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EAN : 9788483107249
168 pages
TusQuets (02/01/2001)
3.95/5   29 notes
Résumé :
Luis Sepulveda, globe-trotter dévotion pot et, parfois, par obligation, nous invite à l'accompagner, côte à côte, dans quelques uns des voyages de sa vie.
De leurs premiers pas dans l'activisme politique - lancée par la main de son grand-père, un anarchiste à la retraite, et d'être emmené en prison et l'exil dans différents pays d'Amérique du Sud - à l'heureuse rencontre, des années plus tard, avec la Patagonie et la terre de feu, avec ses villages et ses ha... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Quand je suis prise par des lectures difficiles, que j'ai enchainé plusieurs livres à un rythme très soutenu ou bien quand j'éprouve le besoin de me changer un peu les idées, je cherche dans ma P.A.L. un livre de Luis Sepúlveda, de préférence en version originale, et je m'évade sous sa plume alerte, poétique et bienveillante.
Là, j'ai choisi Patagonia Express, pour le bout du monde sud-américain et surtout pour le voyage.

Naturellement, le récit de voyage selon Sepúlveda bouscule les codes car il jongle un peu entre la réalité et la fiction, il ne suit pas un itinéraire précis et les personnes rencontrées sont plus stupéfiantes les unes que les autres. Dans ce court recueil, il est question de fuite, d'exil et de retour au pays ; le voyage devient aussi intérieur, quand les murs d'une prison contraignent l'espace vital.
Il s'agit de notes éparses, réunies presque par hasard, dans en souci de mettre en lumière l'homme et l'artiste dans un hommage poétique à un train qui n'existe plus.

Sepúlveda commence par un point de non-retour au fond des geôles chiliennes, un voyage vers nulle part les jours d'interrogatoire. L'auteur, proche des jeunesses communistes, a été condamné à 28 ans de prison par le régime du général Pinochet, incarcéré à la prison de Temuco et libéré au bout de deux ans et demi, en 1977, grâce à l'intervention d'Amnesty International. Son récit n'est pas un témoignage mais une variation originale entre une poule captive et un lieutenant qui voulait être poète sans en avoir le talent.
À partir des années 1970, plus d'un million de chilien ont connu l'exil politique, économique ou simplement le désir de tenter leur chance ailleurs. Ici, c'est plus un idéal de voyage qu'un véritable déplacement qui est en jeu avec des rencontres, des points de chutes et des endroits où il vaut mieux ne pas rester.
L'exilé a toujours la nostalgie de son pays et le désir du retour ; Sepúlveda a ainsi parcouru une bonne partie de l'Amérique Latine, a vécu à Hambourg, à Paris et en Espagne. le pays natal est plus qu'une terre : ce sont des histoires tristes et belles comme celle de l'enfant qui mourut de tristesse, drôles comme un concours de mensonges, pleines de péripéties comme des vols en DC3 pour transporter des marchandises ou en piper pour emmener un cadavre à sa dernière demeure. La Terre de feu devient terre d'asile : il faut être un peu fou pour aller s'y perdre mais c'est tellement beau, entre les flamants roses et les dauphins, les hommes et les femmes qui y vivent, comme étrangers au reste du monde. Ce voyage de retour est un bel hymne à un magnifique pays qu'il faut préserver.
Pourtant, la fin de ce livre nous ramène en Espagne, à la recherche sans doute de racines andalouses lointaines et la boucle est bouclée, le voyage se termine quand revient le parent d'Amérique…

Encore une fois, l'écriture fluide et belle de Luis Sepúlveda m'a fait du bien ; j'ai souri souvent, ressenti beaucoup d'émotion toujours.
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La Patagonie ! C'est une contrée qui m'a toujours attiré et c'est donc avec plaisir que je me suis lancé dans la lecture de Patagonia Express, un plaisir qui a perduré jusqu'à la dernière ligne de la dernière page.

Patagonia Express c'est un peu l'oeuvre qui vous confirme, qu'au fond, pour imaginer des histoires rocambolesques, il suffit de faire un tour dehors. (Même si, ici, le dehors est assez loin).

Ainsi, chaque chapitre du livre raconte une tranche de vie des habitants de la Patagonie, que ce soit des évènements vécus par Sepulveda lui-même, ou des légendes des Patagons. Et dans chacun de ces chapitre, on ressent l'amour de l'auteur pour cette région. On ressent la sensation de "fin du monde", où il faut se débrouiller avec ce qu'on a et où il faut utiliser son inventivité pour s'en sortir.

Seul le premier chapitre échappe à cette description puisque Sepulveda nous y relate sa rencontre avec Bruce Chatwin, l'auteur de l'excellent En Patagonie (que je vous conseille aussi au passage).

Bref, un carnet de voyage très plaisant à lire et qui nous invite à nous évader dans ce monde lointain qu'est la Patagonie.
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Luis Sepúlveda nos invita a acompañarlo en algunos de los periplos de su vida. Desde sus primeros pasos en la militancia politica, que lo llevarán a la cárcel y al exilio en diferentes países de América del Sur - hasta el reencuentro feliz, años después, con la Patagonia y la Tierra del Fuego, con sus poblados y sus gentes..perdidos en la imensidad, come el tren que da título al libro.
Este libro da ganas de leer otros libros de Sepúlveda..
(Tusquets Editores)
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J'ai eu la chance de lire ce livre en espagnol. La subtilité du vocabulaire des différentes régions visitées apporte une touche d'immersion dans le récit de l'auteur. Avec émotion, on peut tres bien s'imaginer l'endroit, la pièce ou l'avion que l'auteur nous décrit. Un voyage riche en émotion !
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La réalité, des réalités, racontées avec la tendresse de ceux qui savent percevoir la magie derrière les apparences.
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Ma traduction de PANCHITO Y EL DELFIN. En hommage à ce grand écrivain pour qui la compassion s'incarne dans des mots, meilleur espoir pour l'action ...

PANCHITO ET LE DAUPHIN

Pas de cimetière à Angostura, mais on peut y voir une petite sépulture peinte en blanc, orientée vers la mer. Là repose Panchito Barria, un enfant décédé à l'âge de onze ans. Partout on vit et on meurt, comme dit le tango, « mourir est une habitude », mais le cas de Panchito est spécial, tragique, car l'enfant est mort de tristesse.
Panchito était resté handicapé des suites d'une poliomyelite contractée avant ses trois ans. Ses parents, des pêcheurs de San Gregorio en Patagonie, traversaient le détroit chaque été pour s'installer à Angostura. L'enfant était du voyage, petit bagage d'amour qui restait posé sur des couvertures, les yeux tournés vers la mer.
Jusque ses cinq ans Panchito Barria fut un enfant triste, sauvage, sachant à peine parler. Mais un beau jour se produisit un de ces miracles habituels tout au sud du monde : une troupe d'au moins vingt dauphins-aptères apparut face à Angostura : ils se déplaçaient de l'Atlantique vers le Pacifique. Les pêcheurs qui me racontèrent l'histoire de Panchito affirmaient qu'à leur vue l'enfant laissa échapper un cri déchirant, et que ses cris devenaient plus forts et plus désespérés à mesure que les dauphins s'éloignaient.
A la fin, quand les dauphins avaient disparu, la gorge de l'enfant laissa échapper un son aigu, une note stridente qui inquiéta les pêcheurs, effraya les cormorans, et fit revenir l'un des dauphins.
Le dauphin approcha de la côte et commença à sauter dans l'eau. Panchito l'encourageait grâce aux notes aiguës qui sortaient de sa gorge. Tout le monde comprit qu'un inexplicable pont de communication venait de s'établir entre l'enfant et le cétacé. Parce que c'est comme ça la vie. Voilà tout.
Le dauphin passa tout l 'été en face de Angostura. Et lorsque l'approche de l'hiver ordonna d'abandonner les lieux, les parents de Panchito et les autres pêcheurs constatèrent étonnés que l'enfant ne manifestait pas le moindre chagrin. Avec un sérieux surprenant pour son âge, le petit déclara que son ami le dauphin devait partir pour ne pas se faire attraper par les glaces, mais qu'il reviendrait l'an prochain.
Et il revint.
Panchito changea, il devint un enfant bavard, joyeux, il faisait même des blagues sur son handicap. Il changea radicalement. Ses jeux avec le dauphin se répétèrent pendant six saisons. Panchito apprit à lire, à écrire, à dessiner son copain dauphin. Il participait comme les autres enfants à la réparation des filets, à la préparation des plombs, au séchage des coquillages, et toujours son ami le dauphin faisait ses cabrioles, réalisait des prouesses juste pour lui.
Un matin de l'été 1990 le dauphin ne vint pas au rendez-vous quotidien. Alarmés, les pêcheurs le cherchèrent, ils fouillèrent le détroit de bout en bout.
Non, ils ne l'ont pas trouvé, mais ils sont tombés sur un bateau-usine russe, un de ces assassins des mers, qui naviguait bien près de la seconde embouchure du détroit.
Deux mois plus tard Panchito Barria mourut de tristesse. Il s'éteignit sans pleurer, sans formuler une plainte.
Je suis allé voir sa tombe, et de là j'ai regardé la mer, la mer grise et agitée du début d'hiver.
La mer où jusqu'à il y a peu s'ébattaient les dauphins.
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