AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9781020905087
192 pages
Les liens qui libèrent (24/05/2017)
3/5   2 notes
Résumé :
Un cliché répandu veut que nous vivions désormais dans une société malade de trop de sollicitations, de trop d'accélérations, de trop d'excitation. Mais, en réalité, il n'en est rien. Plutôt qu'une société soumise à l'excitation, ce que nous expérimentons chaque jour tient d'une sorte de domestication calme et silencieuse, dont l'affect principal est celui de la dépression.
Que lire après L'âge de l'anesthésieVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Laurent de Sutter est professeur de théorie du droit à la Vrije Universiteit Brussel.

J'ai été très déçu par ce livre. Je me demande si je dois le classer dans la catégorie militantisme ou complotisme.

L'expression qui vient sans cesse est "psychopolitique du narcocapitalisme". Expression que, même avec un peu d'effort je n'ai pas trouvé de sens dans le contenu.

Le livre commence par un rappel historique du dépôt d'un brevet concernant l'utilisation de l'éther sulfurique comme anesthésiant dans les interventions chirurgicales. Puis il enchaîne sur la découverte des qualités de l'hydrate de chloral dans les traitements de syndromes maniaco-dépressifs. Puis la cocaïne conseillée dans le sevrage de l'opium. Et d'autres molécules utilisées dans les traitements contre la dépression.

Et c'est par la fabrication synthétique de la cocaïne par les Laboratoires Merck qui le début de sa plaidoirie contre les laboratoires pharmaceutiques. Il s'ensuit les activités de Rhône-Poulenc et autres laboratoires.

Puis une trentaine de pages dont le sujet est la pilule anticonceptionnel, qu'il explique le principe de fonctionnement : la désactivation du fonctionnement hormonal du cycle menstruel.

L'explication de l'expression "psychopolitique" est donné en note de bas de page (p. 42) et attribué à Kenneth Goff faisant référence à Lavrenti Beria, patron de la NKVD (ancêtre du KGP soviétique).

A la page 60, il dit que les banques auraient survécus à la crise financière de 2008, grâce à l'argent du trafic de cocaïne. Pour cela, il mentionne une thèse qui serait défendue par Antonio Maria Costa, directeur du Bureau des Nations Unies sur les drogues et la criminalité dans une interview à "The Observer" en 2009, sans toutefois avancer des preuves. Il ne me semble pas utile cette mention si la thèse n'est pas confirmée.

Mais revenons...

On parle peu d'anesthésie dans ce livre, et beaucoup plus des antidépresseurs et des molécules anticonceptionnelles. Alors que l'expression "psychopolitique du narcocapitalisme", ce thème est peu traité, voire pas traité du tout. Pas plus que suggérer que ces laboratoires poussent à la consommation et font beaucoup d'argent. Aucun traitement véritable du sujet narcotrafic et le rapport avec le capitalisme.

Il est vrai que l'on voit passer, de temps en temps, des dénonciations de comportements peu éthiques de la part de certains laboratoires pharmaceutiques, mais... Il ne faut pas généraliser.

Que les médicaments antidépresseurs ont des effets collatéraux, c'est connu. Les pilules en ont aussi aussi. Mais ces médicaments sont, globalement, utiles. Si on ne souhaite pas courir le risque des effets collatéraux de ces médicaments, il suffit de ne pas les prendre, mais pour cette raison et pas parce que l'on est gêné par l'existence supposée d'une "psychopolitique narcocapitaliste", que l'on ne comprends même pas bien de quoi il s'agit. Et la recherche avance, on peut espérer avoir, à l'avenir, des médicaments plus efficaces et moins dangereux.

Et ces considérations sont valables pour n'importe lequel produit pharmaceutique...
Commenter  J’apprécie          20


critiques presse (1)
Bibliobs
04 juillet 2017
Les molécules nous aident à dormir, à chasser l'angoisse, à reprendre confiance. Mais à quel prix, se demande le philosophe Laurent de Sutter.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Nous sommes entrés dans une époque perdue, dont nous ne cessons de tenter de percer les murailles, sans parvenir à nous rendre compte que la plus importante d'entree elles est invisible : celle qui a été construite à l'intérieur de nous, avec notre concours. Cette muraille n'est pas celle de l'inconscience ou de la servitude volontaire, cette catégorie policière pour moralistes en mal de coupables ; elle est celle que la chimie de notre cerveau réclame avec toujours plus d'ardeur ; elle est la barrière du off. Confrontés à un monde dans lequel nous ne reconnaissons plus qu'angoisse, nous tentons de surnager à l'aide des remèdes qui, nous dit-on, nous soulageront et nous permettront de continuer à jouer notre petit rôle dans sa danse folle. Ce que nous ignorons, c'est à quel point ces remèdes sont anciens, à quelles étrangers familles ils appartiennent et quels sont les enjeux qui en ont motivé la popularité ; ce que nous ignorons, c'est la nature même de ce qui nous fait vivre. Nous le subodorons, cependant : la vie dont il est question, lorsque nous dépendons d'antidépresseurs pour nous maintenir à flot, de somnifères pour nous plonger dans le sommeil, d'excitants pour nous en tirer, de drogues diverses pour faire la fête, quelle est-elle ? Ce long dialogue avec notre pilulier peut-il vraiment être nommé "vie" - ou bien ce que nous entendons par là n'est-il pas ce à quoi nous devrions à tout prix échapper ? De quelle "vie" parle-t-on, dès lors que chacune de ses dimensions, du travail au loisir, de la veille au sommeil, de la joie à la paix, se trouve paramètrée en microcosmes à administrer à heure régulière ? Peut-être est-ce là que se situe la perte définissant notre présent : nous vivons une époque perdue dans la mesure où elle est une époque qui produit tous les moyens permettant de la fuir - de n'en ressentir que le plus insignifiant. Notre époque est une époque perdue, car son combat est celui de la mise sous tutelle de nos émotions, de nos sentiments, de nos excitations - de leur enfermement à l'intérieur d'une camisole chimique réduisant nos peurs au silence. Mais pourquoi les taire ? La réponse est sans doute la suivante : parce que nos peurs font peur - elles nous font peur à nous-mêmes, d'abord ; et puis elles font peur à ceux qui craignent qu'elles ne nous mettent en mouvement, qu'elles ne nous poussent à nous rassembler. Car la peur, comme toutes les émotions, est contagieuse : elle est le premier véhicule de tout changement, qu'il soit personnel ou collectif - l'affaire est entendue depuis que Nicolas Machiavel, au XVIe siècle, la définit comme un des deux affects que tout prince se doit de maîtriser. Sur ce point, les princes d'aujourd'hui ne sont guère différents de ceux d'hier : à leur yeux aussi, la peur doit rester un objet de management, une émotion qui soit à leur service quand ils en ont besoin - or, aujourd'hui, ce service passe par notre anesthésie.
Commenter  J’apprécie          131

Lire un extrait
Videos de Laurent de Sutter (13) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Laurent de Sutter
Et si le sentiment de peur permettait paradoxalement de mieux vivre ? Dans ce Book Club, la romancière, scénariste et réalisatrice française Lucie Rico s'entretient avec le philosophe Laurent de Sutter sur la question du danger.
#bookclubculture #horrorstories #litterature
____________ Venez participer au Book club, on vous attend par ici https://www.instagram.com/bookclubculture_ Et sur les réseaux sociaux avec le hashtag #bookclubculture
Retrouvez votre rendez-vous littéraire quotidien https://youtube.com/playlist?list=PLKpTasoeXDrqL4fBA4UoUgqvApxm5Vrqv ou sur le site https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/bienvenue-au-book-club-part-2
+ Lire la suite
autres livres classés : anthropologieVoir plus
Les plus populaires : Non-fiction Voir plus


Lecteurs (18) Voir plus



Quiz Voir plus

Pas de sciences sans savoir (quiz complètement loufoque)

Présent - 1ère personne du pluriel :

Nous savons.
Nous savonnons (surtout à Marseille).

10 questions
411 lecteurs ont répondu
Thèmes : science , savoir , conjugaison , humourCréer un quiz sur ce livre

{* *}