«
Collection privée » est le premier Danielle Steel que je lis. Dégotté au Relay de la gare au début de mon
voyage vers le festival Reverze en 2019, son résumé m'avait tout de suite emballé. Certes, je ne savais pas trop à quoi m'attendre : romance contemporaine ? romantic suspense ? Eh bien, perdu : même si certaines histoires d'amour sont présentes dans le livre, il ne s'agit pas d'une romance mais bien d'une quête d'identité. Jane et Philip ne sont pas non plus les protagonistes principaux, bien que ce soit à travers eux que l'histoire commence et que la narration se place régulièrement du côté de chacun.
Il serait délicat d'en dire davantage sans spoiler une partie importante du récit, même si le suspense ne dure pas très longtemps : ce dont l'on se doute dès le départ est très rapidement confirmé. Il n'y a pas vraiment de mystères dans «
Collection privée », la découverte du passé n'étant finalement qu'une façon de se tourner vers l'avenir. Point de « destin extraordinaire » pour Marguerite comme évoqué dans le résumé : de la vie qu'elle a mené, l'on n'apprend quasi rien, et tout ce qui nous est révélé sur elle tourne autour d'un seul et unique secret de famille... La famille et les racines sont en effet le véritable thème du livre. Ça, ainsi que les nouveaux départs, pour lesquels il n'y a pas d'âge ! Certains des personnages sont en effet septuagénaires ou plus, mais loin de coller à l'image de « personnes âgées » telles qu'on se les représente, il s'agit de gens dynamiques, actifs, bien dans leur vie. Et ça, c'est vraiment le point fort de cette histoire.
Même si celle-ci ne recèle pas la moindre surprise, elle se lit sans déplaisir, mais se trouve néanmoins entachée d'une redondance hélas aussi fréquente que gênante. Il n'est pas rare que l'on suive les découvertes d'un perso A, puis le récit dans le détail que ledit personnage en fait à un perso B, qui lui-même les transmettra à un perso C (cette fois sous forme de simple mention, heureusement !). Une fois, passe encore, mais ça arrive régulièrement. Quand un personnage résume ainsi le livre entier à un autre, où les actions qu'il a réalisées cinq pages avant, on a envie de hurler « c'est bon, on sait, on l'a lu ! »
Une maladresse d'exécution qui serait compréhensible de la part d'une autrice débutante, mais là, on parle quand même de Danielle Steel, une des reines du roman sentimental, avec un bagage de plus de cent livres avant celui-ci ! Assurément, «
Collection privée » n'est donc pas son meilleur...
Côté narration, on ne peut pas dire que le livre brille beaucoup en descriptions, même si l'ensemble, plus axé sur les faits et gestes que sur le décor, n'en pâtit pas vraiment. Par contre, appliqué aux différentes romances qui se nouent au fil du récit, cet aspect superficiel les torpille complètement ! Au moins, on ne pourra pas leur reprocher d'empiéter sur la « véritable » histoire du livre... En revanche, côté lecteur, l'implication émotionnelle est quasi inexistante et l'on ne s'attache pas plus que ça à certains des protagonistes. Dommage.
«
Collection privée » se révèle donc plutôt une lecture en demi-teinte, clairement pas mauvaise, mais pas particulièrement emballante non plus. Sans les deux gros défauts mentionnés ci-dessus en revanche, le truc aurait vraiment été sympa, alors à vous de voir si ce genre de choses vous dérange ou non.