Revolver est une histoire qui se déroule sur plusieurs générations, avec des intrigues reliées les unes aux autres, hantées par le meurtre en 1965 du policier Stan Walczak et son coéquipier noir, George Wildey, dans un bar de Philadelphie.
Stan enquêtait sur un trafic d'héroïne et des flics ripoux, son fils Jim lui, tentait de résoudre le meurtre d'une jeune journaliste. Enfin, Audrey la fille de Jim, étudiante en médecine légale, mêne une enquête dans le cadre de l'obtention de son diplôme, pour comprendre ce qui est arrivé à son grand-père.
La boucle est bouclée.
J'en profite à ce stade pour dire que si la traduction française ne semble pas appeler de reproches, il est quand même étonnant que le 2ème sens du titre anglais ait à ce point été mis de côté. Il n'est bien sûr pas tant question d'un
révolver, que du mouvement rotatif qui entraîne les personnages.
Le récit alterne des passages situés en 1965 (Stan), 1995 (Jim) et 2015 (Audrey). Ce procédé si souvent irritant ailleurs, est ici parfaitement justifié.
Le fil conducteur (le meurtre de Stan) est enrichi d'enquêtes parallèles, de relations familiales compliquées et de généalogies enchevêtrées.
L'ensemble est relativement complexe, très prenant, assez subtil et souvent drôle. Duane Swiez..Scwerz..enfin, l'auteur retrace l'évolution de l'Amérique des 50 dernières années en les faisant défiler dans le décor de Philadelphie, l'ancienne ville des lumières corrodée par le racisme, les émeutes et la corruption.
Une belle découverte. Seule difficulté : arriver à prononcer le nom de Duane.
A noter que le roman comprend également une carte de la ville de Philadelphie (intitulée « la Philadelphie d'Audrey » avec plus de 40 emplacements qu'on retrouve au fil du roman. Inutile de dire qu'elle est illisible.
A relever également : le fils de Stan écoute les Kinks, celui de George, Solomon Burke. de quoi les rendre d'emblée sympathiques.