Le bon Dieu ne m'a pas raté : il fallait que papa fût colon et juif, maman starlette et antisémite. Je tétai la haine et le délire dès les barboteuses. Et c'est en Algérie que je me donnai la peine de naître, en pleine guerre de libération. D'autres se battaient pour se débarrasser d'une métropole abusive : les fellaghas. Moi, le demi-goy, le demi-juif, c'est contre ma mère que je réclamai mes droits à l'indépendance.
Intervention de Morgan Sportès pour son roman "Les djihadistes aussi ont des peines de coeur" lors de la présentation de la rentrée littéraire 2021 à la Maison de la poésie.