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EAN : 9782863745038
304 pages
Mazarine (30/01/2019)
3.81/5   139 notes
Résumé :
1809, une île déserte, 5000 hommes, 21 femmes
Le destin bouleversant d’Héloïse

5 mai 1809, cinq mille soldats de l’armée napoléonienne sont déposés sur la petite île déserte de Cabréra, en Méditerranée. Les accompagnent vingt et une femmes, dont une jeune cantinière de dix-huit ans qui vient juste de perdre son mari. Sur tous les visages, la même question : les a-t-on abandonnés à leur propre sort sur ce rocher aride ? Pour survivre, un maigre ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (78) Voir plus Ajouter une critique
3,81

sur 139 notes
Je remercie chaleureusement les éditions Fayard (Mazarine) pour l'envoi, via net galley, du roman : La prisonnière de la mer d'Elisa Sebbel.
5 mai 1809, cinq mille soldats de l'armée napoléonienne sont déposés sur la petite île déserte de Cabréra, en Méditerranée.
Les accompagnent vingt et une femmes, dont une jeune cantinière de dix-huit ans, Héloïse, qui vient juste de perdre son mari.
Sur tous les visages, la même question : les a-t-on abandonnés à leur propre sort sur ce rocher aride ?
Pour survivre, un maigre filet d'eau douce, une poignée de fèves délivrées en ration insuffisante, quelques branchages pour construire des abris précaires.
Les hommes sont désespérés et les femmes seules victimes de leur avidité. Héloïse n'a pas d'autre choix que de trouver protection auprès d'un officier jusque lors d'un nouvel arrivage, elle ne croise le regard de Louis..
Partagée entre la raison et la passion, Héloïse survivra-t-elle ?
La prisonnière de la mer est un magnifique roman.
J'ai beaucoup aimé le contexte historique de ce roman. J'ignorais que des personnes pouvaient avoir ainsi été abandonnés sur une île, cela m'a paru totalement fou de faire ça !
J'ai découvert le métier de vivandière, qui constituait à suivre les troupes pour vendre aux soldats des vivres, des boissons. Héloïse en était une, c'est ce qui lui a permis de suivre son mari dans l'armée de Napoléon.
Héloïse est une jeune femme très mûre pour son age, d'un autre coté elle n'a pas vraiment le choix ! Malgré son jeune age elle a vécu énormément de choses. C'est une femme forte, et j'ai beaucoup aimé découvrir son histoire.
L'écriture d'Elisa Sebbel est agréable à lire, c'est clair, concis et il n'y a pas de longueurs. Elle va droit au but.
J'ai apprécié l'histoire, les personnages, l'ambiance de ce roman, le coté historique.. Bref, vous l'aurez compris tout m'a plu dans La prisonnière de la mer et c'est avec plaisir que je mets cinq étoiles :)
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L'auteure introduit d'abord un rappel des faits historiques, manière de situer le contexte géopolitique, cela peut paraître de prime abord un peu fastidieux mais indispensable.
Il permet d'appréhender, de comprendre, de s'immerger dans les tourments de l'histoire avec un grand H, celles qui va façonner et bouleverser l'Europe dans les troubles et les méandres de son évolution telle qu'on la connaît aujourd'hui.

Dès les premières lignes, à travers un récit à la première personne, je me suis fondu dans le personnage principal d'Héloïse.
Ce qui frappe d'emblée, c'est l'écriture limpide, un style littéraire juste et équilibré, alternant descriptions intérieurs et extérieurs avec des dialogues aérés, tout est magiquement imagé, un sentiment de pénétration avec tous les états d'âme d'une femme prise comme dans un étau, pas seulement en prise avec cette île déserte, une terre hostile, âpre.

Mais au milieu de tous ces hommes, sans tomber dans le piège de considérer tous les hommes comme des masochistes, dans un petit espace à forte tendance masculine, il faut déjà se rappeler l'époque du livre, ces militaires viennent d'être battus, humiliés lors d'une guerre en Espagne (Bataille de Bailén), la plupart sont des conscrits en pleine fleur de l'âge, ils sont là parce qu'ils ont été appelés, selon la loi française.
Héloïse n'aurait jamais dû se trouver en cet endroit pour des raisons que vous pourrez découvrir dans ce livre qui peut se lire comme une forme de journal intime, jour après jour (ou presque).
En sus du prologue historique, l'auteure sait de quoi elle parle, elle a fait des recherches poussées, en épluchant des mémoires et des archives historiques (dont vous trouverez les sources en fin d'ouvrage), j'apprécie le style de ne pas trop abonder dans le sens du roman historique.

Avant tout, c'est le récit d'une femme, miroir de toutes ses acolytes qui ont dû survivre, prendre sur elle, vivre et composer avec tous les éléments naturels et humains, dans la tourmente de l'histoire avec un grand H


Héloïse est vivandière, elle l'est devenue pour suivre son mari, Armand, conscrit. Un métier qui consiste à rendre des services (cuisine, infirmière etc ...) au sein des régiments militaires.
Quand elle doit faire le deuil de son mari qui n'a pas survécu à la traversée jusqu'à l'accostage sur ce rocher, le récit débute. Je n'ai pas mis longtemps à faire battre mon coeur à l'unisson de celle qui va tout donner, un symbole, un exemple ... jusqu'à la dernière ligne.

Fort d'une écriture fluide et sans temps mort, c'est un livre qui se lit d'une traite, la succession des chapitres appelle à toujours savoir, à avancer, un concept original pour mieux happer le lecteur, donner un cachet d'urgence, cette zone de survie et quelque peu en vase clos, même si l'île fait une dizaine de kilomètres carrés, il n'en reste pas moins plus de 5 000 personnes présentes.

Basé sur des faits historiques rigoureux, l'auteure a choisi la liberté de conter l'histoire de cette vivandière, en insufflant une inspiration romanesque, un souffle prégnant, les caprices du destin, la solitude d'une jeune femme même si l'amour n'est jamais loin, à l'instar de ses compagnons d'infortune, homme ou femme, Héloïse oscille souvent entre espoir et désespoir, illusion et désillusion d'une part, la faim et la soif d'aurtre part, les affres du climat rugueux ne sont pas en reste, tous les moyens sont bons pour arriver à survivre un jour de plus et encore un autre, la culpabilité et le remord ne sont pas ici des notions abstraites, elles s'imposeront de force ou pas, les aléas de la vie, en lutte et en butte devant les préjugés, j'ai été impressionné par la capacité de l'auteure à donner cette consistance et cette épaisseur à plusieurs d'entre eux, pas seulement à la protagoniste.
L'aspect psychologique est palpable car souvent, c'est un long processus qui découle de tel ou tel, latent, irrévocable, irréversible.
Aux situations les plus précaires et les chaotiques succèdent celles qui rivalisent d'émotions les plus inattendues et les plus belles, comme un signe divin, une larme ici, des sentiments contrariés là. Ses forces et ses opposées, ses faiblesses et ses contraires.

"... mes angoisses, mes peurs, mes doutes, ma culpabilité ..."

Une réussite pour reconstituer un microcosme à l'échelle d'un petit bout de rocher, c'est criant de vérité dans l'attitude de chacun, dans l'attente espérée non seulement d'une vie meilleure ou d'un avenir s'il existe mais surtout cette lueur, ce petit bout d'étincelle qui suffirait à leur bonheur, de croire à son prochain, de se considérer encore comme faisant parti de l'humanité.
Au milieu de l'horreur de cet abandon et de cette déperdition quasi totale, l'amour peut-il redonner force et vitalité, courage et espérance ?

L'autre point fort de ce roman est l'espace géographique décrite, le titre éponyme est le rocher, les lieux si désertiques sont époustouflants d'authenticité, c'est bien simple, en suivant les traces et les pas d'Héloïse, on s'y croirait, après avoir baigné le lecteur du contexte historique au départ, puis de présenter les personnages au fur et à mesure de la progression du récit, cet environnement erratique et d'une nature sauvage va petit à petit dévoiler ses petits secrets, donnant une ampleur inattendue à la construction narrative.

J'avais appréhendé que l'auteure n'en fasse trop dans la partie "historique" de l'époque du livre, bien au contraire, j'ai découvert un vrai roman littéraire en ce sens qu'elle est arrivée à me captiver de bout en bout, à me faire éprouver de l'empathie exponentielle à l'égard d'Héloïse mais pas seulement, une forme de compassion jamais gratuite ni complaisante pour bon nombre des personnages jusqu'à un pic culminant du livre, vous le découvrirez assez tôt, en un mot, déchirant.

L'intrigue se conjugue à plusieurs niveaux de lecture.
Un mariage réussi de la grande histoire réelle et de la petite histoire qui m'a ému, littéralement parlant et ... humain. La vie et rien d'autre.

De l'auto-édition à l'éditeur Mazarine, il n'y a qu'un pas, une histoire sublime qui mérite d'être lu par le plus grand nombre, un magnifique hommage à toutes ces femmes oubliées de l'histoire, un gros coup de coeur, La Prisonnière de la mer de Elisa Sebbel. ❤️

Je termine en vous laissant avec cette citation extraite des mémoires du soldat, Sébastien Boulerot qui était présent lors de cette période, il m'a accompagné pendant toute la lecture, la voici :

"Il y avait parmi nous des femmes ; ce furent des anges ! Quel dévouement ! Quelle activité ! Eh bien, quoiqu'en butte aux outrages et aux vexations de nos bourreaux, elles se portaient mieux. Elles étaient dans un perpétuel mouvement pour donner des soins aux uns et aux autres et le mouvement était le remède qu'il nous fallait.".
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Quand j'écris « Elisa Sebbel », j'ai l'impression d'avoir tout dit, tant mon attachement à son premier roman est fort. J'ai souvent exprimé mon attention à la plume d'un auteur. Celle d'Elisa est magique : elle rappelle la richesse et la beauté de la langue française. Je ne sais plus si c'est la langue française qui sert l'histoire de la prisonnière de la mer ou si c'est l'écriture d'Elisa qui sublime notre patrimoine culturel. Les deux ne font plus qu'un et mon émotion est forte face à la beauté de ce texte. Alors que certains veulent faire disparaître le passé simple, l'auteure le manie avec élégance et virtuosité.


Se fondant sur des faits historiques méconnus, La prisonnière de la mer se déroule à l'époque napoléonienne. L'armée a été battue et plus de 5000 soldats ont été déportés sur l'île de Cabrera. Vingt et une femmes font partie des prisonniers. Par la voix d'Héloïse, une jeune veuve de dix-huit ans, Elisa Sebbel décrit les conditions de leur captivité. le manque d'eau et de nourriture, les épidémies, le désespoir, les morts, etc. composent leur quotidien.


Pourtant, dans cet enfer, l'essence de l'humain n'est pas éteinte. Certaines amitiés permettent de tenir, l'amour aide à la survie, certaines solidarités mais aussi des stratégies se mettent en place. J'ai ressenti la faim, la soif, la violence, l'espoir et la maladie. Je suis tant entrée dans l'histoire que je me suis identifiée à Héloïse. Pourtant, j'ai regretté certains de ses choix, tout en la comprenant. Elle est une femme de coeur, indépendante, elle est forte et a du caractère. Nombreuses sont les femmes qui se reconnaîtront en elle. Les hommes, quant à eux, l'aimeront. Elle est justement entourée de plusieurs hommes …


Conclusion


Je suis persuadée que le roman La prisonnière de la mer va beaucoup faire parler de lui. Je suis impressionnée par le travail de recherche phénoménal et la plume poétique de l'auteure, la retranscription de l'histoire des captifs de Cabrera et les personnages attachants.


J'ai suivi le parcours d'Elisa Sebbel de l'auto-édition à la parution de son livre aux Éditions Mazarine. Cette nouvelle lecture a confirmé mon coup de coeur. La prisonnière de la mer est magnifique et je lui souhaite tout le succès qu'il mérite.
Lien : http://www.valmyvoyoulit.com..
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***

Quand Armand se voit obligé de rejoindre les rangs de l'armée pour les guerres napoléoniennes, sa toute jeune épouse, Héloïse, espère qu'il reviendra vite. Mais alors qu'elle l'attend, avec toujours plus d'angoisse et de doute, elle décide de le rejoindre en tant que cantinière. Sur les champs de bataille, dans les camps, et jusque sur cette île où ils seront faits prisonniers, Héloïse va survivre... Dans des conditions difficiles, elle arrivera même à espérer...

Les romans historiques ont toujours le goût particulier de la découverte. Soit parce que vous connaissez l'époque et que vous en apprenez d'avantage, soit parce que les épisodes évoqués vous étaient jusque là totalement inconnus.

Ce fut le cas pour moi avec ce roman d'Elisa Sebbel. Dotée d'une belle écriture, l'auteure nous embarque avec elle en 1809, sur une île totalement isolée de Méditerranée.
Parmi les 5000 soldats prisonniers vivent une vingtaine de femmes, dont Héloïse, l'héroïne. On y découvre alors à travers son regard, les difficultés d'une vie sauvage, le manque de nourriture, de chaleur et de confort. Mais c'est aussi la brutalité des hommes, la promiscuité et la peur qui rythment le quotidien de l'ile.

Héloïse est une jeune femme courageuse et touchante. A travers le regard d'Henri, puis de Louis, elle puisera la force d'avancer et de garder espoir.
Grâce à l'amitié de Marie, elle gardera sa part d'humanité.

Un grand merci à NetGalley et aux Éditions Mazarine pour ce roman intense.
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La thématique de la prisonnière de la mer est a priori intéressante, car elle fait découvrir un épisode historique méconnu : de 1809 à 1814, des milliers d'hommes et une poignée de femmes, capturés par les Espagnols après la défaite des armées napoléoniennes à Baylen, en Andalousie, sont relégués sur l'île de Cabrera, dans l'archipel des Baléares. Faute de soins et de nourriture suffisante, beaucoup périssent dans ce qui peut être considéré comme l'un des premiers camps de concentration de l'histoire.


Hélas, la déception est rapidement au rendez-vous de cette lecture, quand, malgré toute sa documentation sur le sujet, l'auteur nous enferme peu à peu dans une romance insipide aux personnages sans profondeur : vivandière dans l'unité de son soldat de mari, bientôt veuve et contrainte de se mettre sous la protection d'un officier afin d'échapper à la promiscuité échauffée de l'île, la jolie narratrice se retrouve déchirée entre sa loyauté envers son gentil protecteur, et son coup de foudre pour un bel et ombrageux lieutenant. Qui plus est, de paysanne illettrée, elle va se transformer en dame appréciée pour son éducation…


J'attendais bien davantage que cette gentille bluette, d'autant plus décevante que son thème historique était intrigant.
Concernant la défaite napoléonienne en Espagne, mieux vaut lire La croix, nouvelle de Stefan Zweig.


Petit prolongement sur la guerre napoléonienne en Espagne et la défaite de Baylen dans ma rubrique le coin des curieux, à la fin de ma chronique de la prisonnière de la mer sur mon blog : https://leslecturesdecannetille.blogspot.com/2019/05/sebbel-elisa-la-prisonniere-de-la-mer.html
Lien : https://leslecturesdecanneti..
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Pour la première fois depuis des mois, je respirai à pleins poumons et fermai les yeux un instant. Le sable doux glissait sous mes pieds, l’eau fraîche et vive me ramenait à la vie. Sur la plage, les soldats étaient ivres d’air frais et d’espace. Certains s’allongeaient, voulant ressentir ce sol ferme sous leur corps tout entier. D’autres couraient, sautaient, s’embrassaient. Fous de vie, fous d’espoir, fous de terre. Les officiers laissèrent leurs hommes s’abandonner à cette liesse soudaine. Ils se faisaient peu d’illusions, mais à quoi bon leur refuser ce petit moment de bonheur ?
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Avec l'arrivée des gradés et la venue du printemps, les cœurs s'allégèrent. Les jours s'allongeaient, le paysage verdissait. Le spleen et l'apathie fondaient sous la douce chaleur des premiers rayons de soleil.
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Oublier le passé, c'était la clef. Il fallait effacer hier et ne vivre qu'aujourd'hui, se perdre dans les méandres du présent. Ma vie d'avant n'avait été qu'une route bien droite, sans courbe, ni dévotion. Ici les jours étaient si imprévisibles et si inquiétants. On prenait un sentier le matin et devait s'en écarter le lendemain. Souvent on tombait, et on avait à peine le temps de se relever avant qu'une autre pierre ne nous fasse trébucher.
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Les femmes étaient interdites dans l'armée : seules les cantinières pouvaient accompagner leur régiment. Sinon leur punition était dure. J'en avais vu une qu'on avait déshabillée, rasée partout, passée au cirage et forcée à défiler ainsi devant tous les soldats avant d'être chassée.
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Peu à peu, cette vivandière dépourvue de grâces physiques, si ce n'est une poitrine généreuse qu'elle n'hésitait pas à mettre en avant sous une chemise bien serrée, avait gravi les rangs de l'armée pour finir en compagnie d'un apothicaire membre du conseil des prisonniers.
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