Histoires, tome 2

Comme il y a plusieurs "Histoires" dans ce volume, je mettrai le titre de chacune d'entre elles.

La première partie de l'histoire d'Henry IV.

Avec Henry IV, nous sommes toujours en plein « guerre des deux roses ». le pouvoir est, pour l'instant aux Lancastre.
Après la destitution de Richard II, Henry IV règne en Angleterre. C'est sans compter sur son entourage dont le fier et ambitieux Harry Percy dit « Hotspur », enragé par Worcester, un nom de sauce piquante pour libérer le rebelle Mortimer. Percy pimenté par Worcester demande au roi de payer la rançon des prisonniers détenus par les rebelles gallois parmi lesquels se trouve un membre de la famille Percy, Edmond Mortimer, Comte de la Marche. le roi refuse estimant que Mortimer n'a fait que sacrifier ses hommes sans vraiment combattre vaillamment. Dès lors la famille Percy se tourne contre le roi qui, selon eux, devrait s'estimer redevable car ce sont eux qui l'ont aidé à accéder au trône et l'estime parjure.
Hotspur qui a aussi des prisonniers, les fait libérer sans condition pour contrer le refus du roi et devient dès lors un ennemi. Les Percy vont donc s'armer pour combattre les troupes royales mais des évènements inopportuns des retards, des malades vont réduire leurs troupes à portion congrue.
Parallèlement, un autre Harry, Le Prince de Galles et le fils du roi se dissipe dans les tavernes en compagnie d'un certain Falstaff, personnage haut en couleurs, figure du bon vivant rondouillard, alcoolique, profiteur des uns et des autres mais créateur de bons mots et de bonne vie. le jeune prince le préfère aux fastes guindées de la cour, ce qui désole son père.
Mais Harry, prince de Galles saura rattraper ses frasques pendant la bataille de Shrewsbury durant laquelle Falstaff fera aussi des siennes, drôle de lâcheté et de rodomontades.
Il me semble que Shakespeare ait voulu mettre en parallèle deux tempéraments bouillants à travers les personnages de Harry « Hotspur » Percy et de Falstaff. le premier fait figure de jeune coq ambitieux n'en faisant qu'à sa tête tandis que l'autre se laisse vivre et n'a d'ambition que pour la bonne chère et la boisson.

Ce ne sera pas ma pièce préférée des « Histoires » de Shakespeare. le personnage de Falstaff n'est pas facile à suivre et en devient vite fatigant de lourdeur malgré sa fidélité indéfectible et réciproque pour le jeune prince de Galles. Les évidentes analogies entre les dialogues et ceux de la cour sont plutôt bien vues mais la parodie a du mal à passer parfois et les scènes avec Falstaff sont souvent pénibles à lire et je ne vois pas vraiment ce que ce personnage apporte à la pièce sinon cette dose de comique inhérente aux pièces de Shakespeare. le mélange des genres ne prend pas trop ici.
La fin, avec la bataille de Shrewsbury me semble, en revanche mieux menée et efficace dans le mélange de tragédie et de comédie. Dire qu'il y a une deuxième partie…avec encore ce Falstaff !
On notera néanmoins l'excellence de la traduction de Jean-Michel Déprats. J'ai lu la pièce en anglais d'abord (Editions Arden) puis en français dans ce volume et ai pu apprécier la clarté du texte. qui colle parfaitement à l'original.