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Michelle Perrot (Éditeur scientifique)
EAN : 9782859205645
206 pages
Le Castor Astral (19/06/2004)
3.94/5   8 notes
Résumé :
Du 15 septembre 1870 au 10 février 1871, consciente de vivre un moment crucial, George Sand tient une " Chronique des émotions " qui fait le grand intérêt de ce journal : " J'ai tâché de saisir l'esprit de la France dans ses convulsions d'agonie.
" Alors que la guerre franco-allemande se trouve dans une phase critique et que Paris est investi, elle raconte les difficultés de l'information, la propagation des rumeurs et des peurs, les répercussions des mouveme... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
« Depuis douze jours, on bombarde Paris. le sacrilège s'accomplit. La barbarie poursuit son oeuvre : jusqu'ici elle est impuissante ; mais ils se rapprocheront du but. Ils sont les plus forts, et la France est ruinée, pillée, ravagée à la fois par l'ennemi implacable et les amis funestes. »

Du mois de septembre 1870 au mois de février 1871 alors que Paris a capitulé, George Sand tient le journal, à la fois de sa vie personnelle et des réflexions que lui inspirent les évènements. L'été a été caniculaire et continue à l'être au grand désespoir des paysans. le 19 juillet Napoléon III a déclaré la guerre à la Prusse, a capitulé le 2 septembre et Gambetta a proclamé la République le 4 en plein conflit. Mais la France est affaiblie par les mauvaises conditions climatiques, une épidémie de variole, l'impréparation de son armée face à l'efficacité de celle de Bismarck. Et c'est la débandade alors que George Sand elle-même est obligée de quitter son domaine de Nohant pour mettre sa famille à l'abri.

Ce journal est l'occasion de magnifiques descriptions de paysages, d'évocations de sa vie familiale, mais aussi d'une analyse politique pertinente sur les causes des échecs de la France. Elle en profite pour défendre le suffrage universel et déplorer le rôle de Gambetta dans la défaite du pays. Elle tient au jour le jour les nouvelles du front quand elle en a- elles circulent par ballons à l'époque - le manque de vivres, le froid qui s'installe, l'avancée des Allemands.

Un témoignage passionnant sur une époque troublée qui a eu pour conséquence, dans un premier temps, la perte de l'Alsace-Lorraine, puis les 1e et 2e guerres mondiales et enfin la création de la Communauté européenne.
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Passent les siècles et les hommes, la chose politique demeure la même.

C'est le constat qui frappe immédiatement en lisant ces chroniques de la guerre franco-prussienne (1870/1871).
Les portraits et les agissements du monde politique de l'époque, commentés au jour le jour par George Sand, paraissent si familiers qu'on les pourrait croire suscités par notre actualité.

Et puis, quelle langue ! quand on pense qu'il ne s'agit que d'un journal.
Bien que la guerre et la politique phagocytent l'essentiel du texte, l'auteure lâche prise de temps à autre et nous invite avec lyrisme à partager ses promenades dans la nature.

Enrichissant.
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Nous sommes difficiles à satisfaire en tout temps, nous autres Français. Nous sommes la critique incarnée, et dans les temps difficiles la critique tourne à l’injure. En vertu de notre expérience, qui est terrible, et de notre imagination, qui est dévorante, nous ne voulons confier nos destinées qu’à des êtres parfaits ; n’en trouvant pas, nous nous éprenons de l’inconnu, qui nous leurre et nous perd. Aussi tout homme qui s’empare du pouvoir est-il entouré du prestige de la force ou de l’habileté. Qu’il fasse autrement que les autres, c’est tout ce qu’on lui demande, et on ne regarde pas au commencement si c’est le mal ou le bien. Admirer, c’est le besoin du premier jour, estimer ne semble pas nécessaire, éplucher est le besoin du lendemain, et le troisième jour on est bien près déjà de haïr ou de mépriser.
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C’est ainsi que la civilisation a entendu sa puissance en Allemagne. Ce peuple positif a supprimé jusqu’à nouvel ordre la chimère de l’humanité. Il a consacré dix ans à fondre des canons. Il est chez nous, il nous foule, il nous ruine, il nous décime. Nous contemplons avec stupeur sa splendeur mécanique, sa discipline d’automates savamment disposés. C’est un exemple pour nous, nous en profiterons ; nous prendrons des notions d’ordre et d’ensemble. Nous aurons épuisé les efforts désordonnés, les fantaisies périlleuses, les dissensions où chacun veut être tout. Une cruelle expérience nous mûrira ; c’est ainsi que l’Allemagne nous fera faire un pas en avant. Dussions-nous être vaincus par elle en apparence, nous resterons le peuple initiateur qui reçoit une leçon et ne la subit pas. Ce refroidissement qu’elle doit apporter à nos passions trop vives ne sera donc pas une modification de notre tempérament, un abaissement de chaleur naturelle comme l’entendrait une physiologie purement matérialiste ; ce sera un accroissement de nos facultés de réflexion et de compréhension. Nous reconnaîtrons qu’il y a chez ce peuple un stoïcisme de volonté qui nous manque, une persistance de caractère, une patience, un savoir étendu à tout, une décision sans réplique, une vertu étrange jusque dans le mal qu’il croit devoir commettre. Si nous gardons contre lui un ressentiment politique amer, notre raison lui rendra justice à un point de vue plus élevé.
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Les Prussiens ne s’aviseront pas de venir ici !
– Toujours l’ennemi, le fléau devant les yeux ! Il se met en travers de tout ; c’est en vain que la terre est belle et que le ciel sourit. Le destructeur approche, les temps sont venus. Une terreur apocalyptique plane sur l’homme, et la nature s’efface. On organise la défense ; s’ils nous en laissent le temps, la peur fera place à la colère. Ceux qui raisonnent ne sont pas effrayés du fait, et j’avoue que la bourrasque de l’invasion ne me préoccupe pas plus pour mon compte que le nuage qui monte à l’horizon dans un jour d’été. Il apporte peut-être la destruction aussi, la grêle qui dévaste, la foudre qui tue ; le nuage est même plus redoutable qu’une armée ennemie, car nul ne peut le conjurer et répondre par une artillerie terrestre à l’artillerie céleste. Pourtant notre vie se passe à voir passer les nuages qui menacent ; ils ne crèvent pas tous sur nos têtes, et l’on se soucie médiocrement du mal inévitable. La vie de l’homme est ainsi faite qu’elle est une acceptation perpétuelle de la mort ; oubli inconscient ou résignation philosophique, l’homme jouit d’un bien qu’il ne possède pas et dont aucun bail ne lui assure la durée. Que l’orage de mort passe donc ! qu’il nous emporte plusieurs ou beaucoup à la fois ! Y songer, s’en alarmer sans cesse, c’est mourir d’avance, c’est le suicide par anticipation.
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Le droit ! cette convention humaine, qui devient une religion pour l'homme naïf , que la société méconnaît et bouleverse à chaque instant dans ses mouvements politiques !
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Apprenons à être révolutionnaires obstinés et patients, jamais terroristes.
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Videos de George Sand (56) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de George Sand
Des lettres inédites de la célèbre écrivaine, révélant des échanges inconnus avec de grandes personnalités du XIXe siècle. Un livre exceptionnel ! Lettres réunies et présentées par Thierry Bodin.
Ces 406 nouvelles lettres retrouvées couvrent presque toute la vie de George Sand, depuis ses quinze ans jusqu'à ses derniers jours. La plupart, du court billet à la longue missive, sont entièrement inédites et viennent s'ajouter au corpus de sa volumineuse correspondance. D'autres, dont on ne connaissait que des extraits, sont ici publiées intégralement pour la première fois. Plus de 260 correspondants — dont une cinquantaine de nouveaux — sont représentés, des moins connus aux plus illustres, comme Barbey d'Aurevilly, Hector Berlioz, Henri Heine, Nadar, Armand Barbès, Eugène Sue, Victor Hugo, Louis Blanc, Eugène Fromentin, Jules Favre, Pauline Viardot, la Taglioni, ainsi que les plus divers : parents, familiers, éditeurs, journalistes et patrons de presse, acteurs et directeurs de théâtre, écrivains, artistes, hommes politiques, domestiques, fonctionnaires, commerçants, hommes d'affaires... On retrouve dans ces pages toute l'humanité et l'insatiable curiosité de l'écrivain, que l'on suit jusqu'à ses toutes dernières lettres, en mai 1876, quelques jours avant sa mort. Les auteurs : George Sand (1804-1876) est une romancière, dramaturge et critique littéraire française. Auteure de plus de 70 romans, on lui doit également quelque 25 000 lettres échangées avec toutes les célébrités artistiques de son temps. Thierry Bodin est libraire-expert en lettres et manuscrits autographes. Ses travaux sont consacrés au romantisme français, en particulier Honoré de Balzac, Alfred de Vigny et George Sand.
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George Sand est un pseudonyme pour :

Stéphanie-Félicité de Crest
Marie-Antoinette de Nohant
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