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Quelle drôle d'idée ! Patrick veut quitter Cardiff, tout effacer, l'accident de son fils, les mauvaises fréquentations de sa fille, la dépression de sa femme, pour repartir à zéro, reconstruire une vie parfaite dans un environnement de rêve, une belle demeure victorienne justement proposée à la vente, au bord de la mer dans le sud du Pays de Galles. Cette maison, il la connaît bien puisque c'est celle de son enfance heureuse, dont ses parents ont malheureusement dû se séparer à la suite de difficultés financières. Le seul petit hic, c'est qu'elle est surnommée depuis 2002, année funeste où la famille Evans y a été massacrée, "la maison du crime". Quelle drôle d'idée de vouloir transformer une scène de crime, abandonnée, délabrée et ensanglantée en home sweet home. Il est bizarre Patrick ! Le bonheur escompté, l'air du large, la douceur campagnarde, les voisins charmants, les nouveaux amis ne sont pas au rendez-vous car à peine leur emménagement effectué, la vie de Patrick, Sarah, Joe, Mia, se déglingue lentement avant de partir à vau-l'eau. Le conte de fées vire au cauchemar. Premier roman prometteur de Vanessa Savage, La maison est un thriller psychologique bien ficelé basé sur la manipulation mentale, les mensonges, les secrets de famille, qui met le lecteur sous tension dès les premières pages, et le balade de conjectures en hypothèses, grâce à des personnages bien charpentés et une intrigue solidement construite. Les acteurs secondaires, Caroline, Anna, Tom, Ben, sèment le doute et brouillent les pistes. En dépit de ses qualités, je n'ai pas été intégralement conquise par cette histoire qui démarre sur les chapeaux de roues pour perdre de son intensité en cours de route. Certaines scènes ou dialogues sont répétitifs, certains ressorts du thriller sont surexploités, et même si Sarah est une femme sous influence, elle apparaît crédule sans que je puisse révéler pourquoi. Au final, un roman plaisant qui aurait peut-être, selon mes critères, gagné en force et efficacité s'il avait été plus condensé, dégraissé de quelques éléments qui l'encombrent et l'alourdissent inutilement. Malgré ces réserves mineures, Vanessa Savage est une auteure au potentiel évident, dont je lirai le second opus. + Lire la suite |