Un épisode de la série Roger le Colpoteur (Roger Chapman en V.O.), où sa bougeotte le conduit à cheminer en plein hiver jusqu'au manoir de Cederwell, où le mauvais temps va le bloquer pour quelques jours. Entretemps, il aura rencontré un simplet vivant en ermite, Ulnoth le saxon, qui va lui venir en aide dans son habitat troglodyte quand il se sera fait une entorse, puis Siméon, un frère dominicain zélé, prompt à condamner toutes les dérives, avec qui il va marcher dans la neige qui commence à tomber à gros flocons jusqu'au logis de Sir Hugh, seigneur de Cederwell.
A peine arrivés, Roger et le frère Siméon découvrent le cadavre de Jeanet, la jeune épouse de sir Hugh, tombé du haut d'une tour. Jeanet, confite en dévotion, et qui rendait vingt ans à son époux, avait transformé un des étages d'une vieille tour en chapelle pour mieux venir y prier. Elle est apparemment tombée depuis la balustrade qui entourait le sommet de la tour.
Cette mort semble bien arranger sir Hugh, qui ne cache pas sa liaison avec la maîtresse du domaine voisin, Ursula Lynom. Leur avenir est donc dégagé. Cette mort arrange tout autant le fils de sir Hugh, Maurice, qui entretient une relation contre nature avec le collecteur des taxes du domaine, Fulk Disney. Les deux étaient à la merci des révélations que Jeanet s'apprêtait sans doute à faire à frère Siméon qu'elle avait convoqué au domaine. S'ajoutent à ce mic-mac un beau-frère entretenu et une gouvernante amoureuse de son maître. Cederwell s'avère un nid d'intrigues que durant son court séjour Roger va mettre à jour.
Cette série a le grand mérite d'être un vrai voyage temporel dans un moyen âge finement restitué. Ce tome entre dans le genre meurtre dans un lieu clôt, ou comment Roger le Colporteur joue au Cluedo pour le plaisir du lecteur.
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Roger a la bougeotte. On est au coeur de l'hiver mais il ne tient pas en place, il décide de quitter sa belle-mère et sa toute petite fille pour aller commercer. Il suit les traces d'un frère prêcheur renommé, Siméon. Ils finissent par trouver refuge dans un manoir, Cederwell, car la tempête de neige fait rage. La châtelaine du lieu a fait appel à frère Siméon : on la trouve morte, tombée d'une tour. Son demi-frère finit lui dans le puits du manoir. Et pour couronner le tout un pauvre homme qui avait recueilli Roger est lui aussi trouvé mort dans la campagne gelée. Ces meurtres ont un lien, et Roger aura fort à faire pour démasquer le coupable... L'atmosphère hivernale est bien rendue et cette enquête historique se lit bien, sans trop de surprises.
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J'ai toujours du plaisir à retrouver Roger le colporteur de Plymouth. Ici nous le retrouvons bloqué dans un manoir à cause de la neige. Cela tombe bien puisque une série de meurtres ne cherche qu'à être résolue.
Un policier historique classique où nombres des protagonistes de ce huis-clos mortel sont des suspects potentiels. et les mobiles ne manquent pas. Rien de très innovant, mais Kate Sedley nous entraîne dans cette énigme avec savoir faire et avec une plume toujours aussi facile à lire.
Donc peut être pas le meilleur policier du genre mais pas le pire non plus, loin de là.
Je me lancerai dans la lecture du prochain tome avec toujours la même envie.
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Et revoilà Roger le Colporteur et ses aventures bien involontaires...
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J’émergeai des brumes de l’inconscience pour découvrir frère Siméon penché sur moi, son étroit visage dévoré d’inquiétude.
— Colporteur ? Qu’est-il arrivé ? Comment vas-tu ?
Je m’assis lentement puis étirai avec prudence chacun de mes membres pour m’assurer qu’aucun os n’était brisé. Satisfait du résultat, je pris conscience d’un mal de tête lancinant et du fait que je me sentais tout étourdi.
— Quelqu’un m’a poussé du haut de l’escalier, dis-je.
L’ardeur du zèle réformateur transfigurait ses traits fins qui, au repos, prenaient l’aspect d’un masque de parchemin. Il me faisait penser aux premiers frères dominicains qui, dans leur détermination fanatique d’éradiquer l’hérésie, obligeaient des familles à témoigner contre leurs propres membres, faisaient brûler sur le bûcher les impénitents et avaient même exhumé les cadavres de pécheurs, déclarés coupables après leur mort, afin de les brûler quand même. Leur chef spirituel avait été saint Thomas d’Aquin, que frère Siméon avait cité à plusieurs reprises le matin dans son prêche. Manifestement, lui-même menait dans le même esprit sa propre croisade contre la lubricité et la débauche, vices qui lui répugnaient plus que tout.
Si j’avais eu le cœur à discuter, j’aurais eu beaucoup à dire sur le sujet mais je gardai mon opinion pour moi. En revanche, je rappelai à frère Siméon que, loin de consacrer son temps aux plaisirs de la chair, le roi Édouard avait sillonné l’Angleterre, soumettant les coupables à une justice expéditive. Le frère poussa un grognement :
— C’est possible… quand il parvient à s’arracher aux étreintes de sa nouvelle amante, maîtresse Jane Shore.
— Vous semblez bien au courant ! ne pus-je m’empêcher de rétorquer