« Si mes lèvres touchent ta peau, si ma langue caresse tes aisselles, si mes doigts effleurent ton ventre, si mes yeux scrutent tes cuisses, si mon corps se penche trop de ton côté, je serai foutu, je tomberai définitivement. »
Encore une fois, un grand merci Monsieur
Tahar Ben Jelloun pour m'avoir ouvert les yeux. Je ne connaissais pas
Ernest Pignon-Ernest et j'ai, grâce à vous pu accéder aux dessins somptueux laissés sur les murs de Naples par ce dessinateur, qui aime les femmes autant que vous et dispose d'une sensibilité qui se rapproche de la vôtre. Chacun dans votre domaine vous vous complétez à merveille dans ce livre qui joint la beauté des mots à celle des dessins. J'ai ainsi pu voir Naples sous un jour différent grâce à vos talents cumulés. Une excellente idée que cette mixité dans un livre de poche. C'est fou, parce que je connaissais pourtant ce dessin de
Pasolini portant sa mort, mais je n'avais pas mémorisé son auteur. C'est chose faite. A tout jamais. Que ce dessin me trouble ! Il est magnifique.
Ce fût ma première découverte dans ce livre mais pas la seule. En fait la seconde n'est pas une réelle découverte, plutôt la continuité de la découverte de votre manière de dire l'amour. Ici encore vous évoquez le fait que
le premier amour est toujours le dernier. Il me semble avoir déjà lu quelques
nouvelles sur cela...
Gharib, écrivain, poète, revient à Naples pour son habituel pèlerinage et rencontre sur son chemin, Wahida. La belle et envoûtante Wahida, arrivée à Naples pour échapper à une vie de misère au Maroc, elle espère repartir vers la péninsule arabique avec son prince charmant. Mais voilà, le prince n'est sans doute pas prince et encore moins charmant. Vous nous entraînez sur le chemin de la traite des êtres humains, quelle soit blanche, noire ou marron... ça reste de l'esclavage, inhumain. A Naples, siège de la Camorra on s'aperçoit que d'autres factions mafieuses y logent avec pignon sur rue. Gharib est âgé, poète aimant sa solitude et sa Gazelle, pourra-t-il changer pour sauver les beaux yeux de Wahida et réécrire un destin gravé dans le marbre bleu de Ravello ?
« Pourquoi utiliser le verbe tomber ? L'amour, ce n'est pas une chute, ce n'est pas une déchéance, au contraire, c'est une élévation, quelque chose de supérieur à tout... »