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EAN : 9782916071589
VANNEAUX (01/07/2010)
4.5/5   2 notes
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le Bréviaire de l' écureuil - ALBERT STRICKLER – Journal du Tourneciel 2009

Éditions des Vanneaux (671pages- 25€)


Albert Strickler, tel «  un funambule » enjambe une nouvelle année « avec les ailes de la confiance pour seul balancier » et livre ses confidences à son lecteur, avec générosité et sincérité .
Dans le silence de son chalet , il façonne ses livres avec application , tendresse et générosité.
C' est un plaisir de tenir compagnie « à ce guetteur émerveillé », sur la terrasse visitée par ses hôtes : rouge-gorges « pianotant sur la rambarde », geais , pies .
«  Assis à la proue du Tourneciel »,il aime à observer « les mésanges mendiantes, les merles qui font une pause avant la dernière cantate de l' aube », l' oiseau battant la mesure avec le léger diapason de ses plumes ,un loriot « dont la présence est rare, et qui vient l' illuminer de son intraveineuse d'or »
Il les accueille tel un chef d' orchestre , ne manquant pas de les nourrir . Cette communion avec la nature l' apaise , lui apporte la plénitude .C' est « pur ravissement quand l' écureuil tangue sur la branche en cou de girafe du pommier » ou lorsque«  l' arbre lui posera les pommes sur la terrasse ». L' écureuil devient sacré , il y reconnaît un « ambassadeur de son père », et lui fournit l'occasion de rappeler cette phrase de Christian Bobin lui ayant servi de viatique: « Rendre visite à un malade est le plus beau voyage qu' on puisse accomplir »..
Doté d' une âme d' esthète , il sait capter et louer la beauté de son jardin . Il s'extasie devant « le magnifique rouge Pompéi des hortensias ou leurs bleus incroyablement orientaux », s' attendrit devant la lampe halogène des tournesols rayonnants ; « les vignes phosphorescentes » lui mettent « le coeur en apnée ». Comme Constantin Cavafy , il pourrait nous confier « J' ai tant fixé la beauté que mes yeux en sont pleins. »
Il magnifie son paradis «  sa planète chlorophylle »,véritable arche de Noé , à la lisière de la forêt mais craint de le voir se transformer en lieu de pèlerinage .
Tel un paysagiste aux élans romantiques , il sublime la métamorphose de la forêt , ému par « ce patchwork avec ses nuances de vert , se modifiant au gré des soupçons de rouille et d' or , bientôt un drapeau flamboyant ». Il déploie un nuancier de couleurs les plus subtiles et sait «  faire danser la tendresse multiple des verts ».
En écologiste , il suit les polémiques générées par les éoliennes «  ces filles du vent » dans la baie du Mont St Michel . le botaniste élabore un herbier dans le « le cahier bleu de Naxos ».
La versatilité du ciel, « sa tonitruante beauté » parfois « vénéneux » avant l' orage ou à dominante indigo, le ravit ; tel un peintre céleste , il voit « Les flamants roses dans les salines du ciel » et admire «  l' horizon qui s' embue de rose » .
Du hublot, il suit les nuages « qui damassent d' un édredon moelleux , une banquise de coton, l' Atlantique ». Cette fascination fait naître en lui l' envie de classer « les nuages au patrimoine immatériel de l' Unesco »!
Voyageur , il nous embarque en Grèce , à Madère où la luxuriance de la végétation le surprend, dans les Vosges et en Alsace dont il traverse les villages « enfilés comme des perles miroitantes; mais confesse être tiraillé par « le double besoin de larguer les amarres et de s' ancrer ici ».
Boulimique de culture , mélomane , il nous fait partager ses sorties théâtrales, les expositions vues
( Ronis , Kandisky) ses émotions musicales, ses rencontres littéraires , les lectures publiques où il est invité. Dans ces échanges « furtifs » il voit « une vraie pollinisation. »
Il décline son admiration pour Haldas et convoque de nombreux auteurs ( Grall, Pessoa, Dieterlé , Schlechter, Quignard (à l' intelligence analytique), Dany Laferrière Sylvie Germain et bien d' autres) en distillant une pléiade de citations , de haïkus, de poèmes , de comparaisons.
Il ressuscite le poète Dadelsen à qui il a consacré un recueil et rend hommage au mosaïste Gérard Brand dont il admire le talent et avec qui il collabore . En Champagne, c'est au peintre Jean Revol qu'il est venu rendre visite.
Il lui arrive d'égrener ses souvenirs à la manière de Perec.
Il associe son lecteur à ses réunions familiales plus intimes, nous fait partager les joies et les peines, « odeur de nostalgie avec l' absence- présence de petit père »), ses craintes pour ses écureuils par nuit de tempête, ses maux, ses regrets. « Tout l' émeut aux larmes », confie-t-il.
Il nous ouvre sa correspondance , digresse , nous commente ses lectures( parfois capiteuses), ses marches et ses randonnées à vélo au cours desquelles « les odeurs se multiplient. Humer tout cet éventail de saveurs divertit comme prier ou réciter des poèmes ».Il nous entretient de ses innombrables projets dont des textes érotiques, des poèmes sur les Cyclades…
Pas une trace de ce qui fait la matière des jours ne semble échapper à sa plume. Il titille tous nos sens avec «  le vin de Pirotte », des odeurs culinaires(le riz merveilleusement parfumé, les confitures:  «  de la framboise-violettes , de la mangue » ou de café » Nos oreilles perçoivent «  le fracas de cascade, la musique froufroutante de la dynamo , le didgiridoo du vent dans les dunes ,le vol des étourneaux qui vibrionne au-dessus des vignes », mais aussi les voix de la méditerranée de Lodève, des airs de France Musique ».

Albert Strickler , adepte des « riens somptueux » ( expression , nous rappelle-t--il, empruntée à Georges Perros)signe un journal d' un fort tonnage, tissé de souvenirs et truffé de références littéraires. Il nous impressionne par la richesse qu' il nous apporte et la précision de ses descriptions .
Ce besoin de partage fraternel, de transcender son environnement , de communiquer ses extases et de conjuguer littérature et création artistique, selon le principe de « la technique mixte » fait d'Albert Strickler le chantre de la poésie et de l'Etat de Poésie.
L' émotion nous cueille à chaque page, la magie opère .
Et si selon Etienne de Montety « nous avons deux sortes de bons souvenirs, les souvenirs d' été et ceux de lecture. », avoir revisité l' année 2009 dans la proximité d' Albert Strickler laisse une empreinte indélébile et un plaisir de lecture indicible grâce aussi à Cécile Odartchenko, la courageuse éditrice des Vanneaux, qui défend avec passion cette aventure du Journal au quotidien.
Pour se procurer les ouvrages d'Alvert Strickler:
Albert Strickler , éditions du Tourneciel, 31, rue des Chalets, 67730 La Vancelle
albertstrickler@free.fr


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