Anna est une allemande qui a immigré aux Etat-Unis quand elle avait une vingtaine d'année. Elle travaille comme domestique dans différentes maisons où elle aime tout régenter et surtout gronder. C'est une femme bourrue aux idées bien arrêtées mais travailleuse, dévouée et généreuse.
Gertrude Stein nous raconte sa vie. Une vie simple pas vraiment malheureuse ni particulièrement heureuse non plus. Une vie assez banale en somme mais une vie quand même.
C'est la première fois que je lis la prose de Miss Stein et j'ai un avis assez mitigé. Si l'histoire m'a intéressée en me rappelant Un coeur simple de Flaubert, le style par contre m'a déconcertée : des constructions de phrases qui paraissent bancales et des répétions à outrance qui finissent par devenir lassantes. J'ai cru que ces répétitions traduisaient le vieillissement d'Anna qui se met à radoter mais une amie m'a affirmé que c'est une des particularités de l'écriture steinienne. Sinon j'ai beaucoup apprécié humour piquant dont use Anna pour égratigner ses compatriotes installés comme elle dans la petite ville de Bridgepoint. Et Anna a l'air d'avoir tout particulièrement une dent contre l'homme allemand... De manière très allusive, elle évoque sa préférence pour les femmes et son goût pour les employeuses " volumineuses et désarmées ".
Je me demande à qui Anna ressemble le plus. A son auteure volontiers décrite comme antipathique, excentrique, méchante, intelligente, pleine d'humour et franchement laide ou à sa compagne, Alice B. Toklas qui fût sa cuisinière, secrétaire, confidente, amante, muse, éditrice et critique ?
La brave Anna est la première nouvelle de Trois vies, le premier ouvrage de Gertrude Stein paru en 1909.
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Mais Mrs Federner avait un esprit et une langue qui noircissent les choses. Pas jusqu'au noir, bien entendu, mais juste gratter et frotter un peu de saleté. Elle aurait pu faire en sorte que le visage du Tout-Puissant apparût boutonneux et un peu grossier et elle faisait toujours ainsi avec ses amis, bien que nullement avec l'idée de se mêler de leurs affaires.
Et observez comment cette installation se fait l'écho de l'oeuvre de Gertrude Stein. Son travail a effectivement influencé la scène d'avant-garde new-yorkaise dès les années 1960, dont le mouvement "Fluxus" rejoint par Nam June Paik avec le compositeur John Cage.
#Expogertrudestein L'invention du langage
Jusqu'au 28 janvier 2024
@museeduluxembourg, Paris
Infos et réservations bit.ly/BilletterieStein
Nam June Paik (Fluxus), Gertrude Stein, 1990, 249 × 196 × 94 cm © Courtesy James Cohan Gallery, New York © Nam June Paik Estate
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