Mathilde avait le coeur qui battait la chamade.
A deux titres d'ailleurs, voire trois.
D'une part, parce que Brasidas, pour un héritier d'une civilisation antique disparue, se trouvait fort vigoureux et charmant. Elle aurait maudit son jumeau Louis pour ses enfantines railleries.
Mais aussi d'autre part parce que le valeureux atlante faillit en découdre avec les pieuvres géantes des profondeurs afin de dégager les hélices de leur petit sous-marin.
Mieux que dans ses romans d'aventure, bien plus palpitant.
Mathilde ne perdait pas de vue que l'Ultramonde, bien qu'animé de fictions éternelles, se montrait une dimension redoutable pour qui n'en faisait pas parti. Elle ne renaîtrait pas de ses cendres, elle, toute humaine qu'elle était. Son histoire serait finie.
Nadar, leur compagnon de route et les autres archivistes avaient pris de l'avance en direction de l'antre des Dérailleurs, le coeur duTartare. Tuez la reine et la collectivité chutera aussitôt. Mathilde, Louis, Brasidas et Fracasse le petit dinosaure les talonnaient par un autre chemin car malgré les injonctions à rester en sécurité sur l'Atlantide Ultima Thulé, la mémoire de Louis s'effaçait encore dangereusement.
Le portrait de sa maman ne figurait plus sur la toile de sa mémoire. Son enfance dans l'autre monde était gommé par l'Ultramonde. Une autre raison d'avoir des vapeurs. Mais Mathilde ne se laissait pas abattre, il en allait de sa propre histoire avec son jumeau. Quelle émotion! Quelle frayeur! Que Brasidas a un sourire désarmant!
: le tome deux nous mène plus loin encore dans l'idée pricipale que l'Ultramonde est le terrain ultime de l'imaginaire, la croisée des mondes et des civilisations.
Si dans le tome un, un petit dinosaure devenait bête domestique, Alexandre le Grand livrait bataille à
Napoléon Bonaparte à la tête d'hommes préhistoriques, le tome deux et le vol récent du joyau Fâark de Nadar, voyageur d'entre les mondes, permet aux ennemis Dérailleurs de semer définitivement le trouble dans l'Ultramonde, nous démontrant ainsi les limites de ce monde d'aventures où se cotoyent soldats poilus, vikings et dinosaures. Limites, il n'y en a aucune si ce n'est celles imposées par les joyaux pour maintenir les frontières contrôlées par les gardiens archivistes et celle de l'imagination de l'auteur
Stéphane Tamaillon, toujours amateur d'Histoire et de Littérature. Mathilde et Louis découvrent l'Atlantide et l'un de ses habitants, le jeune Brasidas, n'est pas pour déplaire à la jeune fille. Ils ne seront pas de la prochaine expédition de Nadar à laquelle participe Darwin et
Jules Verne lui-même, car beaucoup plus offensive. Les partants doivent affronter la reine des Dérailleurs dont les actions tend à briser les barrières entre le réel et l'Ultramonde.
Personnages disparus de l'Histoire s'échappent de l'Ultramonde et promettent la panique à rebours.
Mathilde et Louis, malgré le danger, ne pourront se tenir à l'écart, la mémoire du monde réel de Louis s'effaçant petit à petit. Il n'y a qu'une solution, affronter la reine aux confins du Tartare, tout jeune qu'ils sont.
L'auteur marque clairement son univers en y incluant le personnage de
Jules Verne en guise d'hommage littéraire, grand maître de la SF d'une aventure Steampunk, novatrice en son temps et incontournable.
Il continue de se faire plaisir, mettant en scène les grands de l'Histoire en héros d'aventure, des personnages qui vont donner du poids de par leur notoriété légendaire. L'histoire avec un petit "h" va s'envoler comme un zeppelin à propulsion.
Si les contours sont très larges, l'intrigue se tient et file son chemin.
Cette fois néanmoins, les uns et des autres ne peuvent s'empêcher de se mettre sur la caboche à coups de massue ou d'épée à cause des Dérailleurs pour faire vibrer les barrières de l'Ultramonde. L'expédition pour guérir la mémoire de Louis va s'avérer périlleuse. Imaginez trois jeunes gens coincés avec un mini dinosaure dans un sous-marin en forme d'oeuf et remontant les eaux des Abysses infestées de requins, de pieuvres géantes électriques.
Oui, le chemin sera tortueux et jonchés d'obstacles, passant les terres gelées, la voie des mers et des airs. Alexandre le Grand( l'autre "Grand" méchant de l'aventure) continuera de faire parler de lui.
On peut le dire, l'auteur s'en sort très bien avec ce cocktail d'éléments pluriels, divers, choisis et riches, cela donne un résultat cohérent, léger, accessible et divertissant.
Les renvois au delà du livre sont possibles ou non. Cela reste une belle invitation ouverte à tous les amateurs d'aventure. Nous ne sommes pas au bout du chemin et pour ma part, je me sens agréablement prêt à le suivre, curieux du résultat final. Jongler avec autant de références est audacieux. Mais
Stéphane Tamaillon n'est-il pas lui même un aventurier de la plume, prêt à relever les défis à risques qu'il se lance.
Les Dérailleurs, même pas peur!