La critique de la réification est au coeur de son écologie. En refusant la "quantification", il fait l'éloge d'un humanisme qualitatif, réconcilié avec la Nature vivante, un humanisme qui, loin d 'opposer le sacré et la politique, les articulera en vue de l'émancipation sociale et personnelle.
Ce qui est important à saisir c'est qu'il y a peu de chances que la politique triomphaliste s'effondre de son propre fait. Et on ne peut pas vraiment attendre de l'opinion américaine qu'elle fasse un geste pour changer cette politique. Les Américains peuvent être des millions à s'élever contre les guerres préventives et l'occupation coloniale, mais il y en aura des millions de plus pour mettre en minorité les critiques, certains - tels les évangélistes - poussés par les fièvres idéologiques tout aussi puissantes que les motivations qui animent les triomphalistes.
... que l'on ne s'y trompe pas : l'écopsychologie n'a rien à faire d'un "développement personnel" dont la visée serait d'apporter un confort psychique aux classes moyennes du monde occidental. IL ne s'agit pas de donner une âme à la mondialisation (comme su on pouvait, par exemple, moraliser l'apartheid, l'esclavage ou la domination colonial) ou un supplément d'âme à la technocratie, mais de révéler le nihilisme essentiel e ces structures aliénantes.
La guérison de la terre est intimement lié, pour lui, à la restauration des équilibres au sein même de la vie intime, dans la vie d e l'âme. Car Gustav Jung appelait à l'émergence d'une "psychologie avec âme" face au modèle scientiste de la psychologie du XIXe siècle. Pareillement, nous avons besoin d'une "écologie avec âme" face à l'écologie technicienne ((développement durable, écologie industrielle...).C'est là tout le sens de l"écopsychologie.
[Une pathologie sociale : ] l'exclusion de la majorité du corps social, car la décision est monopolisée, en dernière instance, par une caste d'experts, de techniciens ou de spécialistes. [...] En ce sens, la technocratie est fondamentalement antidémocratique. Cela ne peut avoir comme conséquences que la dépolitisation et la désocialisation de la vie humaine.