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sur 268 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
8 juin 1924. George Mallory et Sandy Irvine, deux alpinistes anglais, délaissent les membres de leur expédition pour entreprendre, seuls, la dernière étape de l'ascension de l'arête nord de l'Everest. On ne les reverra jamais et, aujourd'hui encore, on ignore comment ils ont disparu et s'ils sont parvenus à atteindre le sommet avant de périr. Voilà un mystère à même d'enflammer l'imagination d'un auteur comme Dan Simmons, qui s'est justement penché sur le sort de cette tragique expédition dans un roman paru en 2013 et traduit il y a peu par les éditions Robert Laffont. Ce n'est pas la première fois que l'écrivain s'inspire d'un fait-divers historique de ce type pour en tirer un roman fantastique : je garde pour ma part un vif souvenir de ma lecture de « Terreur » consacré à l'expédition du capitaine John Franklin, disparue dans l'Arctique sans laisser de traces. Hélas ! Hélas quelle déception que cet « Abominable » qui, en dépit d'un début plein de promesses, retombe comme un soufflet ! Tout commençait pourtant bien. Après un prologue alléchant dans lequel l'auteur se met lui-même en scène et affirme avoir mis la main sur un témoignage exceptionnel rédigé par un certain Jake Perry, on se plonge avec délice dans les carnets de ce vieil alpiniste qui, sentant la fin venir, décide de revenir sur un épisode déterminant de sa vie : sa tentative clandestine d'ascension de l'Everst en 1925 en compagnie d'un petit groupe d'aventuriers. Ils sont trois, dans un premier temps, à entreprendre cette expédition périlleuse : le jeune Perry, un vétéran de la Première Guerre mondiale et ancien compagnon de cordée de George Mallory, et un talentueux guide de Chamonix. Si chacun d'entre eux entend bien réussir là où leurs prédécesseurs ont échoué, ce n'est toutefois pas le but officiel de leur voyage. En effet, au même moment de la disparition de Mallory et Irvine, un jeune alpiniste anglais suivant l'expédition principale est lui aussi porté disparu. Un témoin, un homologue allemand, prétend avoir vu Lord Percy se faire emporter par une avalanche, mais personne ne semble croire à cette théorie qui comporte de sérieuses lacunes. Certains racontent que le jeune homme paraissait être pris en chasse par des hommes armés qui l'auraient poursuivit jusque sur les pentes de l'Everest. D'autres mentionnent l'existence de mystérieuses créatures qui hanteraient la montagne et s'attaqueraient occasionnellement aux aventuriers trop téméraires. A nos trois héros de démêler le vrai du faux et, si possible, de retrouver le corps du jeune homme, ainsi que, avec un peu de chance, ceux de Mallory et Irvine.

Comme pour tous ses romans s'inspirant d'une période historique, Dan Simmons a pris soin d'accumuler une montagne d'informations. « L'Abominable » ne déroge pas à la règle et, à ce titre, s'avère passionnant, surtout dans la première partie. le contexte historique, d'abord, est remarquablement détaillé. Nous sommes en plein dans l'entre deux-guerres, et les stigmates de la première sont toujours bien visibles, que ce soit chez les anciens combattants, toujours hantés par les souvenirs des tranchées, ou chez les civils qui ont tous perdus au moins un proche dans le carnage. L'auteur nous donne également un aperçu du contexte de l'Allemagne de l'époque, humiliée par les vainqueurs, en grande difficulté économique et dans laquelle émerge une nouvelle force politique incarnée par Adolf Hitler (qui s'attelle alors en prison à l'écriture de « Mein Kampf »). Mais là où l'auteur se fait le plus minutieux, c'est en ce qui concerne l'alpinisme, sujet à propos duquel il a réuni dans ce roman une documentation colossale. On en apprend ainsi beaucoup sur les nombreuses expéditions lancées dans les années 1920 afin de « conquérir » les plus hauts sommets du monde, ainsi que sur les tragédies qu'une telle ambition n'a pas manqué de provoquer. le roman se révèle aussi très instructif concernant les techniques d'escalade ainsi que sur le matériel mis à disposition à l'époque, celui-ci nous étant présenté dans les moindres détails. La géographie de l'Everest n'aura également bientôt plus de secret pour le lecteur tant l'auteur se révèle précis dans sa description du terrain et des dangers que comporte telle ou telle partie de l'ascension. Enfin, il est extrêmement intéressant de se faire raconter de manière aussi minutieuse le fonctionnement d'une expédition de ce type, dont on peine à imaginer l'organisation et les ressources extraordinaires qu'elle nécessite. Recrutement des sherpas, installation des camps à différents niveaux d'altitude, montée du matériel, exploration du terrain… : Dan Simmons n'est, encore une fois, pas avare en détail et c'est dans ces moments que le roman se révèle vraiment passionnant car il permet une immersion totale du lecteur dans cet environnement hostile où la moindre erreur peut devenir mortelle.

Malheureusement, en dépit d'une documentation impressionnante, le roman déçoit par son intrigue bâclée. Une fois passée l'excitation de la première partie consacrée au récit de la disparition de Mallory et Irvine et à la préparation de l'expédition des trois héros, il faut bien avouer qu'on finit par s'ennuyer ferme tant l'histoire met du temps à démarrer. Les alpinistes rassemblent leur matériel, discutent de ce qui les attend là haut, évoquent les différentes routes qu'ils pourront emprunter… et c'est tout pendant un long moment. Ce n'est que lorsque les personnages finissent par parvenir sur l'Everest que le lecteur est pris d'un regain d'intérêt. Enfin, on va découvrir ce qu'il est arrivé à Mallory et Irvine et basculer dans le fantastique ! Il faut dire que l'auteur nous avait mis l'eau à la bouche avec ses histoires de yétis dont les précédentes expéditions auraient relevées des traces et que les moines des environs disent avoir aperçus dans la montagne. On attend donc, sur nos gardes, que les choses sérieuses commencent. On attend. On attend… Et puis rien ne vient. Alors certes, la montée est émaillée de péripéties liées à la météo, au froid, au manque de matériel ou de préparation, mais la menace tant attendue n'arrive jamais. En effet, en dépit de ce que sous-entend la quatrième de couverture et de ce à quoi l'auteur nous avait jusque là habitué, il ne s'agit pas là d'un roman fantastique. Pas l'ombre d'un élément surnaturel ou possiblement interprétable comme tel en vu, donc. le récit pourrait malgré tout valoir le coup : après tout, le mystère de la disparition du jeune lord anglais recherché pourrait tout à fait avoir une explication rationnelle aussi passionnante que si un élément fantastique avait été en cause. Sauf que l'explication qui nous est finalement donnée (après de très très longues digressions) est vraiment très légère et, comble de la déception, carrément prévisible. Car ce qu'on pensait depuis le début être une fausse piste cherchant à égarer le lecteur un peu trop crédule se révèle finalement être... la véritable explication. Circulez, il n'y a rien à voir !

En dépit d'une vaste biographie composée d'ouvrages de grande qualité (« Hypérion », « Terreur », « L'échiquier du mal » et tant d'autres), Dan Simmons n'a pas écrit que des chefs d'oeuvre, et ce roman en est malheureusement la preuve. En dépit d'une documentation impeccable qui nous immerge complètement dans l'ambiance de l'époque et nous fait découvrir les spécificités de l'alpinisme sur l'Everest, le roman souffre malheureusement d'une intrigue bancale et prévisible, ainsi que d'un manque de rythme qui donne l'impression que l'auteur cherche à délayer au maximum son récit. Dommage...
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Après « Terreur » (2008) (l'expédition polaire arctique Franklin de 1845 et le mythique passage du nord-ouest le long duquel elle disparut), Drood (2011) (un retour crépusculaire sur certaines zones d'ombre de Charles Dickens et de Wilkie Collins) et « Collines noires » (2014) (de Little Big Horn au Mont Rushmore : la Grande Histoire US revue et corrigée par un Peau-Rouge), Dan Simmons nous propose une fois de plus, avec « L'Abominable », un pavé documentaire camouflé en roman Fantastique (quoi que ... voir plus loin). L'auteur nous raconte le monde encore rudimentaire de l'alpinisme des années 20's au service de l'Everest. Il régurgite tous les renseignements qu'il a trouvé de ci de là: les techniques de grimpe d'alors en haute altitude, les particularités météorologiques, géographiques, géologiques, géopolitiques et ethniques de l'espace himalayen, certains faits historiques de l'époque (agitant le monde et par ricochets la région) ... etc; le tout déversé en vases communicants des faits réels (à maxima) vers la fiction pure (à minima); le mix est crédible, c'est la force première de l'auteur.

L'Himalaya donc, celui des années 20's, à qui gravira enfin le plus haut sommet du monde, l'Everest (8849m).

La réalité historique fait état du premier pied vainqueur en 1953. Mais en 1925 déjà, ainsi du moins l'affirme Simmons, une autre expédition n'a-t-elle pas accompli l'exploit sans qu'on n'entende parler d'elle pour des raisons appartenant au « secret d'état » ?

Quatre de couverture : « Juin 1924. La disparition inexpliquée des alpinistes Mallory et Irvine, au cours de leur ascension de l'Everest, fait la une de la presse. Mais qui se souvient de Lord Bromley, dit « Percy », autre concurrent à la course au sommet, évaporé dans les mêmes conditions la même année ? Manque d'oxygène ? Avalanche mortelle ? Autour du camp de base, la rumeur fait état d'une mystérieuse créature des neiges alors qu'une nouvelle expédition s'élance en 1925 à la recherche des disparus... voire d'une vérité bien plus abominable encore... »

Deux anglais, un américain, un français et un indien ; cinq alpinistes chevronnés sur les flancs glacés de l'Everest ; tous (ou presque) en mission de rapatriement des corps et accessoirement d'ascension enfin réussie. Une équipe resserrée et efficace, discrète, très mobile, réactive, porteuse des dernières technologies en matière d'alpinisme, aidée d'une poignée de sherpas. Simmons nous sert la version officieuse de quelques-uns sur la piste perdue d'aventuriers disparus. Comme dans « Terreur », il use du scénario archétypal de l'expédition évaporée dans la nature hostile et ayant engendré les rumeurs les plus folles sur ce qui lui est advenu. le passage mythique du nord-ouest arctique de « Terreur » renait dans la voie inlassablement recherchée vers le sommet de l'Everest encore invaincu. Simmons brasse la réalité historique (majoritairement) à celle de son imaginaire, comblant les lacunes et les mystères laissés inexpliqués au-delà des faits connus.

« L'Abominable » est sorti en 2013 (version US), en 2019 (grand format made in France), en 2020 (année de parution poche chez Presses Pocket). 6 ans, donc, avant d'enfin débarquer chez nous ? Robert Laffont en avait de loin en loin reculé la parution. Lenteur de traduction (tu m'étonnes) ou crainte d'un accueil mitigé ? Problème autre (« Flashback », J.D. Brèque) ? le temps s'était, semble t'il, mystérieusement étiré d'un bord à l'autre de l'Atlantique pour qui guettait la VF de ce best-seller potentiel, l'enfin nouvel opus teinté de Fantastique d'un écrivain de renom qui, au-delà de certains « mauvais genres », s'était trouvé un créneau juteux dans le blanc du mainstream, cachant son Fantastique sous des habits de littérature générale. Que s'est t'il passé ? Basta si ce n'est qu'il convient peut-être de trouver l'explication dans les faiblesses et défauts de l'ouvrage.

Le pavé (cette obésité de pages était attendue, le format dodu étant devenu marque de fabrique de l'auteur) est enfin là sous mes yeux ; 957 pages bien gonflées en poche, menue police typo et rares renvois à la ligne d'un paragraphe à l'autre. Une avalanche de signes déferle dès l'introduction comme autant de cailloux rendus à la gravité, il va falloir résister pour aller jusqu'au mot « fin », là-haut, tout là-haut. Il va falloir y consacrer du temps, beaucoup de temps le lecteur tourne lentement les pages, une à une, comme l'alpiniste gravit les presque verticalités de l'Everest au ralenti, en manque d'oxygène. Près d'un millier de pages en attente ; un sacré poids en bout de bras, le demi-kilo frôlé ; pas de lest, pas de condensé, de reader's digest usant de raccourcis. La lecture s'amollit quand le détail pullule et overdose, il faut se soumettre à la lenteur qu'il impose quand, lecture en diagonales rapides inévitablement engagée, taillant dans le gras pour éliminer le superflu, on confond les versants, les arêtes, les pics, les pénitents, les moraines, les glaciers, les ressauts et les à-pics, les faces, les altitudes, les camps … On sait que l'approche sera longue et lente, que le vif du sujet enfin sous les yeux prendra du temps à s'affirmer (les deux tiers sinon même les trois quarts en lents préparatifs), qu'il y faudra de l'abnégation et de la patience. A l'égal de « Terreur » et de « Drood » ce sera une interminable attente d'hors-d'oeuvres documentaires. On va bouffer du crampon ; du mousqueton ; de la chaussure de montagne ; de la crevasse ; de corde au mètre, de ses qualités et défauts au regard de ses millimètres de diamètre ; de noeuds compliqués, de la façon de les faire et défaire ; d'avalanches meurtrières ; de piolets ; de précipices insondables ; de bouteilles et de masques à oxygène ; de rappels en à-pics ; de règles de cordée ; du bric-à-brac tout cliquetant et tintinnabulant que l'alpiniste pro des années 20's trimballait sur lui ; de l'anorak à duvet d'oie récemment breveté vs les lainages en pelures d'oignon superposées ; du sherpa vs le sahib ; du yak vs le mulet ou le cheval ; de la toile de tente battue par des vents d'outre-ciel ; de chaussettes mouillées et d'orteils gelés intégrés ; de lunettes noires contre la réverbération aveuglante du soleil sur la neige. Simmons nous avait fait le coup avec Terreur mais çà matchait, là çà coince par overdose ; Simmons s'est posé en équilibriste entre le trop et le pas assez et clairement à mon sens s'est flanqué à l'à-pic du premier.

Mais Simmons, versant Fantastique, est un conteur ; il sait y faire ; je suis allé au bout de son propos, heureux non pas tant d'en avoir enfin fini avec lui que de l'avoir lu comme un obstacle à franchir, d'avoir pris plaisir à ce qu'il m'a appris sur la très haute montagne. J'ai refermé l'épais volume avec la certitude de revenir vers les parutions ultérieures de l'auteur au gré des mêmes mécanismes de narration. On a dit de Stephen King qu'il aurait été capable de décrire le contenu de sa poubelle sans ennuyer son lecteur ; je reformulerai en précisant que ses longues digressions m'intéressent plus que ses brefs instants de frissons, on y suit avec passion cet American Way Of Life qui est le coeur de son propos d'écrivain. Simmons est du même tonneau mais d'une finalité différente et peut-être inférieure en qualité, il s'overclocke sous le poids de la documentation d'amont qu'il régurgite en aval. le bonus de le lire est dans ce qu'il apprend sur un sujet que l'on n'aurait pas chercher à approfondir autrement. C'est d'ailleurs ce qu'il a fait avec Hyperion, me remettant en mémoire ce que la SF a pu inventer avant lui. Simmons, en ce sens bon faiseur ? Oui ; sans cette qualité, comment boucler sans abandonner une aussi longue lecture gonflée (jusqu'à l'overdose) d'autant de détails techniques (à priori réservés aux spécialistes de la verticalité rocheuse et glaciaire) ? Etrange paradoxe que celui d'un auteur qui fait ronronner ce qu'il écrit au rythme ce qu'il prend ailleurs, lénifie ce qu'il raconte et qui, bon an mal an, conduit son lecteur à terme, le rendant fier d'en avoir fini et d'avoir tant appris.

Restent cependant deux gros grains de sable dans la machine :

La montagne accouche d'une souris : le(s) yéti(s) attendu(s), promis au générique d'ouverture manque(nt) à l'appel. Tout petits riquiqui les bestioles terrifiantes, à tel point qu'il n'y en a pas la moindre grosse patte griffue d'une seule. Pourtant, rien que le titre du roman déjà, « L'abominable » : quoi de plus explicite, quoi de plus attendue que leur présence ? On en trouve mention dans la 4 de couv. Simmons, lui-même, dans le corps du récit, en parle de loin en loin. Titre racoleur et 4 de couv trompeuse donc. Il me manque mes yétis (smiley boudeur). Bref, les yétis hibernent pendant les courtes périodes favorables à l'alpinisme himalayen, j'aurais au moins appris çà.

En outre le Fantastique promis s'évapore sous le roman d'aventures et d'espionnage qui longtemps se cache et peu à peu, hélas, s'impose : les armes à feu remplacent les cris de terreur dans la nuit face à la bête immonde et le tout se fait "chasse au trésor" d'un secret d'état. « L'Abominable », au final, prend goût de thriller d'altitude et s'ampute de ce que son lecteur attendait de lui en priorité: sa part fantastique. La fin est inattendue (ce qui est une qualité) mais grotesque (ce qui est un énorme défaut). La mise en abime principale (il y en a plusieurs en strates d'inégales importances) émerge des neiges éternelles comme un cheveu à la surface d'une soupe, elle m'a laissé pantois et désabusé : tout çà pour çà me suis-je dit.. !

Alors, « L'abominable », pavé pour remplacer un pied cassé d'armoire (normande) bancale ? Comment dire… ? Oui, un peu. N'empêche : le long voyage vaut peut-être le détour si la passion montagne vous anime, si les bases techniques de l'alpinisme ne vous sont pas des artéfacts lointains (presque E.T.) à l'usage de celles et ceux qui rêvent de verticalité sur fond de ciel tourmenté.
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J'ai terriblement honte, mais je dois l'avouer : je n'ai pu terminer la lecture de ce livre... Ça n'est pas dans mes habitudes, la dernière fois remonte à bien des années : en classe de 3eme, une liste recommandée d'ouvrages donnée par notre professeur de français nous conseillait "Les Confessions"de Jean-Jacques Rousseau ! Et bien je le confesse, les Confessions ne furent pas ma tasse de thé !
Cette fois-ci, il s'agit d'un roman, "L'abominable", qui pourtant me paraissait tout avoir pour me plaire et me procurer de sacrée heures de lecture dans mon lit, ce moment tant attendu de la journée où on ne compte plus ni les heures ni les pages... Abominable, oh oui, il l'est ! C'est une indigestion de mots, de descriptions, un flot de récits d'une longueur insupportable, et le tout, sans que cela ne serve l'histoire elle-même. Peut-être suis-je mal placée pour me permettre de critiquer un ouvrage que je n'ai pas été capable de finir... C'est vrai, mais sincèrement, lorsque j'ai commencé à lire les pages en diagonale et ensuite à carrément les tourner en ne prélevant que quelques mots, j'ai compris qu'il n'y avait plus de plaisir à attendre dans un tel calvaire.

L'intrigue promettait d'être alléchante : un groupe d'alpinistes projettaient de se rendre sur l'Everest afin d'élucider le décès de deux de leurs collègues mais aussi missionnés par la mère d'un troisième disparu, afin de retrouver au moins son corps. Beaucoup de mystères entourent les disparitions de ces alpinistes, et j'aurais aimé savoir ce qu'il avait bien pu se passer "là haut"... D'autant plus dans un contexte tendu en 1924, où apparaissent des alpinistes Allemands.

Je reste donc sur ma faim, mais je garde espoir de revenir vers ce roman ultérieurement. Je garde en tête que l'auteur, Dan Simmons, a tout de même écrit "Terreur" en 2007, dont fut tirée la très bonne série télévisée du même nom. Je ne me risquerai donc pas à dire "Fontaine plus jamais..."
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L'abominable, gros pavé de 659 pages écrit par Dan Simmons, vous transportera en 1925, à une époque où aucun humanoïde n'était parvenu à atteindre le sommet de l'Everest (ou peut-être qu'en fait si, nul ne le sait). Suite à la mort de G.Mallory et de S.Irvine en 1924 alors qu'ils tentaient de gravir la montagne, une enquête va être menée secrètement par trois autres alpinistes afin de lever le mystère sur cette disparition ainsi que sur quelques autres survenues la même année. Cette expédition, qui a aussi comme but caché de tenter l'ultime ascension du plus haut sommet du monde, se transforme en cauchemar lorsque les alpinistes se retrouvent attaqués.

Le pavé est atrocement décevant. le titre « l'abominable », la note de Stephen King qui vous le recommande, la 4ieme de couverture, l'idée de se retrouver en 1925 en mode explorateurs comme des mikehorn préhistoriques, tout donne envie. Comme quoi, méfions nous des livres où le nom de l'auteur est en caractère 72 plus gros que le titre, ainsi que des phrases de recommandations écrites pas de grands noms sur la 1iere couverture. le livre souffre de descriptions très longues dans un jargon d'alpiniste. Tolkien et sa description de l'herbe à pipe, c'est de la poésie jouissive à côté. L'histoire commence à être intéressante seulement à la 468ieme page et le sens du titre ne vous sera révélé qu'à la 564ieme page. Il faut s'accrocher donc. Cette révélation vous amènera d'ailleurs à vous poser la question existentielle suivante : mais en fait, pourquoi les 2 mecs morts que l'expédition recherchent, ils s'amusaient à vouloir gravir l'Everest ? Dommage, car les personnages sont intéressants, la rusticité (c'est peu de le dire) d'une expédition à cette altitude avec les moyens de l'époque et l'histoire en elle même interpellent bien que le titre du livre relève d'une arnaque bien crasse.
En effet, l'abominable = l'abominable homme des neiges = yétis. On vous fait planer un pseudo suspens de yéti quelques temps (avant l'expédition et une 1ère fois lors de l'ascension avant de complètement tomber aux oubliettes au profit d'un autre choix scenaristique. Ça laisse un léger goût amer.

Abstraction faite des descriptions techniques imbuvables et du choix de titre Putaclick, l'enquête et les événements narrés ici s'intègrent bien dans le contexte historique de l'époque. L'auteur a su utiliser des faits réels pour écrire une fiction plausible historiquement parlant avec une troisième partie de roman bien rythmée et pleine de péripéties qui débute par la phrase de l'alpiniste narrateur principale de l'histoire : « je commence à me demander quand cette expédition avait passé la frontière du fantastique pour entrer dans le territoire de l'incroyable ».
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Récit d'aventures au coeur de l'Himalaya, l'abominable n'est pas celui que l'on croit...

On suit un jeune américain, prodige de l'escalade, qui se lie d'amitié avec un anglais et un français pour une expédition secrète sur la face nord de l'Everest. Où il est question d'espion, de bouddhisme, de secrets, de découvertes, d'amitié, mais surtout, surtout, d'escalade. J'ai été perdue par tous les détails techniques, le nombre idéal de pitons nécessaires à l'escalade d'un mur de glace ou la composition parfaite d'une corde d'assurage...
En bref, les quelques moments de suspense n'ont pas suffit à me rendre cette lecture attrayante, et souvent elle m'a ennuyée...
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J'ai commis l'erreur de lire ce livre peu de temps après Terror, du même auteur, qui m'a profondément marquée et qui continue de me hanter. Je pense que j'attendais le même cocktail : base historique, ambiance glauque, héros mis à rude épreuve et incartade d'un élément fantastique terrifiant emprunt de mythologie locale.

J'avais probablement trop d'attentes et j'ai forcément été déçue. Mis à part cet élément plus subjectif, il me semble que la qualité de ce roman de Simmons est nettement inférieure.

Le rythme de la narration est incroyablement lent à démarrer. Contrairement à Terror où l'auteur, par le biais d'ellipses temporelles, nous amène par bons temporels avant et pendant l'expédition (ce qui permet d'être tout de suite dans la période de "crise" où la tension est palpable), ici le premier tiers du roman est consacré à la préparation de l'expédition au mont Everest. Faute d'être abominable, c'est interminable.

Il faut le reconnaître, l'auteur a pris la peine de se renseigner, mais l'énumération des divers crampons, vestes, masques, bonbonnes à oxygène et autres piolets dans un contexte sans suspense ni ambiance est vraiment pénible.

Les protagonistes sont terriblement lisses, je ne me suis attachée à aucun. le héros principal, soit disant le meilleur grimpeur de roche au monde, est utilisé de façon un peu grossière et peu cohérente pour éclairer le lecteur, puisqu'il pose sans cesse des questions naïves sur le matériel et l'alpinisme à ses camarades. de long raisonnements expliquent des conclusions auxquelles le lecteur arrive tout seul en 2 lignes.

Lorsque nos héros sont enfin sur l'Everest, ça démarre un peu mais le livre est déjà entamé pour grande partie. J'attendais mon monstre fantastique (je reconnais vraiment mes attentes peut être trop importantes) et il n'arrive pas. le livre prend une tournure de roman d'espionnage, soit, j'accepte l'idée et prends le virage. Mais cet aspect espionnage devient vite un peu ridicule et peu cohérent à mon sens. Tout en dépeignant très justement à quel point l'alpinisme sur le mont Everest dans les années 20 était mortellement dangereux (oedèmes pulmonaires, crises cardiaques, hypothermie, hypoxie,...) l'auteur nous fait croire à des rendez-vous d'espions à 8000 mètres d'altitude pour échanger des pièces capitales pour la lutte contre la montée du nazisme. A certains moments, les héros ont des conversations philosophiques et politiques tout en étant en hypoxie grave et alimentés péniblement par des bouteilles d'oxygène. Même moi j'avais envie de hurler "mais accouche de l'info, tu es sensé étouffer à cette altitude!". Bref, le tout finissant avec un Deus ex machina peu digne de l'auteur.

Le point de vue historique est un peu dévoyé également, Simmons s'étant fait "plaisir", notamment dans son portrait fait d'Adolphe Hitler, "victime facile" sur qui ont peut mettre tous les vices de la terre (outre les gros qu'on lui connait déjà),... j'ai trouvé ça très léger.

En résumé, grosse déception (dont j'assume une partie de la responsabilité), je ne conseille pas ce livre sauf à avoir un intérêt très technique pour l'alpinisme et l'Himalaya. On reconnait la faculté incroyable de l'auteur à se documenter. Je ne jette pas Simmons aux orties et je continuerai à découvrir ses oeuvres, mais celle là ne va pas me rester en tête pendant des jours.
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Roman parfaitement documenté sur l'alpinisme dans les années 1920, où le Graal suprême reste l'ascension de l'Everest.
Simmons nous inonde de détails techniques, et de détails géographiques, ce faisant à moins d'être un grand amateur, on se perd dans des descriptions qui nous submergent et qui nous déboussolent paradoxalement complètement.
On est loin des récits de Maurice Herzog dont on vivait pleinement l'aventure, il s'agit d'une véritable dissection anatomique de la montagne assez logorrhéique à laquelle s'ajoute une description exhaustive de tout le matériel nécessaire à cette époque pour l'aventure Himalayenne.
Les personnages sont peu crédibles, un jeune diplômé d'Harvard capable à 8500 m de réaliser des exploits techniques ahurissants, une veuve extraordinairement belle, riche et alpiniste exceptionnelle, un anglais devant lequel Mike Horn passerait pour un premier communiant et des allemands
vraiment méchants et cruels et racistes bien dignes de leurs origines culturelles.
C'est un pensum qui m'a poussé à sauter beaucoup de lignes tant je me sentais égaré dans cet Everest venteux et frigorifiant.
Le côté positif c'est de comprendre la façon progressive d'aborder le sommet des très hautes montagnes avec toutes les précautions à prendre pour ne pas mourir d'embolie pulmonaire.
L'intrigue est très moyenne, les méchants sont caricaturaux, j'ai vraiment mis du temps à le finir.
J'ai mis 3 étoiles pour le travail de recherche impressionnant qu'à du faire l'auteur ou ses collaborateurs pour nous pondre une thèse sur l'alpinisme.
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Le livre démarre sur une longue préface que je vous conseille de lire. C'est personnellement ce qui m'a permis de rentrer dans le livre à proprement parler. le livre nous est présenté par l'auteur comme étant d'un autre, une compilation de carnets envoyés par un vieil homme qui voulait écrire son histoire.

Retrouvez la chronique complète sur Songe.
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Merci à Netgalley et aux éditions Robert Laffont pour cette lecture. 

Je fais partie depuis longtemps des amatrices de Dan Simmons, pour ses romans mélangeant réalité et fantastiques , pour lesquels le frisson est garanti. Aussi, j'étais impatiente de découvrir ce nouvel opus, mais malheureusement il ne restera pas comme l'un de mes préférés. Je m'explique ! 

Le roman présenté comme le témoignage d'un jeune alpiniste américain , Jake Perry, qui va offrir à l'auteur, le récit d'une aventure palpitante et secrète , qui l'a conduit sur les pentes de l'Everest. Car le héros va se trouver embarqué dans une expédition désespérée, ayant pour but de retrouver les corps d'alpinistes disparus. Mais très vite, l'expédition prend un tour tragique, et la menace plane !!!

Du côté des points positifs, j'ai particulièrement apprécié le voyage que nous fait faire ce roman. Car à travers la plume talentueuse de cet auteur confirmé , on découvre avec délectation un paysage glacé, mêlant pics enneigés et crevasses mortelles. Et on s'y croit vraiment . J'ai beaucoup aimé cet aspect récit de voyage. Les personnages eux aussi sont plaisants. On arrive sans trop de difficultés à s'attacher aux héros, Jake en particulier qui se fait le narrateur du récit . 

Mais du côté des points négatifs, il faut malheureusement compter l'histoire. Car au-delà des personnages, et des lieux, j'ai été déçue par la trame du récit. Après presque 200 pages de  mise en place, j'ai trouvé peu de twists plausibles, et certains même semblant sortir du chapeau. Au final, le frisson promis n'est pas au rendez-vous, tout comme un suspense quasi-inexistant. Heureusement, une fois de plus le cadre de l'Himalaya sauve les meubles. 

Pour moi, ce ne sera donc pas un bon cru, mais j'espère retrouver un Dan Simmons offensif, dès son prochain roman . 


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Etrange livre ....
Une somme (presque 1000 pages) pour une histoire à la fois captivante et sans grand intérêt. Je m'explique :
Il y a dans ce livre deux histoires en une, celle de l'ascension de l'Everet (ou tentative d'ascension) en 1925 (!) et une intrigue politico-policière sur ces mêmes pentes.
Le récit de l'ascension (et de sa longue préparation) est intéressant pour qui aime la haute montagne (et j'en suis) car il nous plonge dans cet ambiance qui nous facine tout en nous transportant en 1925 à une date où ces conquêtes étaient des exploits bien plus importants encore qu'elle ne le sont aujourd'hui. Une chose toutefois m'a chagriné ce sont les progrès techniques apportés par les protagonistes (crampons 12 pointes, piolet traction et jumar entre autres) dont je ne suis pas certain qu'ils aient réellement existé à cette date (pour moi ceci est arrivé bien plus tard, dans les années 50, voire 60... mais je peux me tromper).
Quant à l'intrigue politico-policière, elle m'a grandement déçue même si elle repose sur un fond historique vrai, de compétition entre Etats dans la conquête des sommets himmalyens.
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