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EAN : 9782203038547
96 pages
Casterman (15/01/2014)
3.68/5   133 notes
Résumé :
L’un des plus célèbres faits divers des années 30 revisité en bande dessinée. Un portrait saisissant et la découverte du talent graphique de Camille Benyamina.

Octobre 1934. Assise sur un banc, noyée dans un immense couloir du Palais de justice de Paris, Violette Nozière, 19 ans, toute de noir vêtue, a les yeux perdus dans le vide. Elle attend que son procès reprenne et songe à ce qui l’a conduit ici. Celle que l’on surnomme alors "l’empoisonneuse de ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (42) Voir plus Ajouter une critique
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Octobre 1934, Violette Nozière, toute de noir vêtue, rouge aux lèvres, attend dans les couloirs d'un palais de justice...
Mars 1933, dans le quartier latin. La jeune femme rejoint son amie Maddy. Elle lui annonce alors une bien mauvaise nouvelle: elle a attrapé la syphilis, un "cadeau" de son ami Pierre. Afin de ne pas inquiéter ses parents, elle a demandé à son médecin de leur faire croire que c'est une maladie familiale. Les deux amies rejoignent dans un troquet deux hommes qui tombent sous le charme de Violette. Pour ne pas révéler sa vraie personnalité, elle leur ment en leur disant que ses parents ont une très belle position sociale, son père ingénieur et sa mère Première dame chez Paquin, un grand couturier, et qu'ils sont riches. Elle se fait raccompagner par l'un d'eux, là encore dans une très belle bâtisse et rentre chez elle où l'attendent ses parents. Sa mère se fâche aussitôt en apprenant la mauvaise nouvelle tandis que son père ne dit rien. le soir, dans son lit, elle pense à la vie dont elle rêve. Ayant laissé tomber les études, elle rêve de liberté et de luxe. Mais comment faire dans cette famille d'imbéciles et sans ambition? le lendemain, elle promet à sa mère d'être plus sage. Mais, bien vite les vieux démons ressurgissent. Bien qu'aimant ses parents, elle va tenter de les tuer... une première fois...

Violette Nozière déchaina le tout Paris des années 30. Jeune femme émancipée, avide de liberté et d'argent, elle a vendu son corps et commis quelques vols pour mener le train de vie qu'elle souhaitait. Dans une atmosphère familiale délétère, elle tentera de tuer ses parents en leur administrant une forte dose de comprimés et ouvrira le gaz. Sortis indemnes de cette première tentative, elle réessayera une seconde fois où son père trouvera la mort tandis que sa mère y survivra. Elle sera condamnée à mort en 1934, libérée en 45 et réhabilitée en 63.
Eddy Simon s'est emparé de cette tragique histoire, n'étant évidemment pas le premier (Claude Chabrol pour ne citer que lui), celle-ci ayant fait écho dans toute la France et de nombreux artistes de l'époque soutenant le jeune femme. Sans porter de jugement, il relate dans ce scénario rondement mené les faits tels qu'ils se sont déroulés et va droit au but. Il nous dresse le portrait d'une femme ambitieuse, sûre d'elle, mystérieuse, manipulatrice et frivole mais paradoxalement touchante. Camille Benyamina réussit un très joli travail, élégant, raffiné, au trait subtil et aux jeux d'ombre et de lumière saisissants. Elle nous plonge directement dans cette ambiance rétro, tantôt noire tantôt poétique.
Une biographie, quelques articles et des photos de l'époque à la fin de l'album pour une immersion totale...

Violette Nozière: Vilaine chérie... vilaine tout court...
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Dans les années 30, une jeune femme se crée une vie débridée qu'elle essaye en vain de cacher a ses parents. Elle ne les respecte plus et les vole jusqu'au jour ou elle décide de les éliminer.

Une BD tirée d'une histoire vraie et qui fait franchement froid dans le dos.
Les graphismes sont très adaptés à l'époque.

J'ai particulièrement apprécié le dossier racontant la vie de la Violette, mais également son devenir à sa sortie de prison.. et pourtant elle était vouée a la peine capitale.

Une BD bien intéressante, qui vaut le coup d'oeil.
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S'il est un commandement que Violette ignora copieusement, c'est bien le quatrième qui n'est pas, comme je le crus longtemps, " va ranger ta chambre ou ça va chauffer pour ton matricule " , particulièrement usité à l'armée, mais bien " tu honoreras ton père et ta mère ".
Bon, elle le fit la gamine, mais à sa manière...

Paname, 1933, Violette à 18 ans et des rêves plein la tête.
Passe-temps favori, collectionner les amants tout en bourrant le mou de ses géniteurs logiquement inquiets quant à son attitude et l'avenir susceptible d'en découler.
Aaaaah pouvoir s'affranchir de la tutelle parentale qui l'étouffe, s'extraire de ce milieu social qu'elle abhorre et auquel elle semble promise.
Confinée dans un deux-pièces interdisant toute intimité, Violette supporte de moins en moins ce climat oppressant et ces coups de gueule journaliers.
C'est pourquoi, bien décidée à s'émanciper enfin, elle décide de jouer à "le premier qui empoisonne l'autre à gagné ".
Et à ce petit subterfuge, la fillette s'avèrera particulièrement retorse!

L'affaire Nozière défraya la chronique en son temps.
Les auteurs, visiblement enclins à respecter la chronologie et la véracité des faits à la lettre, délivrent une partoche de très haute volée.
Un graphisme si époustouflant qu'on en oublierait presque la gravité du propos.
Ils ont particulièrement travaillé le caractère manipulateur de cette jeune parricide tout en focalisant sur sa personnalité plutôt que sur le côté judiciaire de l'affaire.
" L'empoisonneuse de la rue de Madagascar " était assurément sournoise, inconséquente et dangereusement nuisible mais bizarrement, à la lecture de cette BD, difficile de vouer aux gémonies cette tragique héroïne assoiffée de plaisir et de liberté en cette période charnière qu'était l'entre-deux-guerres.

Une réussite incontestable!
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Le fait divers aurait pu se faire oublier aussitôt –inconsciente Violette a malheureusement négligé la portée d'un caprice existentiel, et l'empoisonnement de ses parents révèle à toute la France la débauche de ses moeurs. Dans les années 30, le paysage culturel se caractérise alors par une critique sévère de la vie bourgeoise et les surréalistes, entre autres écrivains, s'emparent de ce crime pour démontrer par le contre-exemple les extrémités funestes que les rêves d'ascension bourgeoise peuvent inscrire sur un jeune esprit pourtant romantique et étourdi par « l'amour absolu ».


A notre tour, le talent graphique et narratif de Camille Benyamina et d'Eddy Simon nous enveloppe. Malgré toute l'indifférence ou la répugnance que peuvent susciter les faits divers surexploités, impossible de ne pas vouloir rester loin de cette histoire racontée avec simplicité et tristesse.
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Violette Nozière : Vilaine chérie, un doux euphémisme pour qualifier cette jeune fille aux multiples faces.
Gentille fille à son papa, voleuse et mythomane profitant que ses parents lui portent pour faire les 400 coups. Quant elle sort, elle donne le change et ment encore pour se faire passer pour ce qu'elle n'est pas auprès de la jeunesse dorée parisienne à qui elle veut ressembler.
Seulement voilà, la vérité n'est pas si belle, pas autant que dans ses rêves d'ado romantique, et Violette est prête à tout pour faire de sa vie un rêve. Peu importe le prix. Peu importe si pour cela elle doit tuer ses parents pour toucher l'héritage qui lui permettra de vivre son rêve encore un peu.

Cette histoire, célèbre fait divers des années 1930 est magnifiquement illustrée par un dessin fin et sensuel qui reflète bien le Paris de l'époque.
La construction du récit, d'abord en flashback, est extrêmement bien maîtrisée et permet de garder un certain suspense, tant sur les évènements d'avant le procès, que sur l'après procès.
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critiques presse (5)
BoDoi
07 février 2014
Difficile de se faire une opinion tranchée, et c’est bien là la force de cet album, par ailleurs plutôt classique dans sa forme.
Lire la critique sur le site : BoDoi
BDSelection
06 février 2014
Voici encore une biographie en bandes dessinées joliment mise en images par un nouveau talent féminin, au trait sensuel et doux.
Lire la critique sur le site : BDSelection
ActuaBD
26 janvier 2014
Après les poètes surréalistes, les chanteurs populaires, les romanciers, cinéastes et autres bédéastes, Eddy Simon et Camille Benyamina s’attaquent au mythe Violette Nozière, avec humanisme et candeur, retraçant l’étrange parcours d’une froide rêveuse, de 1933 à 1945. Un bel album, baigné de lumière mais qui n’évite pas tous les écueils.
Lire la critique sur le site : ActuaBD
Auracan
24 janvier 2014
Un court dossier historique complète cet album étonnant qui croise, d'une certaine manière, ceux récemment consacrés à Evelyn Nesbith (Eve sur la balançoire) ou à... Médée chez le même éditeur. Une réussite !
Lire la critique sur le site : Auracan
BDGest
10 janvier 2014
Vieille de soixante-dix ans, cette affaire est mise dans une perspective terriblement actuelle, car avec l'instruction du cas Violette, c'est celle du laxisme parental qui est faite. Les époux Nozière se seraient contentés de gâter leur progéniture, de fermer les yeux sur tout ce que leur rapportait leur entourage, y compris sur la première tentative d'assassinat.
Lire la critique sur le site : BDGest
Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Violette rêvait de bains de lait
De belles robes
De pains frais
De belles robes
De sang pur
Un jour, il n’y aura plus de pères
Dans les jardins de la jeunesse
Il y aura des inconnus
Tous les inconnus
Les hommes pour lesquels on est toujours toute neuve
Et la première
Les hommes pour lesquels
On échappe à soi-même
Les hommes pour lesquels
On n’est la fille de personne
Violette a rêve de défaire
A défait
L’affreux nœud de serpents des liens du sang.

-Paul Eluard-
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[Violette Nozière, « dialogue » intérieur]
- Mauvaise fille ! tu mens sans cesse à tes parents. Tu leur inventes des amies comme cette Janine Déron pour pouvoir mener ta vie de débauche.
- C’est à cause d’eux si je fais ça ! Ils croient toutes les salades que je leur raconte. Tout est minable avec ces imbéciles.
Commenter  J’apprécie          50
- Que s'est-il passé avec vos parents ?
- Je... Je ne comprends pas. Quand je suis partie ce matin, tout allait bien...
- Le père semble avoir mis fin à ses jours...
- Mon Dieu ! Papa et maman se sont suicidés !
- Allons, allons, calmez-vous !
- Nooon ! Papa ! Maman !
-Votre mère est envie. Dès demain, nous irons la voir ensemble à l'hôpital. Elle nous expliquera le drame arrivé ici !
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Croyez-moi si je commençais vraiment à tuer des gens, il ne resterait plus aucun d'entre vous.
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"(...) Des études ! Peuh, pas avec ça qu'elle bouffera ! (...)"
Eddy SIMON & Camille BANYAMINA, Violette Nozière Vilaine Chérie, 2014, Casterman (p. 29).
Commenter  J’apprécie          10

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