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EAN : 9782226078650
224 pages
Albin Michel (07/06/1995)
3.27/5   11 notes
Résumé :
« Puissions-nous être bientôt plusieurs médecins envoyés aux quatre coins de l'horizon par la confrérie de ceux que la douleur a marqués de son sceau. » Ce voeu, qui s'avère aujourd'hui prémonitoire, termine À l'orée de la forêt vierge. Récit de la fondation, en 1913, du village-hôpital de Lambaréné sur les bords du fleuve Ogooué au Gabon, le célèbre livre du docteur Schweitzer (1875-1965), prix Nobel de la Paix et grand pionnier de la médecine humanitaire, demeure ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Témoignage intéressant d'un homme animé de motivations religieuses ("Le pauvre Lazare, c'est l'homme de couleur") qui exercera la médecine au Gabon auprès de populations miséreuses. Les implications politiques, religieuses et humaines sont nombreuses. Quelques photos en noir et blanc agrémentent le récit. C'est un document d'époque.
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Il a ouvert la voie à des légions de médecins bénévoles que le monde entier appelle encore aujourd'hui: les French doctors. Le respect passionné de la vie qui l'anime a donné à Albert Schweitzer le pouvoir de faire surgir un vrai village dans la forêt équatoriale gabonaise, et d'attirer sur lui l'admiration de la planète. Andolinanongo, à dix minutes de Lambaréné, au bord du fleuve Ogooué, symbolise la réussite d'un homme de bonne volonté. En 52 ans, de 1913 à 1965, cet homme extraordinaire a bâti un hôpital de 10 bâtiments. Avec la dotation du prix Nobel de la paix reçu en 1952 il a construit une léproserie, grande comme un village, et soigné 100 000 malades atteints de la lèpre, de la dysenterie, de la maladie du sommeil, ou des victimes des fauves. Albert Schweitzer disait ceci: Soigner un homme, c'est se pencher sur lui. Cet humaniste, par ailleurs fou de Bach, sait que pour guérir ses malades, il ne doit pas leur imposer un ordre étranger: il leur donne un village africain où chaque patient est accompagné de sa famille, qui accomplit gratuitement les tâches quotidiennes d'un personnel presque inexistant. Comme il a fait école le vieux sage de Lambaréné !! L'irremplaçable guérisseur des plaies d'Afrique avec cette moustache qui le fait ressembler tantôt à Nietzsche, tantôt à Clémenceau, le visage de ce formidable docteur s'impose comme celui du plus grand homme vivant de son siècle, les médecins et les infirmières qui ont partagé son quotidien et son dévouement en travaillant avec lui, sous son austère allure de pasteur, tout le monde l'appréciait, fasciné par un homme éclatant de vie.
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Pasteur, organiste, philosophe et médecin, Albert Schweitzer est tout cela à la fois. Né en 1875 en Alsace, il mourut au Gabon en 1965. Il avait entrepris ses études de médecine tardivement, précisément dans le but de venir en aide aux populations de la forêt vierge.
Le personnage force le respect et son travail acharné, prémisse des ONG médicales, lui vaudra le prix Nobel en 1952.

A l'orée de la forêt vierge raconte son premier séjour à Lambaréné, au Gabon, entre 1913 et 1917. Albert Schweitzer y évoque de nombreux sujets. Cela va du quotidien de l'hôpital à des considérations plus sociologiques et philosophiques sur les rapports entre les Blancs et les Noirs dans la colonie ou les coutumes locales.
Sa publication, en 1923, après un retour en Europe chaotique (il fut arrêté avec son épouse en 1917 en Afrique équatoriale française comme citoyens allemands), lui permettra de se faire connaître et de réunir les fonds nécessaires à la poursuite de son oeuvre. Il s'agit de son livre le plus connu, qui permet de découvrir un homme d'une grande humanité !

Challenge XXème siècle 2020
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Lorsque Albert Schweitzer, qui avait entamé une polyvalente carrière d'organiste, de théologien et d'écrivain, décide, à l'âge de trente ans, de devenir médecin, c'est dans le but précis de se rendre en Afrique pour y mettre ses compétences nouvellement acquises au service de populations dont il a appris qu'elles en avaient cruellement besoin.

C'est ainsi qu'en 1913, il quitte son Alsace natale pour la mission évangélique de Lambaréné, au Gabon, où sa femme l'accompagne. La construction d'un hôpital et le succès de ses premières interventions chirurgicales lui confèrent rapidement auprès des autochtones une popularité respectueuse, et l'afflux d'un nombre croissant de patients.
La tâche est lourde. En plus de certaines maladies également répandues en Europe, le docteur Schweitzer découvre les ravages occasionnés par les maux locaux tels que la maladie du sommeil ou la fréquence des ulcères de la peau.

"A l'orée de la forêt vierge" se présente comme un journal tenu par Albert Schweitzer, dans lequel il a consigné, à des intervalles parfois séparés de plusieurs mois, ses réflexions, ses découvertes, son quotidien. Les comptes-rendus presque cliniques (sur les symptômes de ses patients, les traitements qu'il adapte en fonction d'un environnement difficile) alternent ainsi avec ses observations personnelles sur un monde qu'il découvre avec un regard qui peut sembler surprenant et rétrograde au lecteur d'aujourd'hui. L'auteur adopte vis-à-vis des indigènes une attitude paternaliste, considérant le pays colonisateur comme un "grand frère" dont le devoir est d'éduquer, de "civiliser" les populations locales.

Ceci dit, bien qu'il ne remette jamais en question le bien-fondé de la colonisation même, son analyse des comportements indigènes évolue au fil de son séjour.

Dans un premier temps, il découvre une situation qui le conforte dans sa conviction que l'évolution des peuples colonisés n'a pas dépassé le stade de l'enfance... Il déplore l'alcoolisme qui sévit parmi ces populations, ainsi que certaines coutumes ou conduites qu'il juge primaires, comme la polygamie, le cannibalisme, ou leur propension à la paresse.

Et puis, en vivant parmi les indigènes, il apprend à mieux les connaître et à relativiser son jugement. Il admet par exemple que ce qu'il considérait comme de la paresse est en réalité une forme de liberté que procurent à la fois un environnement naturel généreux et une philosophie de vie différente de celle pratiquée par les européens. Pour l'africain, le travail n'a aucune valeur éthique ou morale, il est simplement un moyen ponctuel de se procurer ce dont il a besoin. L'argent en lui-même n'a pour lui aucun intérêt. Il finit par comprendre, même s'il ne les accepte pas, des comportements qui lui ont dans un premier temps paru choquants d'un point de vue moral, et qui répondent simplement à des nécessités pratiques.

L'auteur constate par ailleurs certains effets pervers du colonialisme. Il critique notamment la stratégie consistant à créer chez l'indigène de nouveaux besoins -le pire étant l'alcool-, pour s'assurer de l'apport d'une main d'oeuvre docile. Lui-même prône envers les populations colonisés une autorité équitable et bienveillante, dans le but louable de leur permettre de "mieux vivre" matériellement et spirituellement -selon les critères occidentaux-, sans toutefois poser les bases d'une réelle autonomisation de ces peuples.

"A l'orée de la forêt vierge" peut être ainsi considéré comme un intéressant témoignage. Certes, observé à la lumière des bouleversements qui ont secoué le monde colonial au XXème siècle, le point de vue du docteur Schweitzer peut paraître passéiste, mais il serait dommage d'occulter la nature par ailleurs humaniste de sa démarche. En tant que médecin, il a fait preuve d'un dévouement et d'un altruisme admirables, et s'est toujours efforcé de porter des jugements réfléchis et personnels sur l'environnement qu'il a découvert à Lambaréné.
Lien : https://bookin-ingannmic.blo..
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Les souvenirs d'expedition d'un medecin exercant dans la foret au contact des populations indigenes:un reportage ici ecrit comme une immersion qui fait mouche car l'auteur nous fait sentir l'ame des lieux et de ses compagnons de voyage.Un petit livre agreable a decouvrir
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Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
La misère physique est partout immense en Afrique. Avons-nous le droit de fermer les yeux devant elle et de l'ignorer, parce que les journaux d'Europe n'en parlent pas ? Nous sommes des privilégiés. Quand, chez nous, quelqu'un tombe malade, on appelle immédiatement le médecin. Est-il nécessaire d'opérer ? Les portes d'une clinique s'ouvrent aussitôt. Mais que l'on se représente ces millions d'êtres humains qui souffrent là-bas, sans espoir de secours. Chaque jour, des milliers et des milliers de pauvres créatures sont livrées à d'intolérables souffrances dont l'art médical pourrait les affranchir.
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Comment les Blancs de toutes nations ont-ils agi à l'égard des indigènes depuis la découverte des terres nouvelles? Que signifie à lui seul ce fait que là où des Européens, parés du nom de Jésus, sont parvenus, un si grand nombre de peuples ont déjà disparu, d'autres sont en train de disparaître ou diminuent constamment? Qui décrira les injustices et les cruautés commises au cours des siècles par les peuples de l'Europe? Qui pourra jamais évaluer les maux causés par l'eau-de-vie et les maladies que nous leur avons apportées?
S'il existait un livre qui consignât tous les faits qui se sont passés entre Blancs et peuples de couleur, il y aurait bien des pages que nous préfèrerions tourner sans les lire, parce qu'elles contiennent trop de choses que nous avons à nous reprocher.
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Pour terminer, un mot sur les rapports entre blancs et noirs. (...) Je dois lui montrer que je respecte la dignité de tout être humain; et il doit s'en rendre compte. (...) Le primitif est comme un enfant. Sans autorité on n'obtient rien de l' enfant. (...) Mon attitude vis-à-vis du primitif; je la définis de la façon suivante: "Je suis ton frère, mais ton frère aîné."
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A cette même époque, je lus un article de journal qui exposait qu'il y aurait toujours des guerres, parce qu'on ne pourrait jamais déraciner du cœur humain ses nobles aspirations à la gloire. Ces glorificateurs de la guerre la voient peut-être idéalisée en quelque sorte par l'enthousiasme ou le sentiment de légitime défense. Mais leur exaltation tomberait peut-être, s'ils faisaient une seule journée de marche par les sentiers de la forêt vierge, sur l'un des théâtres de la guerre en Afrique. Ils rencontreraient à chaque instant les cadavres des porteurs qui ont succombé sous leur fardeau. Ces victimes innocentes, parties sans enthousiasme, dans l'obscurité et le silence de la forêt vierge, leur feraient comprendre ce qu'est réellement la guerre.
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Eau et forêt vierge!... Comment rendre ces impressions? Nous croyons rêver. Les paysages antédiluviens que nous que nous avions vus quelque par sur des dessins fantaisistes sont ici réalité. On ne parvient pas à distinguer où l'eau cesse et où commence la terre.
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