30ème opus de
San-Antonio, ça en fait déjà d'éclusés, mais y'en a encore bien plus à dévorer.
« Tu vas trinquer
San-Antonio » est la suite directe de l'épisode précédent, «
du poulet au menu ».
On avait laissé le terrible trio,
San-Antonio, Pinaud, Bérurier, sur le pont du paquebot les amenant aux USA, alors qu'ils étaient parvenus à retrouver des documents secrets volés et à se débarrasser de l'espionne qui les transportait.
On les retrouve donc sur le pont, dans la rade de New-York.
Alors qu'ils attendent le retour du paquebot en France, n'ayant pas les permissions nécessaires pour mettre pied en terre américaine, les trois policiers reçoivent la visite d'un agent du FBI qui leur annonce que le service américain s'est mis d'accord avec son homologue français pour une collaboration consistant à retrouver, aux USA, la personne devant réceptionner les fameux documents.
Le trio descend donc à terre, accompagné du chien dans le collier duquel les documents avaient été retrouvés et ils s'installent à l'hôtel.
Un petit tour, le temps de se rendre compte qu'ils sont filés et quand les policiers rentrent à l'hôtel, c'est pour retrouver un capharnaüm et un chien crevé dans la baignoire...
Frédéric Dard offre donc une courte suite à son précédent roman (les deux mis bout à bout n'auraient déjà pas constitué un pavé) et nous conte les mésaventures de ses pieds nickelés au pays des buldinjes.
L'atout principal du biniou demeure la présence des trois roues du triporteur même si SanA, comme souvent, mais pour une fois, forcé, va faire cavalier seul pendant une bonne partie de l'histoire.
Si le début est tout aussi savoureux que le précédente opus, le récit patine un peu en court de route par la faute d'une intrigue un brin trop rocambolesque.
L'humour est parfois un peu trop forcé, les apartés également (ce qui est rare chez
Frédéric Dard, pas les apartés, mais le fait que l'humour soit forcé) même si certaines assurent quelques sourires, voire, des rires.
On a malheureusement connu
Frédéric Dard et
San-Antonio plus à l'aises par le passé.
Certes, le revirement final offre un rire supplémentaire et c'est toujours bien de terminer sa lecture sur une note joyeuse et l'on en arrive à se dire : « Sacré
San-Antonio ».
Heureusement, l'ensemble étant très court (32 000 mots contre 38 000 pour le précédent), cela évite certains écueils et conserve le plaisir de lecture.
Au final, loin d'être le meilleur épisode de la série, « Tu vas trinquer
San-Antonio » vaut surtout pour son statut de « suite » de «
du poulet au menu », un procédé que
Frédéric Dard, n'a, je crois, utilisé qu'une seule fois dans sa saga. Mais il en demeure tout de même d'autant plus plaisant à lire qu'il s'avère très court.