♫Et j'y crois encore, j'y croise encore
Les fantômes de nos souvenirs
Et même s'ils ont tort
Rien n'pourra jamais les détruire♫
Et j'y crois encore, Ycare- 2009
L'automne a pris ses aises,
Vents d'Ouest et terres glaises
Seul avec son complet-veston
sans frères, censeurs, ni même un tonton
"tout le rang ainsi
le cheval , le père, le fils
Mors entre les dents, les serrant, les montrant" (p40)
tout seul assis au premier rang
se vouer à quel Saint ?
il en connait aucun
Ecoute son père en terre, ses boniments
devant derrière, tout seul à l'enterrement.
Pays retrouvé,
maison de son histoire,
fleure bon le Michelet son fameux terroir
Instinct grégaire, instant agraire
terre en jachère, faut que j'évolue
mise aux enchères, tout est fichu !?
en os et en chair, pour un salut une dédicace
Monsieur Sourdin, je vous ressers la main
encore merci , le plus grand bien vous fasse...
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Après avoir lu le premier roman de l'auteur, je n'ai pas eu envie d'attendre pour lire son dernier… Et je n'ai pas été déçue.
Ici c'est l'histoire d'un homme qui vient de perdre son père. Il se retrouve seul, sans famille et pour l'enterrement, il retourne sur la ferme de ses parents où il a grandi 48 ans plus tôt.
Il replonge dans son passé à travers des objets et des lieux et cette plongée le rapproche de ses parents mais aussi de lui-même.
C'est une belle incursion dans l'enfance mais aussi un beau portrait du monde paysan d'hier, un beau voyage dans un pays pas si éloigné que cela.
J'ai à nouveau été sous le charme du style entre le factuel du quotidien et un rythme poétique.
Encore un titre de la maison d'édition La part commune, qui fait aussi de beaux objets livres qui contient de belles illustrations de Pierre Jourde.
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La contamination des souvenir.
Le retour sur les lieux de son enfance : est-ce toujours pour chacun, un jour ou l'autre, le "retour de l'enfant prodigue" ?
Une belle illustration ici de ce thème, dans une langue discrète, souple et legato.
Une oeuvre fervente qu'il faut lire !
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Je scrute la faune tapie dans les arbres, observe les oiseaux dissimulés dans les bosquets. Toute cette vie secrète qui a échappé si longtemps à mes yeux distraits me semble soudain du plus grand intérêt. Je cherche à comprendre, rattraper le temps perdu, résoudre l'équation qui se dérobe à moi depuis l'enfance. Mais je ne fais qu'accumuler les indices. Le secret des champs est bien gardé. Au loin, au-dessus de l'alignement de peupliers, les lignes du passé et du présent se confondent avec l'orizon. Je me sens en paix. A ma place. Avec ce sentiment étrange d'avoir passé ma vie à la chercher. Ces lieux, cette terre, cette vie auxquels, pourtant, j'avais tourné le dos semblent m'avoir attendu patiemment, comme assurés depuis toujours de mon retour.
p116
La terre avait été l'obsession de mon père. Son leitmotiv. Il n'y avait rien de plus important à ses yeux, rien qui ne le rendît plus fier.C'était le centre névralgique de son monde, celui, désormais révolu, des paysans. Il ne faut jamais vendre la terre. Toute sa vie, il m'avait répété cette phrase. Elle s'était ancrée en moi comme un principe religieux, une Trinité paysanne réunissant le Père, le Fils et la Sainte-Terre. J'y avais décélé très tôt une contradiction : comment espérait-il lui-même agrandir son territoire si personne ne vendait ?
p116
J'ai repensé à tout ça. A la maison, à la ferme, à la terre. Aux efforts et à la sueur. A la fierté de ma mère d'avoir une salle de bain. A la façade restaurée par mon père, joint après joint, pierre après pierre. A la terre tellement retournée, année après année, qu'on ne savait plus quel était le bon coté.
p31
J'aime la nostalgie qui s'échappe de cette saison, l'été que l'on cherche à retenir du bout des doigts, les soirées qui s'évanouissent peu à peu, les couleurs qui se fanent avant de tomber et nous laissent seuls avec la mélancolie grise.
p79
Le village s'endormait et la fin de semaine, c'était Waterloo, morne plaine. Le village semblait abandonné et lorsque le vent se levait, on pouvait voir, comme dans les westerns, des virevoltants, amas de foin et d'herbe, se former et traverser la rue principale.
p25
Rencontre avec Jeff Sourdin