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Ernest Pignon-Ernest (Illustrateur)
EAN : 9782020407465
160 pages
Seuil (16/02/2001)
3.61/5   50 notes
Résumé :
Labyrinthe
des sentiments

"Mais étais-je amoureux de Wahida ou de la femme, de
toutes les femmes ? Je n'avais éprouvé de tels sentiments
depuis des années. Aimer doucement, comme si on passait
d'un rêve à un autre rêve, attendre la naissance du désir, le
voir grandir, lui résister, puis succomber. Je voulais vivre une histoire aussi complexe, aussi folle que la ville. Si j'avais rencontré Wahida à Casablanca, dans l... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (16) Voir plus Ajouter une critique
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Déambuler dans les rues de Naples. Des odeurs de pizza s'envolent des ruelles, les parfums des prostituées s'échappent des impasses. Je réclame le silence, mais à Naples, le silence n'existe pas. Alors comment lire de la poésie. La poésie existe pourtant : surtout à Naples, où l'atmosphère se charge d'érotisme à chaque coin de rue. C'est comme lorsque je vois une belle mozarella di buffala, j'ai l'envie subite de la mordre à pleine dent, comme dans une belle paire de fesses bien ronde. Ah Naples, la belle, la pornographique même. Et Wahida que je croise, son regard dans le mien, mon regard plongé dans son corps. Wahida, superbe putain de Naples, prise entre l'amour et la mafia albanaise. Belle rencontre entre un homme et une femme, entre deux rives de la Méditerranée, entre l'amour et ses seins.

Wahida que j'ai cherché toute ma vie, que j'ai trouvé et qui s'est envolé, perdue dans ce labyrinthe d'émotions qu'est la vie. Les sentiments d'une vie se parfument à l'odeur alléchante d'une calzone, avec sa mozzarella qui coule et file lorsqu'on la découpe, la calzone, la pizza la plus érotique que je connaisse, ne me demande pas pourquoi, cela ne s'explique pas, mais cela se sent et se ressent. Si je dois visiter Naples, aussi mystérieuse qu'une putain peut être bandante, aussi poétique qu'une mini-jupe sur un scooter, il me faudrait relire ce « Labyrinthe des sentiments » et puis aussi son « Auberge des pauvres ». Tahar Ben Jelloun aime cette ville, ses ruelles et ses femmes. Peut-être même plus que Casablanca ou Tanger. Je ressens dans son écriture une telle passion, un tel pouvoir érotique que j'avais moi aussi cette envie de caresser le corps de Wahida. Mais qui suis-je pour me permettre une telle folie… Simplement un pauvre type qui déambule dans le labyrinthe de la vie…
Lien : http://memoiresdebison.blogs..
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Voilà un texte rapide d'un amour platonique dans un décor napolitain, agrémenté de dessins d'un de ses artistes de rue fétiche.
Les dessins sont beaux.
Leur amour est beau.
Il y a aussi de la poésie. C'est beau.
Naples paraît sale et bruyante parfois, mais c'est beau quand même.
Le ton aussi semble dire en voix off, écoutez comme c'est beau.
Voilà. Reste que je ne suis pas rentré dans ce texte, même si je l'ai trouvé beau comme il faut à travers la vitrine. Peut-être trop d'explicite romantique à mon goût, pas assez de ressenti. Des personnages de récit que j'ai observés flotter dans un idéal romanesque, qui ne m'ont pas paru prendre corps dans les aspérités de la vie (format trop court ?). Pas désagréable pour autant, mais pas transcendant non plus. Comme s'il m'avait manqué la saveur de discerner par moi-même ce qu'il en était, plutôt que me l'entendre souffler.
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Voir Naples et mourir…
Ayant quelques projets pour les prochaines années, je vais attendre encore un peu avant de quitter les lieux. Non, ce n'est pas par superstition mais ce Naples découvert avec l'Auberge des pauvres et où j'ai continué ma visite dans le labyrinthe des sentiments ne me quitte plus. Impossible de dissocier ces deux livres. Pas simple d'en sortir… D'ailleurs sort-on un jour d'une passion consumée, d'un premier amour inachevé ou d'une histoire où les peurs, les obstacles des conventions ou des circonstances vous ont mené dans le mur pour peu qu'on ait osé la tenter?
Il paraît que tous les chemins mènent à Rome, et bien pour ce qui concerne les sentiers sauvages des sentiments, Tahar Ben Jelloun a décentralisé.
Impossible aussi, pour moi, après ces deux lectures de ne pas avoir des airs dans la tête, Gainsbourg, Birkin. Chacun son Naples, chacun ses fantômes…

♪♫Amours des feintes
Au loin j'entends
Là-bas qui tinte
le temps
de ces empreintes
de nos vingt ans
Ne restent que les teintes
D'antan ♫♪

Que dire de plus que dans le billet sur « L'auberge des pauvres » sans me répéter, si ce n'est que ce labyrinthe des sentiments mènera forcément les personnages dans le registre de l'auberge, donc à lire en premier à mon avis. Ce labyrinthe semble être un chapitre de l'auberge bien que paru deux ans plus tard. Indissociables je vous dis, avec mention pour l'Auberge quand même.

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« Si mes lèvres touchent ta peau, si ma langue caresse tes aisselles, si mes doigts effleurent ton ventre, si mes yeux scrutent tes cuisses, si mon corps se penche trop de ton côté, je serai foutu, je tomberai définitivement. »

Encore une fois, un grand merci Monsieur Tahar Ben Jelloun pour m'avoir ouvert les yeux. Je ne connaissais pas Ernest Pignon-Ernest et j'ai, grâce à vous pu accéder aux dessins somptueux laissés sur les murs de Naples par ce dessinateur, qui aime les femmes autant que vous et dispose d'une sensibilité qui se rapproche de la vôtre. Chacun dans votre domaine vous vous complétez à merveille dans ce livre qui joint la beauté des mots à celle des dessins. J'ai ainsi pu voir Naples sous un jour différent grâce à vos talents cumulés. Une excellente idée que cette mixité dans un livre de poche. C'est fou, parce que je connaissais pourtant ce dessin de Pasolini portant sa mort, mais je n'avais pas mémorisé son auteur. C'est chose faite. A tout jamais. Que ce dessin me trouble ! Il est magnifique.

Ce fût ma première découverte dans ce livre mais pas la seule. En fait la seconde n'est pas une réelle découverte, plutôt la continuité de la découverte de votre manière de dire l'amour. Ici encore vous évoquez le fait que le premier amour est toujours le dernier. Il me semble avoir déjà lu quelques nouvelles sur cela...

Gharib, écrivain, poète, revient à Naples pour son habituel pèlerinage et rencontre sur son chemin, Wahida. La belle et envoûtante Wahida, arrivée à Naples pour échapper à une vie de misère au Maroc, elle espère repartir vers la péninsule arabique avec son prince charmant. Mais voilà, le prince n'est sans doute pas prince et encore moins charmant. Vous nous entraînez sur le chemin de la traite des êtres humains, quelle soit blanche, noire ou marron... ça reste de l'esclavage, inhumain. A Naples, siège de la Camorra on s'aperçoit que d'autres factions mafieuses y logent avec pignon sur rue. Gharib est âgé, poète aimant sa solitude et sa Gazelle, pourra-t-il changer pour sauver les beaux yeux de Wahida et réécrire un destin gravé dans le marbre bleu de Ravello ?

« Pourquoi utiliser le verbe tomber ? L'amour, ce n'est pas une chute, ce n'est pas une déchéance, au contraire, c'est une élévation, quelque chose de supérieur à tout... »
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Je ne suis hélas pas convaincue ni comblée par la lecture de ce roman de Tahar Ben Jelloun, auteur que j'apprécie pourtant généralement beaucoup. Dans ce roman qui relate une histoire d'amour platonique, Tahar Ben Jeloun rend hommage à la ville de Naples et aussi au grand artiste français Ernest Pignon-Ernest, nous faisant naviguer entre art et poésie. le livre est d'ailleurs illustré par de superbes dessins de ce plasticien.
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Citations et extraits (31) Voir plus Ajouter une citation
Lire de la poésie à Naples. Quelle idée ! La poésie a besoin de silence et de concentration. Naples hurle de partout comme une grande brûlée. Des sirènes d’ambulances, des voitures de police roulant à toute allure avec des gyrophares sur le toit, des vendeurs de n’importe quoi crient, des éboueurs alertent la population, des femmes se disputent de chaque côté de la rue, chacune à sa fenêtre, des enfants jouant au ballon font tomber un unijambiste, une mère appelle Sandro pour venir manger avant que les pâtes ne refroidissent, la télévision retransmet un match de foot où Naples n’est pas concernée mais les télés sont toutes allumées. Le vent s’y met aussi, apportant avec lui les rumeurs et les bruits de la mer, les murs résonnent, les pierres renvoient l’écho, Naples vit bruyamment, elle ne s’est pas ce qu’est le silence, le silence doit lui faire peur, alors tout le monde crie et hurle, c’est ça la vie, la vie à Naples, et moi je suis dans ce centre culturel rendu fameux par Jean Digne, un créateur généreux, je m’apprête à lire un long poème…
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- Tiens, verse-moi du vin, cela va m’aider pour parler avec toi de choses pénibles.
- Je préfère te parler de pizza et de Naples. Que serait cette ville sans ses pizzerias ? Une cité pleine de trous, une maison sans eau, un cirque sans animaux, un bateau sans marins, un labyrinthe sans mystère. Tu sais, j’établis souvent des correspondances culinaires : je mange de la pizza en pensant aux beignets du matin, ceux de notre enfance ; je mange du rizotto en pensant au couscous de blé concassé ; je mange de la mozzarella di buffalo en pensant au fromage frais qu’on prenait, l’été, comme dessert ?
- La mozzarella, c’est quoi ?
- Ah, Wahida ! La mozzarella, c'est le fromage des enfants, c'est comme lorsqu'on mord dans le sein maternel, il y a des gouttes de lait qui en coulent; c'est lié à ce souvenir d'enfance. J'aime ce fromage que les grands amateurs trouvent désuet et sans goût particulier, je l'aime parce qu'il me ramène au sein de ma mère...
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C’était de la folie. Résister à une si belle femme, retenir mes élans, me faire croire que c’était un défi d’ordre mystique, bref, je ne me sentais pas bien ni en accord avec le désir qui rongeait mon corps. Je hurlais intérieurement : c’est quoi cette histoire d’amour sans sexe ? C’est quoi cette lubie ? C’est de la folie, une connerie sécrétée par Naples ! Mais, au contraire, Naples est une des villes les plus érotiques que je connaisse. Tout est sexualisé, les gestes, les paroles, les objets, même l’intérieur des églises est érotique. Je ne me souviens plus dans quel roman, une femme entraînait son amant au fond de l’église San Gregorio pour faire l’amour debout contre une belle statue, dans le froid et l’obscurité. Je ne sais plus si je l’ai lu ou inventé. Peut-être devrais-je emmener Wahida dans une église, et là, nous ferions l’amour !
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Je partais dans les ruelles du vieux Naples, à la recherche des dessins qu'Ernest Pignon-Ernest avait exécutés sur les murs. Ces oeuvres d'art au destin éphémère étaient parfois recouvertes d'affiches d'annonces funéraires ou de quelques publicités démodées. Ces dessins, ou ce qu'il en restait, dataient les étapes de mes histoires d'amour. J'étais persuadé que les traces de ces amours s'effaceraient en même temps que les dessins d'Ernest. Il subsistait quelques traits au fusain, une jambe, l'oeil d'une jument, une chevelure sortie de la mer, une main ouverte... Comme dans ma vie, des moments inscrits à l'encre sépia demeuraient dans le grenier de ma mémoire, des instantanés, des flashs, des bouts de vie imprimés dans le tissu du rêve, des gestes, des odeurs, des impressions plus ou moins fortes.
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Mamma Laziza peint des choses étranges, des corps tordus, des visages démesurés, des objets méconnaissables et n'a aucune théorie sur l'art. Elle n'aime pas qu'on dise qu'elle fait de la peinture naïve. On raconte qu'un critique français est venu la voir dans son atelier, à Casablanca. Impressionné par l'originalité et la qualité de son travail, il lui dit : "C'est de l'art brut, c'est de l'art naïf." Elle rétorqua immédiatement : "Naïf toi-même, naïf ton père et naïve toute ta famille!" Un autre eut l'outrecuidance de lui demander son âge : "T'es venu me demander en mariage ou voir mon travail?" lui dit-elle.
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Tahar Ben Jelloun vous présente son ouvrage "Les amants de Casablanca" aux éditions Gallimard. Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2755520/tahar-ben-jelloun-les-amants-de-casablanca
Note de musique : © mollat Sous-titres générés automatiquement en français par YouTube.
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