bœuf. Au milieu du repas, Bach alla chercher le stradivarius et montra à Eva comment le verjus s’accommodait des notes aiguës du violon et la chair du perdreau des notes jouées sur la première corde.
Puis il lui demanda de trouver un complément musical d’une bouchée de perdreau enrobée de jus, immédiatement suivie d’une gorgée du vin de Bourgogne – un côtes de nuits – ouvert par Marcello. Eva réfléchit et proposa un accord renversé de ré majeur arpégé sur les quatre cordes.
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Bach s'attabla devant une chope de bière et une omelette au lard.
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