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Une enquête de l'inspecteur Canardo tome 22 sur 26
EAN : 9782203063082
48 pages
Casterman (23/10/2013)
3.67/5   20 notes
Résumé :
Au moment où débute cette histoire, Canardo a hérité d’une mission bien peu motivante : jouer les baby-sitters quelques semaines durant auprès de son petit neveu Marcel, pris de passion pour Momo le Mérou, un personnage de dessin animé et de jeu vidéo inspiré par le destin tragique d’une espèce en voie de disparition, le mérou à pois rouges. Bâillements…
Mais il faut croire qu’on n’échappe pas à son destin : dans l’île tropicale de Koudoulia, terre d’élection... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Benoît Sokal peaufine depuis des décennies son univers animalier, que l'on aurait tort de croire à bout de souffle après 22 tomes publiés, tant l'imagination est une fois encore au rendez-vous, et que je qualifierais sans hésiter de chef-d'oeuvre absolu de la bande dessinée policière animalière franco-belge. L'inspecteur Canardo, mon canard de bédé préféré, loin devant Donald, Daisy, Picsou, Daffy, Gédéon et autres Saturnin, traîne ses pieds palmés, sa joie communicative (je plaisante) et son imper couleur mastic dans une aventure qui à première vue semble moins glauquissime que les précédentes.

Au programme prévu pour notre canard dépressif : une sortie ciné avec Marcel, son petit neveu accro aux jeux vidéo, puis une mission sous couverture simulant des vacances au soleil sur une île ! Mais, on s'en doute, les choses ne vont pas tarder à déraper, et les vacances se transformer en cauchemar.

La relève est aujourd'hui assurée. de façon assez incroyable, le scénario d'Hugo Sokal, le fils de Benoît, parvient à mixer des sujets aussi divers que : la géopolitique, l'écologie, les méfaits de la colonisation, la pollution des océans, la dictature, les prises d'otage, la manipulation des médias, les conflits de génération, l'éducation, le racisme, le tourisme de masse, les lobbies agroalimentaires, le conflit wallons-flamands, l'hégémonie culturelle hollywoodienne, et j'en passe… le tout s'harmonise sans effort apparent et baigne dans un humour toujours efficace, à la fois pince-sans-rire, doux-amer, plein de finesse, mais, aussi, allant parfois jusqu'à provoquer une franche rigolade à se faire péter les zygomatiques et à se taper sur les cuisses.

Tout le monde en prend pour son grade : politiciens cyniques, promoteurs sans scrupules, écolos manipulateurs, révolutionnaires amateurs, bourgeois cupides, ados exaspérants… L'humour ravageur d'Hugo Sokal n'épargne personne.

Le ton général de l'album n'est plus aussi noir ni aussi désespéré que dans les précédentes aventures. Avec les enquêtes de l'inspecteur Canardo, Benoît Sokal nous avait habitués à toutes sortes de drames humains (meurtres, suicides…). Ici, l'humour omniprésent gomme le caractère anxiogène des situations et le scénario ne bascule jamais dans la tragédie (une catastrophe écologique ou une prise d'otage se terminant mal, par exemple, mais ce n'est que partie remise, Sokal va bientôt remettre le couvert sur ces thèmes). le vieux canard et la mer bénéficie pleinement de ce changement de ton.

Par ailleurs, l'intelligence de l'écriture et la justesse des gags positionnent à mon avis cet album parmi les meilleurs de la série. Je n'avais jusqu'à présent lus que les premiers albums, imposant le style et les fondamentaux de la série, au ton assez différent, plus noir, et il me tarde maintenant de me procurer les albums manquants.

Le vieux canard et la mer prouve que le glas n'a pas encore sonné pour Canardo (NB : On retrouvera d'autres références à Hemingway dans différents albums, comme une sorte de leitmotiv pour l'auteur). La série des Canardo est incontournable, et ce nouvel opus est pour moi une totale réussite, qui vous harponne dès la première page et à ne surtout pas manquer.
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Le Belgambourg est en émoi. Au Koudouland, une île qui a autrefois été colonisée par le Belgambourg, Mme van de Poutte a été enlevée. Visiblement, le mari aurait payé une rançon mais sa femme est toujours détenue. La pomme de discorde: le mérou à pois rouges.

Prétendûment espèce en voie de disparition, le mérou à pois rouges attire l'attention du monde entier en tant que star d'un dessin animé dont Marcel, le neveu de Canardo, est fan. Dessin animé, mais aussi tout le merchandising qui va bien avec. Or, suite à ce regain de popularité le mérou est maintenant protégé par une loi internationale, interdisant sa pêche. Cela ne fait pas les affaires de pêcheurs koudoulandais qui perdent leur source unique de revenu. Idem pour une entreprise de congélation scandinave ou pour les Japonais qui raffolent des sushis de mérou.

Canardo est envoyé sur place avec son neveu Marcel. Mais il est rapidement pris en otage également. Marcel va alors connaître la première désillusion de sa vie: le mérou à pois rouges qui nage dans la lagune koudoulandaise n'est pas du tout aussi smart que le produit de dessin animé qui permet à des multinationales de s'en mettre plein les fouilles. Et voilà Marcel qui passe à la télévision pour relayer les doléances des kidnappeurs.

C'est hyper foutraque. Cela part dans tous les sens de manière tout à fait débridée. Sokal règle ses comptes avec la colonisation belge, avec la diplomatie belge, avec la politique et les politiciens, avec le partage du pays entre Flamands et Wallons, avec les dessins animés à la con, avec le consumérisme idiot (pléonasme)... Mais on est un peu dans la méthode "il y a un peu plus, je vous le mets quand même?"... et "un peu plus", ici, c'est beaucoup trop et cela manque de structure. Par ailleurs, on sent trop l'ironie vitriolesque, le règlement de comptes.

Canardo, comme Sokal, est dépassé par le monde autour de lui. L'inspecteur se fait voler la vedette par son neveu, dont j'ai eu pas mal de difficultés à deviner l'âge. Il aime un dessin animé façon Nemo, mais il a des réflexions sur l'exploitation des enfants et il répond aux adultes comme un ado. Enfin, Canardo file des tartes à Marcel, ce qui est un peu bizarre quand même. Bref, j'ai eu un peu de mal à reconnaître mon canard préféré.

Heureusement que le mérou ne souffre pas de gaz... car quand le mérou pète... les bourses s'affolent.
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Au fil des albums, la série Canardo est devenue la bande dessinée du désenchantement. En effet, rien ne trouve grâce aux yeux de Benoît Sokal. Il tire à boulets rouges sur tout et sur tous. Tous les politiciens sont des pourris ou des incapables. le néolibéralisme engendre le néocolonialisme. L'écologie est une nouvelle religion qui peut geler la micro-économie d'une île et affamer toute une population. Les mass médias sont instrumentalisés et se font les complices de toutes les magouilles, par leur course à l'audimat. L'industrie cinématographique véhicule des clichés nunuches et prend son public pour un ramassis d'imbéciles. Tout le monde aura son quart d'heure de célébrité, a dit Andy Warhol, grâce à la télévision et surtout à la téléréalité. Au passage sont égratignés Facebook et Greenpeace. Bref, tous ces éléments bien réels sont ici poussés à l'extrême au point de devenir hilarants (mais parfois, n'ai-je pas ri pour ne pas pleurer ?). Ainsi il tourne en ridicule les préjugés et les incidents qui secouent régulièrement mon petit pays, la Belgique. Il faut bien le reconnaître : Sokal tape bien souvent là où notre monde est paradoxal. Et cela fait mal. Mais il nous dit également que tout cela est bizarrement perçu par des ivrognes dans un vieux café de Belgambourg : ils s'en moquent. L'indifférence fait vivre.
A propos de la localisation du Belgambourg, il se trouve entre la Wallonie et le Luxembourg, pas loin de la Flandre. Donc je pense que c'est … la Gaume.
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Canardo s'envole pour l'île de Kondouland, où une riche ressortissante belgambourgeoise a été enlevée.
Encore un Canardo bien cuisiné avec une bonne dose de réparties bien pimentées donnant une belle saveur à l'album.
Le néo-colonialisme en prend pour son grade, tout comme le capitalisme touristique magouilleur auquel il est souvent lié, il y en a un peu aussi pour les écolos, les exilés fiscaux et les opérations marketing du 7e art. Bref il y en a pour un peu tout le monde.
Le Canardo n'a rien perdu de sa fraicheur. A consommer sans modération.
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Je lis Canardo depuis le début des aventures de ce canard Colombo c'est-à-dire depuis « le chien debout ». Pour la première fois je suis resté sur ma faim. Pas à cause du dessin qui est toujours excellent mais à cause du scénario qui est « à peu près ».
Cette histoire de mérou à pois ne m'a pas du tout convaincu. Lassé, me direz-vous ? Non, je ne crois pas.
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critiques presse (3)
BDGest
15 novembre 2013
Approche formatée et ambiance un peu quelconque, Le vieux canard et la mer (pourquoi ce titre, d'ailleurs ? ) se laisse lire, mais manque dramatiquement d'âme.
Lire la critique sur le site : BDGest
Sceneario
15 novembre 2013
Ce tome 22 est un bon album, oui : politiquement incorrect, décalé, et même moins glauque que d'autres grâce à l'exotisme qui ressort de ses planches ! Bref, un Canardo comme on les aime, quoi !
Lire la critique sur le site : Sceneario
Auracan
31 octobre 2013
L’intrigue est dense et une relecture ne sera pas de trop pour en saisir toutes les subtilités [...] Après 21 albums, Canardo surprend encore : tant mieux !
Lire la critique sur le site : Auracan
Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
- Madame, enfin ! On a le président Kabutu sur la ligne rouge.
- C'est pas trop tôt ! Il va m'entendre, le despote bananier !
- Maman Duchesse ? Comment allez-vous ? La san...
- Bordel de merde, Président, combien de fois dois-je vous répéter qu'il n'y a rien de biologique et encore moins de maternel dans les foutus liens historiques qui unissent nos deux pays... Et puis ça fait tout de même cinquante ans que vous vous êtes décolonisés. Vous pourriez abandonner cette déférence obséquieuse digne d'un Congo Belge de bande dessinée !
- Désolé, je...
- Qu'est-ce que c'est que cette merde, mon petit Désiré ? Il y aurait comme du laisser-aller dans votre gestion dictatoriale de bon père de famille que ça ne m'étonnerait pas !
- On a affaire à des pirates très énervés, Maman Duchesse... Alors, en ce moment, ce n'est pas facile... Ils n'aiment pas trop le nouvel hôtel, vous comprenez... Et la population les soutient.
- Le monde moderne se partage désormais entre les écolos et les promoteurs, cher ami... Vous avez les deux sur les bras... Bravo ! Muselez les agités locaux et arrangez-vous pour me retrouver Mme Van de Poutte vivante et en entier ! Et pour pas cher, cela va de soi !
- Mon peuple gronde, Maman Duchesse... Il n'en a rien à foutre du Mérou des dessins animés... Il veut continuer à pêcher peinard dans la lagune le matin et dormir l'après-midi en réparant les filets à l'ombre bienveillante des cocotiers millénaires...
- Dites donc, c'est pas l'ambition qui vous étouffe par chez vous !
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- Marcel, nom de dieu... Tu pourrais avertir... Dois-je te rappeler que nous sommes dans un pays lointain aux normes de sécurité improbables et que tu es sous ma responsabilité...
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[Canardo, réveillé par le téléphone, lendemain de cuite]
- ... Canardo... Mon pauvre ami... Il semble que vous ne soyez pas vraiment réveillé...
- D'habitude, je ne prends pas le téléphone au-dessus de deux grammes...
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Au Ministère des Affaires étrangères flamandes:
- Monsieur Van de Poutte, croyez bien que mon collègue des finances est très sensible au fait qu'après vos errements financiers belgambourgeois, vous envisagiez sérieusement de rapratrier votre domicile fiscal en Flandre... Dans cette perspective et en contrepartie, nous pensons sérieusement pour libérer votre femme à dépêcher sur place le BIMF...
- J'vous demande pardon ?
- Brigade d'Intervention Musclée Flamande... C'est comme le GIGN mais en flamand...
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... Mme Van de Poutte est Belgambourgeoise... Enfin, plus exactement, elle est belge exilée au Belgambourg pour raison fiscale... C'est important aussi que le Belgambourg montre à ses voisins qu'il considère les infortunés réfugiés économiques comme de vrais ressortissants belgambourgeois...
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