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EAN : 9789973580719
144 pages
Elyzad (31/05/2014)
4.04/5   25 notes
Résumé :
Un village français. Mère au foyer, Marguerite passe l'été à la ferme familiale. Une vie modeste, résignée, mais elle aime lire.
De retour de la guerre d'Algérie, son mari ne supporte pas de côtoyer à sa table les saisonniers maghrébins de la ferme. Marguerite à l'inverse est fascinée par leur langue, leur courtoisie, leur étrangeté.
Les observant, elle tente de combler les silences de son mari sur l'Algérie et peu à peu elle entrevoit un autre monde..... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (13) Voir plus Ajouter une critique
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Un petit livre que j'ai découvert dans une collection que je ne connaissais pas: Elyzad poche.
Couverture très jolie.

Marguerite passe tous les ans, un mois à la ferme de son beau-père avec sa famille. Son mari qui a changé depuis son retour d'Algérie, passe ses journées à la pêche . Elle reste à s'occuper des repas des journaliers espagnols, portugais ou arabes qui travaillent à la ferme.
" Les étrangers parlaient entre eux, mangeaient, riaient. Ils étaient bruyants mais joyeux. Avec elle, ils étaient polis, respectueux. Ils la regardaient à peine. Elle ne s'asseyait pas à la table avec eux."
Elle est fascinée, mais le beau-père veille.

Ces 117 pages sont tout simplement superbes. Une collection à découvrir!
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Dans la ferme familiale, Marguerite vit auprès d'un mari qui la néglige et parfois la maltraite. Comme chaque année des ouvriers saisonniers, Marocains pour la plupart viennent aider pour les récoltes.
Ces étrangers, Marguerite ne les a jamais vraiment regardés, son mari la surveille, elle les voit de loin, un peu troubles. L'un d'entre eux cependant attirera son attention par le respect et la courtoisie dont il fait preuve à son égard. Marguerite se surprendra à rêver d'une autre vie, de la mer, peut-être de l'amour.
Bien des années plus tard, après la mort de son mari, Marguerite rencontrera Selim le colporteur qui lui rappellera l'ouvrier Marocain

Ce texte très court plein de poésie trace le magnifique portrait d'une femme courageuse qui osera enfin profiter du magnifique cadeau que lui fait la vie en lui offrant l'amour du colporteur aux yeux clairs.
J'ai aimé cette histoire simple et douce, à lire d'une traite.



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Je suis ravie d'avoir découvert ce court roman aux hasards des étagères. J'aime beaucoup cette maison d'édition au travail extrêmement soigné et dont les livres sont de petites merveilles éditoriales.

Cette oeuvre de Leïla Sebbar nous plonge dans la vie de Marguerite, son quotidien solitaire, son mari avare en mots, sa vie simple et surtout sa soif de découverte.

Marguerite semble être l'incarnation d'une époque, d'un autre temps, où l'on faisait nous-mêmes nos vêtements, où l'on parlait peu de ses sentiments, une époque où les hommes ont dû se battre en Algérie, lieu qu'ils ne savaient même pas situer sur une carte et pour une guerre à laquelle ils ne croyaient pas.

En peu de mots, l'auteure a très bien sû mettre en lumière la complexité des sentiments des jeunes français revenus de l'Algérie vis à vis des Arabes en général.

J'ai trouvée Marguerite particulièrement touchante, et l'ai vu s'ouvrir peu à peu avec bonheur.

La plume de l'auteure est une belle découverte, j'zi beaucoup aimé la simplicité qui transparait, mais aussi la pudeur dans la description des sentiments, une certaine retenue intéressante.

Ce roman m'a donc donné envie de découvrir les autres oeuvres de Leïla Sebbar.
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Voici un tout petit roman publié par les talentueuses éditions Elyzad, en poche, ce qui le rend très facile à glisser dans son sac pour le sortir à tout moment. Et, comme toujours, le livre est joli !

Nous sommes dans les années 60, juste avant et après la guerre d'Algérie. Nous découvrons Marguerite, jeune femme toute simple qui pense avoir trouvé le bonheur en épousant Simon, jeune homme tout simple aussi quoique un peu jaloux. On passe les étés dans le village des parents fermiers de Simon, entre travaux de la vigne et repas avec les saisonniers. Tout irait bien si Simon n'avait rapporté de sa guerre en Algérie la hantise, la rancune, la peur, la haine, l'incompréhension absolue vis-à-vis des Algériens. Sentiments qu'il va étendre aux Maghrébins, Marocains par exemple et que les Français un peu beaufs du village n'hésiteront pas à étendre aux Iraniens (C'est l'époque de Khomeiny à Neauphle le Château. Tous ces musulmans, bonnet blanc, blanc bonnet , non?)

Et le roman passe des sentiments hargneux de Simon et consorts à ceux, troublés, tremblants, émus, de Marguerite, petite Emma qui s'ennuie auprès de son désagréable mari. du rêve à la réalité, quand passe un joli regard clair dans un visage basané, des attentions douces, un peu de bonheur furtif. Elle se laisse aller, doucement, naturellement.

Mais la vie ne gâte pas si facilement la petite Marguerite, son saisonnier marocain disparaît, son mari sort du champ et quand enfin, pendant sept années de douceur avec un marchand de tapis elle trouve la sérénité et le bonheur, la vie se moque encore d'elle. Douce et triste Marguerite...

Dans ce court roman tout en délicatesse, en finesse et en sensibilité, Leïla Sebbar n'appuie pas sur les comportements racistes et bêtes, ne juge pas et épargne même le mari jaloux et haineux. L'Histoire passe, laisse des traces longues à effacer. D'une triste actualité, ce roman rappelle que tous les musulmans ne se ressemblent pas et que faire l'amalgame, hâtivement, stupidement, c'est prendre le risque de la haine et de la violence.

J'avais beaucoup aimé « Le pays natal », oeuvre collective. Je ne suis pas déçue de roman, loin de là.
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Marguerite et le colporteur aux yeux clairs est un court roman de Leïla Sebbar publié pour la première fois en 2002. Elle y raconte l'histoire de Marguerite, une jeune femme au foyer, mariée à un homme traumatisé par la guerre d'Algérie. Elle tombe amoureuse d'un saisonnier marocain.
le mari de Marguerite ne parle pas de la guerre. Il n'explique pas pourquoi il refuse que son père emploie des saisonniers arabes. Ce silence les rend étrangers l'un à l'autre. Marguerite ne reconnaît pas l'homme auquel elle s'était fiancée avant la guerre, avec sa peau « couleur pain de seigle » (p.12), couleur que sa peau n'a plus, mais qu'elle retrouve chez les saisonniers. La violence de la guerre s'immisce ainsi dans leur couple d'abord par le silence et l'incompréhension. Mais cette violence que Simon a ramenée de la guerre s'exprime aussi physiquement lorsqu'il se bat avec le saisonnier marocain (p.43) ou lorsqu'il gifle Marguerite (p.50) au prétexte d'un livre, dans lequel il suppose qu'une Française tombe amoureuse d'un arabe.
Marguerite ne lit que des histoires d'amour et d'aventure, qui l'éloignent de son quotidien. Lorsque la bibliothécaire lui propose un récit qui ressemble plus à sa vie, elle refuse « brutale » (p.88) : « L'histoire d'une femme qui lui ressemble, ça lui ferait peur, elle ne la lirait pas. ». Cette phrase a une dimension ironique, puisque nous sommes justement en train de lire son histoire. Néanmoins, celle-ci finit par rejoindre celles qu'elle lit : elle est « enlevée » (p. 106) par un homme étranger comme la femme enlevée par des pirates (p. 39).
Cet homme, c'est d'abord son regard qui l'a intrigué. Ses yeux bleus l'ont surpris et ainsi sorti de la masse des saisonniers qu'elle « voit de loin, un peu troubles » (p.12). Dans le roman qu'elle lit, « le héros a des yeux bleus alors qu'il ne devrait pas » (p.24). Sélim se confond d'abord avec un personnage de roman, avant qu'elle puisse vraiment apprendre à le connaître des années plus tard, après la mort de Simon.
le texte se referme sur lui-même : la fin renvoie au début, au premier chapitre, après que Marguerite a appris la mort de Sélim.
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
J'ai eu un chagrin... Un chagrin immense. J'ai compris ce jour-là qu'on peut mourir de chagrin. Mourir d'amour... Mais je ne suis pas morte. Quand le cousin m'a annoncé la nouvelle, je n'ai pas parlé. Je n'ai rien dit. Paralysée. Je n'ai pas bougé jusqu'au lendemain matin. C'est le facteur qui m'a réveillée, brutalement. La porte n'était pas fermée, ni les volets, il m'a vue assise, la tête entre mes bras croisés, sur la table de la salle à manger. Il a cru que j'avais eu une attaque, il est entré et il m'a secouée. Il a pris peur parce que je l'ai regardé sans le reconnaître, les yeux ouverts, je ne le voyais pas. Il ne savait pas ce qui m'arrivait. Il a déposé le journal comme il l'a toujours fait, au coin de la table et il a continué sa tournée.
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Les premières lettres de Simon à Marguerite racontaient la stupeur du jeune soldat.(...)
il écrivait :"(...) J'ai vu des femmes qui vont chercher l'eau loin de chez elles, elles ne regardent pas les hommes, mais nous on peut les regarder autant qu'on veut.Je les trouve belles, malgré ce que disent mes copains, qui me répètent que je devrais pas faire attention à ces sauvages et qu'on est pas là pour les admirer, mais pour tuer leurs fils, leurs maris, leurs pères, leurs frères et c'est vrai on est là pour ça..."
( p.17)
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« Encore des romans à l’eau de rose. Heureusement le bibliobus ne passe pas à la ferme. Tu ferais plus rien de la journée. C’est une maladie. Il faut être malade pour lire comme ça. C’est pas la vie… »
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« Mon père m’a dit que les hommes te parlent maintenant ? ça suffit pas de les servir, il faut faire la conversation. Ils vont t’apprendre leur langue, aussi, pourquoi pas ? Ils t’ ont parlé ? Qu’est-ce qu’ils t’ont dit ? »
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Il fit comprendre à sa mère qu’il ne reviendrait pas, tant qu’elle vivrait avec l’Arabe. Marguerite ne revis plus son fils, pendant les sept années où Sélim vécut avec elle, dans la maison de l’oranger.
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Videos de Leïla Sebbar (7) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Leïla Sebbar
La Bibliothèque francophone de Paris 8 vous propose une rencontre avec Leïla Sebbar, rencontre littéraire organisée par Ferroudja Allouache et Kamila Bouchemal ainsi que les étudiant.e.s de Master Création critique/Écritures du monde.
Retrouvez cette ressource et sa documentation sur Octaviana (la bibliothèque numérique de l'université Paris 8) : https://octaviana.fr/document/VUN0036_19
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