Je suis désolée, tellement désolée, ma Lolo. Tu voulais tellement que je me régale avec ce Chardonneret. Tu me l'as transmis avec tellement d'enthousiasme. Tu me l'as déposé dans les mains comme si tu me remettais un trésor. Et ton visage ! Mon Dieu, comme il reflétait le bonheur. "Tiens, m'as-tu dit, lis ça, c'est magnifique."
J'ai tout lu ! Promis, juré ! J'ai juste passé quelquefois des lignes et un paragraphe par ci, par là, mais je n'ai sauté aucune page. J'ai voulu te faire honneur, lire jusqu'au bout ce que tu avais décrit comme une lecture miraculeuse. Mais hélas, le miracle, pour moi, n'as pas eu lieu, et cela dès le début...
Dès le début, ces prises de tête avec le choc post-traumatique m'ont ennuyée. Aucune empathie ? Non, ce n'est pas ça. Tout le monde subit des traumatismes, n'est-ce pas ? D'ailleurs, tu en sais aussi quelque chose. Mais ce ressassement pendant des pages m'a tellement engluée que j'ai eu bien du mal ensuite à me sentir sereine.
Et puis la sombre histoire de Théo (solitude, mal être, vol, mensonge, alcool, drogue, meurtre, dépression) exposée pendant près de 800 pages ne m'a jamais tenue en haleine. Je l'ai trouvée longue, très longue, tellement de digressions inutiles. Je n'ai pas pu jouer le rôle de son psy, en l'écoutant patiemment. Je n'avais qu'une envie, celle de lui dire de consulter ailleurs. Je ne pouvais rien pour lui. Et puis, il faut bien le dire, ce petit chardonneret n'est qu'un prétexte à l'histoire et la fin est tellement plate : le retour au musée du petit tableau comme par miracle. Ah, c'est peut-être là que se situe le miracle de la lecture, une petite pirouette toute simple pour finir le roman, en tout bien, tout honneur.
Oui, bien sûr, ma Lolo, nous allons en parler toutes les deux de ce livre. Mais j'ai bien peur que nos discussions ne soient pas emplies de tout le lyrisme et anecdotes que nous avons l'habitude de nous lancer quand nous sommes heureuses, toutes les deux, de nos lectures. Non, vraiment, mon ressenti ne sera pas à la hauteur de tes attentes.
Et puis, j'y ai vu comme une resucée de l'excellent roman de
Jaume Cabré "
Confiteor" : un objet culturel en toile de fond, un homme tourmenté, une histoire d'amour impossible, un père brutal... C'est peut-être ça qui m'a gênée depuis le début, cette ressemblance qui empêche d'être surprise. Pourtant, ressemblance n'est pas le mot qui convient, c'est plutôt une association d'idées qui m'a fait penser à
Confiteor. Comme aussi ce besoin, pour le narrateur, de mettre par écrit l'histoire de sa vie. Et ce message final, tellement confit de morale et de psychologie à deux sous m'a vraiment peinée. C'est tellement dommage de finir ainsi.
Je suis si triste, ma Lolo, d'avoir si peu aimé ce roman...
Challenge PAVÉS 2015/2016
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