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EAN : SIE131018_659
Le Livre de Poche (30/11/-1)
3.88/5   12 notes
Résumé :
Le marchand de Venise
Bassanio, un jeune Vénitien, est tombé amoureux de Portia qui est belle, mais aussi très riche. Il veut lui témoigner son amour par toutes sortes de cadeaux. Son ami, Antonio, lui prête de l'argent, une grosse somme, trois mille ducats. Pour cela il a dû emprunter lui-même au juif Shylock. Mais Antonio est solvable, il possède des navires de commerce sur toutes les mers du globe. Aussi Shylock est-il sûr de retrouver son argent. Sinon il... >Voir plus
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Que lire après Roméo et Juliette - Le Marchand de Venise - Les deux Gentilshommes de VéroneVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Le rapprochement de ces trois pièces de William Shakespeare, que j'aurais tendance à qualifier de façon générale de tragi-comédies, est particulièrement intéressant.

D'une part, il s'agit d'un Shakespeare relativement jeune, qui est encore très influencé par la littérature italienne, notamment les nouvelles du calibre de celles qu'on trouve dans le Décaméron de Boccace. (Je le trouve assez différent du Shakespeare ténébreux d'Hamlet, d'Othello ou de Macbeth, par exemple.)

Elles ont donc toutes trois pour cadre l'Italie, même si, bien évidemment, c'est aux Anglais que le dramaturge s'adresse et qu'il adresse des messages pour leur propre gouverne.

Même s'il est difficile de trouver un seul et unique " thème commun " à ces trois pièces, je pense qu'il n'est pas totalement illégitime d'avancer qu'au moins l'un des thèmes concerne une évolution sociétale souhaitée par l'auteur, à savoir le droit au mariage d'amour.

Dans la société où vit Shakespeare (et dans certains milieux actuels, on n'en est pas si éloigné qu'on aimerait le croire), l'appariement est largement décrété par la famille et suit des considérations d'intérêt qui soit d'ordre financier, soit relatif au prestige, au pouvoir ou à l'influence qu'on en espère, ce qui revient plus ou moins au même.

Dans Roméo et Juliette, c'est bien évidemment la proscription du mariage par les familles rivales qui est dénoncé. Dans le Marchand de Venise, c'est le poids du religieux qui est fustigé, notamment eu égard à la fille de Shylock. Enfin, dans Les Deux Gentilshommes de Vérone, c'est l'attitude buttée du Duc qui méprise la candidature de Valentin pour le mariage de sa fille.

Bien sûr, ce n'est qu'un des axes de lecture pour chacune des pièces, bien sûr que l'on peut en trouver bien d'autres et même s'avèrent-ils parfois plus importants que cet axe dont je vous parle.

Mais je trouve que c'est une approche intéressante de ces trois pièces. Je vous laisse le soin d'explorer par vous même d'autres axes, comme celui de la fidélité (en amitié et en amour) dans Les Gentilshommes de Vérone, celui de l'argent et de la considération sociale dans le Marchand de Venise ou encore, celui de la recherche stratégique d'un prétexte pour entamer un conflit qu'on souhaite depuis longtemps dans Roméo et Juliette.

En somme, peut-être pas ce que je préfère chez Shakespeare (je le trouve vraiment sublime quand il fait dans la tragédie pure), mais un angle d'attaque intéressant pour qui s'intéresse soit à l'auteur, soit au théâtre élisabéthain, soit à cette période historique, soit à l'Angleterre en général, soit aux quatre réunis. En outre, ce n'est qu'un avis cacophonique, beaucoup de bruit pour rien, c'est-à-dire, pas grand-chose.
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Agrippine , pas la mère de Néron, ni celle de Caligula, mais la créature torride et sous-cultivée, créée par Claire Bretécher au siècle dernier, déclara un jour "Mozart, c'est nul … sauf la musique du film", référence au film "Amadeus" de Milos Foreman. Je conserve précieusement le dessin, bien en vue juste à côté du coffret des oeuvres complètes du prodige, édité pour les 250 ans en 2006.
Mutatis mutandis, le clone d'Agrippine, éventuellement dans sa version génération Y mais la restriction n'est pas indispensable, ne dirait-il pas que Les Comédies de Shakespeare, c'est nul … sauf les dialogues du film, ici le "Shakespeare in Love" de Joseph Maden. On pense notamment aux vers de Valentin, extraits des Deux Gentilshommes de Vérone :

"What light is light, if Silvia be not seen? Où est la lumière de la lumière, si l'on ne voit pas Silvia?
What joy is joy, if Sivia be not by? Où est la joie de la joie, en l'absence de Silvia?
Unless it be to think that she is by A moins d'imaginer qu'elle est là,
And feed upon the shadow of perfection. Et de se nourrir du fantôme de sa beauté.
Except I be by Silvia in the night, Si je ne sens pas Silvia près de moi dans la nuit,
There is no music in the nightingale." le rossignol est privé de musique.

Traduit par Henri Suhamy pour la Bibliothèque de La Pléiade, avantage Shakespeare.

On trouve là à l'évidence les prémices de Roméo disant Juliette.
Dialogues ou monologues, c'est la même musique des mots, musique d'émotions. Mozart, Shakespeare même combat. Agrippine, tu es des nôtres car tu as ressenti l'essentiel, le reste est culture.

En fait, la guêpe n'est pas si folle, le reste n'est pas que culture, opopoï, une fois!
Car il faut bien avouer que l'intrigue de Les Deux Gentilshommes de Vérone laisse perplexe.
Jugez-en, je vous la fait semi-courte:
Deux amis à Vérone: Valentin, que le vent du large attire part découvrir le vaste de monde … à Milan. Protée fait scotchi scotcha avec Julia et se verrait bien à Vérone pour la vie.
A Milan, Valentin tombe raide dingue de la fille du duc, Silvia, qui réciproque. Opopoï 3 fois, le père mariera sa fille à Thurio et personne d'autre .
Le père de Protée veut envoyer son fils apprendre à vivre au loin...donc à Milan. Y arrivant fissa, celui-ci se voit présenter Silvia par Valentin; incontinent, il tombe en obsession . Ni une, ni deux, faisant fi de l'amitié, il entreprend de ruiner Valentin en dénonçant au duc son projet de fuite avec Silvia. Démasqué, Valentin est banni; quittant Vérone, il tombe sur des brigands ...qui, sans barguigner, en font leur capitaine.
A Vérone cependant, le duc, qui ne manque pas d'idées, charge Protée de convaincre Sylvia d'aimer Thurio. Protée en profite pour avancer ses pions, sans succès d'ailleurs, la belle étant fidèle. Débarque Julia déguisée en garçon qui prend du service auprès de Protée et découvre le pot aux roses.
Sylvia s'enfuit pour retrouver Valentin mais est interceptée en chemin par les brigands. Protée qui, avec les autres, s'est lancé à sa poursuite la délivre, et, ayant déjà consommé la totalité de son self control sinon sa moitié, se met en tête de la violer; Valentin qui n'était pas loin l'en empêche et comprend que son ami l'a trahi.
Mais, bonne pâte, et comme Protée s'excuse, il lui pardonne sans états d'âme et, pas rancunier, juste un peu mac -entre copains, on partage tout- lui "donne" Silvia pour le consoler. C'est alors que Julia se fait reconnaître et que Protée la recalcule.
Sur ces entrefaites, le duc arrive et accorde finalement à Valentin la main de Silvia -celle-ci ayant complètement disparu du circuit, et Thurio viré.

Mouais…
Comme toujours avec Shakespeare, il faut être prêt à accepter les invraisemblances, incohérences et artifices plus ou moins habiles du scénario. Cela peut demander une certaine abnégation, surtout dans les comédies où personne ne meurt, particulièrement pour les inconditionnels d'Arnie.
L'intrigue n'est bien entendu qu'un prétexte à mettre en situation le genre humain. On égayera ceux que ça barbe, et les autres -ça c'est plus fort- avec des intermèdes en rupture, les valets Speed et Lance sont là à cette fin sans parler du chien Crab dont le film de Maden a quasiment institutionnalisé le rôle, sept oscars mérités!
Les "Deux Gentilshommes" sont comme une ode anacréontique illustrant en les parodiant le cas échéant, et déclinant selon les caractères des protagonistes, les amours et amitiés, eros ou filia, la fidélité et la trahison éhontée, le pardon et la rédemption.
Je vous en propose ici un schéma parmi d'autres possibles:
Valentin, c'est l'amoureux du 14 février- le jour de la Saint-Valentin connoté amoureusement a son origine au XIVe siècle en Angleterre, Geoffrey Chaucer mentionne dans ses écrits qu'on croyait alors que les oiseaux s'appariaient ce jour-là; c'est aussi l'ami parfait. Opopoï deux fois, c'est un amoureux et un ami passablement benêt, mais il suscite des amours féminines profondes, allez comprendre. Le thème de l'amoureux est d'ailleurs littérairement métaphorisé de long en large sous la forme "l'amour rend aveugle" alors que sa mise en scène par la pièce orienterait plutôt vers "l'amour rend idiot". La place me manque ici pour démentir catégoriquement ce glissement sémantique.
Protée, c'est le charmant opportuniste, l'ami léger, gâté par la nature, en fait odieux, prêt à tout pour servir ses intérêts, si agréable de compagnie et en société, même après qu'il a été démasqué; il retombe toujours sur ses pieds.
Silvia, c'est la grande dame, maline et coquette à ses heures mais pourtant sincère, loyale et fidèle, les hommes en rêvent.
Julia, c'est plutôt une petite bourgeoise, pas malhonnête ni désagréable mais qui défend trop âprement son bien, fût-il de matière humaine, les hommes devraient s'en méfier.
Ces ingrédients, savamment mixés, prestement touillés et harmonieusement liés avec les mots par le druide, constituent un brouet bienvenu qui revigore.
Et l'humour toujours, dans cette étonnante langue de Shakespeare- bien plus proche du français que l'anglais d'aujourd'hui- et la jolie traduction d'Henri Suhamy:
Thurio
And how quote you my folly? Et à quoi mesurez-vous ma folie?
Valentin
I quote it in your jerkin A votre tunique, faite sur mesure
Thurio
My jerkin is a doublet Ce n'est pas une tunique, c'est un pourpoint
Valentin
Well, then, I'll double your folly Et bien, à brûle-pourpoint, je dirai que votre sottise est unique

Agrippine, for ever, William too!
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Roméo et Juliette

Roméo aime Juliette. Leurs familles respectives sont ennemies. Tout le monde meurt, ou presque. Pas besoin d'en dire beaucoup plus sur cette pièce que j'ai déjà lue et appréciée et qui reste un incontournable du théâtre de Shakespeare et des histoires d'amour.

Une petite citation, tout de même, qui me plaît beaucoup : « L'amour est une fumée formée des vapeurs de soupirs. »

***

Le marchand de Venise

Hop, une quatrième de couverture pour résumer cette pièce passionnante et complexe : Antonio, un riche armateur de Venise, décide d'emprunter trois mille ducats à l'usurier juif Shylock afin d'aider son ami Bassanio à gagner Belmont où il espère faire la conquête de la belle et riche Portia. Comme les autres prétendants, il doit se soumettre à l'épreuve que le père disparu de la jeune femme a imaginée, et choisir entre trois coffrets, d'or, d'argent, et de plomb. Mais, au moment où il l'emporte sur ses rivaux, il apprend qu'Antonio vient d'être jeté en prison pour n'avoir pu rembourser sa dette à Shylock qui exige qu'en vertu du contrat une livre de chair soit prélevée sur le corps de son débiteur.

J'avais lu cette pièce étant jeune, très jeune. Je m'en souvenais très peu, mais je savais que j'avais énormément ri pendant cette lecture. Certes, cette pièce n'est pas une tragédie, mais de là à m'esclaffer, je pense que je n'avais, à l'époque, pas compris tous les enjeux du texte. Impossible de réduire la pièce à un simple réquisitoire contre les juifs. Il faut plutôt voir le triomphe de la raison et un sens certain du retournement de situation. Sans aucun doute, Shakespeare savait y faire !

***

Les deux gentilshommes de Vérone
Valentin et Proteus, deux amis, sont amis, décident de visiter le monde et c'est le coeur lourd que Proteus laisse Julia, dont il est très épris. À Milan, Valentin et Proteus tombent amoureux de la même femme, Silvia. Mais Julia, sans nouvelles de son amant, se déguise en garçon et se rend à Milan. Elle découvre l'infidélité amoureuse de Proteus et l'innocence de Silvia qui n'aime que Valentin. À la fin, chacun retrouve sa chacune. Depuis que j'ai lu (et relu) le songe d'une nuit d'été, j'aime les chassés-croisés amoureux de Shakespeare. de mensonge en malentendu, les attachements sont éprouvés et les déclarations d'amour résonnent avec force. L'amitié est au coeur des relations et surpasse même l'amour. Enfin, Lancelot, serviteur de Proteus, et son chien Crab sont les acteurs d'hilarants intermèdes. Quel rigolard, ce Shakespeare !
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
NERISSA : Comment trouvez-vous le jeune Allemand, neveu du duc de Saxe ?
PORTIA : Assez abject le matin quand il est à jeun, et absolument abject l'après-midi quand il est saoul : dans ses meilleurs moments, il vaut un peu moins qu'un homme, et dans les pires, il ne vaut guère mieux qu'une bête.

LE MARCHAND DE VENISE : Acte I, Scène 2.
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«Je suis Juif. Un Juif n'a-t-il pas des yeux? Un Juif n'a-t-il pas des mains, des organes, un corps, des sens, des désirs, des émotions? N'est-il pas nourri par la même nourriture, blessé par les mêmes armes, sujet aux mêmes maladies, guéri par les mêmes moyens, réchauffé et refroidi par le même hiver et le même été, qu'un chrétien? Si vous nous piquez, est-ce que nous ne saignons pas? Si vous nous chatouillez, est-ce que nous ne rions pas? Si vous nous empoisonnez, est-ce que nous ne mourons pas? Et si vous nous outragez, ne nous vengerons-nous pas? Si nous sommes comme vous pour le reste, nous vous ressemblons aussi en cela. Si un chrétien est outragé par un Juif, quelle est sa charité? La vengeance! Si un Juif est outragé par un chrétien, quelle devrait être sa patience, d'après l'exemple chrétien? Eh bien, la vengeance!»
(Acte III, scène I)
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Antonio (à Bassiano)
Remarquez, Bassiano,
Que le diable, à ses fins, peut citer l’Ecriture.
L’âme mauvaise employant le saint témoignage
Est comme un scélérat le sourire à la joue,
Une pomme jolie pourrie au cœur...
Oh ! quels jolis dehors se donne le mensonge !
(MV, I, 3, p. 77).

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Shylock (à part)
Comme il vous a l’air d’un publicain flagorneur !
Je le hais de ce qu’il est un chrétien ;
Mais plus encore de ce que, vil naïf,
Il prête l’argent gratis et fait baisser
Le taux ici, parmi nous, dans Venise.
Si je le tiens uns fois sur le flanc
J’assouvirai sur lui ma vieille haine...
Il déteste notre saint peuple et raille,
Où les marchands s’agglutinent le plus,
Moi, mes contrats et mes gains légitimes
Qu’il nomme usure... Ah ! maudit soit mon peuple
Si je pardonne !
(MV, I, 3, p. 73).
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SHYLOCK

Geôlier, veille sur lui - point de pitié -
C'est le fou qui prêtait l'argent gratis.
Geôlier veille sur lui.

Le marchand de Venise
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Vidéo de William Shakespeare
En Europe comme aux États-Unis, la pièce "Macbeth" de William Shakespeare est entourée de superstitions, au point d'être devenue maudite. Mais d'où vient cette malédiction présumée ?
#theatre #culture #art #shakespeare #macbeth
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