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EAN : 9782874495793
208 pages
Les Impressions nouvelles (01/02/2018)
3.88/5   28 notes
Résumé :
Harold Schuiten a vécu pendant un an une expérience insolite sinon extravagante : enseigner le français dans des villages de Yakoutie, la région la plus glaciale de la planète. Il raconte cette aventure avec fraîcheur et drôlerie. Tu vas aimer notre froid porte un regard de candide sur une Sibérie perdue, loin de Saint-Pétersbourg et de Moscou, en Yakoutie, dans les confins insondables du plus grand pays du monde.

« La taïga, c’est là où je vais, une ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
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Tout part de cette page internet yakoutie.org, trouvée par hasard par Harold Schuiten, l'auteur bruxellois, et qui évoque une mystérieuse école belge située en Sibérie, l'école Sakha-belge de Kepteni, dans le bassin de la Lena. “L'existence au fin fond de la Sibérie, d'une école « belge » où on célébrerait la Belgique et où on enseignerait le français aux Yakoutes, une peuplade animiste”, ça relève presque de la fiction dans le registre de l'absurde ou de la comédie pense l'écrivain ( j'aurais pensé de même). Schuiten qui galère à l'époque comme prof de géo dans une école pour coiffeuses, y voit comme une ultime occasion pour échapper à la réalité de son triste quotidien. Sauf que cette association est entre-temps dissoute, mais...on lui signale qu'il peut traiter directement avec les russes, et se retrouvant au chômage, il se jette à l'eau ! Plutôt dans la glace....et s'apprête à partir au lieu habité le plus glacial de la planète, jusqu'à -67 ° en hiver, une anomalie et une curiosité mondiale météorologique.
Un lieu “où Boeing teste les moteurs de ses nouveaux avions : à Yakoutsk Airport en janvier, il fait la même température qu'à 10 000 mètres.”
Un lieu où sans les vêtements adéquats, la durée de vie par -50 ° est d'environ trois minutes.
Un lieu où « proche », soit la porte à côté, c'est 400 km environ, « plus ou moins loin » doit signifier 1200 km, « loin », 2000 km, et « très loin », c'est Moscou.
Si vous êtes curieuse ou curieux de la suite il faut malheureusement lire le livre.
Pour être une aventure, c'est est une, et originale, s'étendant jusqu'à l'île de Sakhaline et le lac Baikal. On se croirait sur une autre planète, avec l'humour en prime .

La Yakoutie un pays dont j'avais quelques idées grâce au livre de voyage de Colin Thubron, “En Sibérie”. Même si le nom s'est avéré beaucoup plus mystérieux et fascinant que le pays lui-même décrit dans le livre, (« pourquoi donc vouloir visiter ..... ? Il n'y à rien là-bas »), c'est finalement ce nom qui a suscité ma curiosité pour celui-là et elle a été pleinement satisfaite. Non seulement il raconte avec beaucoup d'humour un quotidien absolument hors norme, mais le tout est agrémenté d'histoire, des coutumes, et de moult détails particuliers sur les hommes et la nature, comme quoi les Yakouts « en principe » ne fument pas et ne boivent pas, leurs talismans animistes, leurs rites chamaniques, l'histoire de l'implantation de la langue française en Sibérie, les fleuves autoroutes en hiver («On a roulé sur le fleuve comme sur une autoroute. On y trouve même des panneaux de signalisation »), les véhicules aux moteurs dans l'habitacle, l'ingénierie russe simple mais efficace, les babouchkas…..
Schuiten est un écrivain très doué et un fin observateur, et son premier roman très réussi !


“Ici, je ne comprends rien, personne ne me comprend et tout ça, c'est plaisant.Aucune obligation de se farcir tous ces imbéciles au pays, à longueur de journée. C'est le silence, pas de cris d'oiseaux, pas de bruits de vent, rien. C'est formidable.”
Harold Schuiten alias Garold 😊

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Harold Schuiten a vécu pendant un an en Yakoutie, en République de Sakha, en Russie, pour enseigner le français dans une école. Là-bas, les températures descendent très bas, jusqu'à -55°C ! Il raconte son expérience, ses rencontres, l'incompréhension que sa présence à cet endroit peut susciter.
C'est le titre de livre très original qui m'a attiré. Pourtant, ce n'est pas un climat que j'apprécie spécialement : mes extrémités commencent à geler avant même de passer la barre du zéro degré. Mais les personnes capables d'aller vivre ce genre d'aventure ont toute mon admiration. En plus, c'est dépaysant à souhait. J'ai beaucoup aimé le récit de Harold Schuiten, les anecdotes pour arriver à partir, les façons de réagir des Yakoutes, ses interactions avec les élèves… Un bel humour aussi ! Par contre, j'aurai aimé plus de détails sur son année passée en Yakoutie, je suis un peu restée sur ma faim.
Quelques petits points que j'aurais aimé trouver dans ce livre de voyage :
-une carte sur son voyage et ses différents lieux de chute, j'aime visualiser les distances parcourues, la géographie du lieu etc.
-des photos de son logement, du village, des rencontres. Je sais que c'est compliqué de prendre des photos sans gants dans le froid (moi-même je ne m'en sors pas sans geler instantanément) mais ça permet de se faire une image de l'endroit.
Merci aux Impressions Nouvelles et à Masse Critique pour cette belle découverte glacée !
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Comme tu peux le remarquer, en ce moment, je suis à fond dans les grands froids polaires 🙂 Entre Ellesmere (quoique..), Oldforest, je rajoute aujourd'hui la Yakoutie ! C'est quoi donc ? La Yakoutie c'est une région de Sibérie au Nord Est de la Russie ; c'est la région la plus au nord possible de toutes les régions, autant te dire que cela caille sévère : – 67° enregistrés. Moi qui croyais avoir tout vu avec mes – 25° en Ukraine !

Lorsque ce livre à été proposé à la Masse Critique de Babélio, j'ai tout de suite sauté sur l'occasion et croisé les doigts très forts. O joie O surprise j'ai été sélectionnée ! Un coup de bol, ma doudoune triplée polaire n'est pas trop loin, c'est parti pour un nouveau voyage dans le plus grand congèlo du monde…

Harold Schuiten, l'auteur et narrateur du livre, nous embarque dans la République de Sakha, en Russie pour une année dans une école Belge, en compagnie d'élèves Yakoutes désireux d'apprendre le français et l'anglais. Comment se retrouve t-on là bas? est-ce une punition ? un gage pour voir perdu au Ice Bucket Challenge ? .. Non, c'est un choix personnel, très motivé et certainement un peu fou.

« Qu'elle probabilité statistique accorder à tout ça : l'existence au fin fond de la Sibérie, d'une école « belge » où l'on célèbrerait la Belgique et où on enseignerait le français aux Yakoutes, une peuplade animistes ? » […] « quelque chose m'invitait à le vérifier par moi même. Ou juste à m'assurer que ça existait. »

Quand tu veux aller en vacances, là où tous les moutons vont, tu cliques sur Partir-comme-un-radin.com, un coup de carte bleue et hop, tu t'envoles au soleil en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire. Quand tu va en Yakoutie, c'est le parcours du combattant : il faudra t'armer de patience et si possible, d'un correspondant sur place pour toutes les démarches administratives – entre autorisations et visas ! délai d'attente 4 mois pour obtenir le « sésame doré timbré de ses caractères cyrilliques incompréhensibles.. ».

Harold Schuiten nous raconte l'attente, l'euphorie et l'annonce de la nouvelle autour de lui : pas toujours comprise, c'est évident qu'on ne le croit pas. Quant à l'administration, ah l'administration ! Que ce soit à l'ambassade de Russie, avec les assurances, à l'agence de voyage, là a douane de Moscou hilare, tous les moyens sont bons pour le faire réfléchir à sa décision, quitte à le faire changer d'avis..

« A travers la vitre, je la vois s'entretenir à grands gestes avec sa collègue blonde, montrant mes papiers. Je crains le pire. Elle revient peu après et s'exclame avec quelque chose d'interloqué dans le regard : – Mister ! It is very veeeery veeeery far away ! Very cold, veeery very cold ! (agitant ses mains avec force) Do you know that ? «

Une fois sur place, l'auteur nous raconte, toujours avec franchise et beaucoup d'humour, sa découverte de ce pays et de Yakoutsk, la ville la plus froide du monde. Son intégration, ses élèves, ses collègues, sa chambre, la nourriture, son village, seulement accessible en hiver pour que la rivière soit gelée et traversée par les camions, l'adaptation au froid, ce froid saisissant et inconnu par sa peau qui gèle en quelques minutes.. le très grand choc des cultures ! Et puis que serait ce pays sans.. la Vodka ?! boisson inéluctable et coutumière dès le biberon ! Lors de mon séjour en Ukraine, je me suis bien rendue compte qu'elle fait partie intégrante de leur vie, sans méchanceté. C'est LA boisson qui coule dans leurs veines depuis toujours, histoire de tenir chaud..

« la réputation de l'art de la fête russe ne se dément pas, malgré ses dangers. A Yakoutsk, au dégel, refont surface les personnes revenues d'un café un peu éméchées et restées ensevelies sous la neige tout l'hiver. »

Et que serait-ce la Russie sans sa population rustre et fêtarde, lointaine et quelquefois un peu sauvage et dangereuse. Les autorités montrent quelquefois leurs craintes face à cet étranger, blanc, qui boit de la bière la journée, épient ses réseaux sociaux dans la peur de voir des infos journalistiques déraper.. Est-il vraiment instit ?

Une grosse partie du livre reprend aussi l'histoire et la politique de la Russie et voisins alentours : l'Ukraine, l'Allemagne, la Chine.. Tu apprendras l'histoire du pays sous le régime soviétique, Staline, l'exploitation minière, la grande Guerre de l'Est. Tout est toujours en relation avec les évènements vécus sur le moment par Harold Schuiten, mais c'est pour moi la partie qui m'a le moins plu.. La politique me file des boutons.

Je suis grande friande de récits de voyages, de grands espaces et pour que ce livre soit complet, il m'a peut être manqué quelques photos : bien que les descriptions soient claires et nombreuses, j'aurais vraiment adoré « voir » sa vie là bas, ses élèves, le village, le peuple, son périple final transsibérien.. et pourquoi pas une petite carte géographique de son voyage total, vraiment parce que je suis exigeante 🙂

En résumé, je ne peux être que conquise par ce témoignage drôle, intime, authentique et aventureux. Je découvre un auteur à la plume humoristique et doté d'un franc parler très sympathique. Je ne sors pas de ma zone de confort ok, mais j'ai vraiment beaucoup aimé !

Je remercie chaleureusement Les Impressions Nouvelles et Babélio pour cette Masse Critique glacée. Et un grand merci à Harold Schuiten pour avoir osé, je vous ai envié quelquefois ^^

Je re-signe quand vous voulez 🙂
Lien : https://felicielitaussi.word..
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Harold Schuiten a le courage de suivre d'autre voies que la BD, alors que son personnage, longue silhouette dégingandée oscillant dans un tourbillon de feuilles mortes automnales ou de flocons post-soviétiques, s'y prête tant visuellement. Il préfère avancer résolument à la découverte du monde et de lui-même, en changeant de trottoir si besoin est, dans un article sur la culture du safran, un voyage d'hiver à la Schubert au sein de la Sibérie yakoute, ou encore sur l'archipel nippon, sa longue silhouette émergeant entre mille au milieu de la foule tokyoïte et des conventions du quotidien.

La 4e de couv' parle de fraîcheur et de drôlerie et on ne peut qu'approuver (surtout à des températures de -50° !). Le regard "candide", je suis plus dubitatif. Le regard de Harold Schuiten est acéré et curieux comme son esprit et s'appuie sur son expérience de journaliste et d'historien. Son ego n'est jamais mis en avant et il propose des connexions historiques et géographiques réjouissantes à son expérience, qui font que l'on ne s'ennuie jamais ! Sur la Grande Guerre Patriotique, les mérites du char T34 et de la technologie russe, mais également sur l'agencement des villes nouvelles et des immeubles kroutchéviens. Le ton est toujours juste, jamais altéré par des postures, ce qui nous permet de partager la quintessence de son expérience qui porte sur la communication avec les autres, qui prend des allures breugeliennes en compagnie de mineurs d'or dans le Transsibérien ! Le teasing du début, avec le "gopnik", crée un suspense qui décourage le lecteur frileux d'abandonner sa lecture en cours de route.
J'étais très curieux de ce premier ouvrage pour lequel j'étais prêt à dégainer mon indulgence et je n'ai jamais eu à le faire, que du contraire, j'ai été "déçu en bien", comme disent nos amis suisses.
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Remplaçant dans une école professionnelle belge, ex-journaliste pigiste, Harold Schuiten fouine sur internet, pour ses cours de géographie, et le voilà sur un site évoquant l'école Sakhabelge de Kepteni.
"Quelle probabilité statistique accorder à tout ça: l'existence au fin fond de la Sibérie, d'une école "belge" où on célébrerait la Belgique et où on enseignerait le français aux Yakoutes, une peuplade animiste? C'est comme si la matrice avait buggé, générant au hasard des tranches de présent incohérentes."

Quelques mois et quelques paperasseries plus tard, le voilà à Yakoutsk. Puis à Kepteni, petit village accessible seulement l'hiver, car pas de pont sur la très très large Léna, dont on doit attendre le gel pour passer dessus en voiture. Et quels véhicules! Pas un poil d'électronique, mais réparables facilement. La survie en dépend.

Une fois à Kepteni, le voilà enseignant le français (et l'anglais), découvrant la vie du village. Les ours? Oui, pas loin, mais ils dorment actuellement. La température? A - 45°, pas de cours pour les plus jeunes. A partir de - 47°, on arrête pour les plus âgés, à - 51 ° on ferme l'école.


Un coin vaste et peu peuplé, on l'aura compris.

A lecture de ce (trop, hélas!) court livre, j'ai appris plein de choses sur la Yakoutie, et la Russie en général, l'auteur ayant poursuivi son voyage par le train jusqu'à l'extrême orient russe. "Pour vérifier qu'il n'y a rien. C'est le concept du voyage."

Dois-je ajouter que l'humour de l'auteur a beaucoup ajouté au plaisir du voyage?
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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
-Oui, bonjour. J'ai besoin d'une attestation d'assurance tous risques pour l'étranger. C'est pour le visa. Je pars en Russie, en République de Sakha.
[...]
- Monsieur Schuiten , ... Voilà, on s'est renseigné : c'est un camp afghan ! (Silence.) C'est un camp afghan !, me répète-t-elle.
- Je crois qu'il y a erreur, Madame. je vous assure. Ce n'est pas un camp afghan. Sur la carte, la Yakoutie est loin au-dessus de la Chine. Vous avez une carte avec vous ? En fait, vous voyez la Mongolie ? Prenez à l'est et vous tombez dans l'ancienne Mandchourie, en Chine. Bon, eh bien, de là vous remontez toooooout, tout en haut. Attention, arrêtez-vous bien avant le pôle Nord ! C'est près du fleuve Lena, le village de Kepteni, en fait.
- ...
- Madame, attendez. Avez-vous déjà joué à Risk ? Vous savez... le jeu avec les petites armées. Donc,la Yakoutie, c'est pas sur le Pacifique, c'est la case avant le Kamchatka, en haut à droite. C'est très grand, grand comme l'Europe, et très peu peuplé, moins d'un million d'habitants. Mais c'est très éloigné de l'Asie centrale et de l'Afghanistan, je vous assure
- Bon bon, alors je rappelle le Siège. On va encore se renseigner. Je reviens vers vous.
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.....sur le forum de couchsurfing Yakoutsk, certains bagpackers venus d’Occident, le genre qui fait le tour du monde, s’enquièrent des possibilités de faire du stop en Yakoutie en janvier. Réponse typique des Russes : « Je déconseille, c’est dangereux. » Ici se pose une difficulté dans la traduction en anglais. En réalité, quand un Russe vous dit ça, cela signifie concrètement : « Tu vas mourir, c’est sûr. » Heureusement, des internautes russes plus au fait des mentalités en Occident ont remis les pendules à l’heure et recontextualisé la traduction.
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Le souvenir de cette célèbre tirade de Winston Churchill m’est revenu : « En Angleterre, tout est permis, sauf ce qui est interdit. En Allemagne, tout est interdit, sauf ce qui est permis. En France, tout est permis, même ce qui est interdit. En URSS, tout est interdit, même ce qui est permis. »
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Le pays*compte, il est vrai, le plus grand nombre de policiers par habitant au monde. La population carcérale vient au troisième rang. Comme le veut le dicton : « La moitié du pays est en prison, l’autre attend son tour. » Impossible ainsi de se rendre à un quelconque événement dans ces villages perdus sans croiser à l’entrée Monsieur le policier avec son costume propret et sa casquette.
*La Russie
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Des proches, des enseignants ne cachent pas leurs interrogations. Enseigner le français aux Yakoutes leur semble absurde. Comme si les Sibériens n’avaient pas le droit d’apprendre le français mais nous bien celui de connaître le latin et le grec.
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