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(01/01/1900)
4.08/5   13 notes
Résumé :
Jean-Pierre Siméon est né à Paris en 1950. Directeur, avec Jean-Marie Barnaud, de la collection Grands fonds de Cheyne éditeur, membre du comité de rédaction de plusieurs revues, il a obtenu les prix Artaud, Apollinaire, et le Grand prix du Mont-Saint-Michel. Auteur par ailleurs de romans, d'ouvrages pour la jeunesse et de pièces de théâtre.'Poète associé' du C.D.N. de Reims durant six ans, il a rejoint en 2003 le T.N.P. de Villeurbanne aux côtés de Christian Schiar... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
L'homme, la femme aimée, la mort : trois personnages réunis ici, autour de qui Jean-Pierre Siméon tisse le fil du poème. le poète explore les frontières ténues entre l'amour et la mort. L'illusion n'est pas de mise, la mort semble déjà s'immiscer entre les mains qui se tiennent, entre les souffles. Il s'agit d'en apprivoiser la brûlure douce, l'imminence probable. Célébrer ce que la nuit ne ronge pas, savourer l'instant pour ne pas l'abandonner au néant : "rien n'est plus beau/ qu'un amour qui ne se croit pas immortel". Est-ce que les mots savent seulement retenir ce qui meurt ? Rien de moins sûr : "après chaque mort/ un trou s'ouvre dans le langage/ un mot à jamais manque/ et c'est comme désespérément le poème/ qui cherche les voyelles de son chant".
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Rarement un recueil de poésies m'a autant touchée, cet homme hanté par la mort , m'a accompagné pendant plus d'un an. Certains vers sont gravés dans ma mémoire.
Lien : http://luocine.over-blog.com/
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Rarement un livre de poésies m'a autant touché. Je l'ai trimbalé pendant un an (autant qu'a duré mon amour pour un homme hanté par la mort), et j'ai-je pense pour très longtemps- des vers de cet auteur dans la tête
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Citations et extraits (37) Voir plus Ajouter une citation
Je veux te dire cette sorte de secret

qu’on ne lit qu’en soi loin

derrière les paupières fermées

longtemps après que sur le cercueil

se sont reformés les liens du jour



tes morts ne sont qu’à toi



toi seule sais leur nom véritable

celui qu’on n’écrit pas aux registres

parce qu’il n’est signe dans nulle langue humaine

et qu’il n’est pas d’oreilles

pour la voix qui le dit



toi seule les vois tes morts

hors leur visage de cendre

et les vois sans faillir dans l’absence même

toi seule l’ombre plus claire dans l’ombre

où leur regard paraît



et l’exacte main de douceur sur ton front

pareille au flux des herbes dans la brise

toi seule la reconnais

qui n’est pas la matière des songes

ni comme le souvenir appariée du désert



toi seule sais

la douceur des morts qui t’appartiennent

car tu es né de leur douceur

et tu prolonges dans chacun de tes gestes

la douceur qui fut le pli heureux de leur vie

à tes yeux désormais

de voir clair dans la transparence

que fait leur disparition

à toi de comprendre dans la vie requise

l’effacement et le soleil unanimes

ta joie volontaire

et la beauté des choses



comme endormis tes morts rêvent à tes côtés



tu ne guériras pas de leur nuit

mais tu accompliras

comme l’île continuant la terre où elle n’est plus

leur part perdue

car fille des tes morts

tu es ce qu’ils ignoraient d’eux-mêmes
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XIX
     
C’est lorsque nous savons être dans le cri
sans le cri
lorsque avant même de verser des larmes
nous avons compris l’agonie des larmes
et que parvenus au bout du souffle
nous n’ignorons plus rien
de la fraîcheur qui manque
     
c’est alors que douloureusement fertilisé
cet autre cœur
qui n’est pas un muscle
c’est alors qu’il bat plus souplement
et qu’à notre gorge ainsi se dénoue
le collier des flammes
qu’ainsi s’apaise la violence des jours
où l’homme sans fin connaît sa défaite
     
il nous faut vivre cette espérance
pareille à la brève résurrection des herbes
après qu’elles ont bu le feu et l’eau des orages
il nous faut tenir à cette idée
qui promet un ciel au centre de toutes choses
     
mais à cela ne croire que la bouche légère
et avec cette précaution du geste
qu’ont les pêcheurs de lune dans l’étang
     
dans la chambre au centre des caresses
la lumière nous sera suffisante
ignorant la guêpe sous l’oreiller
     
oui chaque fois creusant dans la lumière
sans durée
nous serons mon amour liés à la seule certitude
elle est une autre respiration
comme une neige
sur les arbres
     
délivrés
nous aurons
un cœur simple
devant la mort
     
pp. 53-54
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Lettre à la femme aimée
au sujet de la mort
(XX- XXV)
XXV / B
  
  
  
  
ma bien-aimée ma mort est déjà d’hier
tu as franchi le cri une première fois
nous sommes du plein été
non aveugles
mais puisant la lumière
à des sources plus humaines
derrière le ciel de chaque instant
dans l’eau première de nos nuits

il n’y a pas lieu d’imaginer
les formes de l’absence
que ton sein frissonne sous mes mains
et depuis longtemps déjà
le frisson a compris
le froid sous la chaleur
ma bien-aimée le danger n’a rien d’obscur
et ton amour n’est pas terre d’abandon
ni ta pensée une eau qui fuit la mer
et du premier jour au centre de notre miracle
nos doigts ont touché la meurtrissure

au bord du jour tes larmes
inlassables
rendront leur cœur
à ceux qui t’aiment

il n’y a pas lieu de s’incliner sur le mort

les dieux tombent avec le vent

ton sourire lui t’élève
à jamais
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Sois femme à présent les yeux droits
dans la nuit
sois sûre de ton courage
comme ceux qui vont à la mort étrangère
avec au cœur un bouquet de caresses

mais hausse tes larmes
elles sont la sève des souvenirs
et renoue avec la course de l'enfant
son cheveu léger
son pied qui vole avec l'oiseau
son souffle qui renverse les forêts

aime aime encore
sur la tranchant des jours
et dispose des biens de la terre
dans l'instant où mon front
s'incline à ton sourire

p.20
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Rien n'est plus beau
qu'un amour qui ne se croit pas immortel
qui a la souple respiration du voilier
endormant la vague
prodige oui mais qui se sait tributaire
d'un vent si incertain
qu'il voudrait d'un seul déploiement de son erre
boire toute une nuit d'étoiles et de lune pleine
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