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EAN : 9782892611526
Xyz (20/09/2005)
3.65/5   20 notes
Résumé :
Voilà une belle petite famille : une mère parfaite, une petite fille modèle, un père soumis. Une histoire qui risquerait d’être infiniment banale si le père, incapable de supporter plus longtemps cette existence aseptisée, ne décidait de quitter sa cage dorée.

On assiste alors à une construction imaginaire qui tient du sortilège et qui laisse bouche bée : une mère et une fille tissent leur existence comme si la vie, la vraie, n’existait pas…
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Une vie entre le rêve et la réalité, avec des illusions qu'on se construit pour soi et des images qu'on tient à projeter aux autres.

Un roman qui commence bizarrement par une odeur de menstruations et une discussion sur le sujet à la table familiale. Plutôt inhabituel…

Après cette introduction surprenante, c'est plutôt l'histoire d'une petite fille, enfant unique avec une mère un peu bizarre. le père quitte un jour la famille et pendant des années, la mère fait semblant qu'il est seulement parti travailler au loin, mais qu'il a toujours une bonne excuse pour ne pas pouvoir rentrer. On ferait semblant d'y croire comme on ferait semblant de croire au Père Noël…

De son côté, la fillette a développé une technique de rêve éveillé. Tout un art, car il s'agit de rêver sans que qui que ce soit s'en aperçoive…

Pour couronner le tout, un suspense final qui tient du thriller !

Un très court roman de sens et de sensibilité, bien servi par une belle écriture.
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Je découvre Jocelyne Saucier et franchement c'est du bon roman intimiste avec les Québécois.
On est purement dans une intrigue de désillusion avec des personnages, à savoir une fille et sa mère qui vivent dans le non-dit. On ne sait d'ailleurs pas trop pour quelle raison la disparition du père n'est pas connue.
C'est juste que la mère le cache à sa fille pendant un certain temps ce qui n'est pas forcément une bonne chose pour son équilibre mais en tout cas c'est ce qu'elle a pu lui faire croire. Comment cacher une vérité en voulant épargner ou protéger son enfant de la mort ou autre... telle est la question!
C'est un sujet assez grave et bien développé sur un roman assez court et fort heureusement au vu des thèmes abordés.
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J'ai découvert Jocelyne Saucier avec « Il pleuvait des oiseaux » un de mes coups de coeur 2012. Conseillée par Billy à la Foire du Livre de Bruxelles, j'ai acheté son premier roman paru en 1996. Un court roman de cent pages qui nous fait entrer dans la vie d'une famille ordinaire. En apparence.
Au début, quelques longueurs m'ont fait hésiter à poursuivre, les menstruations n'étant pas un de mes thèmes de prédilection. Mais passé ce premier chapitre, je suis entrée dans cette histoire onirique avec plaisir.
Tout aurait pu être terriblement banal dans cette famille - loin de donner matière à un roman - si le père n'avait pas décidé de quitter son univers aseptisé et sans surprise. Fuyant ce choc, mère et fille vont vivre dans le déni et l'installation progressive d'un imaginaire auquel elles s'accrochent l'une pour l'autre sans qu'on ne sache vraiment si elles sont dupes. Cela leur permet de garder la tête haute et une vie respectable. Peu à peu, cependant, on sent craquer le vernis et poindre un quotidien insignifiant et irréel qui mènera au drame.

Nous montrant ce qu'une disparition peut avoir comme impact, Jocelyne Saucier mêle aussi à l'histoire ses souvenirs d'enfance dans les années 50, dans une petite ville de province.
Un roman intimiste et feutré, original, à déguster comme une madeleine à l'heure du thé.

Lien : http://argali.eklablog.fr/la..
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Je savais déjà que les auteurs québécois osent étaler au grand jour des sentiments et des situations que la pudeur européenne tairait discrètement, mais là, le premier roman (une centaine de pages « seulement ») de Jocelyne Saucier m'a bluffée !

Cela commence avec l'obsession d'une mère pour ses menstruations, signe d'une féminité exacerbée, d'une forme de sublimation du corps ou une manière e se protéger de l'homme, du mari, sans doute les trois, une manière de vivre les règles mensuelles qui l'abrite dans une bulle, bulle où elle maintiendra sa fille bien serrée contre le durant toute leur existence à toutes les deux.

Et comme s'il ne suffisait pas de dessiner sous les yeux ébahis du lecteur cette bulle fusionnelle, cette vie rêvée, fantasmée, cette illusion permanente qu'une mère et sa fille (jamais nommées) entretiennent savamment l'une pour l'autre tandis que le mari, le père, qui n'a jamais eu d'autre utilité que de veiller à leur confort et à leur sécurité s'efface petit à petit, se met en retrait de leur vie, Jocelyne Saucier ne termine pas son roman sur une note fleurie, au contraire : le début et la fin sont marqués chacun par une odeur bien particulière, preuve s'il en fallait de l'art de la construction de l'auteure.

Ma lecture a été marquée de sentiments divers : j'étais ébahie par la force indestructible de cette relation mère-fille complètement toxique mais comme c'est la fille qui raconte, elle ne sait pas à que point l'illusion est terrible, la frontière entre mensonge et vérité, rêve et réalité est constamment ténue et déviée, déviante. J'étais au minimum ébahie et parfois même mal à l'aise devant ces deux femmes mais c'est le talent de l'auteure de nous questionner sans cesse sur la « vérité réelle » des choses et des personnes. Admiratrice aussi de ce talent de Jocelyne Saucier et de son écriture fluide, élégante, qui contribue à entretenir l'illusion.

C'est difficile de parler clairement de ce roman qui dit aussi une éternelle nostalgie de l'enfance sans tout révéler. Certes son univers est complètement différent de celui de Il pleuvait des oiseaux mais après tout c'est son premier roman, et après réflexion il y a déjà dans celui-ci un petit côté « borderline » qui se développera plus tard dans un autre contexte !
Lien : http://desmotsetdesnotes.wor..
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Toujours pris dans la riche littérature québecoise, le premier roman de Jocelyne Saucier - celle qui écrivit plus tard "Il pleuvait des oiseaux" - annonce la grande auteure qu'elle est devenue.
C'est un livre étonnant ! Voilà le premier mot qui vient à l'esprit ; et le deuxième c'est que cette langue, son écriture, est belle !
Pourquoi étonnant ? Parce que la femme qui raconte sa vie de petite fille auprès de parents très aimants et de jeune fille puis jeune femme très proche de sa mère - le père est parti à un moment de leur vie - semble être entre rêve(s) et réalité ; l'auteur entretient le flou et ne donne jamais d'autre vision des choses que celle de la narratrice.
Ca commence comme une vie ordinaire, mais petit à petit quelque chose cloche : est ce la mère qui est bizarre, pourtant elle semble aimer sa fille d'un amour sincère, mais trop exclusif, étouffant ? le père qui est parti sans qu'on sache jamais précisément comment ni pourquoi ? Leur réaction face à ce départ, la mère puis la fille faisant "comme si" il travaillait trop loin pour revenir les voir même pour Noël ?
Les pensées d'une petite fille sont bien rendues et semblent normales dans cette famille (trop ?) parfaite ; puis il y a le "dérapage", les rêves éveillés auxquels la jeune fille s'entraîne, l'apparition d'un homme qu'elle ne semble pas reconnaître et enfin l'acte dramatique final dont on se demande si elle a vraiment conscience...
Un livre dérangeant mais très beau.
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Il y a des moments où on voudrait se retirer de la vie et ,pendant qu’on y est pas, aller effacer la mémoire du temps. Je voudrais que ce moment n’eût jamais existé.

(BQ, p. 55)
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En y pensant bien, je crois que le rêve occupe presque toute ma vie. Je ne peux imaginer ce que serait ma vie sans sa partie rêvée. Et je ne crains pas la vieillesse tant que je peux retourner à mes rêves d’enfance.

(BQ, p. 67)
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Si j’aime tant me promener dans mon enfance, c’est que j’y ai laissé des rêves merveilleux.

(BQ, p. 61)
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Il y avait déjà trois ans que mon père était parti quand j’ai appris qu’il nous avait quittées. J’admire le courage de ma mère, j’admire sa force morale et tout ce qu’il a fallu de cran et d’ingéniosité pour continuer à mener la maison et à entretenir la présence de mon père comme si elle croyait vraiment ce qu’elle me disait, qu’il avait été muté à un autre poste et puis à un autre, dans une autre ville, toujours plus loin, qu’on n’y pouvait rien, le travail d’un homme exige parfois des sacrifices de la part de sa famille. Je me demande combien de temps elle aurait tenu si je ne lui avais pas dit un jour que je savais.
Mes parents ont toujours eu des relations harmonieuses. Je n’avais aucune raison de m’inquiéter lorsqu’elle m’annonça, à mon retour de l’école, qu’on l’avait envoyé dans le Nord pour remplacer un employé qui avait eu un grave accident d’automobile. « Tu connais papa, toujours prêt à aider, et puis c’est une promotion, il sera l’assistant du maître de poste là-bas. » Il en avait pour trois mois dans le Nord, le pauvre homme ayant eu un poumon perforé par une côte.
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Videos de Jocelyne Saucier (5) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jocelyne Saucier
L'écrivaine Jocelyne Saucier vous fait découvrir des extraits de son roman Il pleuvait des oiseaux (XYZ, 2011). L'année de sa publication, cette oeuvre a remporté le Prix des cinq continents de la Francophonie, une récompense littéraire créée par l'Organisation internationale de la Francophonie. Jocelyne Saucier lit également, en primeur, des extraits de son tout nouveau roman qui sorti cet automne : À train perdu (XYZ, 2020). // Emprunter les romans de Jocelyne Saucier en version numérique http://bit.ly/JSaucier
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