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sur 386 notes
Dans le Londres de 1860 où les miséreux viennent chercher fortune, les filles mères sont contraintes d'avorter clandestinement si elles ne veulent pas être mises au ban de la société. Charlotte l'irlandaise aime Evans, mais son amoureux a traversé l'océan pour chercher fortune en Amérique. Lorsque le bon docteur Malte, qui n'a de docteur que le nom, se porte à son secours après une agression, il constate qu'elle attend un enfant. C'est pour lui l'occasion rêvé de sauver à la fois cette mère et un autre enfant dont personne ne veut, un bâtard qu'il faut éliminer, cacher, oublier.

Dans le Londres de 1860 Engels est un riche homme d'affaires qui a hérité d'une usine de coton, le plus beau, le plus fin d'Angleterre. Il mène sa vie comme bon lui semble, avec ses deux femmes. C'est aussi l'ami inconditionnel de Karl Marx, et c'est lui encore qui fait vivre la famille Marx, qui aide, qui finance, qui cache. Karl Marx a épousé la baronne Johanna von Westphalen, fui l'Allemagne. Il est bientôt le père du Capital, et déjà un père de famille « rangé ». Johanna lui a donné de beaux enfants, trois filles, les fils ne survivront pas. Mais Engels va devoir faire disparaitre le fils naturel de cet ami que l'on surnomme le Maure.

Alors Charlotte va élever Freddy, le fils caché de Karl Marx, dans cette époque, dans cette ville où la vie ne fait aucun cadeau à la classe ouvrière, et encore moins aux femmes qui n'ont que leurs charmes pour survivre.

Le contexte politique et économique est particulièrement sensible. D'abord avec la guerre de sécession qui n'en finit pas de finir. Les différents blocus en Amérique privent l'Angleterre de son approvisionnement en ballots de coton et donc grèvent son industrie. Puis avec la famine en Irlande, et ces hommes, ces ouvriers qui ont besoin de travailler, se révoltent contre les patrons qui les exploitent. Enfin, ces femmes qui pour survivre offrent leur corps, leur jeunesse, au plus offrant, au plus menteur, au plus lâche.

Il y a dans ce roman à la fois la révolte et la soumission, le désespoir et l'attente, la misère des femmes et la compromission des élites. Alors comment accepter un Karl Marx qui se dit humaniste, communiste et près du peuple, quand il vit dans le luxe et le confort. Quelle contradiction entre l'homme et ses écrits, quelle complexité entre sa vie et sa pensée. Et tout au long de ces pages éclate l'amour d'une mère pour ce fils qu'elle a fait sien, l'amour d'un fils pour cette mère qu'il croit sienne. Malgré la fange et la misère, les plus beaux sentiments savent émerger et s'affirmer envers et contre tous.

lire ma chronique complète sur le blog Domi C Lire https://domiclire.wordpress.com/2019/09/11/le-coeur-battant-du-monde-sebastien-spitzer/
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Ce second roman est encore une fois l'histoire romancée. Une fresque politico-historique qui met en lumière Freddy, le fils caché de Karl Marx, élevée par Charlotte, jeune irlandaise malmenée par la vie dont les rêves ont été brisés par une suite d'événements fâcheux. Mêlant fiction et réalité, ce roman prend au ventre. Pendant que Karl Marx théorise sur le monde capitaliste, Freddy prend les armes et affronte la vie et ses coups bas. Un roman bien documenté qui nous en apprend beaucoup sur une période difficile, sur des personnages connus, mis en lumière aux côtés de personnages fictifs savamment construits. de très beaux moments, des moments tristes, des personnages attachants... J'ai beaucoup aimé Charlotte, personnage fictif et pourtant central, jeune femme forte qui doit affronter la vie et enterrer ses rêves, prête à tout pour ce fils "adoptif". J'ai trouvé Karl Marx détestable, égoïste et hypocrite. Je n'ai pu m'empêcher de le voir en parasite sans aucune once d'humanité. Engels m'est apparu comme un homme faible et manipulable, naïf. Avec ce second roman, l'auteur parvient à nous plonger au coeur de l'histoire, en partant d'un fait réel, en y ajoutant un soupçon de fiction, il nous entraîne dans une lecture passionnante, instructive et captivante.
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Si Ces rêves qu'on piétine, dont le personnage centrale était Magda Goebbels, un roman poignant, m'avait particulièrement séduite, le coeur battant du monde m'a littéralement embarquée. Je me suis laissée transporter dans le Londres vibrant du milieu du XIXème siècle, le coeur de l'empire le plus puissant du monde, à l'heure des prémices de la révolution industrielle, un monde où « l'argent est un vampire sans maître, jamais rassasié », un Londres en plein changement, en pleine Cotton Panic, un Londres socialement en plein déclin. C'est le Londres des taudis précaires et insalubres de Londres rendus célèbres par Charles Dickens.
« Londres est la ville-monde immonde. Ses rues sentent l'exil et la suie, le curry, le safran, le houblon, le vinaigre et l'opium. La plus grande ville du monde est une Babylone à bout, traversée de mille langues, repue de tout ce que l'Empire ne peut plus absorber. Elle a le coeur des Tudors et se gave en avalant les faibles. Et quand elle n'en peut plus, elle les vomit plus loin et les laisse s'entasser dans ses faubourgs sinistres. »
Nous sommes au milieu du XIXème siècle et un certain Karl Marx, dit le Maure a fauté. Un certain Engels, corollaire de Marx, doit s'occuper de cette "bourde" et faire disparaître l'enfant illégitime, prénommé Freddy. L'histoire en décidera autrement, et des personnages au grand coeur, comme le docteur Malte, Charlotte, sa presque Bonne-Maman, Lydia, Tussy l'accompagneront, et l'aideront du mieux qu'ils le peuvent.
Sébastien Spitzer mêle habilement la grande histoire à la fiction, son histoire du fils illégitime de Karl Marx est captivante dans un contexte historique qui l'est tout autant.
Lien : https://seriallectrice.blogs..
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Je me suis laissé séduire par le titre, plein de promesse et par le sujet, l'amitié entre deux hommes qui ont marqué le XXe siècle, Marx et Engels. Comment interpréter le titre ? Est-ce à dire que dans la relation de ces deux hommes bat le coeur du monde et que son avenir en dépend ? Ce serait faire peu de cas de quelques autres grands noms qui ont pu incarner le coeur battant du monde. Mais surtout ce qui frappe dans ce roman, c'est qu'il retient de ces deux hommes la petite histoire, la vie privée, les motifs de scandale : Marx a eu un fils de la bonne de sa femme, une comtesse, Engels pourvoyait à tous ou presque les besoins matériels de Marx et de sa famille, Engels était en ménage avec une ouvrière d'origine irlandaise après l'avoir été avec sa soeur à moins qu'ils n'aient fait ménage à trois comme le dit le roman ... A vrai dire, malgré l'impressionnante somme documentaire consultée par l'auteur pour écrire ce roman, je trouve qu'il déçoit en focalisant sur les scandales de la vie privée quand il y a tant à dire.
Toutefois l'arrière-plan historique m'a bien plu : on découvre l'Angleterre industrieuse, complètement dépendante de la culture du coton en Amérique à tel point que la guerre de Sécession en Amérique provoque une terrible crise économique, les filatures et les teintureries fermant à tour de rôle. On découvre ensuite la reprise économique tout aussi soudaine lorsque les Nordistes américains ont vaincu les Sudistes. L'exode des irlandais victime du mildiou qui les a menés à la famine, puis à la misère dans les banlieues de Londres, leur engagement dans la guerre de Sécession, leur retour ensuite pour réclamer l'indépendance de l'Irlande sont des sujets forts intéressants et plutôt bien traités dans ce roman. Les personnages de pure fiction que sont Malte, Charlotte et dans une certaine mesure Freddy et les personnages historiques de 2nd plan comme Lydia ou Tussy tiennent en haleine le lecteur. En somme, le caractère le plus romanesque.

Lien : http://www.lirelire.net/2020..
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On peut violer l'Histoire à condition de lui faire des enfants. Bon, à l'heure de Metoo, on ne peut pas dire que la phrase de Dumas soit très heureuse, mais elle n'en demeure pas moins pertinente.
Prenons ce livre. L'auteur y insiste dans sa postface : il s'est avalé des tonnes de documents pour nous servir les personnages les plus romanesques qui soient : Karl Marx, le bourgeois révolutionnaire, sa baronne d'épouse, qui préféra la misère à une vie futile, Engels l'ami fidèle et trahi, malgré sa richesse mise au service de la cause, et, cerise sur le pudding, le fils caché de Karl et d'une bonne étourdiment lutinée.
Ça donne envie, hein?
Le problème, c'est que ne souffle ni l'esprit de Dumas, ni celui de Zola, ni celui de Dickens et que ce roman ne tient ni par la lettre ni par l'esprit.
Phrases sèches. Sujet-verbe-complément. À ceux qui n'ont plus rien la pauvreté du style vaut-elle brevet de commisération? Ça se discute. D'autant plus que Spitzer freine sur le romanesque autant que sur l'envolée lyrique. Non pas que l'ouvrage manque de noirs complots: mais ils semblent n'exister que pour habiller un mannequin de bois, faute d'avoir su insuffler de la vie aux différents protagonistes. Ne sachant s'il doit parler du bâtard anonyme à qui il ne réussit pas à façonner un destin ou se pencher sur des célébrités dont il décrit les faits et gestes sans leur donner une intériorité, Spitzer va de l'un aux autres en reliant maladroitement des fils improbables. Un assassinat serait piquant? Un inceste pimenterait l'histoire ? Spitzer bâtit un début d'intrigue puis un autre, relit sa documentation et finalement pose sagement son stylo de peur d'aller trop loin.
On peut donc aller directement aux dernières pages du livre et glaner dans la bibliographie consciencieuse de l'auteur des idées de lecture pour les prochains jours. Quant au coeur battant du monde, ce n'est sans doute pas dans ce trop sage roman qu'on le trouvera.
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Même si le héro principal de ce livre est le fils illégitime Karl Marx, l'intérêt de ce roman réside essentiellement dans la description d'un volet de la biographie de Marx et d'Engels. J'étais très loin d'imaginer que la vie de Karl Marx s'était déroulée de cette façon. L'auteur nous fait une très belle description de la vie en Angleterre à cette époque et nous décrit les conséquences de la guerre de session sur l'économie anglaise. Il s'agit donc d'un roman que je recommande sans pour autant en faire mon livre de chevet.
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Une magnifique fresque historique et sociale au coeur de Londres, alors en plein essor industriel, au milieu du XIXème siècle.

Charlotte, jeune immigrée irlandaise tente de survivre tant bien que mal dans les bas fonds miséreux de la capitale anglaise. Enceinte de son compagnon parti aux Etats-Unis dans l'espoir d'un avenir meilleur, elle se fait agresser.
Sous l'aile du Dr Malte qui l'a recueillie, elle n'aura pas la chance de voir son enfant naître.
Le Dr Malte est un médecin aux pratiques douteuses, dont les avortements illégaux et véreux.
Sollicité par un ami, il doit effectuer une interruption de grossesse auprès de la bonne de Karl Marx. Cette dernière s'est retrouvée enceinte suite à une nuit d'égarement et d'oubli.
Mais Karl Marx, alias le Maure, ne tient pas à assumer cet enfant illégitime et encore moins divulguer ces faits. Pour lui, l'avortement est l'unique issue possible.
Mais l'enfant naîtra prématurément et le nourrisson, Freddy, sera alors confié à la jeune Charlotte.

Au fil des pages, le lecteur grandit mais surtout, survit avec Freddy. le tableau est souvent misérable et s'apparente à un polyptyque historique :
- l'essor de la révolution industrielle en Angleterre
- la guerre de Sécession en Amérique qui provoque, entre autres, une crise du coton
- la figure de Karl Marx, en tant que fervent défenseur du communisme mais au comportement contradictoire avec ses idées et qui ne serait pas parvenu à sa renommée sans l'aide et le financement d'un riche ami industriel, Engels
- la lutte pour l'Indépendance menée par les Irlandais

Et au centre de chacun de ces tableaux qui composent ce polyptyque, Freddy évolue et fait ses armes dans chacune des difficultés rencontrées mais c'est aussi le lien indéfectible qui unit une mère et son fils qui est représenté.

Un roman édifiant aux multiples facettes.
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Ce livre sur le fils caché de Karl Max m'a montré une facette de ce personnage que je ne connaissais pas.
A travers cette histoire l'auteur décrit une facette de la fin du 19 ème siècle en Angleterre. Il nous montre certaines conséquences que la guerre de sécession a eu en Angleterre, comme la crise dans les usines de textile et la révolte des ouvriers. Il évoque le retour des irlandais des Etats Unis et leur révolte.
Cela est toutefois très romancé, même si il s'appuie sur des faits et des personnages ayant réellement existé.
C'est un livre agréable à lire de bout en bout, avec des personnages que l'auteur sait rendre attachants.
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Nouveau livre découvert dans le cadre de ma participation au jury de lecteurs organisé par ma librairie, La Galerne, au Havre. C’est le cinquième que je lis, sur six, et le choix s’annonce compliqué : j’ai vraiment encore beaucoup aimé ce roman qui rassemble beaucoup de critères : une histoire familiale racontée sur un fond historique et social fort !
L’histoire familiale, c’est celle de Freddy, enfant caché de Karl Marx, recueilli par Charlotte : c’est la partie romancée du récit, car si cet enfant caché a bien existé, l’histoire de son « adoption » par Charlotte est fictive. Le contexte historique et social, c’est l’Angleterre des années 1860 avec la misère des ouvriers, les grèves durement réprimées, la précarité et le système D qui en découle pour survivre, face à une frange aisée de la population possédant à la fois le pouvoir et la richesse. C’est aussi la situation des Irlandais réfugiés en Angleterre pour fuir la famine et les révoltes et les actions violentes menées par les Fenians contre les Britanniques.

Né à Londres en 1851 d’une relation entre Karl Marx et une bonne, Freddy est confié à Charlotte par le Dr Malte. Charlotte, c’est une jeune femme irlandaise que le Dr Malte vient de soigner après une violente agression qui lui a fait perdre le bébé qu’elle attendait. Alors, quand Engels, ami industriel riche et puissant de Marx, est chargé par ce dernier de trouver une solution pour « éliminer » le problème que représente cet enfant illégitime, demande au Dr Malte de l’aider, c’est tout naturellement qu’il pense à confier ce nourrisson à Charlotte. Charlotte d’origine irlandaise, réfugiée dans les bas-fonds de Londres pour fuir la famine de son pays est seule après le départ de son fiancé parti tenté sa chance en Amérique. Pour survivre, élever et nourrir Freddy, elle se prostitue. Avec Freddy, ils vivent à quelques pâtés de maisons de la famille de Marx et sa famille : marié, il a 3 filles et travaille à son grand ouvrage anticapitaliste. Engels et Marx, surnommé Le Maure, mènent grand train, tout en méprisant le pouvoir de l’argent.
Freddy va grandir sans savoir qui il est mais son chemin va croiser plusieurs fois Marx ou ses proches et influencer plus ou moins directement son destin.

Ce qui est passionnant dans ce livre, c’est qu’en s’attachant à Freddy et Charlotte, on est plongé dans une époque et un pays et qu’à travers leur histoire, on redécouvre l’Histoire. J’ai beaucoup appris sur Karl Marx, sa famille et son mode de vie assez surprenant, son amitié intéressée avec Engels, sur la crise du coton et le monde ouvrier de la fin du XIX ème en Angleterre, sur les conditions de vie des ouvriers, des femmes et enfants à cette époque, sur les Irlandais réfugiés. Certains passages évoquent bien sûr Dickens ou Zola.

L’auteur réussit en fait à faire un grand roman historique derrière une belle histoire romanesque qui embarque et captive le lecteur ! Je ne connais pas son premier roman sur Magda Goebbels, Ces rêves qu’on piétine, mais je vais le mettre dans ma liste de futures lectures !

Lien : https://deslivresetmoi72.wix..
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Angleterre, 1860. C'est la crise économique et Londres est plongée dans la misère. Charlotte tente de survivre avec son fils Freddy, son fils ? Oui, son fils … adoptif, son fils qu'elle n'a pas porté, qu'elle n'a pas mis au monde, mais qu'elle aime plus que tout. Mais son père, qui est-il ? Où est-il ? Pas bien loin, mais personne ne doit le savoir, car Freddy est le fils illégitime de Karl Marx.

Voilà l'histoire, l'intrigue, car si on entend très peu parler de Karl Marx dans le roman, la vie de Freddy et Charlotte va pourtant être liée à cet homme.

Parti d'un fait réel, l'enfant illégitime que Karl Marx a eu avec sa bonne, Sebastien Spitzer à tenté de retracer la vie de cet enfant. J'ai été touché par le lien mère/enfant qui unit Charlotte et Freddy. le petit nom par lequel il l'appelle « bonne maman » signifie tout ce qu'il ressent pour cette femme qui se sacrifie pour lui. Et pourtant, je n'ai pas été transportée par cette histoire, car un personnage me gêne, Karl Marx. Pourquoi ? Je ne sais pas trop, est-ce parce qu'il rejette cet enfant ou parce qu'il n'est quasiment jamais présent dans ce roman et pourtant toujours là !

Je ne regrette en aucune façon cette lecture, car j'ai aimé les personnages de Freddy et Charlotte et les descriptions de l'auteur sur la situation économique de l'Angleterre à cette époque-là.
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