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EAN : 9791095086307
320 pages
Inculte éditions (24/08/2016)
3.25/5   10 notes
Résumé :
Iain Sinclair explores modern London through a day's hike around the London Overground route. The completion of the full circle of London Overground provides Iain Sinclair with a new path to walk the shifting territory of the capital. With thirty-three stations and thirty-five miles to tramp - plus inevitable and unforeseen detours and false steps - he embarks on a marathon circumnavigation at street level, tracking the necklace of garages, fish farms, bakeries, con... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Sur le papier, une oeuvre passionnante. En réalité, une pérégrination dans les rues de Londres vide de sens. Affublé de son complice bedonnant dont le seul trait de caractère semble être un appétit gargantuesque jamais satisfait, le narrateur se perd dans des évocations sans intérêt de son passé d'écrivain croisées avec des rencontres d'autres artistes tout autant atones que lui-même. Surnage dans toute cette mélasse soporifique les rares indications sur les infrastructures urbaines et les enjeux liées à leur développement. Mais ces passages sont bien trop dilués pour donner un réel attrait à ce livre.
Une fois encore je me suis fais duper par les envolés marketing de la 4eme de couverture de chez Babel (ils devraient écrire les discours de nos politiques tellement leur phrases donnent envi d'y croire) qui évoquait des accointance avec le courant psychogéographique initié par les situationnistes.
Le problème ici est que l'on reste dans l'affect, à la surface, et qu'il n'y a pas l'ébauche d'un courant de pensée ou de la moindre analyse. J'ai rien contre les émotions mais ne peut-on pas mélanger les deux? Surtout lorsque l'on s'attaque à la description d'une ville monde au passé foisonnant telle que Londres. Les phénomènes urbains sont bien plus complexes. Ne lisez pas ce livre, ne l'achetez sous aucun prétexte. Si l'envie vous prend de le faire, allez boire pour le même prix une pinte au troquet du coin et attendez que ça passe.
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Le Guide du Routard mon cul.
Bordel si tous les bouquins touristiques étaient comme ça y'aurait mille fois plus d'expat' dans les grandes métropoles mon vieux.

Tu vois Iain Sinclair c'est un mec un peu farfelu qui fait de la psychogéographie. J'fais pas le malin, j'savais même pas que ça existait. Un jour avec un pote réalisateur aussi cinglé que lui, il décide de suivre la ligne Orange de Londres, (le London Overground) et il arpente chaque quartier de la City comme ça tranquille (ouais j'me la pète j'ai élargi mon vocabulaire londonien ouais kesskiya ?), point par point en dressant un petit portrait pas dégueu du tout (enfin si des fois mais franchement ça passe crème).

Avec un style efficace, propre, mais quand même rempli de digressions Sinclair et Kötting (qui lui sert un peu de cobaye rigolo) débutent leur voyage dans un quartier placé sous le signe du protoxyde d'azote, puis au fil du temps marchent dans les pas d'outsiders célèbres ayant visités la capitale anglo-saxonne ; Beckett, Rimbaud et Verlaine, Freud, Burroughs, ...

Ils témoignent aussi de l'importance de la littérature, les auteurs étant des points de repères capitaux qui rendent compte de l'évolution d'une ville, d'un point de vue artistique, architectural, social, …

J.G. Ballard, Angela Carter, Zadie Smith, seront fortement mis à contribution, ce qui est cool bicause si tu connais pas c'est bien d'en lire quelques-uns tu vois ?

Un putain d'ovni. Classé en littérature étrangère mais qu'on pourrait aussi bien foutre en rayon géographie, tourisme, sociologie, psychologie, architecture, beaux arts …

C'est quand même costaud hein, j'ai essayé de lire d'une traite je me suis pété quelques neurones à vouloir reprendre certains paragraphes au moins 3x pour être sûr de comprendre c'que je lisais. Et y'en a j'doute encore (mébon..).

On appréciera les petits clins d'oeil culturels qu'on s'amuse à reconnaître, à découvrir. J'vous encourage à pas lire trop loin de votre ordi parce que ça donne envie de vérifier plein de sources, de parcourir chaque quartier avec eux en disant « ah ouais putain j'avooouuuuue », de remplir encore plus votre liste de lectures avec les auteurs cités …

La bonne surprise quoi. On m'a foutu ça dans les pognes genre « tiens lis ça nous on a pas eu le temps » mais t'sais j'avais déjà causé du genre de bouquins qui te donnaient l'impression d'te coucher moins teubé après l'avoir lu ?

Bah on est en plein dedans. Et l'autre hippie moustachu avec sa terre ronde sur le dos il peut aller se rhabiller. Moi j'vote Sinclair pour écrire des guides touristiques, ce mec c'est une pointure t'as pas idée !

Farewell les gars, allez y c'est de la bonne !

Lien : https://www.instagram.com/lo..
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Sous les rails du train fantôme londonien entrant en gare ultra-moderne, les luttes des mythologies et de la marchandisation molle, toujours davantage en marche.

Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2018/08/25/note-de-lecture-london-overground-iain-sinclair/
Lien : https://charybde2.wordpress...
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Chez Charterhouse Aquatics, les visiteurs du dimanche après-midi sont silencieux, aussi disciplinés que dans un musée. Les enfants tirent en silence sur leur laisse. Tous les adultes en nuances de noir. Les employés techno-geeks portent des tee-shirts à slogan, tapent sur les touches de leur clavier ou ajustent des lumières, semblant vouloir vous dissuader de les approcher. La muzak numérique, répétitive et lancinante, est juste assez forte pour éclipser le fracas des trains : pulsations sérielles créatrices d’ambiance, laquelle sinon serait trop mélancolique pour inciter à sortir la carte de crédit.
Des panneaux tapissés d’écrans plats. Un concept généreux, qui dégénère en action piscicole muette. Les publicités au ralenti, son coupé, vantent des produits parfaits pour la méditation. « Composés d’acrylique et non de verre… L’acrylique a un taux de transparence de 93 %, ce qui en fait le matériau connu le plus adapté. » Finis, les reflets verdâtres. les laborantins de l’unité de médecine vétérinaire de Hambourg ont conduit des tests sur les concentrations d’oxygène afin de prouver qu’il n’est nul besoin d’une grande surface d’eau pour optimiser l’échange d’oxygène. En d’autres termes, les vieux aquariums des restaurants chinois, de même que les bocaux à poissons rouges des locataires pauvres expulsés de Loughton, sont désormais aussi obsolètes que les ordinateurs personnels antédiluviens qui faisaient la taille et le poids des coffres-forts des prêteurs sur gages de Bethnal Green. Ils sont tellement obsolètes, à vrai dire, qu’ils ne tarderont pas à faire leur apparition dans les vitrines des boutiques vintage de Broadway Market et sur les stands des revendeurs de néo-vieilleries – lesquels prolifèrent sous les arcades du métro près de London Fields, anticipant le sentimentalisme des nouveaux habitants aux vélos fuselés parqués sur des balcons étriqués. Les vieilles cartes des salles de classe, avec du rouge partout. Les machines à écrire portatives détraquées. Les faux rouillées de la paysannerie mise au rencart. Tous les vestiges des mondes disparus, les trésors ramenés sur la plage par la marée. Tout ce que renie Charterhouse Aquatics.
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Après près d’un quart de siècle de négligence fertile, la rénovation urbaine reprit : les ziggurats façon Legoland, les tours dévoratrices de lumière, les appeaux à investisseurs. Et l’ouverture du London Overground. La liaison directe vers Liverpool Street et la City n’était plus possible par Broadgate Circus. Désormais, les employés de la City et les habitants de Hackney voulant prendre le métro à Liverpool Street devaient changer à Shoreditch et faire un détour par Spitalfields. Chaque arrêt, chaque supermarché Tesco, chaque station-service, chaque distributeur d’argent avait son mendiant résident, avec chien et coupelle.
À défaut de marcher au-dessus de la ville – je laissais ces aventures à une nouvelle génération d’infiltrés prêts à prendre des risques -, je pouvais marcher à l’ombre du London Overground, faire tout le circuit, le « dernier segment » ayant été achevé le 9 décembre 2012. J’imaginais sans mal les garages, les fermes piscicoles, les boulangeries, les cafés douillets, les réparateurs de vélos et les planques de malfrats formant un collier autour de Londres. Si la M25 incarnait la géographie de l’ère Thatcher, un paysage d’hôpitaux abandonnés puis transformés en résidences haut de gamme coupées du passé, alors cette nouvelle ligne de train, qui n’avait rien de neuf et n’était qu’un outil pour doper l’immobilier, ressemblait au territoire à arpenter à notre triste époque.
Le jour où je pris l’Overground pour rentrer de New Cross Gate à Haggerston, après mon pèlerinage avorté à Canterbury, j’eus la vague idée de ce que mon nouveau projet impliquait. Il fallait arpenter, en une seule journée, la voie surélevée qui renouvelait accidentellement la cartographie de Londres. Je ne voyais pas comment faire autrement. Pour y arriver. Et réussir à persuader le réalisateur et artiste Andrew Kötting de m’accompagner. Comme comparse, informateur et partenaire de l’absurde. Un ours chamanique tout juste revenu de son refuge des Pyrénées, qui portait un masque d’humain peu convaincant.
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La City et ses pompes à fric, affamées comme toujours, et nécessitant une injection rapide d’employés et de bureaucrates, il fut décidé en 1865 de raccorder une ligne secondaire de Dalston Junction à la station Broad Street, un satellite de la gare de Liverpool Street. Cette nouvelle station grandit, jusqu’à avoir neuf quais. Voyons cela, en termes coloniaux, comme l’équivalent des transferts organisés à beaucoup plus grande échelle par l’Empire à la gare de Tilbury Riverside : ses vastes halls dessinés par Sir Edwin Cooper, ses quais innombrables offrant un transit rapide vers le cœur de la métropole. Pensons aux légions d’immigrés qui débarquaient, pleins d’espoir.
La fourche de Dalston Junction à Broad Street, à l’écart de la ligne principale, prospéra et resta en activité – j’eus le bonheur de l’utiliser – jusqu’à la funeste année 1986. Margaret Thatcher, estimant que quiconque prenait le bus ou subissait les transports collectifs après l’âge de 20 ans était un raté pathétique, un paria, potentiellement un socialiste, ferma la liaison en affirmant qu’il ‘y avait plus assez de passagers et qu’elle ne s’autofinançait plus. Elle fit démolir Broad Street avant de passer aux choses sérieuses, à savoir transformer ce secteur de la City en un pastiche de New York : patinoire, galeries de standing, équipements de golf, tombolas pour gagner des voitures de James Bond, bars à vin ressemblant à des serres à tomates. Nous avons perdu des gares et gagné des « plateformes en réseau » : plus le service est lent, plus nous perdons de temps dans les halls, mieux c’est pour le commerce. Sinon, prenez votre voiture : en même temps que notre modeste liaison vers la City fermait, l’autoroute périphérique, la M25, ouvrait, ruban coupé le 29 octobre 1986.
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La zone de guerre des fast-foods libanais. Les téléphones débloqués volés à l’arraché en vélo. Les transferts d’argent vers le Nigeria. HUNGRY BEAR HALAL BURGERS. HOTEL ELEPHANT. LA CABANA et ses tracts exhortant les citoyens boliviens à s’inscrire sur les registres électoraux. Dans les maisons condamnées en bord de voie ferrée, les hypocondriaques shootés aux médicaments n’ont même plus la force de sortir pour réclamer une injection contre la fièvre jaune. Les places aux volets fermés, battues par le vent, vestiges d’époques lointaines. « Ça a plus de gueule la nuit », commente un handicapé dans un fauteuil roulant gros comme un Hummer qui m’oblige à descendre du trottoir.
Seul est pertinent ce qui se passe dans la rue. Quelques badauds d’ethnies diverses vaquent à leurs occupations ; dans le calme et la discrétion, sans le déhanchement conquérant en vigueur de mon côté du fleuve. Mes chevilles sont à l’abri des banquiers en rollers et des analystes twittos sniffeurs de poppers en skateboard customisé.
Les jeunes de la génération actuelle, les plus malins, ceux qui respectent le passé en volant les fétiches branchés du moment, naviguent dans des couches infinies de pixellisation retouchée, des négatifs repeints en rose, des surfaces pétillantes, grouillantes et stroboscopiques. Leur perception est parasitée par les dégradations visuelles, les sons en boucle, les fragments bizarroïdes qui ressemblent au bavardage décousu des blocs opératoires quand on plonge dans le noir. Paradoxalement, les rues ordinaires, laborieuses, lorsqu’on en croise, ont l’air mal finies. Les techniques d’enregistrement discriminent la banalité. Le monde n’est que bruit et mograine.
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La transformation de la réserve de Shoreditch / Hoxton avait été graduelle, à peine perceptible ; il avait fallu du temps aux promoteurs pour remonter vers le nord depuis la vieille brasserie Truman’s au croisement de Brick Lane et Bethnal Green Road. La voie ferrée faisait partie du mouvement, l’élégance fonctionnelle des arcades victoriennes et des tunnels des catacombes devint le symbole de sa vulnérabilité ; un champ de bataille que se disputaient antiquaires, amoureux du tissu urbain et ambitieux ultramodernes. Le conflit se résolut par une colonie provisoire de magasins superflus et de terrains de foot à cinq dévolus aux séances de team-building des traders de la City.
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Video de Iain Sinclair (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Iain Sinclair
Le vendredi 5 octobre 2018, la librairie Charybde (129 rue de Charenton 75012 Paris - www.charybde.fr ) avait la joie d'accueillir Iain Sinclair à l'occasion de la publication de son "Quitter Londres" chez Inculte Dernière Marge, dans une traduction de Maxime Berrée. La traduction simultanée le soir même était assurée par Jérôme Schmidt.
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