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Masumi Shibata (Adaptateur)Maryse Shibata (Adaptateur)
EAN : 9782877304719
253 pages
Editions Picquier (20/01/2000)
3.51/5   102 notes
Résumé :
Le premier grand cataclysme s'abattit sur la région d'Osaka à 5 heures 11, le 30 avril.
A 8 heures 03, la chaîne de montagnes Togakure explosa. Les regards du monde entier étaient fixés sur " la mort du dragon ". Des dizaines d'avions appartenant à des télévisions de toutes les nationalités volaient au-dessus de l'archipel du Japon qui crachait du feu et des flammes. Les tremblements de terre qui secouent continuellement le Japon rappellent à tous les Japonai... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (38) Voir plus Ajouter une critique
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Du fait du jeu des plaques tectoniques le japon va disparaître .
Au programme : raz de marées .. séismes .. volcanisme extrême .. drames individuels et familiaux ... héroïsme ... incendies .. gravats .. vues panoramiques … plongées dans les fosses océaniques ..
Du mont Fuji , aux masses d'eau noires et hostiles .
Les descriptions de désastres sont soignées et longues et on a l'impression de vivre la catastrophe en temps réel .
Le japon est un véritable personnage dans ce texte , à bien y réfléchir , il est un peu vivant , comme un Kami .
Donc à la clef de cette ballade , une vrai louche de japon , pour les amateurs c'est bien bon ….
De belles descriptions , diront certains , et envoutantes quelquefois ou bien de belles longueurs diront les autres .
Des personnages souvent sympathiques et crédibles dans l'ensemble et on acquiert donc assez vite l'impression de bien les connaître .
Il y a chez l'auteur un réel sens du spectaculaire ..
Mais il ne faut pas espérer un solide arrière-plan scientifique ( encore que ) , cependant la mayonnaise monte correctement ...
Ce livre est un déroulé , c'est un texte très descriptif et évocateur , c'est un paysage je dirais ( humain et naturel ) , la tragédie apparait comme incrustée dans ce tableau méticuleux aux détails exhaustifs . . .
Certains lui trouveront des longueurs ( pas à tort d'ailleurs ) , d'autres chausseront leurs charentaises et profiteront confortablement du caractère absolument exhaustif et systématique , de tous les aspects d'une catastrophe impitoyable , incroyable , mélancolique , tragique , aussi définitive que la mort , et aussi difficile à admettre que la faucheuse quand elle se présente à la porte ...
C'est de toutes les façons une ballade dans un japon qui est " made in Japan " avec un indéniable parfum d'authenticité .
Une leçon de morale aussi , à la japonaise , avec l'importance des choses de ce monde et le choix de sombrer avec elles ou bien celui de tourner la page .
Du droit de s'attacher aux choses , car elles ne sont pas sans valeurs et sans significations et tout de ce fait , ne tourne donc pas autour de manifestations égotiques .
C'est un bon roman de SF , très fonctionnel du point de vue romanesque , à tout point de vue .
Je ne saurais trop vous recommander de visionner le film « the sinking of Japan « de Shiro Moritani « qui m'avait littéralement hypnotisé il y a bien longtemps .
Le roman date de 1973 , avec le film , ce fut plus qu'un évènement , ce fut un raz de marée …
Un très bon moment d'imagination . Un moment dramatique , spectaculaire et confortable et une bonne lecture , authentiquement nipponnE.

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La mer a depuis tous temps une image ambivalente, à la fois source de vie et de mort. Les peuples insulaires ressentent tout particulièrement cette dualité, respectant et craignant les océans. le Japon ne fait pas exception et dans l'imaginaire collectif nippon la mer tient souvent un rôle important. Il n'est donc pas étonnant qu'un romancier japonais ait imaginé la submersion de l'archipel.

Au début de « La submersion du Japon » des scientifiques découvrent que des mouvements des plaques tectoniques vont entraîner la destruction totale du Japon dans un avenir très proche. Après avoir pris la mesure de la menace, il s'agit pour les autorités d'organiser le sauvetage du peuple. le roman de Komatsu est un roman catastrophe mais il ne se limite pas à cet aspect. D'ailleurs les événements spectaculaires et la submersion en elle-même n'ont lieu que tardivement, à la toute fin du roman. On est bien d'avantage dans de la SF prospective. Que se passerait-il si un pays découvrait qu'il allait bientôt être anéanti ? Comment organiser le sauvetage de millions de gens ? Comment communiquer autour de cette catastrophe imminente ? Ce sont ces questions que l'auteur se pose tout en essayant de proposer un divertissement agréable. Komatsu remplit d'ailleurs plutôt bien son contrat. « La submersion du Japon » est un roman plaisant à lire, au cours duquel on ne s'ennuie pas et qui pose des questionnements intéressants et on ne peut plus d'actualité. Difficile en effet de ne pas penser au problème des réfugiés climatiques qui se posera au monde d'ici peu.
Des petits bémols tout de même. Par certains aspects, le roman est un peu daté. Et surtout j'ai trouvé qu'on ne s'attachait pas suffisamment aux personnages. Dans un récit catastrophe, il faut parvenir à trouver le juste équilibre entre l'évocation d'un destin collectif et des histoires plus intimes. A mon avis, Komatsu n'y parvient pas tout à fait dans son roman. Autant je me suis passionnée pour le destin du Japon, autant les destinées individuelles des personnages principaux m'ont beaucoup moins touchée.

« La submersion du Japon », malgré ces petits défauts, reste un roman vraiment très intéressant et bien mené.

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Et si le Japon n'existait plus, submergé à cause de la tectonique des plaques ? C'est le scénario imaginé par cet auteur japonais en 1973, presque prémonitoirement. le 11 mars est d'ailleurs la date choisie par le gouvernement pour annoncer la nouvelle de la disparition de son pays à son peuple.
L'évacuation de ce petit pays bien rempli se fait vaille que vaille, avec tous les problèmes que celle-là implique. le nucléaire est vaguement évoqué - on est en 1973 - et le pays tout entier est sous les eaux (montagnes et centrales aussi), alors...
le mentalité japonaise, qui ne me semble pas avoir beaucoup évolué depuis, est rendue de manière réaliste, par exemple l'importance prise par le travail et sa hiérarchie, jusqu'au mariage imposé par un patron véreux.
L'écriture et le style ne m'ont pas conquise (à moins que la traduction ne soit pas au top ?).
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Il s'agit à la fois d'un roman de science-fiction – on pourrait penser à Jules Verne, en plus moderne –, d'un conte philosophique – sur le thème de l'émigration et du sort réservé aux émigrants – et d'une analyse de sociologie politique concernant certains cercles du pouvoir – politique et universitaire.
Les personnages principaux sont : Ondera, pilote de bathyscaphe ; le professeur Tadokoro, spécialiste de géophysique – les volcans, les séismes, les mouvements du fond des océans ; le premier ministre qui doit prendre des décisions qu'aucun dirigeant n'a jusqu'ici dû prendre ; d'une certaine manière, la terre elle-même, les mouvements de conduction des plaques tectoniques ; et l'ensemble de la population de l'archipel du Japon. Bien sûr, chacun de ces personnages est lui-même relié à d'autres personnages qui apparaissent et disparaissent.
En gros, l'intrigue est la suivante : Ondera est mêlé, par la force des choses, à l'enquête scientifique que dirige le professeur Tadokoro, lequel a l'intuition que le Japon est menacé d'être englouti. Quand ? Tadokoro a justement besoin d'un pilote de bathyscaphe pour aller voir au fond des océans ce qui se passe concrètement, pour vérifier que son intuition est fondée et préciser à quelle date la submersion ou l'engloutissement aura lieu. Toute une partie du récit consiste à décrire les efforts de Tadokoro et des collègues qu'il a réunis autour de lui, pour accumuler des preuves et des données pour tester sa théorie. Les preuves de cette intuition-hypothèse s'accumulent peu à peu, au fur et à mesure que des îles, d'abord de petite taille, sont englouties, que des tremblements de terre d'intensité croissante ont lieu, accompagnés de leurs raz-de-marée dévastateurs. Mais pour analyser la signification de ces « données », il faudrait plus de temps. Une course contre la montre se joue entre, d'un côté, les efforts intellectuels de Tadokoro et son équipe, et, d'un autre côté, les mouvements de convection qui traversent le manteau terrestre.
L'auteur cite de nombreux lieux et donne de nombreuses informations liées à la structure des fonds marins, aux plaques qui correspondent au Japon, aux points de friction, etc. Il rappelle que le Japon est constitué d'un grand nombre d'îles formant un immense arc de cercle de 1700 km de long. Des éruptions volcaniques, des mouvements de fond ont lieu un peu partout. Ainsi, une île inhabitée, non loin de l'île Tori, a été totalement engloutie en moins de quelques heures – le fond de l'océan s'est enfoncé de 200 m d'un coup, tandis que l'île Tori proprement dite s'est enfoncée d'un mètre ; des séismes ont eu lieu aux Rochers de la Bayonnaise, à l'est de la fosse Ogasawara, sur Honshu (dite aussi Hondo) où de terribles incendies ont éclaté ; le volcan du Mont Amagi s'est brutalement réveillé, comme celui du mont Asama ; par ailleurs, la température de l'air s'élève, les gens transpirent, tandis que les poissons meurent dans les lacs et que les oiseaux migrateurs ne reviennent pas ; rares sont ceux qui font le lien.
Justement, le premier ministre voudrait comprendre et réunit des spécialistes, dont l'incontournable Tadokoro. Seul ce dernier ose mettre les pieds dans le plat, les autres tenant des discours lénifiant. Il n'hésite pas prédire l'imminence d'une catastrophe, sans pour autant, malheureusement, pouvoir le prouver maintenant.
« Il est possible qu'un phénomène puisse avoir lieu dans l'avenir même si l'on n'en trouve pas d'exemple dans les observations faites jusqu'à présent. Notre histoire des observations faites jusqu'à ce jour est très courte » (p. 82/83).
Tadokoro met en garde le Premier Ministre et ce dernier, après un temps de réflexion, lui répond : « Mr Tadokoro vous m'avez dit qu'un homme d'État doit être résolu à faire face au pire danger. Que dois-je penser ? »,
ce à quoi Tadokoro répond :
« Peut-être vaut-il mieux envisager le cas d'une destruction du Japon » (p. 83).
Au lieu de négliger cette mise en garde, le Premier Ministre s'y accroche et commence à envisager sérieusement de « sortir du Japon ». L'option semble irréalisable, mais d'un autre côté, il devient indéniable que l'intensité et le nombre des éruptions et tremblements de terre ont pris des proportions inhabituelles.
Le chef du gouvernement organise alors un projet d'évacuation dans le plus grand secret. D'un côté, il donne les moyens à Tadokoro de déterminer le plus vite possible la date à laquelle la submersion devra se produire. Comme les savants de l'équipe ministérielle sont peu nombreux, Tadokoro a l'idée d'utiliser un journaliste scientifique comme espion pour apporter des informations et des résultats en provenance des autres équipes de scientifiques.
Et d'un autre côté, il envoie de nombreux émissaires de par le monde, y compris à l'ONU, pour négocier avec chaque gouvernement l'installation des Japonais. L'Australie, par exemple, est prête à accueillir jusqu'à 2 millions de Japonais, mais pas en une fois et pas n'importe comment. Ils se voient bien profiter de cette arrivée massive de main d'oeuvre pour réaliser une ligne de chemin de fer est-ouest qui traverserait le centre désertique du pays. D'autres tractations ont lieu pour transférer massivement des avoirs, pour mettre à l'abri des oeuvres d'art, etc.
Le temps passe, les tremblements deviennent quotidiens. Dans tout le Japon, la terre tremble plus de cent fois par jour. L'île principale d'Honshu est particulièrement touchée, Tokyo étant en proie à des secousses permanentes, suivies destructions de plus en plus massives, notamment lors de séismes de magnitude 8,5, dont l'épicentre se situe à 30 km de Tokyo. Un autre aussi intense a lieu au moment où les habitants sont dans les transports en commun, les Tokyotes meurent par dizaines de milliers, par millions. Les pluies de cendres allument des incendies. Honshu, l'île principale, s'enfonce à une vitesse croissante.
Une autre partie de l'ouvrage consiste à décrire les luttes de pouvoir entre scientifiques pour éclairer le Premier ministre et tenter de le convaincre, soit de croire Tadokoro, soit de le considérer comme un charlatan. Pour prolonger le suspens, l'auteur multiplie les disgressions, comme le fait que de plus en plus de pays étrangers envoient des espions, car ils perçoivent bien que quelque chose d'inhabituel se passe au Japon. Puis les choses s'accélèrent, le Premier ministre convoque les représentants des principaux journaux et leur annonce que le Japon va disparaître d'ici peu et qu'ils pourront l'annoncer, mais dans deux semaines. Entre temps, les membres du gouvernement peaufinent les démarches logistiques, la réservation de bateaux, d'avions, l'achat de terrains à l'étranger, peut-être pourra-ton sauver la moitié des 110 millions de Japonais. La destruction des infrastructures, les pénuries d'électricité, d'eau, l'interruption des approvisionnements, tout cela bloque totalement l'économie, les ports et aéroports sont à leur tour rendus inutilisables. À l'ONU on discute de la manière de répartir équitablement la population japonaise survivante, celle qui réussira à émigrer. La submersion définitive commence par Osaka, puis le Japon explose et disparaît. 65 millions de Japonais ont tout de même pu être préalablement évacués. Il restait 20 millions de survivants...
Publié il y a plus de 50 ans, cet ouvrage passionnant fascine autant par son originalité que par la justesse de ses anticipations. Ou plus exactement, il est possible, rétrospectivement, de le lire comme l'oeuvre d'un lanceur d'alerte, d'un scientifique conscient des catastrophes environnementales à venir. Certes, il n'évoque pas la hausse de la température moyenne du globe, causée par les activités humaines, mais les mouvements des plaques techniques d'ampleur exceptionnelles. Cependant, le résultat est très voisin : au lieu d'une hausse du niveau des océans, ce sont les terres qui s'enfoncent et il faut bien que les gouvernants trouvent des solutions, le plus souvent dans l'urgence, pour déplacer les populations. Situation qui concerne déjà les agglomérations de plusieurs pays, victimes d'avoir trop exploité les ressources de leur sous-sol : des quartiers entiers menacent d'être engloutis.
De même, la multiplication des incendies et des inondations, rendant des régions entières inhabitables et obligeant les habitants à fuir, n'est pas sans faire penser aux nombreux phénomènes exceptionnels sur venus ces 10 dernières années, un peu partout dans le monde.
Dès lors, ce qui fait le grand intérêt de cet ouvrage, c'est la justesse et la finesse avec laquelle l'auteur a su rendre compte des réactions des différentes catégories de décideurs. Au sein des élites politiques japonaises, on assiste aux mêmes tergiversations qu'aujourd'hui : si une partie des acteurs politiques seraient prêts à prendre les mesures nécessairement dérangeantes qu'il faudrait prendre pour limiter les émissions de gaz à effet de serre, une autre partie préfère se convaincre qu'il est urgent de ne rien faire, se laissant influencer par les lobbies industriels ou les représentants d'autres États. de plus, l'auteur parvient à décrire, de façon très convaincante, les transactions secrètes que le gouvernement japonais doit mener avec les puissances internationales pour accueillir une partie de la population japonaise. Ce qui nous fait entrer de plein pied dans les débats très actuels concernant les migrants, la fermeture des frontières, l'exploitation des populations réfugiées, etc.
Tout compte fait, ce roman de politique fiction peut s'interpréter comme une expérience pensée, par laquelle un scientifique chercherait à modéliser les conséquences sanitaires, sociales, politiques et économiques, d'une catastrophe « naturelle » d'ampleur inédite, comme la disparition d'un État. de nos jours, cette expérience de pensée donne lieu à ce que l'on pourrait appeler des expérimentations grandeur nature, avec l'engloutissement programmé d'archipels, la désertification d'immenses territoires autrefois fertiles, sans oublier les violentes inondations qui ravagent des milliers voire des millions d'hectares de terres agricoles.
Autant il paraît, aujourd'hui, impossible d'agir sur les causes des tremblements de terre, autant les dirigeants du monde entier savent quelles sont les mesures à prendre pour limiter le réchauffement climatique. Faudra-t-il l'engloutissement d'un continent pour les amener à prendre ces mesures ?
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le japon est un pays constamment agité de tremblements de terre et l'histoire du pays est parsemé de nombreuses catastrophes. Situé au niveau de plusieurs failles terrestres, il a du s'adapter aux caprices de l'écorce terrestre. Les constructions doivent aux normes sismiques et les enfants sont, dès leur plus jeune age, sensiblisés aux risques et à la conduite à tenir.
Aussi, la peur des catastrophes est bien ancré dans l'esprit japonais et la peur de l'engloutisssement bien réelle. La submersion du Japon dû à des cataclysmes est un thème récurent dans la culture japonaise.

Komatsu Sakyo a donc obtenu beaucoup de succès pour son roman de science-fiction "La submersion du Japon", sorti en 1973 et qui est un devenu un véritable best-seller au Japon.

Le roman met en scène un Japon, récemment perturbé par une recrudescence de tremblements de terre. Les températures sont excessivement anormales, des volcans endormis se réveillent, des failles apparaissent au niveau des batiments et les secousses se font de plus en plus violentes et destructrices. Nous allons suivre une équipe de scientifiques qui découvre que certains ilôts non ou peu habités ont littéralement disparus , et pour cause : ils ont été submergés ! Leur enquête, à base de plongée en eaux profondes et de calculs scientifiques, leur fait soupçonner une immersion totale du Japon dans un court délai.
Alors que ces derniers étudient la certitude d'une telle catastrophe, le gouvernement japonais s'organise en secret et cherche à sauver ce qui peut l'être...

Ce scénario catastrophe, digne des grands studios américains, s'appuie plutôt sur de nombreux faits scientifiques. Loin d'être une intrigue trépidante au suspens insoutenable, la narration débute par une présentation en règle des personnages principaux qu'on découvre en plein travail. Leur découverte, si elle les surprend, ne semble pas les affectuer énormément et seule le but de prouver les faits semblent primordial.
Les personnages sont assez peu décrit dans leur vie personnelle et on peine à s'attacher à eux.
Si on assiste à certaines catastrophes, la narration ne tombe pas dans du voyeurisme catastrophique et larmoyant à outrance. Au contraire, c'est surtout une sensation de froideur et de maitrise qui ressort de la lecture. Et c'est d'autant plus étonnant et frustrant lorsqu'on assiste à un évènement d'une telle ampleur.

On assistera aux tractations entre scientifiques et politiciens, à leur incrédulité puis à leurs manoeuvres secrètes avec d'autres états pour prévoir des solutions d'évacuation des habitants et du patrimoine. Les expositions d'oeuvres d'art à l'étranger se multiplieront, la politique extérieure sera fortement mis en avant, les exportations soutenues, des négociations pour obtenir des terres en Autralie et ailleurs seront tenues, ...

Bref, je dois dire que le récit se traine beaucoup en longueur et que le suspense n'est finalement pas au rendez-vous. le lecteur sera plus plongé dans des questions d'ordre intérieur qu'autre chose.
L'écriture, qu'il est difficile de juger ici à cause de la traduction, n'est pas très fluide et manque de dynamisme.

Pourtant, le roman se révèle malgré tout intéressant. A une époque de changement climatique, on peut se demander la part de véracité d'un tel ouvrage. Komatsu nous oblige à nous poser certaines questions. Que ferions-nous si demain le Japon disparait ? Ou une autre partie du monde ? Que deviendrait leurs habitants ? Quel accueil leur serait réservés par les populations locales ? Comment sauvegarder une culture identitaire si votre propore pays disparait et que les habitants soient dispersés à travers le monde ?

"En dehors de cet archipel et de sa nature, de ces montagnes, de ces rivières, de ces forêts, de ces herbes... les Japonais n'existent pas. Ils sont unis à eux. Ils ne font qu'un seul corps avec tout cela. Si cette nature délicate et les îles sont détruites et disparaissent, les Japonais n'existent plus."

Les questions sont nombreuses et il n'y a pas de réponses toutes faites.
Il faut rappeler que ce roman a été écrit en pleine époque de guerre froide et que le Japon, 3ème puissance mondiale, cherchait à revendiquer ses intérets et affirmer son statut vis à vis des autres puissances.

Finalement ce roman d'anticipation révèle plutôt bien l'esprit japonais : sa peur de l'engloutissement, l'absence de héros qui sauve le monde pour une action collective, l'absence de happy end, un esprit pragmatique et organisé,...

Si ce n'est pas un chef d'oeuvre d'écriture, si le lecteur français sera beaucoup moins passionné par cette question, "La submersion du Japon" reste malgré tout une oeuvre intéressante

Le roman a d'ailleurs connu de nombreuses adaptations dont :
- Une version manga chez Panini : La submersion du Japon.
- le film Nippon chinbotsu, réalisé par Moritani Shirô en 1973.
- le film Nihon chinbotsu, réalisé par Higuchi Shinj en 2006.

Lien : http://legrenierdechoco.over..
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
La faute en est à leur incrédulité. On veut d’abord être certain que cela arrivera vraiment. Si par bonheur, rien ne se passait, alors nous, nous serons crucifiés par le public. Mais si cela arrive réellement… Pendant que nous discutons entre crédules et incrédules, nous ne sommes toujours pas prêts et par la suite, une plus grande quantité d’hommes mourront.
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- Ce n’est pas grand-chose . Mais je dirais que le japon d’aujourd’hui tremble comme un tas de gelée .
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L'océan Pacifique... Il était incroyable que cette mer tranquille et sombre cache en son sein une force monstrueuse, capable d'avaler en une nuit une île longue de mille cinq cent mètres. Mais dans la sombre profondeur de cette mer, "un arc de feu" de trois mille kilomètres du sud au nord, allongé comme un boa, se dissimulait, continuant de ronger furieusement la roche dure. Quelquefois, ses éclaboussures jaillissaient au-dessus de la terre et de la mer et étonnaient les regards humains.
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En dehors de cet archipel et de sa nature, de ces montagnes, de ces rivières, de ces forêts, de ces herbes... les Japonais n'existent pas. Ils sont unis à eux. Ils ne font qu'un seul corps avec tout cela. Si cette nature délicate et les îles sont détruites et disparaissent, les Japonais n'existent plus.
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En dehors de cet archipel et de sa nature , de ces montagnes , de ces rivières,de ces forêts , de ces herbes...les Japonais n'existent pas .Ils sont unis à eux .Ils ne font qu'un seul corps avec tout cela .Si cette nature délicate et les îles sont détruites et disparaissent , les Japonais n'existent plus.
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